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redac finale modif 20 10 - Association Hockey Sub

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UNIVERSITE AIX MARSEILLE II<br />

FACULTE DE MEDECINE DE MARSEILLE<br />

Première approche du suivi<br />

médical de l’équipe de France<br />

de hockey subaquatique<br />

THESE<br />

Présentée et soutenue publiquement devant<br />

LA FACULTE DE MEDECINE DE MARSEILLE<br />

Le 08 novembre <strong>20</strong>02<br />

par<br />

Sylvain Renard<br />

Né le 19 juillet 1972 à Nice (06)<br />

Pour l’obtention du grade de DOCTEUR EN MEDECINE<br />

Examinateurs de la thèse :<br />

Président :<br />

Assesseurs :<br />

Monsieur le Professeur SAINTY<br />

Monsieur le Professeur JAMMES<br />

Monsieur le Professeur VITON<br />

Madame le Docteur ESQUIROL<br />

Monsieur le Docteur GROUSSET


SERMENT D'HIPPOCRATE<br />

En présence des maîtres de cette école, de mes chers condisciples et devant<br />

l'effigie d'Hippocrate, je promets et je jure d'être fidèle aux lois de l'honneur et<br />

de la probité dans l'exercice de la médecine.<br />

Je donnerai mes soins gratuits à l'indigent et n'exigerai jamais un salaire audessus<br />

de mon travail.<br />

Je ne permettrai pas que des considérations de religion, de nation, de race,<br />

viennent s'interposer entre mon devoir et mon patient.<br />

Admis dans l'intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s'y passe.<br />

Ma langue taira les secrets qui me seront confiés et mon état ne servira pas à<br />

corrompre les mœurs ni à favoriser le crime.<br />

Respectueux et reconnaissant envers mes Maîtres, je rendrai à leurs enfants<br />

l'instruction que j'ai reçue de leur père.<br />

Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses, que<br />

je sois couvert d'opprobre et méprisé de mes condisciples si j'y manque.


REMERCIEMENTS<br />

A Monsieur le Professeur J. M. SAINTY<br />

Professeur des universités<br />

Praticien hospitalier (Réanimation médicale)<br />

Vous nous faites l’honneur d’accepter la présidence de notre jury.<br />

Vous avez été un guide tout au long de mes études, d’une grande<br />

disponibilité et d’une grande qualité humaine.<br />

Veuillez recevoir le témoignage de ma profonde reconnaissance.<br />

A Monsieur le professeur Y. JAMMES<br />

Professeur des Universités<br />

Praticien hospitalier (physiologie, pneumologie )<br />

Vous nous faites l’honneur d’accepter de siéger dans ce jury.<br />

Veuillez accepter notre profonde gratitude.<br />

A Monsieur le Professeur J. M. VITON<br />

Professeur des universités<br />

Praticien hospitalier (médecine physique et de réadaptation)<br />

Vous avez accepté de siéger dans notre jury.<br />

Nous vous présentons toute notre reconnaissance.


A Madame le Docteur Y. ESQUIROL<br />

Maître de conférence des universités<br />

Praticien hospitalier (médecine et santé du travail)<br />

Médecin du sport, médecin de l’équipe de France<br />

de hockey subaquatique<br />

Tu as accepté de diriger cette thèse et contribué ainsi à m’apporter<br />

une aide précieuse pour la réalisation de ce travail. Ton sens de<br />

l’organisation et ta rigueur professionnelle n’ont d’égales que ta<br />

sympathie et ton enthousiasme dans la vie.<br />

Toute ma reconnaissance.<br />

A Monsieur le Docteur A. GROUSSET<br />

Médecin diplômé de médecine du sport<br />

Médecin Diplômé de médecine subaquatique et hyperbare<br />

Médecin fédéral national de la FFESSM<br />

Tu m’as fait l’immense plaisir d’accepter de siéger dans notre jury.<br />

Ton engagement dans la vie associative reflète<br />

ton sens aigu de l’intérêt général.<br />

Que ton œuvre au sein de la FFESSM soit un modèle pour nous tous.<br />

Toute ma gratitude et mon profond respect.


A l’équipe de Monsieur le Professeur RIVIERE, service de médecine du<br />

sport de l’hôpital Purpan de Toulouse, qui a permis la réalisation des<br />

tests physiologiques de laboratoire dans des conditions idéales.<br />

A l’équipe de Monsieur le Professeur SOULAT, du service des maladies<br />

professionnelles et environnementales de l’hôpital Purpan de Toulouse<br />

qui nous a accueillis pendant toute une semaine.<br />

A Monsieur le Docteur Fabrice JOULIA, qui m’a apporté une aide<br />

immense pour la rédaction de cette thèse. Tous mes plus vifs<br />

remerciements.<br />

A Monsieur le DR Bernard Gardette, qui m’a consacré tout le temps<br />

nécessaire pour m’orienter dans l’élaboration de ce travail. Toute ma<br />

reconnaissance.<br />

A Monsieur le Docteur Alain Hureaux, pour sa participation très active<br />

et ses conseils.<br />

A Lionel Dumeaux, pour tout son soutien et pour son historique du<br />

hockey.<br />

A Frédéric Wolf, qui m’a guidé dans mes recherches et n’a pas hésité à<br />

se dépenser sans compter quand cela s’est avéré nécessaire. Mon amitié<br />

te sera toujours fidèle. Nous avons tant de projets à concrétiser<br />

ensemble !<br />

A l’équipe de France féminine, qui a fait preuve de beaucoup de patience<br />

lors des tests physiologiques en laboratoire, avec sa bonne humeur<br />

habituelle (je passerai sur vos raids nocturnes...). Tous mes<br />

remerciements.<br />

Aux dirigeants, entraîneurs et joueurs de la commission de hockey<br />

subaquatique de la FFESSM, dont l’expérience sportive et la motivation<br />

ont permis d’apporter des éléments importants pour ce travail.


A mon père, c’est à toi que je dédie cette thèse. Tu es à l’origine de mon<br />

choix professionnel qui chaque jour me comble davantage. Ton soutien<br />

infaillible et clair-voyant durant toutes ces années m’a donné la force<br />

d’entreprendre.<br />

A ma mère, merci pour tout ton amour.<br />

A ma grand-mère, qui aime tellement la vie et ce qui l’accompagne… !<br />

J’espère avoir la même sagesse à ton âge.<br />

A Elodie, petite sœur adorée. J’aime tant ton regard sur la vie, nous<br />

sommes en phase sur tellement de choses …<br />

A Mickaël, dieu de l’informatique ! Ton aide inestimable pour ce travail<br />

m’a beaucoup touché. Une nuit blanche avec Mutsuhisa Ishihara et ses<br />

collaborateurs ne s’oubliera jamais ! Merci pour l’amour que tu portes à<br />

p’tite sœur.<br />

A Axel, déjà vif et malin. Le premier d’une fratrie nombreuse, j’espère !<br />

A Isabelle, qui rend Clair si heureux et si épanoui. Toute mon affection,<br />

belle-maman !<br />

A Alain et Karine, notre amitié sans borne me réconforte chaque jour.<br />

Vous avez beaucoup contribué à l’aboutissement de cette thèse par vos<br />

conseils avisés. Mille remerciements, toute mon affection.<br />

A Christine et Etienne POUILLAT, vous m’accompagnez dans tous les<br />

moments forts de ma vie. Je suis si heureux de vous sentir toujours à<br />

mes côtés.<br />

A Pierrot, mon cousin, surtout ne change rien, c’est comme ça que je<br />

t’aime !<br />

A Jérôme, mon ami pour toujours.<br />

A Nicolas ; Il ne manquait plus que toi pour réaliser notre rêve<br />

d’étudiants. Toute mon affection.<br />

A Olivier, amicalement.<br />

Aux médecins de « SOS médecins Toulon/Hyères » et à toute l’équipe du<br />

standard. Travailler avec vous m’apporte beaucoup de satisfaction, mais<br />

vous me prenez un temps… !<br />

A Emilien, que je retrouve avec beaucoup de plaisirs.


A Jean Michel P., médecin chef du commando Hubert, tu m’as permis de<br />

vivre des moments d’une rare intensité en m’intégrant dans ton unité<br />

comme tu l’aurais fait pour un frère. Toute mon amitié et toute ma<br />

reconnaissance.<br />

Aux officiers, infirmiers et officiers mariniers du commando Hubert qui<br />

m’ont impressionné par leur compétence et leur détermination.<br />

A Monsieur le Docteur Jean Pierre IGUAL, que je cite en exemple pour<br />

ses connaissances médicales, son sens clinique et ses qualités humaines.<br />

A l’équipe du service de médecine 2 de l’hôpital d’Hyères pour son<br />

savoir-faire, son efficacité et sa bonne humeur.<br />

Aux hockeyeurs de MASSILIA SUB pour m’avoir initié au hockey.<br />

Aux hockeyeurs et plongeurs du IERO, qui m’ont accueilli avec<br />

enthousiasme dans leur club pour que je développe ma passion, le<br />

hockey subaquatique. Notre club reflète un idéal associatif que je<br />

n’échangerai pour rien au monde ! Longue vie au club IERO !


Table des matières<br />

1 INTRODUCTION..........................................................................................................................................................2<br />

2 PHYSIOLOGIE..............................................................................................................................................................4<br />

2.1 PHYSIOLOGIE DE L’APNEE ...................................................................................................................................5<br />

2.1.1 L’immersion....................................................................................................................................................5<br />

2.1.2 Physiologie respiratoire de l’apnéiste........................................................................................................5<br />

2.1.3 Effets cardiovasculaires de la plongée en apnée.....................................................................................5<br />

2.1.4 Anomalies ECG..............................................................................................................................................5<br />

2.1.5 Effets de l’entraînement ...............................................................................................................................5<br />

2.1.6 Remarque.........................................................................................................................................................5<br />

2.2 PHYSIOLOGIE DU JOUEUR DE HOCKEY SUBAQUATIQUE.................................................................................5<br />

2.2.1 Etude de terrain d’une équipe championne de France de hockey subaquatique............................5<br />

2.2.2 Réponse ventilatoire au CO 2 et temps d’apnée d’une équipe de hockey subaquatiques................5<br />

2.2.3 Etude de la répétition d’efforts intenses en apnée ..................................................................................5<br />

2.2.4 Simulation de conditions de matchs de hockey avec étude du pH, PCO 2 , PO 2 et lactates.............5<br />

2.2.5 Fréquence cardiaque des hockeyeurs en match......................................................................................5<br />

2.2.6 Observation du jeu, temps d’apnée et fréquence cardiaque.................................................................5<br />

2.2.7 Etudes des radicaux libres...........................................................................................................................5<br />

2.2.8 Apnées répétées et conséquence sur la durée des apnées......................................................................5<br />

3 ETAT DES LIEUX DU HOCKEY SUBAQUATIQUE FRANÇAIS ...............................................................5<br />

3.1 PATHOLOGIES RENCONTREES LORS DE LA PRATIQ UE DU HOCKEY SUBAQUATIQUES..............................5<br />

3.1.1 Pathologie ORL..............................................................................................................................................5<br />

3.1.2 Traumatologie faciale...................................................................................................................................5<br />

3.1.3 Pathologies de l’appareil locomoteur........................................................................................................5<br />

3.2 L’ENFANT ET LE HOCKEY SUBAQUATIQUE (D’APRES LE DR ALAIN HUREAUX) .......................................5<br />

3.2.1 Introduction....................................................................................................................................................5<br />

3.2.2 De 6 à 11 ans...................................................................................................................................................5<br />

3.2.3 Pour les catégories benjamins et minimes................................................................................................5<br />

3.2.4 Pour les catégories cadets et juniors..........................................................................................................5


3.2.5 Les catégories juniors et seniors.................................................................................................................5<br />

3.2.6 Pathologies de l’enfant .................................................................................................................................5<br />

3.3 ETAT DES LIEUX DE L’EQUIPE DE FRANCE FEMININE.....................................................................................5<br />

3.3.1 Présentation....................................................................................................................................................5<br />

3.3.2 Méthodologie..................................................................................................................................................5<br />

3.3.3 Résultats...........................................................................................................................................................5<br />

3.3.4 Discussion........................................................................................................................................................5<br />

4 CONCLUSION ...............................................................................................................................................................5<br />

5 BIBLIOGRAPHIE.........................................................................................................................................................5<br />

6 ANNEXES ........................................................................................................................................................................5<br />

EVOLUTION DES DIFFERENTS PARAMETRES LORS DU PRELEVEMENT DES LACTATES PENDANT L'EPREUVE<br />

D'EFFORT EN APNEE .............................................................................................................................................................5


Préambule<br />

Passionné de plongée sous-marine et d’apnée, je connaissais déjà l’agréable sensation<br />

d’évoluer sous l’eau, à l’écoute de son corps, en harmonie avec le milieu liquide. Le hockey<br />

m’a appris le goût de l’effort et le plaisir de pratiquer un sport d’équipe avec un fort esprit<br />

collectif. L’individualité ne paie pas au hockey subaquatique !<br />

Ce sport peut vous amener à découvrir le monde associatif et bénévole : favoriser les<br />

échanges et les rencontres entre des personnes de milieux parfois très différents autour d’un<br />

projet commun, c’est assurément la clé de voûte d’une vie sociale harmonieuse.<br />

A travers le sport en général, et le hockey en particulier, les jeunes développent leurs<br />

aptitudes physiques, bien sûr, mais ils apprennent également tous les codes de la société : ses<br />

règles, ses interdits, ses plaisirs et tout le bénéfice de partager ses expériences avec les autres.<br />

Le milieu sportif, mais également mes études de médecine et mon service national<br />

dans l’unité du commando Hubert, m’ont amené à rencontrer des personnes passionnantes et<br />

passionnées, me confortant dans l’idée de vivre pleinement ses passions et de les faire<br />

partager au plus grand nombre.<br />

Nous espérons que notre travail contribuera à développer le hockey subaquatique,<br />

sport certes peu connu, mais qui n’a pas encore la place qu’il mérite !


1 INTRODUCTION<br />

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Le hockey subaquatique est un sport encore confidentiel, il se pratique pourtant depuis<br />

presque 50 ans dans le monde et depuis 35 ans en France ! Sa pratique en milieu subaquatique<br />

associe les compétences d’un sport collectif très ludique avec les avantages d’une activité<br />

physique sous-marine. Le hockey est spécifique par sa pratique d’apnées dynamiques et<br />

répétées qui en font son originalité.<br />

Confronté à un problème futur de suivi médical, l’objectif de ce travail était d’établir<br />

« l’état des lieux » de cette activité en essayant de personnaliser les tests réalisés. Cette<br />

démarche nous a amené à faire le point des publications et a recensé les pathologies<br />

rencontrées lors de la pratique du hockey subaquatique. Nous avons voulu dans un premier<br />

temps aborder cette activité en réalisant des tests classiques pratiqués en milieu sportif et<br />

d’autres tests plus spécifiques nous permettant d’essayer de comprendre le type d’adaptation à<br />

l’effort des joueuses par une simulation d’un match de hockey en laboratoire. Nous avons eu<br />

le soucis de préserver l’anonymat des personnes ayant participer aux tests par une<br />

numérotation aléatoire.<br />

Page 3 sur 114


2 PHYSIOLOGIE<br />

Page 4 sur 114


2.1 Physiologie de l’apnée (Inspirée de La Plongée en Apnée Corriol [14])<br />

Corriol [14] donne une très juste définition de l’apnée :<br />

« L'apnée est la suspension temporaire des mouvements respiratoires. Cet arrêt<br />

peut être volontaire, comme c'est le cas pour le plongeur en apnée, ou involontaire,<br />

comme lors de la déglutition, de la syncope, de la respiration de substances irritantes,<br />

entre autres exemples.<br />

L'apnée volontaire est un exemple unique en physiologie d'une fonction végétative<br />

qui puisse être interrompue volontairement; en effet, la ventilation pulmonaire, au: service<br />

d'une fonction végétative (par définition autonome, c'est-à-dire commandée par un<br />

système nerveux et une musculature échappant à la volonté), est accomplie au moyen de<br />

nerfs et de muscles appartenant à la vie de relation. Il s'agit là d'une nécessité car la<br />

ventilation est impérativement subordonnée à d'autres fonctions, et se met à leur service;<br />

par exemple, elle est suspendue pendant la déglutition, elle est modulée par la phonation;<br />

la volonté peut l'accélérer, la ralentir ou même l'arrêter temporairement; mais la<br />

ventilation reprend de façon incoercible dès que les <strong>modif</strong>ications asphyxiques des gaz<br />

respiratoires l'imposent.<br />

En effet, la ventilation n'échappe pas pour autant aux servitudes des régulations<br />

vitales, qui l'emportent sur toutes les autres : des <strong>modif</strong>ications excessives des gaz du sang<br />

ou du pH l'obligent à reprendre selon le rythme et l'intensité imposés par les nécessités du<br />

maintien de l'homéostasie. Il n'en va pas de même pour les autres fonctions végétatives<br />

qui échappent à la vie de relation : nous ne pouvons pas suspendre l'activité de nos<br />

viscères; les fonctions cardiaques ou digestives sont soustraites à notre volonté ».<br />

2.1.1 L’immersion<br />

L’homme immergé subit naturellement la poussée d’Archimède du milieu liquide,<br />

provoquant des <strong>modif</strong>ications physiologiques des fonctions respiratoires, cardio-vasculaires,<br />

rénales et endocrines. Il se trouve en état « d’apesanteur apparente ». Son poids apparent est à<br />

peu près nul.<br />

La pression hydrostatique, que subit le sujet plongé dans l’eau, <strong>modif</strong>ie certains<br />

paramètres anatomiques. La loi de Boyle-Mariotte ( P X V = constante, où P est la pression<br />

s’exerçant sur un volume V) va s’exercer sur les organes creux, c’est à dire les poumons,<br />

l’estomac et les espaces aériens ORL. Les organes pleins, viscères notamment, ne sont pas<br />

Page 5 sur 114


déformés par la pression. Il va donc régner une pression négative dans le thorax, avec un<br />

gradient de pression d’autant plus important que le corps sera immergé profondément.<br />

Figure 1 : Répartition des pressions que subit l’homme debout dans l’air et dans l’eau<br />

Dès l’immersion en surface, avec ventilation par un tuba on constate les <strong>modif</strong>ications<br />

morphologiques les suivantes : réduction du volume pulmonaire intra-thoracique par<br />

« écrasement » relatif de la paroi thoracique et refoulement de la masse viscérale vers le haut,<br />

augmentant la voussure diaphragmatique. On notera cependant que l’immersion en surface<br />

debout ou couché n’exerce pas les mêmes forces.<br />

Les membres inférieurs sont une véritable réserve de sang lors de la station debout. La<br />

masse sanguine, par gravité, se trouve en quantité importante dans la partie inférieure du<br />

corps. La position couchée diminue les effets de la pesanteur : il se crée un reflux sanguin au<br />

niveau du thorax, dans la circulation pulmonaire. Lors de l’immersion, un phénomène<br />

identique de reflux sanguin pulmonaire apparaît, du fait de la disparition de pesanteur,<br />

quelque soit la position du corps dans l’eau. Ce transfert de sang est de l’ordre de 700 ml [2] à<br />

1 litre [38]. Il en résulte une franche augmentation des volumes du cœur (de 180 à 250ml) et<br />

des vaisseaux thoraciques [72]. Le mécanisme de cet afflux est dû tout d’abord, nous l’avons<br />

vu, à la pression négative qui règne dans le thorax, créant une augmentation considérable de la<br />

pression transdiaphragmatique qui provoque une aspiration sanguine. Ce retour est favorisé<br />

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par la pression hydrostatique qui agit directement sur les membres inférieurs, provoquant un<br />

net gradient de pression vers le haut du corps. De plus, la vasoconstriction périphérique<br />

réflexe liée à l’apnée puis secondairement lié au froid contribue à l’accroissement du retour<br />

veineux.<br />

Une immersion rapide provoque un stress physiologique important : le myocarde peut<br />

en souffrir, comme le montre des bouffées d’extrasystoles lors des premières minutes de<br />

plongée, probablement dues à une surcharge ventriculaire droite liée à l’accentuation du<br />

retour veineux [14].<br />

Certains auteurs ont décrit un phénomène appelé waterfall qui semble être protecteur :<br />

le gradient de pression négatif à l’entrée du thorax provoquerait un collapsus des vaisseaux<br />

franchissant le diaphragme, diminuant ainsi le retour veineux [69].<br />

Une autre conséquence de ce reflux sanguin est la diurèse d’immersion : après<br />

quelques heures d’immersion, on note une diurèse aqueuse abondante (4 fois le volume<br />

normal), résultat de la mise en place d’un mécanisme de compensation de l’augmentation<br />

apparente de la masse sanguine au niveau thoracique : les récepteurs volumétriques<br />

d’étirement de l’oreillette gauche induisent une augmentation du facteur natriurétique<br />

auriculaire qui inhiberait la sécrétion d’ADH par les centres hypothalamo-hypophysaires [37].<br />

De même, des récepteurs situés dans l’oreillette droite provoqueraient l’inhibition du système<br />

rénine-angiotensine [1] .<br />

Page 7 sur 114


La respiration du nageur en surface<br />

Le sujet immergé subit la pression hydrostatique ambiante et la poussée d’Archimède.<br />

