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juillet_FR_269_2007:Bull. FR.mars 252.qxd - Institut kurde de Paris

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Revue <strong>de</strong> Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro <strong>de</strong> la Prensa-Bastn Ôzeti<br />

ijtBonae<br />

Iran La République islamique redoute l'émergence <strong>de</strong> rébellions<br />

dans les zones frontalières o\x vivent les minorités<br />

Téhéran intensifie<br />

la répression<br />

contre les Kur<strong>de</strong>s<br />

'<br />

;<br />

:<br />

Pendaisons,<br />

arrestations, fermetures<br />

tions extrêmement graves sans que la moin¬<br />

<strong>de</strong> journaux... Il souffle sur l'Iran<br />

dre preuve ait été apportée. Même au plus<br />

un vent <strong>de</strong> répression accrue, parti¬<br />

fort <strong>de</strong> la guérilla <strong>kur<strong>de</strong></strong> [<strong>de</strong> 1980 jusqu'au<br />

culièrement aux marches du pays où la<br />

milieu <strong>de</strong>s années 1990], alors qu'ily avait<br />

présence <strong>de</strong> minorités ethniques et reli¬<br />

une répression massive et <strong>de</strong>s exécutions som¬<br />

gieuses fait craindre aux autorités <strong>de</strong><br />

maires, nous n'avions pas assisté à une telle<br />

Téhéran <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> rébeUion. C'est le<br />

cas <strong>de</strong>s provinces frontalières <strong>de</strong> l'Irak et<br />

<strong>de</strong> la Turquie, où vivent la plupart <strong>de</strong>s<br />

6 millions <strong>de</strong> Kur<strong>de</strong>s iraniens.<br />

Cette forte minorité a une longue his¬<br />

toire <strong>de</strong> soulèvements, contre le chah<br />

puis contre la République islamique dès<br />

son avènement en 1979. Créé il y a trois<br />

condamnation. Téhéran sent le danger inté¬<br />

rieur, les risques <strong>de</strong> rébeUion et veutfaire un<br />

exemplepour terroriser lapopulation. »<br />

C'est la première fois que dès joumalis¬<br />

tes sont ainsi condamnés à mort en Iran.<br />

Adnan Hassanpour, 27 ans, dirigeait la sec¬<br />

tion <strong>kur<strong>de</strong></strong> A'Asso (Horizon), magazine<br />

ans, le groupe armé Pejak (Parti pour<br />

bilingue,jusqu'à sa fermeture en 2005 par<br />

une vie libre au Kurdistan), multipUe les<br />

Téhéran. Il collaborait en outre à <strong>de</strong>s publi¬<br />

embusca<strong>de</strong>s <strong>de</strong>puis les montagnes du<br />

nord <strong>de</strong> l'Irak où se situent ses camps<br />

d'entraînement. Téhéran accuse Wash¬<br />

ington <strong>de</strong> les financer pour tenter <strong>de</strong><br />

déstabiliser le régime.<br />

cations du Kturdistan irakien. Selon l'acte<br />

d'accusation et les « aveux » obtenus lors<br />

<strong>de</strong> sa détention, M. Hassanpour aurait<br />

reçu <strong>de</strong>s Américains « <strong>de</strong>s appareils d'es- piormage» sophistiqués pour recueillir<br />

Le 31<strong>juillet</strong>, lajustice iranienne a confir^<br />

<strong>de</strong>s informations sur <strong>de</strong>s bases militaires j<br />

mé la condamnation àmortparpendaison<br />

iraniennes. Il aurait également contacté<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux joumalistes <strong>kur<strong>de</strong></strong>s, Adnan Has¬<br />

<strong>de</strong>s responsables du département d'Etat<br />

sanpour et Abdolvahed Botimar. « Depuis<br />

américain, à qui il aurait proposé d'ouvrir l'élection <strong>de</strong> Mahmoud Ahmadinejad, la<br />

un « bureau » en Irak <strong>de</strong>stiné à conseiller<br />

répression s'estrenforcée »,estimeAsso Has¬<br />

les opposants à la République islamique. san Za<strong>de</strong>h, conseiller du comité central du<br />

