JML 1995 04 27 - 07 27 PND SÃ©rie L'Eglise et l'Evangile

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, JESUS, PAROLE VIVANTE DE DIEU DIFFUSÉ SUR RADIO NOTRE-DAME LA SEMAINE DU 3 AVRIL 1995 La liturgie de la Semaine sainte nous a bien montré le lien constitutif qui unit l'Evangile et l'action de l'Eglise. Pourtant, beaucoup de nos contemporains, voire de catholiques disent: l'Evangile, oui; l'Eglise, non. L'Evangile parle du Christ; nous disons: "Evangile de Jésus-Christ selon Saint Matthieu ... » Ce texte n'est-il qu'un texte? En l'écoutant, c'est Jésus mort il ya deux millénaires, ressuscité, qui nous parle et que nous écoutons, lui qui nous a dit qu'il "serait avec nous tous les jours jusqu'à la fin des temps» (Mt 28, 20). Sinon, que veut dire "Jésus est vivant», comme les chrétiens le chantent? Certains diront alors: Jésus, oui; l'Eglise, non. Quel rapport a donc l'Eglise avec Jésus? C'est lui qui l'a fondée? Mais cela a été mis en doute. Et, en admettant que Jésus l'ait fondée, est-elle conforme à ce qu'il a voulu? Enfin, quel rapport entre la manière dont vivent les chrétiens, les prêtres, les évêques avec la manière dont Jésus vivait? Et ainsi de suite ... Voilà ce que l'on entend dire par ceux qui voient Jésus, l'Evangile, l'Eglise de l'extérieur. Dans la foi en Jésus-Christ Essayons de comprendre l'Eglise et l'Evangile de l'intérieur, c'est-à-dire avec la foi en Jésus-Christ. Tout d'abord, le mot "foi" est ambigu. Dans notre langue, il est venu à signifier la conviction, l'opinion assurée, une représentation du monde en opposition à ce qui relève de la certitude rationnelle ou scientifique. Par un abus de langage, nous parlerons de "foi bouddhique" ou de "foi hindouiste", etc. pour désigner des religions, quoi qu'il en soit de l'attitude intérieure de ceux qui y appartiennent. En effet, on retrouve le mot "foi" dans toute la Bible jusqu'à l'Apocalypse. Il s'agit de la 8 PARIS NOTRE DAME ~~0576 - 11 MAI 1995 relation du peuple avec Dieu l'Unique, tel qu'il se révèle, Dieu d'Abraham, d'Isaac, de Jacob, Dieu de Jésus-Christ. Séparé de Celui en qui nous croyons, le mot "foi" perd sa signification propre. La foi dans laquelle la Révélation et l'Evangile nous invitent à entrer, n'est pas simplement une conviction, mais l'adhésion à Dieu notre Créateur et notre Père, et au Christ Messie, Verbe éternel de Dieu, Parole de Dieu faite chair, venu pour sauver les hommes, ses frères. "Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi» dit Jésus aux apôtres (Jn 14, 1). Le Christ et l'Evangile Lorsque, dès le début de sa prédication, Jésus dit: "Convertissez-vous et croyez en l'Evangile -la Bonne Nouvelle», de quoi parle-t-il ? Du livre qui n'est pas encore écrit? Des événements qui ne se sont pas encore produits? Non. L'Evangile, c'est d'abord la parole que Jésus adresse à ses contemporains pour les amener à changer d'attitude, à retourner leur existence et à le suivre. Les hommes qui sont l'objet de la promesse, sont bouleversés par ce que Jésus annonce comme accompli et présent parmi eux: "Le Règne de Dieu est arrivé». Car il faut aller plus loin. L'Evangile, la Bonne Nouvelle prophétisée par Isaïe, c'est Jésus lui-même; l'Evangile à l'œuvre, en acte, c'est Jésus vivant. En Jésus le Règne de Dieu s'est approché de ceux qui l'écoutent. Parole vivante par l'Eglise Quelques dizaines d'années après la mort, la résurrection et l'ascension du Christ, la mise par écrit du témoignage commun des apôtres sur Jésus -la substance de l'Evangile - est portée par l'Eglise, sous l'inspiration de l'Esprit répandu à la