A l’inverse, la pression intra-thoracique reste égale à la pression atmosphérique, elle est donc<br />

négative par rapport à l’ambiance aquatique. Le reflux sanguin pulmonaire associé à la<br />

pression négative intra thoracique a pour conséquences :<br />

o Une diminution du volume de réserve expiratoire de 30 %. [17].<br />

o Une diminution faible de la capacité vitale.<br />

o Un volume résiduel peu diminué.<br />

o Une augmentation de la capacité inspiratoire.<br />

o Une diminution de la compliance pulmonaire.<br />

o Une augmentation du rapport ventilation/perfusion.<br />

On note également une nette augmentation des résistances inspiratoires, encore<br />

accentuées par la respiration dans un tuba.<br />

Selon la loi de Boyle Mariotte, l’apnéiste, lors de sa plongée en profondeur, voit son<br />

volume aérien total diminuer, et donc sa flottabilité se réduire. C’est pourquoi plus la<br />

profondeur augmente et plus l’apnéiste est entraîné vers le fond.<br />

2.1.2 Physiologie respiratoire de l’apnéiste<br />

Une apnée se décompose en trois phase selon Lin [56a] :<br />

o La première partie est dite « phase facile » : l’apnéiste ne ressent pas de soif<br />

d’air. Ses taux de PaCO 2 et de PaO 2 sont dans les limites de la normale.<br />

o La deuxième partie est appelée « phase de lutte » : Les taux de PaCO 2 et de<br />

PaO 2 ont dépassé les limites et les réflexes respiratoires se mettent en jeu,<br />

notamment les contractions inspiratoires diaphragmatiques puis des muscles<br />

intercostaux : le sujet qui garde sa glotte fermée par la volonté va donc lutter<br />

contre l’envie de respirer et contre ses contractions diaphragmatique.<br />

o La dernière phase est «la rupture de l’apnée », par un réflexe respiratoire<br />

ultime. Si l’apnéiste est encore immergé, le plus souvent dans un état syncopal,<br />

il sera victime d’une noyade par inhalation massive liquidienne.<br />

2.1.2.1 Durée de l’apnée<br />

La réserve d’oxygène de l’organisme au début d’une apnée est de l’ordre de 2 litres,<br />

dont seulement 75 % est utilisable. Après calcul de la consommation nécessaire pour le<br />

Page 8 sur 114


métabolisme de base, on évalue la durée théorique d’une apnée statique à environ 5minutes<br />

30secondes. En réalité, d’autres facteurs entre en jeu et diminuent ce temps :<br />

o Composition initiale de l’air alvéolaire en début d’apnée (dépendant du proche<br />

passé ventilatoire du sujet).<br />

o Réserve alvéolaire d’oxygène et volume de diffusion offert au CO 2 pendant<br />

l’apnée.<br />

o Tolérance des centres régulateurs de la respiration (chémorécepteurs centraux<br />

et périphériques) réagissant aux stimuli du « besoin de respirer » : O 2 , CO 2 ,<br />

pH, besoin de relaxation des muscles thoraciques.<br />

o Facteur psychologique.<br />

L’hyperventilation (augmentation volontaire de son débit ventilatoire au-dessus des<br />

besoins métaboliques du corps) peut augmenter la durée de l’apnée par prolongation de la<br />

phase facile chez le sujet non expert. Néanmoins, son danger est réel : elle <strong>modif</strong>ie les valeurs<br />

de la PaCO 2 et de la PaO 2 . L’augmentation de la PaO 2 est modérée, par contre il se produit<br />

une chute importante de la PaCO 2 . Cette situation présente un risque d’accident majeur : en<br />

effet c’est la PaCO 2 qui est le stimulus principal du « besoin de respirer ». La forte diminution<br />

de cette alarme peut conduire à la syncope par hypoxémie alors que l’apnéiste n’a pas ressenti<br />

d’envie de respirer. C’est pourquoi il est vivement déconseillé de pratiquer l’hyperventilation<br />

avant une apnée.<br />

Ce risque est d’autant accentué lors des plongées en apnée car la pression partielle<br />

alvéolaire d’oxygène est augmentée proportionnellement à la pression ambiante lors des<br />

plongées en profondeur. La durée de l’apnée au fond sera donc augmentée, du fait d’un<br />

confort respiratoire lié à cette PaO 2 artificiellement haute. Lors de la remontée, la<br />

décompression des gaz produit une brusque chute de la PaO 2 et la syncope hypoxique peut<br />

apparaître à quelques mètres de la surface.<br />

On notera que la bradycardie d’immersion ne semble pas <strong>modif</strong>ier la durée de l’apnée.<br />

(voire chapitre sur la bradycardie).<br />

Feinere en 1995 [25] montre que la réponse ventilatoire de type hypoxique est un bon<br />

indicateur de la performance en apnée. Cela signifierait que la durée de l’apnée dépendrait<br />

prioritairement de la chute de la saturation en oxygène plutôt qu’un excès de la PaCO 2 .<br />

Page 9 sur 114


2.1.2.2 Profondeur limite de la plongée en apnée<br />

Nous l’avons vu, selon la loi de Boyle Mariotte, le volume pulmonaire se réduit au fur<br />

et à mesure de l’augmentation de la profondeur. En admettant que le poumon se rétracte, sous<br />

l’effet de la pression, jusqu’à son volume résiduel, on obtient l’équation suivante :<br />

V départ = V résiduel x Pression ambiante<br />

Ainsi, si le volume pulmonaire total de départ est de 7,5 litres, et le volume résiduel de<br />

1,5 litres, la profondeur maximale théorique sera de 5 ATA, soit 40mètres.<br />

2.1.2.3 Les facteurs limitant les volumes pulmonaires<br />

L’augmentation de l’âge diminue le volume pulmonaire total, mais augmente le<br />

volume résiduel (réduction des compliances thoraciques et pulmonaires par sclérose des<br />

tissus).<br />

Le travail ventilatoire qu’il soit en apnée ou en ventilation continue augmente les<br />

volume pulmonaires [19].<br />

2.1.2.4 Plongée au-delà de la limite théorique :<br />

Le transfert de masse sanguine de la partie inférieure du corps vers le thorax par<br />

aspiration provoque une séquestration intrapulmonaire du sang, appelé « blood shift » par<br />

Schaefer. (en français, appelé transfert sanguin). Ce phénomène s’opposerait à la rétraction<br />

complète du poumon sur lui même à des profondeurs supérieures à la limite théorique. Les<br />

récents records montrent que l’apnéiste peut supporter des pressions très importantes. Le<br />

facteur limitant à de grandes profondeurs est actuellement la compensation des tympans, du<br />

fait d’un volume d’air pulmonaire réduit à peu de chose, rendant difficile cette compensation.<br />

2.1.2.5 Les facteurs respiratoires de l’apnée du plongeur<br />

Après une ascension dans les <strong>20</strong> premières secondes de l’apnée, la pression alvéolaire<br />

de gaz carbonique (PaCO 2 ) se stabilise par l’intervention des systèmes tampons, du fait d’une<br />

impossibilité d’élimination du CO 2 par le poumon (apnée).<br />

La pression alvéolaire d’oxygène (PaO 2 ) décroît de façon régulière et de manière plus<br />

importante à l’effort.<br />

Page <strong>10</strong> sur 114


D’après LANPHIER et RAHN, 1963<br />

Figure 2 : Evolution des taux d’O 2 et de CO 2 en fonction du temps<br />

Le pH chute également, atteignant des valeurs de l’ordre de 7,30 à la fin d’une apnée<br />

de 4 minutes [44].<br />

A la fin d’une longue apnée, 75% de l’oxygène alvéolaire a été consommé. 80% du<br />

CO 2 produit est retenu dans le sang et les tissus. Ce CO 2 est libéré de façon retardé par le<br />

système tampon, plusieurs minutes après la fin de l’apnée, d’où un quotient d’échange<br />

respiratoire inférieur à l’unité pendant l’apnée, qui devient supérieur à 1,5 environ 5 min après<br />

la fin de l’apnée [65].<br />

2.1.2.6 Les mécanismes de rupture de l’apnée<br />

Les stimuli de la rupture de l’apnée sont :<br />

o La PaCO 2 de loin le stimulus le plus efficace. Il agit sur les chémorécepteurs<br />

des glomus carotidiens et du bulbe, pour des valeurs supérieures à 40 mmHg.<br />

Son action est rapide, en quelques secondes.<br />

o La PaO 2 qui agit également sur les glomus carotidiens. Important : des valeurs<br />

faible de la PaCO 2 permettent de mieux tolérer une hypoxie, mais l’hyperoxie<br />

augmente peu la tolérance à l’hypercapnie.<br />

o Le réflexe de Hering-Breuer, mise en jeu lors d’une distension thoracique<br />

importante, comme lors d’une inspiration très profonde, provoque une<br />

sensation de gène et d’envie de respirer. Ce phénomène est lié à l’étirement de<br />

tensio-récepteurs situés notamment au niveau du diaphragme et dans la paroi<br />

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thoracique. [<strong>20</strong>] Ainsi, on peut penser qu’une inspiration maximale avant<br />

l’apnée pourrait diminuer le temps totale de cette apnée. Néanmoins, les<br />

apnéistes très entraînés dépassent ce réflexe par la volonté. L’équipe du<br />

Professeur Jammes a montré que l’hypoxémie ne semble avoir aucune action<br />

sur ce réflexe. [61]<br />

o Les facteurs psychologiques sont déterminants dans le recul du point de<br />

rupture de l’apnée.<br />

o L’hypothèse neurogène a été évoqué par plusieurs auteurs [89], [16] : l’absence<br />

d’information centrale résultant de l’arrêt ventilatoire provoque l’envie de<br />

respirer.<br />

2.1.2.7 Après la reprise ventilatoire :<br />

Paulev [66], a étudié les conséquences d’apnées successives ( 7 apnées à 18.5 mètres,<br />

avec récupération entre les apnées de 1 minute) lors du temps de récupération. Il note que le<br />

volume d’oxygène revient à la normale en 2 min. Par contre, le volume de CO 2 augmente<br />

jusqu’à la 6 ème min, avant de se normaliser au bout de 15 min. Le rapport d’échange alvéolaire<br />

est donc proche de l’unité au retour en surface, puis augmente jusqu’à 1,5 à la 6 ème minute.<br />

2.1.3 Effets cardiovasculaires de la plongée en apnée<br />

Il existerait des <strong>modif</strong>ications physiologiques rapides lors d’une plongée en apnée que<br />

les anglo-saxons appellent « the Diving response ». Ce réflexe de plongée, qui permettrait<br />

d’épargner la consommation d’oxygène, comprend :<br />

o Une bradycardie.<br />

o Une vasoconstriction périphérique.<br />

o Une redistribution vasculaire, vers les organes « nobles » du corps (cerveau,<br />

cœur et poumons).<br />

o Des <strong>modif</strong>ications métaboliques.<br />

o Un rapport d’échanges respiratoires diminué.<br />

Ces réactions se produiraient chez tous les mammifères, mais de manière nettement<br />

plus prononcée chez les mammifères marins.<br />

L. Manley [59] a effectué une revue de tous les articles sur l’apnée. Il semble remettre<br />

en cause une partie de ces phénomènes et ne pense pas que la «diving reponse » soit un<br />

mécanisme de conservation de l’oxygène chez l’homme.<br />

Page 12 sur 114


Les avis divergent sur les causes de la « diving response » : vestige de réflexes de la<br />

vie aquatique de l’homme ou simple changement mécanique du système cardio vasculaire ?<br />

La question n’est toujours pas tranchée. Néanmoins, s’il s’agissait d’un simple changement<br />

mécanique, comment expliquer l’existence de cette redistribution hors de l’eau lors d’une<br />

apnée simple ou avec seulement la face immergée ?<br />

2.1.3.1 Bradycardie<br />

La bradycardie à l’apnée et à l’immersion est de nature réflexe. Elle s’établie en <strong>20</strong><br />

secondes environ, et est indépendante de la profondeur. Elle semble très variable d’un sujet à<br />

l’autre. En moyenne, elle chute de <strong>20</strong> à 30% chez les sujets étudiés. Les bradycardies les plus<br />

prononcées sont celles de plongeurs jeunes, entraînés, peu émotifs, faisant peu d’efforts<br />

musculaires sans manœuvre de Valsalva. On note une tachycardie transitoire réflexe à la fin<br />

de chaque apnée.<br />

Les facteurs agissants sur la bradycardie :<br />

o L’âge est un facteur agissant sur la bradycardie Hong et coll.( [44]) et Gooden et coll.<br />

([40]) ont montré que la bradycardie obtenue par une apnée avec immersion faciale<br />

diminue avec le vieillissement.<br />

o L’entraînement : la majorité des auteurs [49], [66], [15] pensent que l’entraînement à<br />

la plongée en apnée augmenterait l’intensité de la bradycardie réflexe. Ils avancent<br />

l’hypothèse d’un réflexe conditionné avec inhibition des fonctions circulatoires, lié à<br />

une plus grande capacité d’apnée par augmentation des volumes pulmonaires et une<br />

bonne tolérance au CO 2 . D’autres [86] ne voient aucune influence de l’entraînement<br />

sur ce paramètre.<br />

o Le sexe : les études sur le sujet sont très contradictoires.<br />

o L’exercice ne <strong>modif</strong>ie pas l’intensité et la rapidité de mise en place de la bradycardie<br />

[49]. Certains auteurs pensent même que celle-ci serait accentuée par l’exercice. Par<br />

contre, certains auteurs notent une accélération transitoire de la fréquence cardiaque en<br />

début d’apnée, avant la bradycardie. D’autres pensent qu’elle s’installe d’emblée.<br />

Mais les études réalisées ne quantifient jamais correctement l’effort produit. Des<br />

études semblent montrer que l’effort dynamique a un effet bradycarde supérieur à un<br />

effort isométrique. A noter qu’il n’existe aucun lien entre la VO 2 max et l’intensité de<br />

la bradycardie [59].<br />

Page 13 sur 114


o Bradycardie et immersion : l’immersion du corps avec la tête hors de l’eau ne <strong>modif</strong>ie<br />

pas la FC, si la température est à 35°C. L’immersion de la face avec ventilation au<br />

tuba provoque une bradycardie de l’ordre de 15%. On notera également que cette<br />

immersion provoque une vasoconstriction périphérique.<br />

o Bradycardie et apnée : l’apnée à sec diminue d’environ 5% la FC, et jusqu’à 15%<br />

pour les sujets entraînés. Les chiffres sont en fait beaucoup plus disparates selon les<br />

études [59].<br />

o Apnée et immersion de la face associées : l’effet bradycarde est nettement plus<br />

important, de l’ordre de <strong>20</strong>%, et jusqu’à 30% chez les sujets entraînés. L’apnée et<br />

l’immersion faciale semblent agir en synergie [15].<br />

Figure 3 : Evolution en fonction du temps des fréquences cardiaques au cours de l’apnée dans l’air, de<br />

l’immersion de la face sans apnée et de l’apnée avec immersion de la face<br />

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o Bradycardie et température : plus la température diminue, et plus la bradycardie<br />

augmente. Les avis divergent sur l’effet du port du masque de plongée, qui <strong>modif</strong>ierait<br />

ou non l’intensité de la réaction bradycarde. Le trijumeau, très sensible à la<br />

température, déclenche une réaction très rapide. A noter qu’une grande étude sur la<br />

température et la bradycardie a été réalisée, avec immersion corps entier face comprise<br />

et n’a montré aucune différence de la FC [43], [59]. Néanmoins, pour des températures<br />

supérieures ou égales à 25°C (celle de la plupart des piscines), il n’y a pas d’action<br />

bradycarde significative.<br />

o Bradycardie et contact de l’eau : (expériences à neutralité thermique) le contact seul de<br />

l’eau sur le visage pourrait agir, mais de manière limité, sur la bradycardie.<br />

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Figure 4 : Immersion de la face dans un bain d’eau à diverses températures<br />

o Les récepteurs de la face : ils seraient donc responsables de la bradycardie d’immersion<br />

faciale. Il est important de noter qu’ils sont de type « phasique », c’est à dire qu’ils<br />

s’épuisent en quelques minutes, expliquant que la bradycardie d’immersion soit<br />

transitoire en l’absence d’apnée [8], [85]. On retrouve des récepteurs au froid surtout<br />

sur le front, les lèvres et le menton, expliquant le peu d’influence du port du masque<br />

sur ces récepteurs.<br />

o Déclenchement de la réponse bradycarde : Elle serait plus ou moins immédiate, selon<br />

les auteurs. Certains pensent qu’elle est anticipée quelques secondes avant l’apnée,<br />

d’autres notent une tachycardie précédant l’apnée [59].<br />

o Bradycardie et volumes pulmonaires : Les études sont très contradictoires, disent tout<br />

et leur contraire [59]. Deux théorie s’affrontent : L’augmentation du volume<br />

pulmonaire accroît le retour vasculaire thoracique et provoque une bradycardie par<br />

réflexe sino-aortique. A l’inverse, cette augmentation gênerait le retour veineux : c’est<br />

donc une expiration complète qui produirait le meilleur résultat sur la bradycardie.<br />

o Effet de la Profondeur : La profondeur n’a aucun effet sur la bradycardie. Par contre,<br />

elle agit sur l’afflux sanguin thoracique.<br />

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Figure 5 : Schéma explicatif de la régulation neurologique du système cardiovasculaire . [71]<br />

Hagashi en 1997 [42] montre que la bradycardie réflexe induite par une apnée et une<br />

activité vagale accrue n’est pas exclusivement liée au blocage de la ventilation : l’immersion<br />

de la face surtout en eau froide (8 à <strong>10</strong> °C) contribue aux mêmes adaptations ( le froid<br />

entraîne une vasoconstriction et une activité vagale accrue).<br />

Lindholm en 1999 [57] montre que la bradycardie et hypertension artérielle sont les<br />

deux principales adaptations physiologique observées pendant l’apnée volontaire.<br />

2.1.3.2 Débit cardiaque<br />

Manley [59] fait une revue de différents articles sur le sujet. Les études indiquent des<br />

résultats divergents sur la question. Le débit cardiaque lors d’une apnée diminue, reste<br />

constant ou augmente selon les auteurs.<br />

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Ferrigno en 1997 [26] dans une étude plus récente semble confirmer que durant une<br />

plongée en eau froide, la bradycardie contribue à une réduction des débits cardiaque.<br />

2.1.3.3 Vasoconstriction<br />

Il se produit une vasoconstriction intense, musculaire mais également au niveau de la<br />

peau. Olsen en 1962 [63] le met bien en évidence : une expérience montre que le taux de<br />

lactates mesuré pendant une apnée, même avec un effort intense n’est pas très élevé. Par<br />

contre, ce taux s’élève rapidement dès la fin de l’apnée, pour un maximum à 2 min, puis se<br />

normalise en 6 min. Le muscle fonctionnerait donc en anaérobie par hypoperfusion pendant<br />

toute la durée de l’apnée. Cette théorie est remise en cause par plusieurs études qui indiquent<br />

que la diminution des écoulements périphériques sanguins sont insuffisants pour baisser les<br />

échanges d’oxygène [59]. A l’inverse, Scholander [80] notait que cette vasoconstriction était<br />

moins nette lorsque l’apnée se produisait à l’exercice, témoin d’un conflit entre la<br />

vasoconstriction liée à l’apnée et la vasodilatation nécessitée par le travail musculaire.<br />

Néanmoins, cette vasoconstriction permettrait de séquestrer dans le muscle les déchets issus<br />

du métabolisme liés à l’effort en apnée (lactates, CO 2 ,…). Schagatay [77] a montré la chute<br />

du flux capillaire périphérique pendant la répétition d’apnées successives.<br />

Ai-Wu Pan 1997 [64] montre que l’apnée semble générer une redistribution de la<br />

masse sanguine qui s’observe par une accumulation de sang dans l’aorte et dans les artères en<br />

fin de diastole et par la même occasion tant à diminuer le retour veineux dont l’origine serait<br />

le fait d’une vasoconstriction périphérique accrue.<br />

Une étude très récente de F. Joulia (équipe du Pr Jammes, <strong>20</strong>02) [52] compare deux<br />

populations différentes (9 apnéïstes confirmés avec 9 sujets témoins) dont plusieurs<br />

paramètres ont été mesurés lors d’apnées statiques, lors d’efforts (exercices du bras droit,<br />

répétitifs toutes les 2 secondes à <strong>20</strong>% de la force maximale volontaire pendant au moins une<br />

minute) en ventilation normale et en apnée. Les résultats montrent que, contre toute attente,<br />

pour un même effort (charge en watts identique), les taux d’acide lactique et les marqueurs<br />

des phénomènes d’oxydo-réduction sont en quantité plus faible lors du test en apnée que lors<br />

du test en ventilation normale, pour les deux populations. Des phénomènes de<br />

vasoconstrictions périphériques pourraient en être l’explication.<br />

2.1.3.4 Pression sanguine artérielle<br />

Elle reste constante ou augmente modérément pendant l’apnée. Campbell et col. [<strong>10</strong>]<br />

montre en 1969 que la tension artérielle augmente de <strong>20</strong>% lors d’une apnée de 30 secondes<br />