Au terme d'im procès à huis clos,Adnan '<br />

Parti démocratique du Kurdistan-Iran<br />

Hassanpour a été recoimu coupable<br />

(PDKI, parti d'opposition en exil). « Mais<br />

d'« activités subversives contre la sécurité<br />

le cas d'Adnan revêt uneautredimension, dit-<br />

nationale », à'« espionnage » et <strong>de</strong> « blas¬<br />

il, en raison <strong>de</strong> son profil : c'est un journa¬<br />

phème ». Il a également été qualifié <strong>de</strong><br />

liste, <strong>kur<strong>de</strong></strong>, condamnéà mortsvr<strong>de</strong>s accusa<br />

« mohareb », terme signifiant qu'il a « pris<br />

mm';<br />

Mer<br />

d'Oman<br />

UNE MOSAÏQUE COMMUNAUTAIRE<br />

Azéris (turcophones, chiites) : entre<br />

25 % et 30 % <strong>de</strong> la population, dans les<br />

provinces du nord et du nord-est <strong>de</strong><br />

l'Iran. Leurs revendications eh matière<br />

<strong>de</strong> droits culturels et linguistiques sont<br />

<strong>de</strong> plus en plus fortes.<br />

Kur<strong>de</strong>s (kurdophones, sunnites) :<br />

environ 8 % <strong>de</strong> là population, dans les<br />

provinces du nord et du nord-ouest. Plu¬<br />

sieurs partis d'opposition (PDKI, Koma-<br />

Ja, etc.). Un groupe armé (Pejak).<br />

Arabes (arabophones, chiites) :<br />

entre 3 % et 8 % <strong>de</strong> la population dans .<br />

le Khouzestan, à l'ouest, à la frontière<br />

irakienne. Depuis tes élections dé 2005,<br />

plusieurs attentats à la bombe.<br />

Baloutches (sunnites) : entre 1 % et<br />

3 % <strong>de</strong> la population dans le Sistan-<br />

Baloutchistan, à la frontière afghane.<br />

Violente contestationsécessionniste.<br />

Attentats et prises d'otages menés par<br />

l'organisation armée Joundallah.<br />

les armes pour tenter <strong>de</strong> renverser le régi¬<br />

me », une <strong>de</strong>s charges les plus sérieuses<br />

selon la loi iranienne, punie <strong>de</strong>s peines les<br />

plus lour<strong>de</strong>s, dénonce M. Hassan Za<strong>de</strong>h.<br />

« Comme laplupart<strong>de</strong>sKur<strong>de</strong>s <strong>de</strong> sa généra¬<br />

tion, Adnan est unpatriote, mais n'ajamais<br />

appartenu à aucunparti », prédse-t-il.<br />

Jalil Azadikhah, rédacteur en chef<br />

d'Asie, Itii-même mis en examen, s'est<br />

enfui d'Iran. Selon lui, « en s'en prenant<br />

à <strong>de</strong>uxjoumalistes inoffensifs, la Républi¬<br />

que islamique, consciente <strong>de</strong> lafragilité <strong>de</strong><br />

sa basepopulaire, veut envoyer un signal à<br />

tous ceux qui critiquent le régime pour les<br />

forcer à se taire ou à quitter le pays ».<br />

Abdolvahed Botimar, dit « Hiwra »,<br />

30 ans, était lui aussijournaliste et défen¬<br />

seur <strong>de</strong> l'enviroimement. Il milite dans<br />

l'organisation non gouvernementale<br />

Sabzchia<br />

(Montagne Verte). Téhéran<br />

affirme avoir retrouvé à son domicile <strong>de</strong>s<br />

munitions <strong>de</strong>stinées au groupe armé<br />

Pejak. Dans son cas aussi, les défenseurs<br />

du condamné a mort estiment ces accusa¬<br />

tions « montées <strong>de</strong> toutes pièces » et<br />

basées stu- <strong>de</strong>s « aveux obtenus<br />

sous la torture ». Depuis le ver¬<br />

dict, personne ne sait où se<br />

trouvent les <strong>de</strong>ux joumalistes.<br />

La <strong>de</strong>rnière <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> visite<br />

<strong>de</strong> leurs fatmlles a été rejetée le<br />

6 août. Selon la loi, les condam¬<br />

nés peuvent encore faire appel<br />

<strong>de</strong> la sentence, mais au vu <strong>de</strong> la<br />

gravité <strong>de</strong>s accusations, leurs proches<br />

sont pessimistes.<br />

Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> ces condamnations, la simation<br />

dans les provinces <strong>kur<strong>de</strong></strong>s d'Iran est<br />

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