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MANUEL GÉNÉRÂL - Institut français de l'éducation

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468 <strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />

dans les moindres détails s'y fait sentir. L'ordre est la première<br />

condition du bien-être. Une place pour chaque<br />

chose, chaque chose à sa place, c'est une <strong>de</strong> vise bien facile<br />

à mettre en pratique<br />

(Mme il. GKÉVILLE.)<br />

EXPUCATIONS.— Devise : proprement, division do quelques<br />

pièces <strong>de</strong> Vécu (figure en forme <strong>de</strong> bouclier dans laquelle<br />

sont représentées les armoiries : rapprocher<br />

écusson, petit écu)'. « Division étant le sens propre <strong>de</strong> ce<br />

mot, comme <strong>de</strong> diviser on passe à l'idée <strong>de</strong> tracer, <strong>de</strong>ssiner,<br />

on arrive au sens qui suit : figure emblématique<br />

avec quelque sentence qui l'explique. Ï (LITTRÉ.) Fouquet<br />

avait choisi pour <strong>de</strong>vise im écureuil avec cette légen<strong>de</strong> :<br />

Oit ne monlerai-je pas? Le sens du mot <strong>de</strong>vise s'est<br />

étendu à celui <strong>de</strong> sentence, maxime, exprimée en peu <strong>de</strong><br />

mots et adoptée par quelnn'un pour règle <strong>de</strong> conduite<br />

habituelle. La <strong>de</strong>vise <strong>de</strong> Mazarin était : a Le temps et<br />

moi. » — Aiguillée : lonfçuevr <strong>de</strong> /île qu'on passe dans le<br />

trou d'une aiguille. Le suffixe éc signifie ordinairement<br />

l'idée <strong>de</strong> contenance, <strong>de</strong> ce qui peut tenir dans quelque<br />

chose : charretée — ce qui peut contenir dans une charrette<br />

; cuillerée, ce qui peut tenir dans une cuiller, etc.<br />

— Aspect : état qui consiste à se'trouver sous, (<strong>de</strong>vant les<br />

yeux <strong>de</strong> quelqu^un : éprouver un vif sentiment d'admiration<br />

à ras;)ec< <strong>de</strong>s montagnes; vue, formes, apparences :<br />

un paysage d'un bel aspect. l,a racine speet indique ici<br />

l'action <strong>de</strong> voir, <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r. Rapprocher ; spectacle,<br />

inspecter, etc., etc.— Vêtement : on écrivait autrefois<br />

vesiir, vestcment ; d'où le circonflexo. I.'s a été conservé<br />

dans les mots : veste, vestibule, investir (envelopper <strong>de</strong><br />

soldats une place <strong>de</strong> guerre). — Infailliblement : d'une<br />

msmére infaillible {qni ne peut •çtsi faillir, c'est-à-dire<br />

manquer, se tromper, etc. : j'ai failli tomber— j'ai manqué<br />

<strong>de</strong> tomber). — Ajustement : costtjme dont toutes lés<br />

parties sont ajustées, c'est-à-dire placées juste comme<br />

elles 'doivent l'être pour vêtir commodément et élégamment<br />

le corps.<br />

n. Enfance (le Lonis XI"V. —Le roi me surprend<br />

toujours quand il me parle <strong>de</strong>'son éducation. Ses gouvernanles<br />

jouaient, dit-il, tout le jour, et le laissaient entre<br />

les mains <strong>de</strong> leurs lemmes <strong>de</strong> cliambre, sans se mettre en<br />

peine du jeune roi. 1 mangeait tout ce qu'il attrapait,<br />

sans qu'on fît attention à ce qui pouvait être contraire à<br />

sa santé ; c'est ce qui l'a accoutumé à tant <strong>de</strong> dureté sur<br />

lui-même. Si l'on fricassait une omelette, il en attrapait toujours<br />

quelques pièces, que Monsieur'^ et lui allaient manger<br />

dans un coin.Il raconte quelquefois qu'il était le plus<br />

souvent avec une paysanne ; que sa compagnie ordinaire<br />

était une petite fille <strong>de</strong> la femme <strong>de</strong> chambre <strong>de</strong>s femmes<br />