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avec immersion de la face. Cette même expérience montrait une diminution de 50% du débit<br />

sanguin de l’avant bras. L’homéostasie de la tension artérielle est donc assurée par la<br />

vasoconstriction périphérique, malgré la chute du débit cardiaque provoqué par la<br />

bradycardie. Pour mémoire, une étude conduite par l’équipe du Pr Jammes a montré que lors<br />

d’une plongée expérimentale à 26 ATA, il existait une chute très importante de la pression<br />

diastolique sanguine lors de la manœuvre de Valsalva, beaucoup plus marquée qu’en<br />

ambiance normobarique. A l’inverse, il n’existe aucune différence significative en terme de<br />

variation des paramètres cardiovasculaires au repos ou lors de l’épreuve de Muller,<br />

notamment la fréquence cardiaque restait stable. [4]<br />

Ferrigno en 1997 [26] montre que la pression artérielle d’O 2 s’accroît lors d’une<br />

plongée avec apnée en eau froide. Les observations confirment celle faites sur le modèle<br />

animal mais l’observation chez l’homme d’arythmie cardiaque associé à de grandes variations<br />

de pressions sanguines pourraient supposer que l’adaptation de l’homme à l’apnée serait<br />

moins importante que celle observée chez les animaux marins.<br />

2.1.4 Anomalies ECG<br />

L'apnée <strong>modif</strong>ie l'ECG [24], [27]. Ses <strong>modif</strong>ications les plus "classiques" sont: Onde P<br />

diphasique, aplatie ; Espace P-R allongé ou disparu ; QRS non <strong>modif</strong>ié ; Segment S-T sus<br />

dénivelé, T augmentée, parfois pointue, traduisant peut être une certaine ischémie<br />

myocardique ? La <strong>modif</strong>ication de ST n'a pas été retrouvée par Schiaparelli [79].<br />

Il existe d'autre part des troubles du rythme cardiaque: foyers ectopiques, rythme du<br />

sinus coronaire ou jonctionnel avec variation brutale et souvent à la même fréquence.<br />

L’apnée, notamment l’apnée en eau froide (inférieure à 15 °C), est un facteur de risque de<br />

troubles du rythme. Les arythmies les plus fréquentes sont les extrasystoles ventriculaires.<br />

Cependant, elles n’entraînent aucune séquelle et sont rarement perçues par le plongeur.<br />

L’apnée profonde semblent augmenter la sensibilité du myocarde et faciliter la tachycardie et<br />

la fibrillation ventriculaire [18]. On note également l'apparition d'extrasystoles surtout<br />

auriculaires isolées ou en salves [88], [41]. Ces troubles du rythme traduisent un<br />

échappement au frein vagal. Le tonus vagal agit par le biais du pneumogastrique sur les<br />

noeuds sino-auriculaire de Keith et Flack (X droit surtout) et auriculo-ventriculaire<br />

d'Aschoff-Tawara (X gauche prépondérant).<br />

Suivant son niveau de "blocage" le rythme d'échappement est variable, au niveau du<br />

noeud d'A-T c'est un rythme jonctionnel, au-dessus un rythme du sinus coronaire (foyers<br />

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ectopiques auriculaires), au-dessous un rythme idio-ventriculaire. La stimulation du X<br />

entraîne soit une bradycardie sinusale, soit une pause sinusale, suivie ou non d'un<br />

échappement, et le risque d'apparition d'un BAV (cas de TAC/FA en apnée, sans signe<br />

clinique avec retour au rythme sinusal 4 minutes après la fin de l'apnée [79]. II existe ainsi<br />

de brusques variations de la fréquence cardiaque (de 75 à 1<strong>20</strong>) avec retour à la fréquence de<br />

base. La profondeur n'influe que faiblement sur ceux ci<br />

De l'antagonisme des innervations sympathique (accélération de la FC) et<br />

parasympathique (diminution de la FC) résulte la FC à un moment donné. Un stimulus<br />

vagal (ralentissant la FC) sera plus marqué si la FC était plus haute (tonus sympathique<br />

élevé) [55].<br />

La fin de l'apnée immergée s'accompagne d'une brusque tachycardie dont le<br />

changement de rythme s'effectue en moins de 5 secondes [79].<br />

Pour mémoire, on peut parler de la plongée COMEX HYDRA <strong>10</strong>, où un<br />

enregistrement ECG a été effectué, montrant à la compression, des troubles de la<br />

repolarisation ventriculaire d’installation rapide. A la décompression, il existe un<br />

microvoltage global, probablement dû aux microbulles présentes dans le tissu myocardique.<br />

[54]<br />

2.1.5 Effets de l’entraînement<br />

2.1.5.1 Au niveau respiratoire<br />

Il existe une tolérance à l’hypercapnie, avec une réponse ventilatoire diminuée. Les<br />

volumes pulmonaires augmentent par la pratique de l’apnée [83], [82]. Mais une étude a<br />

comparé des apnéistes et des triathlètes a trouvé des volumes certes augmentés, mais de<br />

manière identique, montrant que tout travail ventilatoire, aquatique ou terrestre, augmente les<br />

volumes pulmonaires par sollicitation des muscles intercostaux et diaphragmatique qui<br />

augmentent la compliance de la cage thoracique et des poumons [19].<br />

2.1.5.2 Les facteurs psychologiques :<br />

La volonté, notamment, est un facteur déterminant dans l’allongement du temps<br />

d’apnée et de la profondeur atteinte.<br />

Page <strong>20</strong> sur 114


2.1.6 Remarque<br />

Stillman en 1995 [84] étudie l’effet de l’apnée sur l’activité cérébrale par une nouvelle<br />

méthode d’analyse fonctionnelle en IRM. On observerait, lors d’une apnée volontaire, une<br />

augmentation de l’intensité du signal au niveau de la matière grise cérébrale. Il semble que<br />

l’hémodynamique cérébrale puisse être ainsi étudiée par cette méthode IRM. Ces observations<br />

récentes pourraient avoir des applications cliniques non-négligeables.<br />

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2.2 Physiologie du joueur de hockey subaquatique<br />

2.2.1 Etude de terrain d’une équipe championne de France de hockey subaquatique<br />

Alain Gorisse et l’équipe du Pr Guerrin (Lille, 1984), [41] ont étudié 11 joueurs (âge<br />

moyen 26.5ans) du « Lille Université Club », championne de France l’année de l’étude. Ils<br />

ont effectué des explorations fonctionnelles auditives, respiratoires, des tests d’apnée à sec<br />

ainsi que la mesure indirecte de leur VO 2 max avec étude concomitante des gaz du sang et de<br />

la lactatémie plasmatique par prélèvements capillaires profonds.<br />

Résultats : le test d’apnée (enregistrement ECG durant une minute d’apnée à sec) a<br />

montré une bradycardie moyenne de 36,6%. La valeur moyenne des VO 2 max est de 52<br />

ml/kg/min (avec un biais d’une valeur élevée d’un joueur, de 69 ml/kg/min).<br />

Tests en piscine : pour 8 joueurs de l’équipe (4 attaquants et 4 défenseurs), le dosage<br />

du pH, PCO 2 , PO 2 et lactates ont été effectués par la même méthode de prélèvement capillaire<br />

au bord du bassin, lors d’un match de hockey subaquatique 3 prélèvements sont effectués :<br />

‣ Au repos avant le match<br />

‣ 3min après le match<br />

‣ 12min après le match<br />

Le match dure deux mi-temps de 7 minutes séparées de 2 min de pause. Les résultats<br />

sont notés dans le tableau ci-dessous. Après comparaison des valeurs en piscine et de celles de<br />

la VO 2 max, on retrouve une acidose modérée, avec augmentation peu élevée de la PCO 2<br />

même après 12 min, pouvant être due à un relargage retardé. La PO 2 diminue entre le repos et<br />

12 min après la fin du match, témoin d’une ventilation inefficace ou d’une dette d’oxygène<br />

importante. Enfin, les lactates sont peu élevés (5.91 mmol.l -1 ). Les lactates en fin d’épreuve de<br />

VO 2 max indirecte étaient de l’ordre de 9.36 mmol.l -1 .<br />

On note qu’une acidose métabolique pure modérée (due à la production de lactates et à<br />

une bonne hyperventilation de surface) et la bonne compensation ventilatoire de<br />

l’hyperventilation de surface montrent le caractère particulier des composantes ventilatoires et<br />

acido-basiques de la pratique du hockey subaquatique.<br />

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Tableau des valeurs moyennes<br />

des gaz du sang et des<br />

lactatémies avant, 3 et 12 minutes<br />

après un match, des 4 défenseurs<br />

et des 4 attaquants.<br />

(A. Gorisse, thèse médicale<br />

université de Lille, 1984).<br />

Tableau 1 : Valeurs moyennes des gaz du sang et des lactatémies<br />

2.2.2 Réponse ventilatoire au CO 2 et temps d’apnée d’une équipe de hockey<br />

subaquatiques<br />

F.M.Davis en 1987 [19] a étudié la réponse au CO 2 et le temps d’apnée de joueurs de<br />

hockey subaquatique. La réponse ventilatoire au CO 2 et les temps d'apnée furent étudiés chez<br />

34 joueurs de hockey masculins et comparés à ceux de 28 sportifs masculins terrestres<br />

(marathon ou autres sports, certains athlètes étaient de niveau international). Cette étude se<br />

servait d’une méthode clinique utilisée par Read [70] consistant à ventiler dans un sac de 6<br />

litres contenant 7 % de CO2, 43 % d’azote et 50 % d’oxygène pendant une période de 4<br />

minutes ou jusqu’à ce qu’un taux de <strong>10</strong> % de CO 2 soit atteint. Les pressions partielles de l’O 2<br />

et du CO 2 étaient enregistrées en continu à chaque expiration au niveau de l’embout buccal.<br />

Un spiromètre relié au sac mesurait les volumes. Les résultats ne montraient pas de différence<br />

significative entre le poids, la taille et l’âge de ces deux populations. Les capacités vitales<br />

mesurées pour les deux groupes étaient également identiques, mais supérieures à la valeur<br />

théorique en fonction de l’âge et de la taille ( mesurée :6.08litres, théorique : 5.49). Par contre,<br />

il y avait une différence importante de réponse ventilatoire au CO 2 , avec des valeurs très<br />

inférieures pour les hockeyeurs, comparativement aux athlètes terrestres. (réponse ventilatoire<br />

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moyenne des hockeyeurs :1.08litres.min 1 .mmHgCO 2 -1 , réponse ventilatoire moyenne des<br />

athlètes : 1.68 litres.min 1 .mmHgCO 2 -1 ).<br />

Voir Figure <strong>10</strong> ci-dessous :<br />

En abscisse, la pression partielle de CO 2 en mmHg.<br />

En ordonnées, le volume expiré en litres par minutes.<br />

Figure 6 : Réponse ventilatoire au CO 2 et temps d’apnée<br />

Cette étude n’a pas mis en évidence de différence de temps d’apnée significative entre<br />

les deux groupes. Le temps d’apnée ne serait donc pas corrélé avec la réponse ventilatoire au<br />

CO 2 . Par contre, on peut imaginer que le temps de récupération en surface entre deux apnées<br />

sera réduit chez un sujet plus tolérant au CO 2 .<br />

Song et coll. en 1963 [83] avaient trouvé des résultats identiques en comparant les<br />

amas coréennes avec une population de non-plongeurs. Schaefer en 1965 [73] a également<br />

obtenu une courbe identique en exposant à des taux de CO 2 progressivement croissants des<br />

sujets entraînés à l’apnée et d’autres non entraînés. De plus, Song et coll. en 1963 [83] avaient<br />

bien montré que cette différence de réponse ventilatoire n’était pas due à une <strong>modif</strong>ication du<br />

volume courant, qui restait identique dans les deux groupes. L’étude sur les hockeyeurs<br />

comparait les volumes en litres par minute, évitant donc le biais d’une <strong>modif</strong>ication de la<br />

fréquence respiratoire et/ou du volume courant au cours de l’épreuve. Ces études tendent à<br />

prouver que l’entraînement à l’apnée provoque des adaptations respiratoires à l’hypercapnie.<br />

Page 24 sur 114


Schaefer en 1955 [76] comparait des moniteurs très entraînés à la plongée en apnée<br />

avec des non-plongeurs. Il montrait que tous les volumes pulmonaires (sauf le volume<br />

résiduel) augmentaient de <strong>10</strong> % chez les moniteurs. Song et coll. en 1963 [83] avec les amas<br />

coréennes, Tatai et Tatai en 1965 [87] chez les amas japonaises et Shiraki et coll. en 1985 [82]<br />

chez les plongeurs de Tsuchima ont effectué le même type de comparaison avec la population<br />

générale. Ils arrivent aux mêmes conclusions. L’étude de F.M. Davis [19] sur les hockeyeurs<br />

ne montre pas de différence entre les capacités vitales des joueurs de hockey et des athlètes<br />

terrestres. Par contre, les deux populations ont des volumes plus élevés que les valeurs<br />

théoriques de la population du même âge et de la même taille. On peut conclure à la lumière<br />

de ces différentes études qu’il existe une augmentation des volumes pulmonaires liés à<br />

l’entraînement, par augmentation de la force inspiratoire (comme le pensaient Hong et coll.<br />

1963 [45]), mais que l’entraînement respiratoire soit terrestre ou en apnée ne change rien à<br />

l’affaire : Un marathonien ou un hockeyeur sollicitent autant leurs muscles intercostaux.<br />

2.2.3 Etude de la répétition d’efforts intenses en apnée<br />

Matheson en 1988 [60] a étudié un groupe de 7 femmes entraînées à l’endurance<br />

(VO 2 max moyenne = 57.1 ml.kg.min.) lors d’un exercice intense intermittent en apnée. Les<br />

gaz du sang, le système acide-base et les lactates étaient mesurés. Les buts de ce travail<br />

étaient de déterminer si l’apnée pouvait induire une hypoxémie artérielle mesurable pendant<br />

la brève période d’exercice intense et d’étudier les variations du taux de lactate pendant<br />

l’exercice et le temps de récupération. Deux tests ont été réalisés : le premier en ventilation<br />

continue, le deuxième en apnée. Après un échauffement de 4 minutes, les sujets devaient<br />

courir sur un tapis roulant, incliné à 5%, avec une charge de 125% de la VO 2 max, pendant 15<br />

secondes, suivi d’un repos total de 30 secondes. Ce cycle était répété cinq fois. Un cathéter<br />

dans l’artériel radiale permettait des prélèvements sanguins fréquents.<br />

Les sujets ont déclaré que la charge de travail était très importante, comme le confirme<br />

la fréquence cardiaque moyenne après exercice de l’ordre de 91% de la fréquence cardiaque<br />

maximale pour le test en apnée, et 88% pour le test en ventilation continue. On note une<br />

différence significative de la PaCO 2 entre les deux tests, qui augmente à la fin des intervalles<br />

en apnée, et une différence significative du pH qui diminue de façon plus prononcée à la fin<br />

de chaque intervalle d’exercice en apnée. Cette baisse très transitoire du pH n’est due qu’à<br />

l’acidose respiratoire induite par l’apnée. A noter également une différence des HCO 3 qui<br />

augmente à la fin des intervalles en apnée. Cependant, toutes ces différences significatives de<br />

la PaCO 2 , du pH et des HCO 3 disparaissent à la fin du repos de repos. Comme prévu, le pH et<br />

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les HCO 3 baissent dans les deux tests avec l’installation progressive de l’acidose métabolique,<br />

en relation avec l’exercice à forte charge. On constate une forte diminution de la PaO 2 et de la<br />

saturation en O 2 lors de l’exercice en apnée, rapidement et totalement régressive pendant la<br />

période de repos. Pendant le test en ventilation continue, il n’y a aucune variation de ces<br />

paramètres. Les lactates n’ont pas montré de différences significatives entre les deux tests<br />

pendant l’exercice, bien qu’à la fin on puisse noter une augmentation des lactates en apnée.<br />

Bien sûr, leur taux a augmenté de manière importante tout au long de l ‘exercice. Lors de la<br />

récupération, le pH était significativement plus bas pour le test en apnée, mais la PaCO 2 ne<br />

différait pas entre les deux tests, preuve que cette baisse du pH n’était plus liée à l’acidose<br />

respiratoire. La PaO 2 et la saturation en O 2 sont restés identiques, à des valeurs normales. Par<br />

contre les lactates sanguins étaient significativement plus élevés lors de la récupération du test<br />

en apnée. La différence s’annulait après 30 minutes. Ceci pourrait être expliqué par une<br />

augmentation de sa production et/ou par une reprise du flux vasculaire, musculaire notamment<br />

après la fin de l’apnée.<br />

Il est généralement admis que la production de lactates pendant un exercice intense<br />

n’est pas forcément liée à la simple limite du système aérobie de la mitochondrie. Des<br />

mesures sur muscle isolé du chien ont montré un rapport linéaire entre la production de<br />

lactates et la fréquence de mouvements convulsifs, en l’absence d’hypoxie intracellulaire aux<br />

intensités de travail prise à 70% de la VO 2 max [13]. Néanmoins, beaucoup de paramètres tels<br />

que le flux sanguin musculaire, le recrutement des fibres musculaires, le temps de transit<br />

pulmonaire des érythrocytes et des facteurs limitant le transport de l’oxygène comme le débit<br />

cardiaque et la fatigue pulmonaire n’ont pas été pris en compte lors de l’étude sur un muscle<br />

isolé. De plus, les études sur le corps entier ont toutes montré une augmentation du taux de<br />

lactates lors de charges de travail importantes directement liée à une réduction de la saturation<br />

en oxygène. C’est pourquoi l’augmentation plus importante des lactates lors de la période de<br />

récupération du test en apnée est difficile à expliquer. Mais les auteurs semblent conclure que<br />

le muscle squelettique engage le système anaérobie pour compenser les réductions provisoires<br />

de production d’énergie par la mitochondrie. La diminution de l’oxygène circulant serait donc<br />

un facteur prépondérant de production des lactates.<br />

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Figure 7 : Variation de la PaCO 2 , du pH et du HCO 3 en fonction du temps<br />

Page 27 sur 114


Figure 8 : La PaO2 et la SaO2<br />

Figure 9 : Les lactates<br />

Page 28 sur 114


2.2.4 Simulation de conditions de matchs de hockey avec étude du pH, PCO 2 , PO 2 et<br />

lactates<br />

Cotsee et coll. en 1988 [12] a tenté de simuler en laboratoire des conditions de matchs<br />

de hockey subaquatique. 15 joueurs et joueuses de hockey, de bon niveau de jeu, ont effectué<br />

2 séances de travail : Un premier test consistait pendant 12 minutes (durée d’une mi-temps) à<br />

alterner une période de <strong>10</strong> secondes de pédalage sur un ergocycle avec une période de repos<br />

total de <strong>10</strong> secondes. Le deuxième test était identique, mais la période de pédalage était<br />

pratiquée en apnée. La charge appliquée sur l’ergomètre était réglée pour que la fréquence<br />

cardiaque du sujet soit égale à 160 pulsations par minutes (mesurée lors de tests<br />

préparatoires). Le délai entre les deux tests était de 3 jours. La fréquence cardiaque était<br />

mesurée toutes les <strong>20</strong> secondes. Les prélèvements capillaires au doigt pour la PCO 2 , PO 2 et le<br />

pH étaient à +7minutes et +12 minutes du début de l’exercice, et à +4, +8 et +12 minutes du<br />

début de la récupération.<br />

Les résultats graphiques de ces deux tests sont illustrés dans les figures suivantes :<br />

Figure <strong>10</strong> : Courbe des lactates pendant la phase de récupération<br />

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Figure 11 : Courbe des lactates pendant la phase d’execercie et de récupération<br />

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Figure 12 : Courbes des lactates (mmoles/l) en fonction du temps<br />

Figure 13 : Courbes de la PCO2 en fonction du temps<br />

Avant d’analyser ces résultats, il faut noter que toutes les mesures prises ces dernières<br />

années lors de matchs de hockey en compétition, par plusieurs observateurs différents,<br />

montrent un temps d’apnée à peu près équivalent au temps passé en surface, d’une moyenne<br />

de <strong>10</strong> secondes environ [35], [41], [39]. L’observation des joueurs en match montre aussi<br />

leurs déplacements en surface, parfois intenses selon les phases de jeu. Nous pensons que la<br />

mise au repos total entre les périodes d’apnée à l’effort constitue un biais de cette étude. De<br />

plus, comme le soulignent les auteurs, la fréquence cardiaque est notée toutes les <strong>20</strong> secondes,<br />