Pentecôte. L'Evangile n'a pas, alors, été réduit à ne plus être qu'un livre; c'est Jésus qui, par la bouche de ses disciples, continue de proclamer: "Le Règne de Dieu est là». Il donne la preuve de ce qu'il annonce puisque, «mort pour nos péchés, ressuscité pour notre vie» (Rm 4, 25), par l'Esprit saint il nous unit à lui et ne cesse d'agir par les membres de son corps, nous les baptisés. Le texte que nous tenons dans nos mains et lisons dans la liturgie, qui inspire notre prière et bouleverse notre vie, tire sa force de la présence même de Jésus et de son Esprit qui agit en nous. Tous les autres livres, aussi beaux soient-ils, ne prennent vie que par leurs lecteurs. Dans l'expérience chrétienne, l'Ecriture reçoit sa force de la Parole de Dieu qui ne cesse d'habiter l'histoire des hommes. C'est Dieu qui parle. Son esprit donne vie et puissance à la lettre de l'Ecriture tout comme au témoignage et à l'action de son Eglise. Oui, le Christ parle par le ministère de ses apôtres. Il les a institués pour que, bien mieux qu'une signature sur un livre authentique, ils soient le sceau vivant de sa présence, la garantie vivante de la Parole vivante, Verbe qui s'est fait chair pour que tout homme devienne enfant de Dieu. Nous ne comprenons pas la parole écrite, le livre-évangile, même avec notes et commentaires, si le Christ lui-même ne nous "parle" pas et si l'Esprit saint ne change pas notre cœur. Sinon, ce serait un livre mort, scellé, un souvenir qu'on essaierait en vain de rendre vivant par des reconstitutions, un jeu scénique en faisant des églises des salles de cinéma et des prêtres des metteurs en scène ou des acteurs! Seul le Christ, toujours à l'œuvre, nous permet de l'entendre: Parole vivante, Evangile de Dieu (Mc 1, 4). t Jean·Marie cardinal LUSTIGER
JÉSUS, INSÉPARABLE DE SON ÉGLISE DIFFUSE SUR RADIO NOTRE-DAME LA SEMAINE DU 24 AVRIL 1995 Si nous avons du mal à comprendre l'Eglise, c'est que nous plaquons sur elle l'idée trop simpliste d'une fondation purement humaine et de son développement dans le temps après la disparition de son fondateur. Par exemple, le portrait de M. Ford dans le bureau des directeurs successifs ou Lénine en son mausolée servant à établir le culte de Staline ... Et voilà au Panthéon les créateurs de la science atomique, M. et Mme Curie. Le propre des fondateurs est d'être vénérés, parfois oubliés. Et ne subsiste qu'un rapport de légitimité, au mieux une inspiration. Jésus a voulu et veut l'Eglise Jésus n'est pas, en ce sens-là, fondateur de l'Eglise puisque, non seulement ill'a voulue, mais il la veut. Au cours des années de sa vie mortelle, il "accomplit" l'Eglise, Temple vivant de son corps dont il prophétise la résurrection en trois jours (Jn 2, 19) ; Temple spirituel, comme il le dira à son apôtre Simon: "Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Église» (Mt 16, 18). Temple spirituel, demeure de l'Esprit Saint répandu à 1a Pentecôte. Jésus ne veut pas cette Eglise comme un fondateur d'empire rêve de sa succession. Car l'Eglise est un "mystère" : un don de grâce par lequel Jésus poursuit la mission qu'il a reçue de son Père. En effet, Jésus, Fils de Dieu fait homme, vient arracher à la mort la multitude des hommes pour en faire ses frères et ses sœurs. Il vient transfigurer leur existence et les rassembler tous. A condition qu'ils se laissent saisir par l'amour de Dieu et accue .ent l'Esprit qui les crée de nouveau, enfants de Dieu, et les rassemble dans une communion, membres d'un corps où chacun dans sa singularité a sa place et est, cependant, solidaire de tous. 8 PARIS NOTRE DAME