<strong>de</strong> chambre <strong>de</strong> la reine. Il l'appelait la reine Marie, parce<br />

qu'ils jouaient ensemble à ce qu'on appelle la Madame,<br />

lui faisait toujours faire le personnage <strong>de</strong> reine, lui servait<br />

<strong>de</strong> page ou <strong>de</strong> valet <strong>de</strong> pied, ou portait le flambeau<br />

<strong>de</strong>vant elle. Jugez si la petite reine Marie était capable <strong>de</strong><br />

lui donner <strong>de</strong> bons conseils<br />

. (Madame DE MAINTESO-N.)<br />

ESEBCICES. — I. Sur le sens ou la forme <strong>de</strong>s mots. —<br />

Trouver : 1° <strong>de</strong>s dérivés <strong>de</strong>s mots soin, loimoxi Vn finale se<br />

change en jrii {soigner, soigneux, éloigner, éloignement);<br />

2° trois dérivés àe table (tablier, tableau, tablette] ; 5° le<br />

verbe dérivant du substantif abri (abriter) ; 4° le sens <strong>de</strong>s<br />

mots insjjeclion, spectateur, spectre, étant donné le sens<br />

<strong>de</strong> la racine spect (voir ci-<strong>de</strong>ssus) ; 5° le sens littéral du<br />

mot toilette (petite toile); C° le sens <strong>de</strong>s mois ; pelletée,<br />

holtée, brouettée, maisonnée, couvée ; 1° lesens <strong>de</strong>s mots :<br />

défaillir, défaillance ; 8° le substantif que contiennent<br />

les mots paysan, paysage, dépayser{pays] ; '9" le sens <strong>de</strong>s<br />

mots ; gouverner, gouvernante, gouvernement ; personnage<br />

; valet i'valei <strong>de</strong> 2ned); page; 10» le mot qui signifie<br />

petite fille (fillette).<br />

II. Sur lagrammaire proprement dite. — Justifier l'orthographe<br />

<strong>de</strong> tous lesadjectifs déterminatifs'que contient<br />

la secon<strong>de</strong> dictée. — Analyser gi-ammaticalement l'expression<br />

—Exercices <strong>de</strong> conjugaison sur les verbes<br />

1. Certificat d'étu<strong>de</strong>s primaires; canton <strong>de</strong>' Vernon<br />

(Eure) ; 188G.<br />

•2. C'est ainsi qu'on désignait alors ie frère du roi.<br />

3. Certificat d'étu<strong>de</strong>s primaires; 1880; canton <strong>de</strong><br />

Limonest (Khône). Communiquer par M. MueL<br />

faillir et surprendre (conjugaison <strong>de</strong> quelques temps <strong>de</strong><br />

chacun <strong>de</strong> ces verbes). — Analyser grammaticalement :<br />

sans qu'on fit attention à ce qui pouvait nuire à sa santé.<br />

— L. T.<br />

Sujets <strong>de</strong> composition <strong>français</strong>e.<br />

Pour Tivre heureux, vivons caché. — Il s'agit<br />

do tirer d'une fable tine morale pratique, et <strong>de</strong> s'assurer<br />

que les enfants comprennent bien le sens <strong>de</strong> la morale <strong>de</strong><br />

cette fable et peuvent se l'approprier. Soit la fable <strong>de</strong> Florian<br />

; Le Grillon. Après avoir lu cette fable et en avoir,<br />

s'il y a lieu, montré vous-même le sens, vous proposerez<br />

aux élèves d'en faire l'application dans une histoire <strong>de</strong><br />

leur invention, dont les personnages seront <strong>de</strong> notre espèce.<br />