à la fin d’un cycle complet ventilation/apnée : cet intervalle est trop long et ne permet pas<br />

d’étudier la fréquence cardiaque.<br />

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Les résultats des tests indiquent que la PCO 2 est significativement augmenté pour le<br />

test en apnée et que le pH est diminué pour ce même test. A l’inverse, les lactates varient dans<br />

de semblables proportions. Les valeurs de la PO 2 sont restées sensiblement identiques à la<br />

normale (baisse non significative).<br />

Les auteurs pensent que la baisse très modérée de la PO 2 est le signe d’un faible<br />

besoin en énergie anaérobie. De plus, les auteurs pensent qu’il existe un phénomène<br />

physiologique se déclenchant lors d’un effort en apnée, qui agirait comme un inhibiteur de la<br />

formation des lactates. Le rythme de <strong>10</strong> secondes de ventilations/apnées, adopté naturellement<br />

en match par les hockeyeurs semble correspondre à une oxygénation proportionnée du sang<br />

artériel, qui permettrait de limiter l’accumulation de lactates. Les auteurs concluent également<br />

que la filière énergétique du hockey subaquatique serait plutôt anaérobie, puisque la PO 2 est<br />

restée constante alors que la PCO 2 a augmenté et que la pH a diminué. Le glycogène serait le<br />

substrat énergétique principal : les valeurs des lactates augmentent peu dans l’étude, et sont<br />

identiques dans les deux tests. Le glycogène a un meilleur rendement énergétique que les<br />

graisses (autres substrat de la filière anaérobie), expliquant la production plus faible de<br />

lactates.<br />

2.2.5 Fréquence cardiaque des hockeyeurs en match<br />

P. Giacomello et l’équipe du Pr Cupa (Paris 7, 1993) [39] ont étudié la fréquence<br />

cardiaque de joueurs de hockey subaquatique en match, afin de définir les filières<br />

énergétiques prépondérantes, la possible influence du poste occupé en jeu (avant ou arrière) et<br />

leurs éventuelles conséquences sur l’entraînement.<br />

2.2.5.1 Analyse du jeu<br />

On individualise 3 phases de jeu différentes :<br />

‣ Une phase de travail active, en apnée, d’une durée moyenne de 8 secondes,<br />

d’intensité élevée, avec lutte pour la possession du palet, sprint, dribble, tir…<br />

‣ Une phase de récupération active dès le retour en surface avec ventilation<br />

efficace, nage en surface, suivi visuel du jeu, replacement et préparation de<br />

l’apnée suivante,<br />

‣ Une phase de récupération passive, au sec, lors des sorties de jeu<br />

(remplacements, prisons, mi-temps)<br />

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2.2.5.2 Recrutement<br />

16 joueurs, dont 3 femmes, de niveaux très disparates allant de joueurs sélectionnés en<br />

équipe de France, aux joueurs quasi occasionnels. On note que l’échantillon est inhomogène<br />

et donc peu représentatif du joueur de hockey subaquatique français.<br />

2.2.5.3 Les tests préliminaires<br />

Il a été réalisé les tests suivants : Biométrie, Bilan biologique, test de wingate,<br />

VO 2 max.<br />

2.2.5.4 Mesures en match<br />

Le relevé des fréquences cardiaques en match a lieu grâce à l’utilisation d’un cardiofréquence<br />

mètre immergé, enregistrant les fréquences des joueurs toutes les 5 secondes. Le<br />

prélèvement des lactates s’effectuait au bout du doigt par micro-prélèvements capillaires, la<br />

première fois en début de match, puis dès que cela était possible pendant le match (arrêt de<br />

jeu).<br />

2.2.5.5 Résultats<br />

La biométrie est non significativement différente de la population normale.<br />

En ce qui concerne la fréquence cardiaque il conclu qu’elle n’est pas un bon reflet de<br />

l’effort produit et ne peut pas être corrélée avec une épreuve d’effort en salle sur ergocycle.<br />

La bradycardie d’immersion perturbe en effet les résultats.<br />

Les lactates en jeu ne sont pas comparables à l’étude de Gorisse [41]. A noter que<br />

Gorisse n’a prélevé les lactates qu’avant et après le match. Il trouve des chiffres de lactates<br />

supérieurs chez les avants par rapport aux arrières . Cette différence croît lors de la<br />

récupération. Giacomello [39] note le caractère discordant des valeurs des lactates, qui sont<br />

souvent inférieures au résultat attendu. Il souligne la notion de « confinement musculaire<br />

sanguin » pouvant retarder la libération des lactates, et cite Fujitsuka en 1980 [32] à propos de<br />

la production des lactates inférieure lors d’exercices effectués en apnée. Il conclu que le taux<br />

de lactates n’est pas fiable pour quantifier le niveau d’effort lors de test de terrain en hockey<br />

subaquatique.<br />

2.2.5.6 Conclusion<br />

Giacomello [39] conclut que les résultats de cette étude vont dans le sens d’une<br />

utilisation prépondérante des filières anaérobies. Plutôt que l’apnée, ce serait la répétition<br />

d’exercices intenses avec peu de récupération qui entraîne un fonctionnement anaérobie. Les<br />

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tests de Wingates réalisés montrent des puissances maximales anaérobies élevées. La<br />

VO 2 max reste quelconque, reflet d’un faible entraînement de la filière aérobie.<br />

Comparativement aux arrières, le temps moyen passé pour chaque joueur avec une fréquence<br />

cardiaque supérieure au seuil anaérobie est très largement supérieur chez les avants. Les<br />

avants font un effort plus intense (subjectif). Le nombre de leurs apnées sont plus importantes,<br />

mais elles sont plus courtes, leur temps total inférieur et les récupérations sont plus brèves.<br />

Giacomello [39] conclu que les avants utiliseraient plutôt la voie anaérobie alactique lors des<br />

efforts de moins de <strong>10</strong> secondes, et la filière anaérobie lactique lors des apnées plus<br />

prolongées. Ils travailleraient donc fréquemment dans la zone de transition lactique/alactique.<br />

Les arrières, quant à eux, utiliseraient plutôt la filière anaérobie lactique (du fait d’apnées plus<br />

longues et moins fréquentes). Pour les 2 postes, la récupération au repos est de type aérobie.<br />

Tableau 2 : Prélèvements des lactatémies en jeu<br />

Page 34 sur 114


2.2.6 Observation du jeu, temps d’apnée et fréquence cardiaque.<br />

G. Galtier [35] ancien médecin du groupe France, a observé les joueurs de l’équipe de<br />

France en match. Les résultats de son étude montrent que la moyenne des fréquences<br />

cardiaques (FC) maximales en match représente 90% de la FC max. obtenue lors de la<br />

détermination de VO 2 max en laboratoire. La FC moyenne représente 70% de cette même FC<br />

max. En moyenne, les joueurs sont à 76% de leur FCmax, pendant 46% de la durée du match.<br />

La FC minimum est de 85/min, traduisant l’aspect dynamique des apnées. Les<br />

VO 2 max ont une moyenne de 53.6 ml/kg/min. Le seuil anaérobie se situe entre 70 et 80% de<br />

la puissance maximum aérobie. Le temps d’apnée moyen est de 8.5 secondes. Il représente<br />

33.6% du temps total du jeu et 54% du temps utile (c’est à dire sans les arrêts de jeu). En<br />

somme, le hockeyeur, lors des phases de jeu, passe autant de temps sous l’eau qu’en surface !<br />

On ne met pas en évidence de différence significative entre les durées d’apnée des avants et<br />

les arrières.<br />

Les efforts se produisant en apnées (celles-ci étant de courtes durées) et la fréquence<br />

cardiaque moyenne étant inférieure à la fréquence cardiaque du seuil anaérobie, l’auteur<br />

conclue qu’il s’agit d’un sport à prédominance aérobie. Sur les tracés des<br />

cardiofréquencemètres, la moitié des joueurs ne passent jamais ce seuil, l’autre moitié passe<br />

<strong>20</strong> à 30% du temps au-dessus.<br />

L’auteur conseille un entraînement travaillant le foncier et faisant reculer le seuil<br />

anaérobie par le travail à des fréquences proches de ce seuil. Il indique de ne pas négliger le<br />

travail en apnée, à une fréquence cardiaque proche du seuil.<br />

2.2.7 Etudes des radicaux libres<br />

P. Kervinio et l’équipe du Pr Pré [53] ont étudié les effets sur la lipoperoxydation de<br />

deux types d’activités physiques différentes : Le triathlon et le hockey subaquatique.<br />

La population étudiée était composée de <strong>10</strong> triathlètes (moyenne d’âge 30 ans) et de 9<br />

hockeyeurs subaquatiques (moyenne d’âge 29 ans). Le niveau d’entraînement n’est pas<br />

précisé pour les deux population. Tous les sujets étaient non fumeurs (vérifié par le dosage de<br />

la thiocyanatémie). Afin de comparer le stress oxydatif des deux groupes, trois situations<br />

différentes ont été étudiées : 1) au repos, 2) après un exercice identique et enfin 3) après la<br />

pratique de leur sport respectif (triathlon ou hockey subaquatique). Les prélèvements veineux<br />

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ont été effectués pour tous les sportifs, après chaque épreuve. La mesure de la<br />

lipoperoxydation a été réalisée grâce à la méthode utilisant le xylénol orange (XORS).<br />

La séance de pédalage durait <strong>20</strong>min, à 80 % de la fréquence cardiaque maximale<br />

théorique, à une vitesse comprise entre entre 50 et 60 tours/min. A noter que la puissance<br />

développée par les triathlètes était supérieure aux hockeyeurs.<br />

2.2.7.1 Résultats (voir Tableau 3)<br />

Le taux basal au repos des substances réagissant avec le xylénol orange est très<br />

supérieur chez le triathlète (+<strong>20</strong>5.9%) par rapport aux hockeyeurs. Par contre, les valeurs<br />

basales des XORS des hockeyeurs ne sont pas significativement différentes de la population<br />

normale (+ <strong>20</strong>%). A noter, l’absence de différence significative entre les valeurs des 2<br />

groupes à la fin de l’épreuve de pédalage, bien que celles des triathlètes soient supérieures.<br />

Lors de l’épreuve de pédalage, pour les triathlètes, les valeurs diminuent, mais non<br />

significativement différentes des valeurs au repos. Pour les hockeyeurs, les valeurs<br />

augmentent de 60% par rapport au repos.<br />

Enfin, lors de l’exercice spécifique, les triathlètes après un triathlon présentent des<br />

valeurs très augmentées (+137%) par apport aux valeurs de repos. Les hockeyeurs voient<br />

leurs valeurs augmenter à la fin d’un entraînement intense et prolongé de <strong>10</strong>0% par rapport<br />

aux valeurs de repos.<br />

2.2.7.2 Conclusion<br />

L’augmentation très importante de la lipoperoxydation au repos chez les triathlètes est<br />

due à leur entraînement intensif à l’endurance. L’absence d’augmentation de ces valeurs,<br />

voire leur diminution leur du test de pédalage à 80% de la FC théorique montre leur<br />

adaptation et leur résistance à la lipoperoxydation. Néanmois, cette conclusion est à nuancer<br />

vu le taux basal très élevé des marqueurs de la lipoperoxydation.<br />

A l’inverse, les hockeyeurs semblent peu entraînés à l’endurance, expliquant<br />

l’augmentation significative des valeurs entre le taux basal et la séance de pédalage.<br />

Enfin, il est difficile de tirer des conclusions sur la différence très significative après<br />

exercice spécifique des 2 populations, vu les types d’activités physiques très différents<br />

(triathlon et hockey subaquatique).<br />

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Tableau 3 : Evolution de la concentration des substances réagissant avec le xylénol orange chez les<br />

triathlètes (Série 1) et les hockeyeurs subaquatiques (Série 2). Au repos (A), après pédalage (B) après<br />

triathlon ou entraînement (C) d’après P. Kervinio [53]<br />

2.2.8 Apnées répétées et conséquence sur la durée des apnées<br />

Schagatay en 1999 [77] a étudié en laboratoire l’effet des apnées répétées sur la<br />

réponse de l’homme à la plongée en apnée. 41 sujets (16 hommes et 25 femmes, non<br />

apnéistes, peu sportifs) ont exécuté dans un premier temps une apnée sans immersion du<br />

visage, puis 5 séries d’apnées poussées au maximum, espacées de 2 minutes, avec le visage<br />

immergé dans de l’eau à <strong>10</strong>°C. 23 sujets ont présenté des mouvements respiratoires<br />

involontaires, et ont donc permis l’étude du seuil entre la phase facile et la phase de lutte. Les<br />

matériels de mesure utilisés sont un laser-doppler avec débitmètre, pour l’étude du flux<br />

capillaire cutané, un électrocardiogramme pour l’étude de la fréquence cardiaque, un<br />

tensiomètre du type photoplethysmographe pour la tension.<br />

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On mesure également la température du visage.<br />

Les sujets ont montré un temps d’apnée plus faible (49 secondes) lors de la première<br />

apnée immergée qu’à sec (61 secondes). Une angoisse chez ces sujets non expérimentés à<br />

l’immersion peut expliquer ce résultat. Il n’y avait pas de différence de seuil de phase de lutte<br />

entre les apnées à sec et la première apnée immergée. Par contre, les temps d’apnée se sont<br />

améliorés au fur et à mesure des répétitions d’apnées immergées, augmentant au total de 53,9<br />

%. Le temps de la phase facile augmentait également de 27,2 %.<br />

Figure 14 : Fréquence cardiaque avec A : Apnée à sec et AFI : Apnée en Immersion Faciale<br />

Les courbes des résultats de la fréquence cardiaque, de la tension artérielle et du flux<br />

capillaire sont éloquentes :<br />

A propos de la fréquence cardiaque on note une évolution en trois phases :<br />

‣ Tachycardie pendant 5 secondes puis<br />

‣ Bradycardie pendant 30 secondes et enfin<br />

‣ Un plateau de la fréquence cardiaque durant le reste de l’apnée (c’est cette<br />

valeur qui a été exploitée dans l’étude). On note une bradycardie plus<br />

importante lors des périodes d’apnée qu’à sec. (mais pas de différence entre les<br />

séries). Idem lors de la récupération.<br />

Le flux capillaire chute rapidement et pour une durée de 15 secondes environ, puis<br />

remonte et débute une nouvelle baisse progressive. Lors de la récupération, il augmente et<br />

dépasse largement les valeurs initiales avant l’apnée. Il n’y a pas de différence entre les<br />

différentes périodes d’apnée.<br />

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La tension artérielle subit une baisse durant les <strong>20</strong> premières secondes d’apnée,<br />

beaucoup plus accentuée à sec qu’avec la face immergée, puis elle remonte progressivement<br />

et dépasse sa valeur de départ. La tension artérielle à sec reste constamment inférieur aux<br />

autres. Elle chute rapidement dès la reprise ventilatoire, et de manière plus nette après l’apnée<br />

à sec.<br />

Enfin, la température du visage chute de 34,3°C à 28,6°C entre le début et la fin de<br />

l’exercice.<br />

Figure 15 : Fréquence cardiaque, flux capillaire et tension artérielle<br />

La bradycardie moins prononcée des dernières apnées immergées pourrait être due à<br />

un effet d’accoutumance des récepteurs faciaux au froid et à l’immersion.<br />

La raison de l’augmentation forte du flux capillaire cutané au-dessus des valeurs<br />

initiales lors de la récupération est peu claire : Il pourrait être dû à un métabolisme réduit<br />

périphérique, provoqué par le refroidissement des membres.<br />

L’apnée provoque une augmentation de la pression artérielle, soit une résistance<br />

périphérique totale accrue. Une vasoconstriction sélective plus prononcée dans certains tissus<br />

pourrait donc être responsable d’une diminution de la consommation d’oxygène.<br />

L’étude ne montre pas de relation entre la fréquence cardiaque et le temps d’apnée. Par<br />

contre, on constate une augmentation linéaire entre la tension artérielle et le temps d’apnée.<br />

En conclusion, seule la tolérance à l’accumulation du CO 2 et les facteurs<br />

psychologiques semblent allonger le temps d’apnée, par la répétition des apnées. Par contre, il<br />

n’y a pas d’augmentation de la « réponse à l’apnée » par ces répétitions.<br />

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3 ETAT DES LIEUX DU<br />

HOCKEY<br />

SUBAQUATIQUE<br />

FRANÇAIS<br />

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Compte tenu des éléments développés précédemment, il semble que la physiologie et<br />

le suivi médical du hockey subaquatique restent des domaines à explorer. Il nous a semblé<br />

opportun de faire un état des lieux du hockey en France. Le Dr Esquirol, reprenant la charge<br />

du suivi médical de l’équipe nationale et moi-même, intéressé par cette démarche, nous nous<br />

sommes associés. Nous avons d’une part recensé les pathologies auxquelles nous sommes le<br />

plus souvent confrontés, par une enquète de terrain, en collaboration avec les entraîneurs,<br />

dirigeants et joueurs du groupe France et des clubs de toutes les régions. D’autre part, nous<br />

avons essayé de faire un bilan médico-sportif de l’équipe nationale féminine de hockey. 8<br />

joueuses de l’équipe de France se sont rendu à Toulouse pendant 1 semaine lors d’1 stage<br />

d’entraînement. ceci nous a permis de réaliser un bilan grâce à l’aide de l’équipe du<br />

laboratoire de médecine du sport de Toulouse du Pr Rivière et du service de maladies<br />

professionnelles et environnementales du Pr SOULAT, de l’hôpital Purpan. Ces joueuses ont<br />

pu bénéficier d’un interrogatoire médical, de tests psychologiques, de tests dynamiques<br />

d’effort, d’épreuves d’effort afin de déterminer la VO 2 max et le seuil. A cette occasion, nous<br />

avons réalisé une information diététique et anti-dopage.<br />

Nous avons également mis en place un essai de test plus spécifique, simulant des<br />

conditions de match.<br />

Nous avons choisi de discuter dans les chapitres suivants des pathologies liées à la<br />

pratique du hockey (avec le cas particulier de l’enfant), de l’adaptation du hockeyeur à l’effort<br />

et d’un test d’apnée spécifique.<br />

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3.1 Pathologies rencontrées lors de la pratique du hockey subaquatiques<br />

Le hockey subaquatique est un sport de contact, qui se pratique en apnée dans un bassin<br />

aquatique artificiel, à une profondeur moyenne de 2m. Les joueurs sont équipés d’un matériel<br />

spécifique : des palmes pour la propulsion, un tuba pour la ventilation en surface, une crosse<br />

courte pour le maniement du palet, un masque pour la vision du jeu et un matériel de<br />

protection composé d’un bonnet un d’un gant.<br />

Tous ces paramètres entrent en compte pour expliquer les différentes pathologies liées à<br />

cette pratique sportive. Nous avons tenté d’établir une liste la plus exhaustive possible.<br />

3.1.1 Pathologie ORL<br />

3.1.1.1 Barotraumatismes :<br />

Pour sa thèse médicale, F. DUMORA [22] a réalisé une étude en 1989 sur les risques<br />

ORL d’un entraînement et d’un match de hockey, chez 28 hockeyeurs et hockeyeuses. (étude<br />

clinique, audiométrique et impédance métrique). Il a constaté l’absence de pathologie ORL<br />

pour une profondeur inférieure à 2 mètres, grâce à la bonne compliance du système tympanoossiculaire.<br />

A l’inverse, pour des profondeurs supérieures à 2 mètres, les mécanismes<br />

d’adaptation de l’oreille sont dépassés : les otites barotraumatiques de stade I sont fréquentes.<br />

Les signes régressent en quelques jours et ne nécessitent aucun traitement particulier.<br />

Cette étude montre des anomalies de l’audiogramme après l’entraînement qui sont en<br />

relation avec une obstruction tubaire (provoquée par de nombreuses variations de pression),<br />

mais aucune atteinte cochléaire n’a été mise en évidence.<br />

Dans notre pratique clinique au cours des différents entraînements et compétitions, nous<br />

avons constaté des barotraumatismes de stades II, III, IV et parfois stade V (perforation<br />

tympanique). Le mécanisme le plus souvent en cause est le placage d’une palme sur l’oreille,<br />

provoquant un effet ventouse et le traumatisme du tympan par dépression dans le conduit<br />

auditif externe. Le port d’un bonnet de protection, avec protège-oreilles (bonnet de water<br />

polo), est obligatoire. On peut voir exceptionnellement des barotraumatismes stade V malgré<br />

le port du bonnet de protection. L’interdiction de jouer est formelle tant que les lésions ne sont<br />

pas guéries.<br />

A notre connaissance, la pratique du hockey subaquatique n’entraîne aucun<br />

barotraumatisme de l’oreille interne.<br />

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3.1.1.2 Otites d’origine infectieuse :<br />

Comme dans tous les sports aquatiques, notamment en piscine, on retrouve des otites<br />

moyennes et externes d’origine infectieuse. C’est bien sûr une contre-indication temporaire à<br />

l’immersion.<br />

En conclusion, la pathologie ORL est dominée par des barotraumatismes bénins du<br />

tympan pour des profondeurs supérieures à 2 mètres. Les entraînements et les matchs à petites<br />

profondeurs doivent être favorisés le plus possible. Le port du bonnet est obligatoire et permet<br />

d’éviter la majorité des barotraumatismes de stade V.<br />

Nous attirons l’attention sur la contre-indication temporaire mais absolue de pratiquer le<br />

hockey avec des infections du type rhino-pharyngite, angine, sinusite et otite qui peuvent<br />

provoquer des lésions de la sphère ORL, en cas de forçage des Valsalva notamment.<br />

L’apprentissage de la béance tubaire volontaire est vivement conseillé.<br />

Enfin, une surveillance audiométrique et tympanométrique est recommandée pour les<br />

joueurs s’entraînant de façon intensive, notamment les hockeyeurs et hockeyeuses du groupe<br />

France. Elle pourrait l’être également chez l’enfant, qui est encore plus fragile sur le plan<br />

ORL.<br />

3.1.2 Traumatologie faciale<br />

Le hockeyeur joue en position horizontale sur le fond de la piscine. Sa crosse mesure<br />