N'577 - 18 MAI 1995 Dans l'Eglise, tous sont ordonnés à l'amour de chacun parce que, en Jésus Christ, tous ensemble sont enfants du Père, notre Créateur et notre Rédempteur, habités par l'Esprit Saint. Voilà l'Église. La puissance de vie du Ressuscité Jésus sans son Église, que serait-il venu faire? Au mieux, il serait un mystique, un personnage étonnant qui aurait laissé des paroles énigmatiques. Jésus n'est pas le fondateur d'une religion qui, ensuite, suivrait son cours dans l'histoire au gré de l'évolution des cultures et des pensées des hommes. Jésus n'est pas seulement un grand homme, peut-être le plus grand. Car, du côté transpercé de Jésus jaillit du sang et de l'eau (Jn 19, 37), figure des sacrements de l'Eglise, l'Épouse qui enfante ce corps. Jésus nous "veut" parce qu'il nous donne part à son Esprit; en nous et par nous, il accomplit la volonté du Père jusqu'à la consommation des temps. C'est pourquoi il invite ses disciples à célébrer sa Pâque en mémoire de lui; et il leur rappelle que le disciple n'est pas au-dessus de son maître: "Comme le Père m'a aimé, je vous ai aimés; comme le Père m'a envoyé, je vous envoie». C'est-à-dire: vous participez au même amour et à la même mission. Non seulement nous croyons, mais nous "vérifions" que Jésus est ressuscité des morts, parce que nous vivons de sa vie. Comme saint Paul l'écrit aux chrétiens de Corinthe: "Si nous avons mis notre espérance en Christ pour cette vie seulement, si le Christ n'est pas ressuscité des morts, nous sommes les plus malheureux des hommes» (1 Co 15, 18-20). Et Jésus, "caché dans la Gloire, assis à la droite du Père» (Col 3, 3) déploie dans son Eglise sa puissance de vie en appelant toujours de nouveaux frères. L'Église et "l'heure" du Christ Voilà donc l'œuvre du Christ, présent au temps de l'histoire. L'Église n'est pas séparable de Jésus; elle fait partie de "son heure". Il est venu pour cela. Mais si, pour vous, l'Eglise est une institution folklorique, monopolisée par quelques hommes, le bouc émissaire à caricaturer et au besoin matraquer au tournant selon les envies du moment, si l'Eglise fait partie des alluvions de l'histoire, si vous la jugez selon les fluctuations des opinions, si donc vous la regardez de cette façon, vous ne comprenez sans doute pas mes propos. Si, au contraire, vous acceptez de penser l'Eglise comme Jésus la conçoit, alors vous découvrirez que tout homme ainsi appelé à partager la mission du Christ est voulu par Dieu. Lorsque Jésus parle de nous - vous, moi, les baptisés -, il dit que nous lui avons "été donnés par son Père» (Jn 17, 9). Il prie "pour nous", tous ceux qui croient grâce à la parole des Apôtres. Jésus nous porte tous: en nous donnant sa vie, son Corps et son Sang, avec la grâce d'être plongés en sa mort et sa résurrection, avec le don de l'Esprit qu'il a lui-même reçu au baptême et qu'il a répandu sur l'Eglise à la Pentecôte. L'œuvre du salut du monde, cette "heure" que Jésus a désirée d'un si grand désir lorsqu'il a célébré sa dernière Pâque avec ses apôtres, cette heure-là se poursuit jusqu'à la fin des temps par le mystère de son Corps, Temple de l'Esprit, Peuple que le Père rassemble pour être les enfants de Dieu appelés à travailler au salut du monde, l'Église du Seigneur. t Jean-Marie cardinal LUSTIGER
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Page 7 and 8: L'ÉGLISE: A BLAMES ET LOUANGES DIF
Page 9 and 10: 9. LE PRIX DE LA FIDÉLITÉ ÀLA V
Page 11 and 12: u,DE L'ARBDRAGE DÉMOCRATIQUE A L'A
Page 13: 13 (fin). L'ÉGLISE EN"ACTE COMME D

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