"Voici d'abord le texte <strong>de</strong> la fable ;<br />

Le firîllon'.<br />

Un pauvre petit grillon.<br />

Caché dans l'herbe fleurie.<br />

Regardait un papillon<br />

Voltigeant dans la prairie.<br />

L'insecte ailé brillait <strong>de</strong>s plus vives couleurs;<br />

L'azur, le pourpre et l'or éclataient sur ses ailes;<br />

Jeune, beau, petit-maître^, il court <strong>de</strong> fleurs en fleurs,<br />

Prenant et quittant les plus .belles.<br />

Ah! disait le grillon, que son sort et le mien.<br />

Sont différents ! Dame nature<br />

Pou)' luifittout, et pour moi rien.<br />

Je n'ai point <strong>de</strong> talent, encor moins <strong>de</strong> figure»;<br />

Nul ne prendgai'<strong>de</strong> à.moi, l'on m'ignore ici-bas;<br />

Autant vaudrait n'exister pas.<br />

Gomme il parlait, dans la prairie<br />

Arrive une troupe d'enfants.<br />

Aussitôt les voilà courants''<br />

Après ce papillon dont ils, ont tous envie.<br />

. Chapeaux, mouchoirs, bonnets, servent à l'attraper.<br />

L'insecte vainement cherche à leur échapper,<br />

11 <strong>de</strong>vient bientôt leur conquête.<br />

L'un le saisit par l'aile, un autre par le corps :<br />

Un troisième survient et le prend par la tête.<br />

Il ne fallait pas tant d'efforts<br />

Pour déchirer la pauvre bête.<br />

Oh! oh! dit le..grillon, je ne suis plus-fâché;<br />

Il en coûte trop cher pour briller dans le mon<strong>de</strong>.<br />

Combien je vais aimer ma retraite profon<strong>de</strong>!<br />

Pour vivre heureux, vivons caché^.<br />

RÉFLEXIOSS (auxquelles le maître pourra ai<strong>de</strong>r, s'il y a<br />

lieu). — Voyons! 'A qui pourrais-je donner la place du<br />

grillon ? A un bon paysan. — Et, qui pourrait remplacer<br />

le papillon? — Un homme occupant im emploi élevé<br />

dans la société. — Je' montrerai celui-ci en butte à la<br />

jalousie, ù l'envie, et finissant misérablement.<br />

' DÉvELOPPEMiaiT. ^ Ufl bon paysan vivait heureux et<br />

tranquille dans un petit bien qu'il cultivait lui-même.<br />

Mais, un jour qu'il venait <strong>de</strong> voir passer le propriétaire<br />

d'un château voisin, habillé magnifiquement, menant un<br />

grand train <strong>de</strong> vie, ayant domestiques nombreux, chevaux<br />

et équipages ; il se ait : « Quelle différence entre<br />

la position <strong>de</strong> cet homme et la mienne ! Il possè<strong>de</strong> tout<br />

ce qui fait le bonheur sur la terre : il est riche, élégant, il<br />

attire tous les regards. Chacun le salue et lui rend hommage,<br />

tandis que personne ne fait attention à moi ; on<br />

me méprise, on me dédaigne dans ma médiocrité. Qui<br />

sait si j'existe sur la terre? Qui s'occupe <strong>de</strong> moi? Autant<br />

vaudrait n'exister pas que <strong>de</strong> mener une vie si triste et si<br />

monotone.... »<br />

1. Petit insecte noirâtre, qui vit dans <strong>de</strong>s Irous.<br />

.'2. Elégant, délicat et capricieux.<br />

5. Encore moins une jolie figure qui attire sur moi les<br />

regards.<br />

4. Il faudrait courant.<br />

5. Ne cherchons pas, dans quelque condition que nous<br />

soyons, à nous produire au <strong>de</strong>hors plus que ne nous<br />

l'impose notre <strong>de</strong>voir. — Ces notes sont tirées du Choix<br />

dé faMes, par M. Ch. DEFODOS; 1 vol. in-18, cartonné,<br />

(iO cent., lladiette et Cie.

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