<strong>20</strong>cms de long environ. Les meilleurs joueurs nationaux peuvent tirer les palets de 1,4 kg à<br />

plus de 3 mètres, en soulevant le palet de <strong>20</strong> à 50 cm en moyenne. Ceci explique que le haut<br />

du corps, et la tête en particulier, soit très exposé au choc direct du palet (parfois après rebond<br />

sur la crosse), malgré l’amortissement du milieu liquide. Des coups de talons ou des chocs du<br />

palet contre le masque peuvent également provoquer des blessures du visage.<br />

Plaies cutanées : les zones les plus exposées sont les arcades sourcilières, les<br />

pommettes, les lèvres, le front, le menton et la base du nez. Une suture est souvent nécessaire.<br />

Epistaxis : Par choc direct nasal.<br />

Fractures dentaires : Les incisives sont les plus exposées au choc direct du palet. Le<br />

traitement est fonction du type de fracture.<br />

Fracture du massif facial : Des cas de fractures des os propres du nez ont été constatés.<br />

A notre connaissance, aucune autre fracture osseuse du massif facial.<br />

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Gêne odontologique : Certains joueurs supportent mal l’embout du tuba qui peut<br />

provoquer des douleurs buccales. Nous conseillons les tubas avec embouts buccaux siliconés,<br />

et avec un tube dont la résistance à l’eau est minimum, afin d’éviter les vibrations<br />

intempestives.<br />

L’embout buccal du tuba n’offre pas de protection suffisante. Il existe des protègebouches<br />

très efficaces pour la protection des lèvres et des dents. Nous recommandons<br />

vivement le port de cet accessoire.<br />

Certains joueurs utilisent depuis peu de nouveaux masques à volumes très réduits. Le<br />

champ de vision est augmenté mais il est déformé. Surtout, ces masques n’offrent aucune<br />

protection contre les chocs, à l’inverse des masques classiques. Nous ne conseillons pas<br />

l’utilisation de ce type de masques.<br />

3.1.3 Pathologies de l’appareil locomoteur<br />

3.1.3.1 Les membres supérieurs<br />

3.1.3.1.1 L’épaule<br />

Tendinites de l’épaule : Cette pathologie n’est pas rare. Ce sont des tendinites<br />

d’hypersollicitation, pouvant évoluer vers la calcification. Fréquemment ressenti chez les<br />

nageurs, on retrouve également cette pathologie chez le hockeyeur. Il semble que le tendon du<br />

sus-épineux soit responsable de cette symptomatologie, très sollicité par les tirs et les gestes<br />

techniques.<br />

Fracture de la clavicule :<br />

Luxation acromio-claviculaire :<br />

de rares cas de fracture de la clavicule par choc<br />

direct ont été notés.<br />

par chocs directs sur l’épaule.<br />

3.1.3.1.2 Le coude<br />

Hygroma du coude : C’est une pathologie rencontrée assez fréquemment chez les<br />

hockeyeurs de niveau de jeu élevé. L’hygroma est dû à des frottements et des chocs répétés<br />

sur les murs des piscines au niveau des surfaces articulaires du coude. La peau qui recouvre<br />

l'hygroma est parfois le siège d'une <strong>modif</strong>ication qui indique la fréquence de petits<br />

traumatismes locaux.<br />

La protection du coude contre les chocs est bien entendu indispensable (coudière<br />

souple) avec la mise au repos de l’articulation et prise d’anti-inflammatoires.<br />

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15 : bourse subcutanée,<br />

16 : bourse intratendineuse<br />

17 : bourse subtendineuse<br />

olécrânienne.<br />

Figure 16 : Coupe sagittale de l’articulation du coude (Répertoire illustré d’anatomie Humaine,<br />

PRODIM/MEDSI).<br />

A la suite de microtraumatismes répétés, les bourses subcutanée, intratendineuse et<br />

subtendineuse olécrâniennes augmentent de volume : c’est l’hygroma du coude.<br />

Epicondylite ( « tennis-elbow ») : Le tir du palet s’effectue avec un mouvement<br />

combiné d’adduction de la main, extension de l’avant-bras et supination <strong>finale</strong>, avec<br />

préhension forte du manche de la crosse. Ce mouvement est effectué de manière explosive<br />

afin de propulser le palet le plus loin possible, grâce à la portance du milieu liquide. La<br />

répétition des tirs ou de certains gestes techniques peut provoquer une épicondylite.<br />

Au niveau de la forme de la crosse, il faut éviter les angles trop fermés entre le manche<br />

et la surface de jeu, afin de laisser le poignet en position neutre le plus fréquemment possible<br />

(voir la figure suivante). Le manche de la crosse doit être adapté à la main du joueur équipée<br />

de son gant. De nombreuses pathologies du poignet sont dues à une crosse inadaptée, souvent<br />

avec un manche de trop grande taille. Chaque crosse est personnelle, et doit être réalisée sur<br />

mesure.<br />

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L’échauffement du poignet et du bras est indispensable ! Les séances d’entraînements<br />

doivent être variées, notamment pour le tir et les gestes techniques, afin de solliciter des<br />

groupes musculaires différents.<br />

Angle correct<br />

Angle trop fermé<br />

Figure 17 : Forme de Crosse<br />

3.1.3.1.3 La Main<br />

Ténosynovite de DE QUERVAIN : Les étiologies peuvent être nombreuses, on<br />

retiendra le choc direct sur la styloïde radiale, un effort violent de la main lors d’un tir ou<br />

d’une feinte, mais le plus souvent, on soupçonne la responsabilité des microtraumatismes<br />

répétés par la répétition de gestes techniques.<br />

Entorse métacarpo-phalangienne du pouce : Lors de chocs directs, la crosse peut se<br />

comporter comme un levier et provoquer une abduction et une hyperextension du pouce.<br />

Ténosynovite des extenseurs communs : Occasionnée par les gestes répétés en<br />

préhension forcée avec extension de la main<br />

Entorses métacarpo-phalangiennes des doigts : Les crosses étaient équipées jusqu’à<br />

maintenant de dragonnes qu’on passait autour du poignet. Depuis peu, une nouvelle technique<br />

consiste à attacher la crosse à un doigt de la main, à l’aide d’un anneau souple. Des cas<br />

d’entorses de l’index ont été constatés lors de chocs avec l’adversaire. L’anneau fixé au<br />

majeur présenterait moins de risque, mais nous émettons quelques réserves sur le sujet.<br />

Exostoses et fractures des phalanges : Il était assez fréquent de rencontrer ce type de<br />

fractures il y a quelques années, lors de chocs contre le palet ou la crosse de l’adversaire : le<br />

jeu était moins technique, plus physique et les gants ne présentaient pas de protection<br />

suffisante. L’évolution vers un jeu de passes et de feintes évitant le contact et la fabrication de<br />

gants recouverts de mastic polyuréthane ont permis de réduire considérablement cette<br />

pathologie.<br />

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3.1.3.2 Les membres inférieurs<br />

Toute la pathologie des membres inférieurs est dominée par la nage avec palmes. Le<br />

hockey subaquatique a néanmoins l’avantage d’éviter la plupart des microtraumatismes liés à<br />

la pratique des sports terrestres, grâce à l’apesanteur relative du milieu liquide.<br />

Il ne semble pas exister de pathologies particulières des hanches, des cuisses, du genou<br />

ou des jambes liés à la pratique du hockey.<br />

3.1.3.2.1 Le pied<br />

Le hockey impose des successions de phases de jeux sous-marines et de surface,<br />

caractérisées par des accélérations importantes de courte durée, sollicitant une réponse<br />

motrice de la palme rapide et efficace.<br />

Pascale ESTRIPEAU, podologue, a réalisé en 1999 [23] une étude sur 30 athlètes<br />

féminines volontaires âgées de 27,1 ans (+ ou - 5,74), appartenant à une équipe nationale ou<br />

internationale de hockey subaquatique. Il s’agissait d’établir une liste exhaustive des<br />

pathologies plantaires liées à la pratique du hockey et d’apporter des solutions par la<br />

fabrication d’orthèses plantaires adaptées. De plus, il fallait déterminer l’intérêt de ces<br />

orthèses dans la réduction des pertes d’énergies, et donc le gain qu’elles apportaient dans<br />

l’efficacité du palmage. Nous pouvons tirer plusieurs conclusions de ce travail :<br />

Phlyctènes : Les pathologies les plus fréquemment rencontrées sont les phlyctènes<br />

(ampoules) avec 90% de la population touchée, du fait de frottements répétés des surfaces<br />

cutanées avec le caoutchouc de la partie chaussante de la palme. (portion sus-calcanéenne,<br />

faces dorsales des orteils, premières et cinquièmes articulations métatarso-phalangiennes).<br />

Crampes : 76,6% des athlètes souffrent ou ont souffert de crampes, localisées<br />

principalement sous la voûte plantaire, au niveau du mollet et sur les orteils. Les crampes se<br />

définissent comme des contractions musculaires involontaires paroxystiques et douloureuses.<br />

Bien que la physiopathologie de la crampe soit encore incertaine, il semble que le<br />

raccourcissement du muscle favorise sa survenue alors que l’étirement la fait souvent<br />

disparaître, au moins temporairement. La conception du chausson, qui présente une surface<br />

plantaire plane, non adaptée à la forme du pied favorise ce raccourcissement. Les muscles<br />

fléchisseurs plantaires, constamment sollicités lors de la phase descendante et d’une façon<br />

moindre lors de la phase ascendante du mouvement de palmage, sont en tension permanente<br />

sans soutien de « relâchement ». Il en est de même pour le triceps sural, qui par<br />

l’intermédiaire du système achilléo-calcanéo-plantaire (aponévrose), doit permettre une<br />

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flexion plantaire d’une intensité assez importante afin de vaincre la résistance de l’eau,<br />

amplifiée par la surface de la voilure de la palme.<br />

Tendinites : 46,6% de la population présente une tendinopathie (atteinte du tendon<br />

d’Achille, de l’extenseur commun, des jambiers antérieur et postérieur).<br />

Pour prouver l’intérêt des orthèses plantaires dans la pratique du hockey subaquatique,<br />

tous les sujets de l’étude ont été équipés de ces orthèses. Après une saison d’utilisation en<br />

compétition, une nouvelle évaluation des signes podologiques a été réalisée. On note que :<br />

• Les tendinites et les crampes ont presque disparues.<br />

• Les phlyctènes ne sont présentent que chez 12 % des joueuses (contre 90 %<br />

sans orthèse).<br />

• <strong>10</strong>0 % des joueuses décrivent un confort nettement supérieur.<br />

• 77 % des joueuses ont noté une augmentation d’efficacité du palmage (mais<br />

absence de mesures objectives).<br />

L’orthèse plantaire permet donc :<br />

• De réduire les frottements entre le chausson et le pied, en comblant l’espace<br />

vide par un matériau liquide se solidifiant après catalyse, afin de limiter les<br />

phlyctènes et l’inflammation des tendons.<br />

• D’apporter un soutien de voûte afin de diminuer les tensions musculaires des<br />

tissus plantaires (fléchisseur propre, fléchisseurs communs, aponévrose),<br />

permettant de limiter l’apparition des crampes.<br />

• De solidariser le pied au chausson et de diminuer ainsi la perte d’énergie<br />

transmise par le membre inférieur. La finalité est d’utiliser la dépense<br />

énergétique à des fins uniquement propulsives.<br />

En conclusion, nous pensons que les orthèses plantaires présentent un gain non<br />

négligeable pour les performances du joueur de hockey. Toutefois, selon les individus, le gain<br />

sera plus ou moins important. Le port de semelles ne doit pas être systématique mais plutôt<br />

adapté à chaque sujet.<br />

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3.1.3.3 Traumatologies diverses<br />

Fractures de côtes : Des chocs directs, par coups de talons le plus souvent, peuvent<br />

être responsables de fractures de côtes.<br />

Plaies cutanées : Les murs de lignes de touche ou les buts sont en inox. Il n’est pas<br />

rare de constater des plaies cutanées superficielles des membres supérieurs et inférieurs, après<br />

contact et frottement sur ce matériel. On peut voir parfois des plaies de la face dorsale des<br />

premières phalanges des doigts, malgré un gant de silicone, pouvant occasionner une suture<br />

cutanée, plus rarement une exploration réparatrice des tendons extenseurs. Il est impératif de<br />

protéger toutes les surfaces blessantes des buts et des murs.<br />

Entorse cervicale: Le joueur de hockey subaquatique doit remonter le plus rapidement<br />

possible en surface lorsqu’il est en bout d’apnée pour écourter le temps passé hors du jeu. Des<br />

chocs « tête la première » avec les joueurs en surface peuvent occasionner des entorses<br />

cervicales, souvent sans gravité.<br />

3.1.3.4 Dermatologies [9]<br />

Il est à noter que ces pathologies dermatologiques sont dues au milieu liquide artificiel<br />

des piscines.<br />

Le chlore : Il peut provoquer des dermites irritatives, des conjonctivites et une<br />

aggravation des dermatites atopiques. A noter, certains joueurs présentent des allergies<br />

respiratoires dans certaines piscines, peut-être en relation avec des taux de chlore trop élevés.<br />

Otite externe des nageurs : Elle résulte de la conjonction de l’hyperhydratation du<br />

conduit auditif externe et de l’irritation induite par les substances antiseptiques et anti-algues.<br />

Cette dermatose se rencontre plus volontiers chez les sportifs atopiques.<br />

Le pied d’athlète : Il s’agit d’un intertrigo interdigital mycosique. La contamination se<br />

fait sur le sol des piscines ou des vestiaires. Les lésions sont macérées avec fissures et prurit<br />

majeur. Une surinfection bactérienne est possible.<br />

Les infections à pseudomonas aeruginosa : Il est fréquemment rencontré dans l’eau<br />

des piscines si le taux de chlore libre est inférieur à 0.5 mg/litres ou si le pH est supérieur à 8.<br />

Le chauffage de l’eau favorise les folliculites à pyocyanique.<br />

Les verrues : Elles sont fréquentes chez les sportifs évoluant en piscine. Elles sont<br />

favorisées par la fragilisation de la couche cornée par l’eau et les microtraumatismes.<br />

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La fréquence des mollusca contagiosa est aussi plus élevée chez ceux qui pratiquent<br />

les sports aquatiques (transmission virale directe ou indirecte).<br />

Le granulome des piscines : Il est dû à Mycobacterium marinum. Cette mycobactérie<br />

atypique est présente dans tous les milieux aquatiques. La lésion se présente sous la forme<br />

d’un nodule verruqueux parfois ulcéré qui apparaît dans les semaines qui suivent la baignade.<br />

Les sièges des lésions sont préférentiellement les zones de microtraumatismes tels que les<br />

coudes, les genoux et les pieds.<br />

Les cheveux verts : chez les sujets blonds. Cette coloration est induite par le cuivre des<br />

produits anti-algues.<br />

Dermatoses de contact dues à l’équipement du hockeyeur : Il peut exister des dermites<br />

de contact, avec eczéma aigu, par allergie au caoutchouc des palmes, masques ou tubas.<br />

L’apparition du silicone dans la composition du matériel de plongée réduit le nombre de ces<br />

pathologies.<br />

Enfin, il est important de noter le rôle aggravant du stress chez le sportif de<br />

compétition vis-à-vis de dermatoses comme l’atopie ou le psoriasis.<br />

3.1.3.5 Reflux gastro-oesophagien<br />

Il n’est pas rare de rencontrer chez les hockeyeurs des gastralgies et des dyspepsies<br />

après une journée de compétition (sensations classiques d’éructations acides douloureuses<br />

remontant l’œsophage).<br />

Corriol, dans son ouvrage « la plongée en apnée » [14], note que le Dr Sciarli, en<br />

1968, [81] parlait pour la première fois de cette symptomatologie chez des plongeurs, après<br />

plus d’une heure de séjour dans l’eau. Johnson et coll. en 1975 [51] en ont donné<br />

l’explication. L’immersion provoque une importante augmentation de la pression gastrique et<br />

majore la pression au niveau du sphincter œsophagien inférieur. En effet, à l’immersion, la<br />

pression hydrostatique s’exerçant sur l’abdomen provoque le refoulement de la masse<br />

viscérale vers le haut, augmentant la voussure diaphragmatique. Il en résulte des gradients de<br />

pression gastro-œsophagiens trois fois plus élevés en immersion que dans l’air, responsable de<br />

reflux chez les personnes prédisposées. La prise d’anti-acides pendant les compétitions peut<br />

être nécessaire pour ces sujets.<br />

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Figure 18 : Les gradients de pression gastro-œsophagiens dans l’air et dans l’eau<br />

∆p TRANSCOST. = différence de pression transcostale.<br />

∆p TRANSDIAP. = différence de pression transdiaphragmatique.<br />

∆p TRANSABD. = différence de pression transabdominale<br />

3.1.3.6 Syncope et noyade<br />

A notre connaissance, aucune syncope (ou noyade) n’a été rencontrée lors de<br />

compétitions nationales ou internationales de hockey subaquatique, pas plus qu’en<br />

entraînement. De rares sujets auraient syncopés à l’entraînement, lors d’apnées dynamiques<br />

de longues distances, avec préparation ventilatoire (hyperventilation), ou lors d’apnées<br />

statiques. Nous ne pouvons pas rattacher ce type d’accident à la pratique du hockey, qui au<br />

contraire, privilégie des séries d’apnées dynamiques courtes et répétées, sans préparation<br />

respiratoire, et donc peu ou pas syncopogènes. Néanmoins, les troubles du rythme connus liés<br />

à l’apnée, ajoutés à la pratique d’un effort intense, doivent éveiller l’attention des médecins et<br />

entraîneurs devant l’apparition d’un malaise en match ou à l’entraînement, motivant à notre<br />

avis la réalisation systématique d’explorations paracliniques à visée cardiaque (recherche de<br />

maladies sous-jacentes). On notera cependant qu’à ce jour aucune pathologie de ce type n’a<br />

été observée chez les pratiquants de hockey subaquatique.<br />

3.1.3.7 Cas particulier de l’asthme<br />

Le sport le plus conseillé pour l' asthmatique est la natation car l'ambiance<br />

atmosphérique y est plus humide, plus chaude et moins polluée (poussières, fumées...), que<br />

sur les autres sites de pratique sportive. Le contrôle de la respiration est plus important. Le<br />

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hockey subaquatique apporte les mêmes avantages. Le tuba ne <strong>modif</strong>ie pas l'apparition de<br />

l'asthme induit par l'effort (AIE) car même en natation, à une certaine intensité d'exercice, la<br />

respiration est principalement buccale. Cependant il faut respecter un certain échauffement<br />

progressif (en respiration nasale). Certaines piscines sont très chlorées ou avec des systèmes<br />

d'aération défaillant, l'air respiré est donc irritant, d'où la possibilité d'AIE. Des cas d’asthme<br />

induit par l’effort existe lors de la pratique du hockey, comme dans tous les autres sports. Ils<br />

posent le problème de leur prise en charge thérapeutique. Il faut notamment penser à<br />

l'information dopage en cas de compétition, car l'asthmatique reçoit le plus souvent une<br />

thérapeutique générale et/ou inhalée pouvant nécessiter une justification thérapeutique [48].<br />

3.1.3.8 En conclusion<br />

La liste des pathologies liées au hockey subaquatique est longue ! Néanmoins, elle se<br />

voulait la plus exhaustive possible, mentionnant même les pathologies très rares. Pour<br />

mémoire, l’assurance LAFONT (assureur de la FFESSM) nous a communiqué les sinistres<br />

liés à la pratique du hockey qu’elle a enregistrés durant l’année <strong>20</strong>00,pour l’ensemble des<br />

licenciés FFESSM : 4 Plaies du visage, 3 fractures dentaires, et 1 fracture des os propres du<br />

nez (seulement !). Il serait donc un peu hâtif de conclure que le hockey subaquatique est un<br />

sport violent. Bien au contraire ! Même si c’est un sport physique, le milieu liquide amortit<br />

considérablement les contacts. On notera également que l’apesanteur relative aquatique évite<br />

la plupart des pathologies des membres inférieurs, comme les méniscopathies, douleurs<br />

articulaires… Les bénéfices de la pratique des sports subaquatiques n’est plus à démontrer.<br />

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3.2 L’enfant et le hockey subaquatique (d’après le Dr Alain Hureaux)<br />

3.2.1 Introduction<br />

L’enfant n’est pas un adulte en réduction. Chaque âge comprend des spécificités<br />

physiques et techniques qu’il est important de connaître afin d’éviter certaines erreurs,<br />

aboutissant à la démotivation de l’enfant pour ce sport, ou pire, à des problèmes de santé. Le<br />

Dr Alain Hureaux, pédiatre, fait une synthèse très intéressante de la pratique du hockey<br />

subaquatique chez l’enfant à l’occasion de son mémoire d’entraîneur fédéral deuxième degré<br />

de hockey [48].<br />

3.2.2 De 6 à 11 ans<br />

Cette étape du développement est caractérisée par un comportement moteur<br />

impétueux, qui s'estompe vers la fin de cette période. L'expression de cette motricité<br />

débordante est un intérêt sportif enthousiaste (le taux d'inscriptions dans les clubs sportifs est<br />

à son maximum pendant cette période). <strong>10</strong>-11 ans sont les "meilleurs âges" pour<br />

l'apprentissage moteur. Il faut que les enfants, dès 7 à 8 ans, puissent fréquenter les clubs de<br />

hockey subaquatique, pour y commencer l'apprentissage de gestes techniques précis. C'est une<br />

étape indispensable pour la formation de futurs hockeyeurs de haut niveau.<br />

3.2.3 Pour les catégories benjamins et minimes<br />

L'adolescence doit être la période privilégiée pour le perfectionnement de la technique<br />

et pour l'acquisition de toutes les qualités physiques spécifiques à une discipline sportive. Les<br />

erreurs commises dans la programmation des charges d'entraînement et avant tout, dans les<br />

rapports avec les adolescents, sont les premières causes d'abandon de l'activité sportive par un<br />

nombre non négligeable d'entre eux.<br />

La puberté commence chez la fille entre 11 et 13 ans, et chez le garçon entre 13 et 15<br />

ans, ceci dans les catégories minimes. Pour les catégories benjamins et minimes (<strong>10</strong> à 14 ans),<br />

les entraînements devraient être communs. Les matchs de compétition peuvent tout à fait être<br />

mixtes.<br />

Les surclassements de catégories restent logiques, sous réserve, bien sûr, de la sagesse<br />

de l'entraîneur et du médecin, autorisant ce surclassement. En effet, un garçon ou une fille, à<br />

la limite inférieure de la taille à <strong>10</strong> ans, aura plus de difficulté physique, face à un garçon ou<br />

une fille au maximum de la courbe, à 14 ans. Dans un jeu régulier, il ne me semble pas y avoir<br />

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de risque médical, simplement des performances inadaptées et donc un possible<br />

découragement des plus défavorisés.<br />

Le matériel sera bien sûr adapté, en particulier la crosse qui devra être d'un gabarit<br />

inférieur en fonction de la taille de la main de l'enfant et le palet qui sera également " hors<br />

normes " (1 kg ).<br />

La profondeur devra être entre 1,50m et 1,80m. L'aire de jeu pourrait être du style 15<br />

m de longueur sur <strong>10</strong> m de largeur.<br />

3.2.4 Pour les catégories cadets et juniors<br />

Cette période de l'adolescence est l'étape <strong>finale</strong> de l'évolution vers le sportif de haut<br />

niveau, avec un entraînement physique, technique et psychique intense, mais toujours<br />

progressif. Cette catégorie cadet est une période de transition importante. Il faudra tenir<br />

compte des variabilités importantes dans les différences de maturité entre les enfants, et<br />

surtout entre les sexes, et entre ceux qui ont une différence chronologique de maturation.<br />

Le matériel peut être celui des seniors, avec un palet réglementaire, une aire de jeu<br />

réglementaire, mais si possible, ne dépassant pas les 2 mètres.<br />

Les surclassements minimes-cadets sont à prendre en considération et avec beaucoup<br />

plus de rigueur que pour les catégories précédentes, compte tenu des différences significatives<br />

entre les possibilités métaboliques, physiques et staturales d'un enfant de 12 ans, donc en 1ère<br />

année minime, et d'un cadet 2ème année. Il semble que pour cette catégorie, seul le simple<br />

surclassement, c'est-à-dire 2ème année minime, devrait être autorisé pour jouer en cadet. Les<br />

surclassements cadets-juniors posent un peu moins de problème, et le surclassement de<br />

catégorie peut être maintenu.<br />

La mixité peut être maintenue dans les entraînements et également en compétition,<br />

dans les catégories cadets. La différence de gabarit de force en défaveur de la fille est<br />

compensée par une maturation plus avancée de celle-ci, à 16 ans. Par contre, en junior, la<br />

différence est très nette en défaveur des filles.<br />

3.2.5 Les catégories juniors et seniors<br />

Il faut, dès ce stade, faire la différence entre les garçons et les filles. Pour les garçons,<br />

les surclassements sont possibles par catégorie, mais le rôle de l'entraîneur est important,<br />

surtout qu'à 16 ans, la maturité psychique n'est pas stable. Chez les filles, le problème est<br />

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complètement différent. A 16 ans, donc 1ère année junior, la maturation est presque à son<br />

terme.<br />

Le surclassement de catégorie junior en senior est tout à fait logique. De plus, le<br />

double surclassement de 2ème année cadette, donc à partir de 15 ans, en catégorie senior, est<br />

sans risque. En effet, la plupart des phénomènes biologiques, physiques et staturaux arrivent<br />

au terme de leur évolution, sans différence significative, mis à part sur le plan psychique, par<br />

rapport à la catégorie senior. Il est certain que ce double surclassement doit être proposé par<br />

un entraîneur réaliste et pourrait être soumis à une commission régionale médicale de hockey<br />

subaquatique, comme c'est le cas dans d'autres fédérations, et ceci, sur des éléments physiques<br />

de références : poids, taille, stade pubertaire, évaluation des possibilités aérobies, voire<br />

anaérobies ...<br />

3.2.6 Pathologies de l’enfant<br />

Les pathologies de l’enfant liées à la pratique du hockey sont bien entendu très<br />

proches de celles des adultes. Nous insisterons sur quelques points particuliers.<br />

3.2.6.1 Pathologies cardiologiques<br />

Comme tous les autres sports avec une participation cardio-vasculaire intense, le<br />

hockey subaquatique présente un risque de malaise ou même de mort subite, d'origine<br />

cardiaque, équivalent aux autres disciplines. Ces phénomènes arrivent habituellement sur un<br />

coeur déjà porteur d'une anomalie (trouble du rythme, cardiomyopathie obstructive ...). A<br />

notre connaissance, aucunes pathologies de ce type n’ont été rencontrées chez les hockeyeurs,<br />

mais le risque médical est réel et doit être gardé à l’esprit.<br />

Cela permet d'affirmer que l'examen préalable à la pratique du sport, et donc du<br />

hockey subaquatique en particulier, est très important. Il ne s'agit pas d'un simple bout de<br />

papier à signer, mais d'un véritable examen de l'enfant, avec, si nécessaire, des explorations<br />

complémentaires, par exemple : électrocardiogramme, simple ou à l'effort, consultation<br />

spécialisée ...<br />

3.2.6.2 Les risques O.R.L.<br />

La pathologie O.R.L. est fréquente chez l'enfant. Compte tenu de la maturation encore<br />

imparfaite du système immunitaire de l'enfant, et surtout de sa méconnaissance de tous les<br />

agents infectieux existants, les infections O.R.L. (rhinite, rhino-pharyngite, angine, otite) sont<br />

fréquentes chez l'enfant.<br />

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3.2.6.3 Gêne odontologique :<br />

Lors de la croissance des dents, à partir de l'âge de 6 ans environ, avec le<br />

renouvellement de la dentition : chute des dents de lait et apparition des dents définitives, le<br />

tuba peut occasionner une gêne dont il faudra tenir compte. Il faut essayer de trouver le tuba<br />

le mieux adapté, momentanément, à la bouche de l'enfant.<br />

3.2.6.4 Risques ostéotendineux :<br />

Les tendinites, surtout au niveau des chevilles et des mollets, peuvent se voire assez<br />

couramment. Elles sont essentiellement dues à un entraînement trop poussé, ou trop<br />

rapidement intense. Un matériel, en particulier des palmes non adaptées: voilure trop large,<br />

palme trop rigide, peut également trop solliciter le système ostéotendineux. Là aussi, le rôle<br />

de l'entraîneur est d'être à l'écoute de toutes les doléances et de les prendre en considération. Il<br />

est possible aussi que l'enfant ne dise rien pour ne pas risquer d'être dévalorisé vis-à-vis de ses<br />

camarades. Une contre performance peut alors attirer l'attention de l'encadrement. Les bons<br />

conseils dans le choix du matériel ont un rôle primordial.<br />

3.2.6.5 Le surmenage physique<br />

Il existe. Il faut savoir le dépister devant un enfant qui a un comportement physique ou<br />

psychique inhabituel. L'entraînement sera donc adapté.<br />

3.2.6.6 Conclusion<br />

La prévention des accidents et des incidents liés au hockey subaquatique chez l'enfant<br />

passe, comme dans la plupart des sports, par un dialogue et une complémentarité entre<br />

entraîneur, médecin de club, (s'il existe) et les parents.<br />

Le contrôle médical initial, avant la prise de licence est indispensable, et doit être fait<br />

par un médecin connaissant les risques du hockey subaquatique, même s'il s'agit du médecin<br />

traitant de l'enfant.<br />

L'examen minutieux du système cardio-respiratoire et de la sphère O.R.L. est<br />

indispensable.<br />

Pour les enfants ou les adolescents qui pratiquent le hockey subaquatique à un haut<br />

niveau, un suivi médical plus rapproché semble nécessaire.<br />

Le rôle de l'entraîneur sera de proposer, en plus, des consultations en cas de doute,<br />

contre-performance, surmenage, anomalie, lors des entraînements (type malaises ...), de<br />

vérifier que le matériel soit bien adapté à l'individu, d'éduquer l'esprit sportif et de<br />

Page 56 sur 114


perfectionner les gestes techniques, tout en tenant compte des particularités individuelles et<br />

des activités en dehors du club ...<br />

Le hockey subaquatique est assurément un sport qui présente de nombreux avantages<br />

pour l’épanouissement physique et psychique de l’enfant, par son aspect ludique et éducatif<br />

(intégration dans une équipe, jeu dans les trois dimensions de l' espace…).<br />

Page 57 sur 114


3.3 Etat des lieux de l’équipe de France féminine<br />

Nous avons souhaité faire dans un premier temps une évaluation physique des<br />

joueuses de l’équipe de France, et d’autre part mettre en place un test simulant les conditions<br />

d’un match de hockey.<br />

3.3.1 Présentation<br />

Nous avons réalisé en avril <strong>20</strong>01 une étude physiologique sur 8 joueuses de l’équipe<br />

de France de hockey subaquatique, à l’hôpital Purpan de Toulouse.<br />

Le but de cette expérience était de simuler les conditions de la première mi-temps d’un<br />

match de hockey subaquatique. Les différentes observations en jeu montrent que les joueurs<br />

effectuent un tiers du temps en apnée, un tiers en surface et un tiers du temps en récupération<br />

pure (arrêt de jeu). En temps de jeu efficace (apnée ou surface active, sans arrêt de jeu), on<br />

note une durée d’apnée moyenne de 8.5 secondes et un temps en surface moyen à peu près<br />

équivalent, de <strong>10</strong> secondes environ [35].<br />

La même étude montre que la fréquence cardiaque moyenne durant un match<br />

représente 70 % de la VO 2 max. De plus, les joueurs sont à 76 % de leur VO 2 max pendant 46<br />

% de la durée du match.<br />

Il est donc décidé, à la lumière de ces résultats, d’établir le protocole expérimental<br />

suivant, simulant les conditions d’une mi-temps d’un match de hockey subaquatique. il a été<br />

décidé de réaliser 2 types d’épreuves : Une épreuve d’effort « classique » (détermination de la<br />

VO 2 max notamment) et une épreuve basée sur le protocole expérimental, avec un minimum<br />

de 24 h d’intervalle entre ces deux tests.<br />

3.3.2 Méthodologie<br />

La méthodologie s’articule suivant trois axes principaux détaillés ci-après.<br />

3.3.2.1 Sélection de l’échantillon à traiter : le groupe de hockeyeuses<br />

Tous les sujets de cette étude font partie du groupe France pour leurs qualités physique<br />

et technique et représente un échantillon des meilleures joueuses françaises.<br />

Page 58 sur 114


3.3.2.2 Etudes anthropométriques<br />

Nous avons procédé à une étude anthropométrique (poids, taille et indice de masse<br />

corporelle) de chaque joueuse, afin de déterminer leurs caractéristiques physiques et<br />

physiologiques de base.<br />

3.3.2.3 Etudes spirométriques<br />

Nous avons procédé à une étude spirométrique de chaque joueuse, afin de déterminer<br />

leurs caractéristiques physiques et physiologiques de base.<br />

3.3.2.4 L’épreuve d’effort « classique »<br />

Après un examen médical et une enquête orientée vers la recherche de contreindications<br />

à l’épreuve d’effort, il est effectué un ECG de repos et une prise de la pression<br />

sanguine artérielle.<br />

L’épreuve d’effort proprement dite se déroule sur un ergocycle. Un suivi<br />

électrocardiographique est assuré en continu.<br />

La pression sanguine artérielle est mesurée à intervalles réguliers. On met en place un<br />

cathéter veineux sur la veine brachiales afin de réaliser des dosages itératifs de lactate. La<br />

composition en O 2 et CO 2 de l’air expiré sera déterminée par un analyseur de gaz de type<br />

oxycon. Ces mesures permettront de déterminer le coefficient respiratoire.<br />

Après un échauffement de 4 minutes, à faible charge, on commence l’épreuve d’effort<br />

avec une charge de 80 watts. On augmente de 30 watts toutes les 3 minutes, jusqu’à<br />

épuisement du sujet qui ne peut plus maintenir la cadence. On prélève les lactates au repos,<br />

pendant l’échauffement, à chaque changement de palier et pendant la phase de récupération.<br />

Au cours de l ‘épreuve d’effort, nous avons étudié les paramètres suivants :<br />

o Débit ventilatoire par minute (VE).<br />

o Volume courant par minute (VT).<br />

o Fréquence respiratoire par minute (FR).<br />

o Consommation d’oxygène par minute (VO 2 ).<br />

o Production de CO 2 (VCO 2 ).<br />

o Quotient respiratoire (QR).<br />

Page 59 sur 114


o Fréquence cardiaque (FC).<br />

o Lactates (L)<br />

3.3.2.5 Epreuve d’effort spécifique<br />

3.3.2.5.1 Matériel<br />

Le matériel utilisé, les paramètres recensés et surveillés sont identiques à l’épreuve<br />

d’effort classique. Seul le protocole est <strong>modif</strong>ié comme décrit ci-dessous.<br />

3.3.2.5.2 Protocole<br />

Après un échauffement musculaire suivi d’un échauffement à l’apnée, on débute un<br />

test à 75% de la charge à VO 2 max, avec une alternance d’apnées et de ventilations de <strong>10</strong><br />

secondes chacune, pour une durée totale de 12 minutes (durée d’une mi-temps). Enfin, le<br />

protocole se termine par une période de récupération de 6 min à <strong>20</strong> % de la charge à VO 2 max.<br />

Page 60 sur 114


protocole expérimental<br />

80<br />

L5<br />

L4 L6 L7<br />

70<br />

ECHAUFFEMENT<br />

L2<br />

L3<br />

1 2 3 4<br />

L1, L2,, L3 , L4 , L5,…=<br />

prélèvements des lactates.<br />

1e, 2e = numéros<br />

des séries d’échauffement à<br />

charge (en % de la charge à VO2 max)<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

<strong>20</strong><br />

1e<br />

2e<br />

L8<br />

L9<br />

l’apnée.<br />

1, 2, 3, 4 = numéros des<br />

séries d’apnée.<br />

<strong>10</strong><br />

L1<br />

L<strong>10</strong><br />

0<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 <strong>10</strong> 11 12 13 14 15 16 17 18 19 <strong>20</strong> 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38<br />

temps (min)<br />

Courbe 1 : Protocole expérimental<br />

Page 62 sur 114


3.3.2.5.2.1 Graphique<br />

Les étapes du protocole expérimental sont synthétisées dans la Courbe (1) ci-dessus.<br />

3.3.2.5.2.2 Détails du protocole<br />

L’ensemble des valeurs des paramètres suivants sont mesurées toutes les 5<br />

secondes environ durant toute la durée de l’étude:<br />

o Débit ventilatoire par minute (VE).<br />

o Volume courant par minute (VT).<br />

o Fréquence respiratoire par minute (FR).<br />

o Consommation d’oxygène par minute (VO 2 ).<br />

o Production de CO 2 (VCO 2 ).<br />

o Quotient respiratoire (QR).<br />

o Fréquence cardiaque (FC).<br />

L1 : Dosage des lactates n°1 à t=0.<br />

T= 0 min. Pédalage avec une charge montant la fréquence cardiaque à <strong>20</strong>%<br />

de la charge à VO 2 max. (pendant 4 minutes).<br />

T= 4 min. Pédalage à 40 % de la charge à VO 2 max. (pendant 3 min.).<br />

T= 8 min Pédalage à 60 % de la charge à VO 2 max. (pendant 3 min.).<br />

L2 : Dosage des lactates n°2 à t=<strong>10</strong> minutes<br />

T= <strong>10</strong> min Repos complet (1 min.).<br />

T= 11 min Pédalage à 60 % de la charge à VO 2 max. de la FC max. (1 min).<br />

T= 12min. Pédalage à 60 % de la charge à VO 2 max. de la FC max.<br />

(pendant 2 min) avec 6 cycles d’apnée/ventilation (<strong>10</strong> secondes<br />

d’apnée alternés avec <strong>10</strong> secondes de ventilation normale).<br />

T= 14 min Pédalage à 60 % de la charge à VO 2 max. de la FC max. (2 min)<br />

en ventilation normale.<br />

T= 16 min. Pédalage à 60 % de la charge à VO 2 max. de la FC max.<br />

(pendant 2 min) avec 6 cycles d’apnée/ventilation (<strong>10</strong> secondes<br />

d’apnée alternés avec <strong>10</strong> secondes de ventilation normale).<br />

Page 63 sur 114


L3 : Dosage des lactates n°3 à t=18 minutes<br />

T= 18 min Pédalage à <strong>20</strong> % de la charge à VO 2 max. (pendant 1 min.).<br />

T= 19 min Pédalage à 75 % de la charge à VO 2 max. (pendant 1 min.).<br />

T= <strong>20</strong> min Pédalage à 75 % de la charge à VO 2 max. (pendant 2 min.) avec<br />

6 cycles d’apnée/ventilation (<strong>10</strong> secondes d’apnée alternés avec<br />

<strong>10</strong> secondes de ventilation normale).<br />

L4 : Dosage des lactates n°4 à t=22 minutes<br />

T= 22 min Pédalage à 75 % de la charge à VO 2 max. (pendant 1 min.), en<br />

ventilation normale.<br />

T= 23 min Pédalage à 75 % de la charge à VO 2 max. (pendant 2 min.) avec<br />

6 cycles d’apnée/ventilation (<strong>10</strong> secondes d’apnée alternés avec<br />

<strong>10</strong> secondes de ventilation normale).<br />

L5 : Dosage des lactates n°5 à t=25 minutes<br />

T= 25 min Pédalage à 75 % de la charge à VO 2 max. (pendant 1 min.), en<br />

ventilation normale.<br />

T= 26 min Pédalage à 75 % de la charge à VO 2 max. (pendant 2 min.) avec<br />

6 cycles d’apnée/ventilation (<strong>10</strong> secondes d’apnée alternés avec<br />

<strong>10</strong> secondes de ventilation normale).<br />

L6 : Dosage des lactates n°6 à t=28 minutes<br />

T= 28 min Pédalage à 75 % de la charge à VO 2 max. (pendant 1 min.), en<br />

ventilation normale.<br />

T= 29 min Pédalage à 75 % de la charge à VO 2 max. (pendant 2 min.) avec<br />

6 cycles d’apnée/ventilation (<strong>10</strong> secondes d’apnée alternés avec<br />

<strong>10</strong> secondes de ventilation normale).<br />

L7 : Dosage des lactates n°7 à t=31 minutes<br />

T= 31 min RECUPERATION avec pédalage à <strong>20</strong> % de la charge à<br />

VO 2 max. (pendant 5 min.), en ventilation normale.<br />

L8 : Dosage des lactates n°8 à t=32 minutes (à 1 min de récupération)<br />

L9 : Dosage des lactates n°9 à t=34 minutes (à 3 min de récupération)<br />

Page 64 sur 114


L<strong>10</strong> : Dosage des lactates n°<strong>10</strong> à t=37 minutes (à 6 min de récupération)<br />

3.3.2.5.2.3 Présentation des valeurs mesurées<br />

Après avoir calculé la moyenne des 8 joueuses inclues dans l’étude, nous avons réalisé<br />

3 types de courbes pour présenter les résultats :<br />

o Les Courbes (2), (3), (4) : Valeurs des différents paramètres à chaque<br />

prélèvement des lactates lors du test d’épreuve d’effort classique.<br />

o Les Courbes (8), (<strong>10</strong>), (12), (13) : Totalité des valeurs enregistrées pour<br />

chaque paramètre, toutes les 5 secondes environ pendant la durée des 4 séries<br />

d’apnée seulement.<br />

o Les Courbes (5), (6), (7), (9), (11), (14), (15) : Valeurs des différents<br />

paramètres à chaque prélèvement des lactates. Pour L3, L4, L5, L6 et L7, les<br />

valeurs correspondent à la moyennes des chiffres enregistrés durant les 30<br />

secondes qui suivent l’arrêt de la dernière apnée de la série.<br />

Page 65 sur 114


3.3.3 Résultats<br />

Pour des raisons de confidentialité, nous utilisons, pour une même joueuse, une<br />

numérotation variée et aléatoire (chiffres, lettres, …).<br />

3.3.3.1 Anthropométrie, spirométrie<br />

Le tableau suivant détaille les caractéristiques anthropométriques et spirométriques<br />

des 8 sujets.<br />

Taille (cm) Poids IMC Age VEMS CVF<br />

(kg)<br />

(ans) (litres/sec) (litres)<br />

Joueuse n° 1 161 53 <strong>20</strong>,4 % 26 - 3,51<br />

Joueuse n° 2 170 64 22,1 % 18 3.23 3,82<br />

Joueuse n° 3 182 86 25.9 % <strong>20</strong> 3,95 4,51<br />

Joueuse n° 4 168 70 24.8 % 19 3,41 3,90<br />

Joueuse n° 5 151 49 21.4 % 28 2,66 3,07<br />

Joueuse n° 6 182 84 25.3 % 26 3,94 4,50<br />

Joueuse n° 7 163 54 <strong>20</strong>.3 % 19 3,22 3.69<br />

Joueuse n° 8 174 87 28.7 % 19 3,65 4,17<br />

Moyenne 168,8 68,3 23.6 % 21,8 3,58 3,89<br />

Ecart Type <strong>10</strong>,61 15,77 3.02 % 4,05 0,30 0,49<br />

CVF : capacité vitale forcée.<br />

VEMS : volume maximal expiré en 1 seconde.<br />

IMC : Indice de masse corporelle<br />

Tableau 4 : Anthropométrie et spirométrie<br />

Page 66 sur 114


3.3.3.2 Epreuve d’effort classique<br />

o L’épreuve d’effort « classique » montre les résultats suivants :<br />

VO 2 max FC max. % VO 2 max. FC au seuil<br />

au seuil<br />

Joueuse A 45.3 189 86 % 164<br />

Joueuse B 46.3 <strong>20</strong>2 73 % 176<br />

Joueuse C 35.7 194 80 % 175<br />

Joueuse D 40.0 177 82 % 158<br />

Joueuse E 53.5 191 72 % 173<br />

Joueuse F 41.3 189 85 % 168<br />

Joueuse G 51.7 184 83 % 169<br />

Joueuse H 36.5 194 84 % 176<br />

Moyenne 43.8 190 80.6% 169.8<br />

Ecart Type 6.6 7.4 5.34% 6.44<br />

FC max. : fréquence cardiaque maximale enregistrée (bat/min).<br />

VO 2 max : consommation maximale d’oxygène (ml/kg/min)<br />

% VO 2 max au seuil : pourcentage de la VO 2 max au seuil aérobie / anaérobie.<br />

FC au seuil : fréquence cardiaque au seuil aérobie / anaérobie (battements/minutes).<br />

Tableau 5 : Epreuve d’effort classique<br />

o Les Courbes suivantes représentent les valeurs des différents paramètres<br />

mesurés à différents instant de l’épreuve d’effort « classique ».<br />

60,00<br />

P max<br />

3,00<br />

2,50<br />

FR<br />

40,00<br />

2,00<br />

1,50<br />

fréquence respiratoire<br />

volume courant<br />

<strong>20</strong>,00<br />

1,00<br />

0,50<br />

0,00<br />

0 2 8 16 17 19 22<br />

temps (min)<br />

0,00<br />

Courbe 2 : Evolution de la fréquence respiratoire et du volume courant en fonction de l’effort (test<br />

standard, n=8)<br />

Page 67 sur 114


La Courbe (2) ci-dessus montre la moyenne de l’évolution de la fréquence respiratoire<br />

par rapport au volume courant, qui en toute logique augmente avec l’effort. La fréquence<br />

respiratoire à la VO 2 max est à environ 40/minutes et le volume courant proche de 2.5 litres.<br />

VO2 (ml/kg/min)<br />

50,00<br />

45,00<br />

40,00<br />

35,00<br />

30,00<br />

25,00<br />

<strong>20</strong>,00<br />

15,00<br />

<strong>10</strong>,00<br />

5,00<br />

0,00<br />

P max<br />

8<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

VO2<br />

lactates<br />

0 2 8 16 17 19 22<br />

temps (min)<br />

Courbe 3 : Evolution de la VO 2 et des lactates en fonction de l'effort (test standard, n=8)<br />

La Courbe (3) compare la moyenne de l’évolution des lactates et de la VO 2 dans le temps. La<br />

VO 2 max moyenne est de 43.8 ml/kg/min. On note qu’à la VO 2 max, les lactates ont un taux<br />

assez faible, de l’ordre de 5.5 mmol/l. L’augmentation des lactates lors de la phase de<br />

récupération n’est pas majeure, passant par un maximum à 7.5 mmol/l environ.<br />

Page 68 sur 114


250,00<br />

<strong>20</strong>0,00<br />

P max<br />

FC (1/min)<br />

150,00<br />

<strong>10</strong>0,00<br />

50,00<br />

0,00<br />

0 2 8 16 17 19 22<br />

P max = puissance maximale<br />

FC = fréquence cardiaque<br />

temps (min)<br />

Courbe 4 : Evolution de la fréquence cardiaque en fonction de l'effort (test standard, n=8)<br />

Avec la Courbe (4), on note que l’évolution de la fréquence cardiaque en fonction de<br />

l’effort montre un maximum à 190batt/min à la puissance maximum, pour une valeur<br />

théorique à 198batt/min (2<strong>20</strong>-âge). On peut noter également que la récupération est lente,<br />

avec des valeurs encore très élevées 6 minutes après l’arrêt de l’effort.<br />

Page 69 sur 114


3.3.3.3 L’épreuve d’effort spécifique<br />

L’ensemble des courbes suivantes présentent les résultats des différents paramètres<br />

mesurés durant l’étude expérimentale.<br />

3.3.3.3.1 Les volumes courants et débits ventilatoires<br />

VE (l/min)<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

<strong>20</strong><br />

<strong>10</strong><br />

0<br />

1 2 3 4<br />

échauffement<br />

récupération<br />

Repos<br />

0 <strong>10</strong> 18 22 25 28 31 33 34 37<br />

temps (min)<br />

1. 2. 3. 4 = numéros des séries d’apnée.<br />

Courbe 5 : Moyenne des débits ventilatoires en fonction du temps (test d'apnée, n=8)<br />

La Courbe (5) indique la moyenne des valeurs des débits ventilatoires en fonction du<br />

temps. On note une augmentation constante, notamment lors des séries d’apnées, avec un<br />

plateau et une faible diminution pour de la dernière série d’apnée.<br />

2,5<br />

VT (l/min)<br />

2<br />

1,5<br />

1<br />

0,5<br />

1 2 3 4<br />

0<br />

0 <strong>10</strong> 18 22 25 28 31 33 34 37<br />

temps (min)<br />

Courbe 6 : Moyenne des volumes courants en fonction du temps (test en apnée, n=8)<br />

Page 70 sur 114


La moyenne des valeurs du volume courant (Courbe (6)) est en augmentation<br />

constante jusqu’au début des séries d’apnées, avec une nette hausse entre la période<br />

d’échauffement à l’apnée et les 4 séries d’apnées à 75% de la VO 2 max. A partir de la<br />

première série d’apnée puis tout au long des 4 séries, on note une diminution progressive de<br />

ces valeurs.<br />

FR (1/min)<br />

40<br />

35<br />

30<br />

25<br />

<strong>20</strong><br />

15<br />

<strong>10</strong><br />

5<br />

0<br />

1 2 3 4<br />

0 <strong>10</strong> 18 22 25 28 31 33 34 37<br />

temps (min)<br />

Courbe 7 : Fréquence respiratoire moyenne du test en apnée<br />

La moyenne des fréquences respiratoires en fonction du temps montrent une<br />

augmentation constante durant le test, notamment lors des séries d’apnées (Voir Courbe (7)).<br />

Page 71 sur 114


3.3.3.3.2 Les VO 2<br />

Courbe 8 : Moyenne des VO 2 en fonction du temps (test d’apnée, n=8)<br />

VO2 (ml/kg/min)<br />

<strong>10</strong>0<br />

80<br />

60<br />

40<br />

<strong>20</strong><br />

0<br />

a a a a a a<br />

1 2 3 4<br />

5<br />

75<br />

145<br />

215<br />

285<br />

355<br />

425<br />

495<br />

565<br />

635<br />

705<br />

775<br />

845<br />

915<br />

985<br />

<strong>10</strong>55<br />

1125<br />

VO2 max<br />

a = Une apnée de <strong>10</strong> secondes<br />

temps (unité = 1 seconde)<br />

Page 72 sur 114


VO2 (ml/kg/min)<br />

40<br />

35<br />

30<br />

25<br />

<strong>20</strong><br />

15<br />

<strong>10</strong><br />

5<br />

0<br />

1 2 3 4<br />

0 <strong>10</strong> 18 22 25 28 31 33 34 37<br />

temps ( min)<br />

Courbe 9 : Moyenne des VO 2 en fonction du temps (test d'apnée, n=8)<br />

NB : Les numéros 1, 2, 3 et 4 notés sur les deux graphiques correspondent aux<br />

numéros des série d’apnées.<br />

Dans Courbe (9) l’analyse des VO 2 max en fonction du temps des différentes joueuse<br />

montrent bien une augmentation des VO 2 pendant l’échauffement jusqu’à un plateau, temps<br />

auxquels sont réalisées les différentes séries d ‘apnée., les chiffres correspondent à la<br />

moyenne des VO 2 mesurées durant les 30 secondes qui suivent une série d’apnée, donc à<br />

distance de la fin d’une apnée.<br />

On peut voir sur la Courbe (8) qu’à plusieurs reprises, les valeurs des VO 2 sont très<br />

supérieures à celle de la VO 2 max, laissant penser qu’il s’agit d’un artéfact de mesure, comme<br />

nous le verrons dans la discussion.<br />

Page 74 sur 114


3.3.3.3.3 Les VCO 2<br />

VCO2 (ml/min)<br />

5000<br />

4500<br />

4000<br />

3500<br />

3000<br />

2500<br />

<strong>20</strong>00<br />

1500<br />

<strong>10</strong>00<br />

500<br />

0<br />

1 2 3 4<br />

5<br />

50<br />

95<br />

140<br />

185<br />

230<br />

275<br />

3<strong>20</strong><br />

365<br />

4<strong>10</strong><br />

455<br />

500<br />

545<br />

590<br />

635<br />

680<br />

725<br />

770<br />

815<br />

860<br />

905<br />

950<br />

995<br />

<strong>10</strong>40<br />

<strong>10</strong>85<br />

1130<br />

1175<br />

temps (unité = 1 seconde)<br />

Courbe <strong>10</strong> : Moyenne des VCO 2 en fonction du temps (test d'apnée, n=8)<br />

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VCO2 (ml/min)<br />

3000<br />

2500<br />

<strong>20</strong>00<br />

1500<br />

<strong>10</strong>00<br />

500<br />

0<br />

1 2 3 4<br />

0 <strong>10</strong> 18 22 25 28 31 33 34 37<br />

temps (min)<br />

Courbe 11 : Moyenne des VCO 2 en fonction du temps (test d'apnée, n=8)<br />

De la même manière que pour les VO 2 , les moyennes des valeurs des VCO 2 sur les<br />

Courbes (<strong>10</strong>) et (11) sont discordantes. L’origine artéfactuelle est la même et sera développée<br />

dans le chapitre discussion.<br />

Page 77 sur 114


3.3.3.3.4 Les Quotients respiratoires (QR)<br />

QR<br />

1,2<br />

1<br />

0,8<br />

0,6<br />

0,4<br />

0,2<br />

0<br />

5<br />

60<br />

1 2 3 4<br />

115<br />

170<br />

225<br />

280<br />

335<br />

390<br />

445<br />

500<br />

temps (unité = 1 seconde)<br />

555<br />

6<strong>10</strong><br />

665<br />

7<strong>20</strong><br />

775<br />

830<br />

885<br />

940<br />

995<br />

<strong>10</strong>50<br />

1<strong>10</strong>5<br />

1160<br />

Courbe 12 : Moyenne des quotients respiratoires en fonction du temps (test d'apnée, n=8)<br />

L’étude de ce graphique montre un quotient respiratoire (QR) augmentant progressivement pendant une série d’apnée pour atteindre la<br />

valeur de 1.1 en fin de série. La baisse de QR est régulière entre les apnées, mais toujours supérieure à 1. Mais le quotient respiratoire étant le<br />

quotient de la VO 2 par la VCO 2 , nous devons tenir compte de l’artéfact mis en évidence précédemment.<br />

Page 78 sur 114


3.3.3.3.5 Les fréquences cardiaques (FC)<br />

185<br />

180<br />

1 2 3 4<br />

175<br />

FC (bat/min)<br />

170<br />

165<br />

160<br />

155<br />

150<br />

145<br />

<strong>20</strong><br />

80<br />

140<br />

<strong>20</strong>0<br />

260<br />

3<strong>20</strong><br />

380<br />

440<br />

500<br />

560<br />

6<strong>20</strong><br />

680<br />

740<br />

800<br />

860<br />

9<strong>20</strong><br />

980<br />

<strong>10</strong>40<br />

1<strong>10</strong>0<br />

1160<br />

12<strong>20</strong><br />

1280<br />

temps (secondes)<br />

Fréquence cardiaque au seuil anaérobie .<br />

Courbe 13 : Moyenne des fréquences cardiaques pendant le test d'apnée (n=8)<br />

Page 79 sur 114


<strong>20</strong>0<br />

FR (1/min)<br />

150<br />

<strong>10</strong>0<br />

50<br />

1 2 3 4<br />

0<br />

0 <strong>10</strong> 18 22 25 28 31 33 34 37<br />

temps (min)<br />

Courbe 14 : Moyennes des fréquences cardiaques en fonction du temps (test d'apnée, n=8)<br />

Les Courbes (13) et (14) montrent l’évolution de la fréquence cardiaque en fonction du<br />

temps. On voit une augmentation progressive de la FC, avec des valeurs au-dessus du seuil<br />

anaérobie (valeurs mesurées lors de l’épreuve d’effort classique) pour les deux dernières séries.<br />

Page 80/114


3.3.3.3.6 Lactates<br />

6<br />

lactates (mmol/l)<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

1 2 3 4<br />

0 <strong>10</strong> 18 22 25 28 31 33 34 37<br />

temps (min)<br />

Courbe 15 : Moyenne des lactates pendant le test d'apnée (n=8)<br />

La Courbe (15) montre l’évolution des lactates en fonction du temps. L’augmentation est<br />

progressive, jusqu’à la 4 ème série d’apnée, mais diminue tout de suite après l’arrêt de l’effort. On<br />

peut noter les faibles taux de lactates mesurés, de l’ordre de 3mmol/l durant les séries d’apnée,<br />

avec un maximum à environ 3.5 mmol/l à la fin de la 4 ème série d’apnée.<br />

Page 81/114


3.3.3.4 Sensations des joueuses après le test<br />

Nous avons recueilli les impressions subjectives des joueuses après le test en apnée en leur<br />

demandant de le comparer à un match de hockey. Nous avons précisé entre parenthèses leur<br />

VO 2 max et leur pourcentage de VO 2 max au seuil. (Pour mémoire, la charge développée pour le<br />

test était à 75% de la charge à la VO 2 max) :<br />

o Joueuse I : L’intensité de l’effort est supérieure à un match classique, mais les apnées<br />

n’ont pas posé de problème (53.5 - 72%).<br />

o Joueuse II: Le test était trop difficile, en intensité et en apnée. L’effort est nettement<br />

supérieur à ce qu’on réalise en match de compétition (40.0 – 82%).<br />

o Joueuse III : Impression de jouer un match de championnat du monde de niveau moyen<br />

(45.3 – 86%).<br />

o Joueuse IV : Impression de conditions de match de bon niveau. L’effort semblait<br />

identique à celui d’un match de hockey en compétition (51.7 – 83%).<br />

o Joueuse V: L’intensité était supérieure à un match de championnat du monde (46.3 –<br />

73%).<br />

o Joueuse VI : Fatigue musculaire importante des membres inférieurs, mais n’était pas<br />

limité par l’apnée. Elle a trouvé que l’effort était identique à un match classique (36.5 –<br />

84%).<br />

o Joueuse VII : L’intensité de l’effort est équivalente à un gros match, comme le nombre<br />

des apnées (35.7 – 80%).<br />

o Une joueuse n’a pas été interrogée.<br />

La grande majorité des joueuses estime donc que l’intensité du test en apnée est au moins<br />

équivalent à l’effort développé lors d’un match de hockey en compétition.<br />

Page 82/114


3.3.4 Discussion<br />

Nous abordons dans ce chapitre une discussion sur les résultats recueillis lors de l’examen<br />

clinique, des épreuves fonctionnelles respiratoires, de l’épreuve d’effort classique et du test en<br />

apnée.<br />

3.3.4.1 Anthropométrie, spirométrie<br />

Les hockeyeuses du groupe France ont un Indice de Masse Corporelle (IMC) en moyenne<br />

sensiblement supérieur à la population générale.<br />

La spirométrie met en évidence une capacité vitale (CVF) augmentée par rapport au valeur<br />

théoriquement attendue (la CVF des joueuses est de 3.89 litres contre une CVF théorique à 3.28<br />

litres). Cette observation va dans le sens de l’étude de Davis [19] qui comparaît une population de<br />

hockeyeurs et de marathoniens. Il trouvait une CVF identique dans les deux groupes, mais<br />

augmentée par rapport à la population générale. L’apnée ne serait pas forcément responsable de<br />

cette augmentation, ce pourrait être plutôt le travail des muscles de la paroi lors des efforts de<br />

ventilation, comme dans tout autre sport. Shiraki et coll. [82] montraient également une<br />

augmentation de la CVF de l’ordre de 25% pour une population d’apnéistes comparée à la<br />

population générale. Hong et coll. [45] expliquaient le phénomène par une augmentation de la<br />

force des muscles inspiratoires.<br />

3.3.4.2 Epreuve d’effort classique : VO 2 max<br />

Plusieurs réflexions viennent à l’esprit lors de la lecture des résultats.<br />

La valeur moyenne des VO 2 max est de 43.8 ml/kg/min. Pour comparaison, Billat [7] a<br />

établi des valeurs de références des indices physiologiques de l’aptitude aérobie et anaérobie<br />

lactique, sur une population bien établie (Sportifs de très haut niveau, spécialisés dans des sports<br />

d’endurance exclusivement.). Ainsi, une VO 2 max pour une femme, d’une valeur comprise entre<br />

50 et 54 ml/kg/min correspond à une note de 1/<strong>10</strong>. (<strong>10</strong>/<strong>10</strong> correspondant à une VO 2 max de 75 à78<br />

ml/kg/min). Par rapport à d’autres abaques, les taux de 50 à 54 ml/kg/min semblent être de très<br />

bons résultats en fonction de l’âge et du sexe (43.8 ml/kg/min étant considéré comme une valeur<br />

moyenne).<br />

Il faut souligner la valeur du pourcentage de la VO 2 max au seuil anaérobie (80.6%) de<br />

l’équipe de France de hockey. Elle correspond à une note de 6/<strong>10</strong> d’après cette l’échelle de valeur<br />

de Billat [7]. L’étude de Giacomello [39] va dans ce sens. Il retrouve dans sa population de<br />

joueurs de hockey masculins des valeurs de l’ordre de 46.7 ml/kg/min. Néanmoins, il précise le<br />

Page 83/114


caractère peu représentatif des sujets étudiés, même si l’équipe évoluait en première division du<br />

championnat de France.<br />

Les valeurs de la fréquence cardiaque maximum sont inférieures aux valeurs théoriques,<br />

(190/min pour une FC théorique à 198/min). De plus, le taux de lactates à la VO 2 max est assez<br />

faible, de l’ordre de 5.5 mmol/l avec un maximum lors de la récupération à 7.5 mmol/l. Cazorla et<br />

coll. [<strong>10</strong>a] estiment que la VO 2 max est atteinte lorsque la lactatémie est supérieure à 9mmol/l. Les<br />

lactatémies prélevées à la VO 2 max chez les hockeyeurs hommes en <strong>20</strong>00 montrent des taux<br />

voisins de <strong>10</strong> à 12mmol/l.<br />

Une étude pratiquée sur l’équipe féminine de hockey de Toulouse en 1993 (ESQUIROL<br />

Y.- certificat médical de non contre indication pour la pratique de la plongée en scaphandre et au<br />

hockey subaquatique, mémoire pour le DU de médecine subaquatique et hyperbare, Toulouse<br />

1993) montrait des taux maximaux de lactates à la VO 2 max qui étaient de 8,8mmol/l avec un<br />

maximum à 12,4mmol/l. Les taux peu élevés des lactates dans notre étude pourraient être dus à un<br />

entraînement important, mais cette hypothèse serait plutôt contradictoire avec les résultats obtenus<br />

lors de l’épreuve d’effort classique de VO 2 max. On peut également se poser la question de la<br />

motivation des sujets ayant pratiqué ce test.<br />

3.3.4.3 Méthodologie et protocole expérimental<br />

L’étude que nous avons réalisée sur les joueuses de l’équipe de France a nécessité la mise<br />

au point d’un protocole expérimental, basé sur l’observation de matches de hockey en<br />

compétition, afin de simuler en laboratoire des conditions de jeu les plus proches possibles de la<br />

réalité. Nous avons respecté un délai d’au moins 24 heures entre les épreuves d’effort classiques et<br />

les tests d’apnée.<br />

Au début du test, nous avons pratiqué une séance d’échauffement musculaire et à l’apnée,<br />

à intensité modérée. Schagatay [77] montre à ce propos le gain sur les temps d’apnée de la<br />

répétition d’apnées successives. Il semblerait que cette répétition d’apnées successives agisse sur<br />

l’accoutumance à l’élévation de la PCO 2 et sur la volonté, mais qu’elle soit sans effet sur la<br />

« diving response », c’est à dire la <strong>modif</strong>ication lors de l’apnée et de l’immersion des paramètres<br />

cardiovasculaires comme la bradycardie [77]. Un échauffement nous a semblé nécessaire pour<br />

éviter d’éventuels biais.<br />

Giacomello [39] et Galtier [35] décrivent trois phases d’égales durées au cours d’un match<br />

de hockey : Une phase active en apnée (palmage et dribble au fond de la piscine), une phase de<br />

récupération active (palmage en surface avec ventilation) et une phase de récupération passive<br />

Page 84/114


(arrêt de jeu, remplacements). Galtier [35] observait que le temps d’apnée moyen est de 8.5<br />

secondes (9.5 secondes pour Giacomello [39]). Ce temps représente 33.6% du temps total du jeu<br />

et 54% du temps utile (c’est à dire sans les arrêts de jeu, qui sont de l’ordre de 33% du temps de<br />

jeu). D’autres études de terrain (non publiées) indiquent des résultats d’observations similaires.<br />

Nous choisissons de retenir comme protocole l’alternance d’apnées et de ventilations toutes les <strong>10</strong><br />

secondes et le rythme d’1 minute de repos actif entre 2 minutes de série d’apnées, pendant une<br />

durée totale de 12 minutes, soit la durée d’une première mi-temps.<br />

La difficulté résidait dans la détermination de la charge à maintenir sur l’ergocycle durant<br />

le test. En effet, il fallait trouver une charge la plus représentative possible de l’effort produit en<br />

match. Le caractère intermittent de l’effort et ses variation d’intensité complique le problème.<br />

Plusieurs études se sont basées sur la fréquence cardiaque pour tenter de quantifier l’effort produit<br />

en jeu. Galtier [35], observe dans son étude que la moyenne des fréquences cardiaques maximales<br />

(FCmax) en match représente 90% de la valeur de la FC max. obtenue lors de la détermination de<br />

VO 2 max. en laboratoire. La FC moyenne représente 70% de cette même FC max. En moyenne, les<br />

joueurs sont à 76% de leur FCmax, pendant 46% de la durée du match. Giacomello [39] retrouve<br />

une fréquence cardiaque moyenne en jeu de 72.6 % chez les hommes et 80% chez les femmes.<br />

Une valeur « arbitraire » a été fixée pour notre test, équivalente à 75% de la charge à VO 2 max<br />

pour chaque sujet. Ce choix semble correct au vu des sensations des joueuses (certes subjectives),<br />

qui pour la plupart indiquent que l’intensité du test était au moins équivalente à un match de<br />

hockey en compétition. L’absence d’abandon pendant le test montre aussi que l’intensité n’était<br />

pas excessive. Néanmoins, nous pouvons critiquer le choix arbitraire de cette charge et son<br />

intensité constante dans le temps, vu le caractère intermittent de l’effort lors d’un match réel.<br />

Problème de la bradycardie d’immersion en apnée : De nombreux travaux ont été<br />

consacrés à la bradycardie d’immersion. La bradycardie à l’apnée et à l’immersion est de nature<br />

réflexe. Elle s’établie en <strong>20</strong> secondes environ, et est indépendante de la profondeur [15]. Elle<br />

semble très variable d’un sujet à l’autre. Deux facteurs semblent intervenir dans le déclenchement<br />

de la bradycardie d’immersion :<br />

L’immersion de la face, riche en récepteurs cutanés et l’apnée volontaire. Finley et al. [28]<br />

ont montré une diminution de 48% de la fréquence cardiaque lors d’un exercice pratiqué à 60% de<br />

la charge maximale, avec immersion de la face dans une bassine. Il semblerait que ce réflexe soit<br />

dû aux récepteurs nerveux de la face, sensibles au contact de l’eau, mais aussi au froid [42].<br />

Corriol [15] met en évidence une chute d’environ 15% de la fréquence cardiaque par simple<br />

Page 85/114


immersion de la face. Plusieurs études montrent la corrélation entre la chute de la température de<br />

l’eau et l’augmentation de la bradycardie [33].<br />

L’apnée volontaire agirait également sur la bradycardie. Corriol [15] estime à environ 7%<br />

la baisse de la fréquence cardiaque par une apnée volontaire. Il observe également qu’une apnée<br />

associée à l’immersion de la face agit de façon synergique, provoquant une chute de la fréquence<br />

cardiaque encore plus importante (30% au repos d’après Corriol, [15]) [62]. Paulev [68]et Brick<br />

[8] ne sont pas du même avis. Sterba et lundgren [85] et Brick [8] semblent avoir démontré que les<br />

récepteurs de la face sont de type phasique, c’est à dire que le réflexe s’épuise : Ils évoquent ainsi<br />

le caractère transitoire de la bradycardie d’immersion, du moins sans apnée. Néanmoins, une étude<br />

récente de Lindholm en 1999 confirme que la bradycardie et l’hypertension artérielle sont les deux<br />

principales adaptations physiologiques observées pendant une apnée volontaire, corroborant les<br />

conclusions de Manley [59] [57].<br />

L’âge est un facteur agissant sur la bradycardie. Hong et coll [44] et Gooden et coll. [40]<br />

ont montré que la bradycardie obtenue par une apnée avec immersion faciale diminue avec le<br />

vieillissement.<br />

L’entraînement : La majorité des auteurs ([49], [66], [15]) pensent que l’entraînement à la<br />

plongée en apnée augmenterait l’intensité de la bradycardie réflexe. Ils avancent l’hypothèse d’un<br />

réflexe conditionné avec inhibition des fonctions circulatoires, lié à une plus grande capacité<br />

d’apnée par augmentation des volumes pulmonaires et une bonne tolérance au CO 2 . D’autres [86]<br />

ne voient aucune influence de l’entraînement sur ce paramètre.<br />

L’exercice : Certains auteurs pensent qu’il ne <strong>modif</strong>ierait pas l’intensité et la rapidité de<br />

mise en place de la bradycardie ([49], [80]). D’autres auteurs, à l’inverse, montrent que l’intensité<br />

de la bradycardie est moins prononcée lors d’un effort intense en immersion et en apnée que pour<br />

un effort plus modéré [3]. Mais les études réalisées ne quantifient jamais correctement l’effort<br />

produit. Stromme et al. [86]) ont effectué un test comparatif pour une même population à l’effort<br />

(charge connue et quantifiée). Il obtient une baisse de 50% de la fréquence cardiaque pour le<br />

même exercice, lorsque le sujet pratique une apnée, à sec comme en immersion (fréquence<br />

cardiaque à 1<strong>20</strong> battements par minutes environ)). A noter qu’une étude semble montrer que<br />

l’effort dynamique a un effet bradycarde supérieur à un effort isométrique [6]. A noter également<br />

qu’il ne semble pas exister de lien entre la VO 2 max et l’intensité de la bradycardie [59].<br />

Page 86/114


3.3.4.4 Résultats de l’épreuve d’effort en apnée.<br />

3.3.4.4.1 Débit respiratoire, volume courant et fréquence respiratoire<br />

On note dans un premier temps une augmentation du débit respiratoire au profit du volume<br />

courant, lors des premières séries d’apnée. Dans les dernières séries d’apnées, c’est la fréquence<br />

cardiaque qui augmente, permettant aux valeurs du débit respiratoire de rester à peu près<br />

constantes malgré la baisse du volume courant. Ce phénomène se rencontre dans tous les cas<br />

d’augmentation du travail musculaire. Il ne semble pas spécifique de la répétition des apnées.<br />

3.3.4.4.2 Lactates<br />

Le taux des lactates est peu élevé, en augmentation progressive tout au long des séries<br />

d’apnée, mais la valeur maximum ne dépasse pas 3.5 mmol/l à la fin de la 4 ème série d’apnée. De<br />

plus, on ne constate pas d’augmentation des lactates au début de la phase de récupération.<br />

Giacomello (équipe du Pr Cupa, Paris VII) [39] et Gorisse (équipe du Pr Guerrin, Lille) [41]<br />

avaient également retrouvé des taux de lactates inférieurs aux valeurs attendues dans leurs études<br />

de terrain. Matheson [60] a étudié les variations des lactates lors d’un exercice intermittent, en<br />

ventilation continue et en apnée chez 7 sujets féminins. Le taux de lactates n’était pas différent<br />

entre les deux tests durant l’exercice. Par contre, il était significativement supérieur pour le test en<br />

apnée lors de la phase de récupération, la différence s’annulant après 30 minutes. L’auteur attribue<br />

cette augmentation à une augmentation de la production des lactates et/ou à une reprise du flux<br />

vasculaire, musculaire notamment. Coetsee [12] a réalisé un test de simulation d’un match de<br />

hockey avec une méthodologie proche de la notre. En particulier, il imposait aux sujets une<br />

alternance de <strong>10</strong> secondes d’apnées avec <strong>10</strong> secondes de récupération, pendant une durée de 12<br />

minutes. A l’inverse de notre étude, les périodes de récupération sont passives, avec arrêt complet<br />

de l’effort. Il règle la charge imposée au sujet sur la fréquence cardiaque, à environ 160 battements<br />

par minutes. Il ne précise pas sur quel critère a été fixé cette fréquence cardiaque. Il retrouve un<br />

taux de lactate sans différence significative en ventilation ou en apnée, même en récupération. Il<br />

évoque la possibilité d’un phénomène physiologique peu consommateur de lactates, qui se<br />

déclencherait avec un effort en apnée.<br />

L’étude récente (<strong>20</strong>02) de F. Joulia (équipe du Pr Jammes) [52]apporte de nouveaux<br />

arguments à la théorie de la séquestration des lactates par vasoconstriction périphérique, avec<br />

« consommation » locale des lactates au niveau musculaire. La même population de 9 apnéistes<br />

confirmés qui effectue un effort identique en ventilation puis en apnée voit son taux de lactates<br />

lors du test en apnée significativement inférieur à celui du test en ventilation normale.<br />

Page 87/114


Il paraît donc difficile de faire une corrélation entre les résultats de l’épreuve d’effort<br />

classique et le test d’apnée.<br />

3.3.4.4.3 VO 2<br />

L’interprétation des VO 2 est rendu difficile par les artefacts dû à la dette d’oxygène : En<br />

effet, le calcul de la VO 2 se fait ainsi : VO 2 = (VI x FIO 2 ) – (VE x FEO 2 ), où VI est le débit d’air<br />

par minute, VE est le débit d’air expiré par minute, FIO 2 et FEO 2 respectivement les fractions<br />

d’O 2 inspirée et expirée. On comprend que VE x FEO 2 sera très diminué après une apnée, faussant<br />

le résultat de la VO 2. On visualise ainsi des pics de VO 2 très supérieurs à la VO 2 max. Il est tout de<br />

même intéressant de noter que les mesures prises pendant le prélèvement des lactates montent<br />

progressivement et se stabilisent lors des 3 premières apnées, pour ne diminuer que très<br />

discrètement ensuite. Les valeurs de la VO 2 sont très augmentées juste après les apnées, c’est un<br />

artefact , dû à la dette d’oxygène.<br />

3.3.4.4.4 VCO 2<br />

Les méthodes de calcul permettant la mesure de la VCO 2 et de la VO 2 sont identiques : Les<br />

résultats obtenus pour les VCO 2 semblent donc inexploitables pour les même raisons.<br />

3.3.4.4.5 Quotient Respiratoire (QR) :<br />

Le quotient respiratoire est par définition le rapport de la VO 2 par la VCO 2 . Nous ne<br />

pouvons donc pas discuter de ces valeurs.<br />

3.3.4.4.6 Fréquence cardiaque (FC) :<br />

L’analyse de la fréquence cardiaque lors de l’épreuve d’effort en apnée montre une<br />

augmentation de cette FC à partir de la 2ème apnée, au-delà du seuil moyen aérobie/anaérobie,<br />

alors que la charge qui a été proposée lors de l’effort était de l’ordre de 75% de la VO 2 max établi<br />

lors de l’épreuve d’effort classique ; le seuil aérobie/anaérobie moyen est fixé à 80,6 %. On met en<br />

évidence que l’apnée est une contrainte supplémentaire pour des exercices proposés en dessous<br />

des valeurs du seuil aéro/anaérobie, ceci soulignant l’importance de l’entraînement permettant un<br />

rapprochement de ce seuil vers la VO 2 max.<br />

On constate une diminution de la FC enregistrée pendant les apnées. Ces résultats sont<br />

comparables aux différentes études réalisées sur le sujet (manley 1990, hagashi, lindholm) à<br />

propos de la bradycardie relative réactionnelle à l’apnée. La mise en place de la bradycardie est<br />

rapide (quelques secondes), mais elle est interrompue par la rupture de l’apnée qui survient à <strong>10</strong><br />

secondes, c’est à dire toujours avant la phase de plateau de la FC qui intervient habituellement<br />

autour de <strong>20</strong> à 30 secondes d’apnée environ, selon les études, parfois moins pour les sujets très<br />

Page 88/114


entraînés à l’apnée [59]. Ces observation rendent ainsi difficile la corrélation entre les résultats de<br />

notre test d’apnée et ce qui a été relevé en match.<br />

3.3.4.4.7 Quel type d’effort pour le hockey subaquatique ?<br />

Au vu de ces résultats, la question qui se pose est de savoir si le hockey est un sport plutôt<br />

aérobie ou anaérobie. Le hockey subaquatique semble être un sport de type intermittent : Les<br />

matches ont une durée de plus de 30 minutes au total. Les efforts physiques sont de type<br />

fractionnés [39], [35], [41]. On individualise trois périodes pendant un match :<br />

o Des phases de travail actif, en apnée. (environ 1/3 du temps total de match).<br />

o Des phases de récupération active, c’est à dire ventilation avec nage en surface (1/3<br />

du temps total de match).<br />

o Des phases de récupération passive, c’est à dire les arrêts de jeu (1/3 du temps<br />

total).<br />

Toutes les études de terrain confirment une alternance d’apnées et de ventilations en<br />

phases actives d’une durée à peu près équivalentes à <strong>10</strong> secondes.<br />

On peut noter un faisceau d’arguments évoquant une filière plutôt anaérobie, notamment le<br />

profil des VO 2 max des joueuses de l’équipe de France et le type d’effort pendant les matches<br />

(intenses, rapprochés et répétés). L’étude de Gorisse (équipe du Pr Guerrin, Lille) [41] et de<br />

Giacomello (équipe du Pr Cupa, Paris VII) [39], qui concluent tous les 2 que le hockey est<br />

principalement anaérobie. Kervinio (équipe du Pr Pré, Bobigny) [53] montre la grande différence<br />

entre le taux basal de Radicaux Libres (marqueurs des sports d’endurance) des marathoniens et<br />

celui des hockeyeurs. Ces derniers ont un taux très inférieur aux marathoniens. Enfin, on notera<br />

les valeurs des Fréquences cardiaques de notre étude qui sont rapidement supérieures au seuil<br />

anaérobie.<br />

A l’inverse, l’étude de Galtier basée sur l’observation de la FC en match montrerait selon<br />

l’auteur la prépondérance de la filière aérobie. Il faut souligner néanmoins qu’il se basait sur des<br />

valeurs de la fréquence cardiaque en immersion, il faut donc prendre ces résultats avec une<br />

certaine réserve, vu la bradycardie d’immersion qui sous-estimait les chiffres de la FC déjà<br />

proches du seuil.<br />

Au vu des résultats des tests d’apnée considérés comme représentatifs par la population<br />

étudiée, il semble que l’apnée représente une réelle contrainte en terme de charge physique, ce qui<br />

laisse supposer que le seuil aérobie/anaérobie est souvent dépassé pour des apnées courtes. Le taux<br />

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faible enregistré corrobore l’hypothèse de l’étude de Joulia et de l’équipe de Jammes en faveur<br />

d’une séquestration des lactates [52]. Cependant, la réalisation de ce test spécifique souffre de<br />

plusieurs écueils, d’une part le nombre faible de sujets étudiés (8 au total), le niveau des<br />

performances physiques modérées, les difficultés artéfactuelles des mesures des VO 2 et des VCO 2 .<br />

Même si la volonté était de se rapprocher d’une réalité pratique, elle ne permet pas de reproduire<br />

exactement les mêmes conditions qu’en match, rendant la corrélation des résultats difficile.<br />

Cependant, ce test d’effort spécifique reste une aide dans l’approche de la compréhension de la<br />

physiologie du joueur de hockey subaquatique.<br />

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4 CONCLUSION<br />

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La mise en place du suivi médical de l’équipe de France nous a incité à faire un<br />

recensement des pathologies liées à la pratique du hockey subaquatique. On retiendra le risque<br />

ORL et le risque de traumatologie de la face, bien qu’on ne déplore à ce jour aucun accident<br />

grave, que ce soit à l’entraînement ou en compétition.<br />

Nous avons tenté d’améliorer nos connaissances bibliographiques sur le sujet et essayé<br />

d’évaluer les joueuses du groupe France par un test plus spécifique au hockey.<br />

Il est difficile de « classer » le hockey subaquatique de manière certaine dans les filières<br />

classiquement décrites. En effet, une approche en labo ne suffit pas et doit être corrélée à une<br />

étude de terrain, afin d’établir des faisceaux d’arguments. Par contre, nous avons pu constater des<br />

taux d’acide lactique assez faibles lors des efforts d’apnées répétées, ce qui corrobore d’autres<br />

études montrant la responsabilité de la vasoconstriction périphérique dans la baisse des lactates<br />

lors d’un effort en apnée. D’autre part, malgré les bradycardies réflexes constatées, nous mettons<br />

en évidence, lors du test d’effort en apnée, une augmentation de la fréquence cardiaque au-dessus<br />

du seuil aérobie/anaérobie, pour des exercices utilisant des charges inférieures à celles du seuil<br />

aérobie/anaérobie. L’apnée paraît donc être une vrai contrainte.<br />

Les perspectives de ce suivi auront pour but d’améliorer ces tests à la fois en laboratoire et<br />

sur le terrain, mais également de les proposer à une population plus large, comprenant notamment<br />

des sujets masculins.<br />

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5 BIBLIOGRAPHIE<br />

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6 ANNEXE<br />

Page <strong>10</strong>1/114


Evolution des différents paramètres lors du prélèvement des lactates pendant l'épreuve d'effort en apnée<br />

VE [l/min] VT [l] FR [1/min] VO2 [ml/min/kg] VCO2 [ml/min] QR LACTATES FC [1/min]<br />

Joueuse I L1 <strong>10</strong>,112 1,225 8,253 8,2 319 0,797 1.3 85<br />

Joueuse II L1 24,544 0,908 27,024 11,7 675 0,821 0.7 80<br />

Joueuse III L1 <strong>10</strong>,931 0,583 18,75 7,3 327 0,819 1.4 98<br />

Joueuse IV L1 14,347 0,98 14,634 <strong>10</strong>,8 463 0,805 0.7 <strong>10</strong>3<br />

Joueuse V L1 16,625 0,432 38,466 <strong>10</strong>,3 451 0,805 0.8 <strong>10</strong>0<br />

Joueuse VI L1 <strong>10</strong>,659 0,545 19,544 5 289 0,764 0.65 94<br />

Joueuse VII L1 14,331 0,927 15,464 6,5 422 0,741 0.7 83<br />

Joueuse VIII L1 13,469 2,422 5,561 5,9 394 0,771 0.8 90<br />

moyenne L1 14,37725 1,00275 18,462 8,2125 417,5 0,79 0.88 91,625<br />

Joueuse I L2 40,096 1,657 24,194 33,8 1499 0,904 1.3 150<br />

Joueuse II L2 43,012 1,505 28,57 21,5 1396 0,927 0.9 127<br />

Joueuse III L2 28,676 0,903 31,748 19,7 894 0,827 1.3 147<br />

Joueuse IV L2 28,56 1,28 22,305 24,2 1<strong>10</strong>2 0,858 0.8 134<br />

Joueuse V L2 22,684 1,078 21,052 12,1 687 1,044 0.9 119<br />

Joueuse VI L2 51,435 1,783 28,847 26 1787 0,918 1.1 143<br />

Joueuse VII L2 35,38 1,922 18,405 19,1 1352 0,814 0.8 147<br />

Joueuse VIII L2 38,451 3,544 <strong>10</strong>,849 <strong>20</strong>,4 1478 0,84 1 143<br />

moyenne L2 36,03675 1,709 23,24625 22,1 1274,375 0,89 1.01 138,75<br />

Joueuse I L3 47,272 1,588125 31,2431875 40,68125 1889,25 0,9559375 1.9 156,375<br />

Joueuse II L3 57,0412941 1,80947059 31,5996471 24,5176471 1800,41176 1,05541176 1.1 126,94118<br />

Joueuse III L3 38,1624706 1,17417647 34,866 25,6411765 1<strong>20</strong>4,47059 0,85929412 1.2 152,58824<br />

Joueuse IV L3 31,4970909 2,06911111 16,349 24,9555556 1307,44444 0,99111111 1.4 143,55556<br />

Joueuse V L3 38,195875 1,2450625 31,7175625 25,9875 1270,3125 0,908375 1 139,75<br />

Joueuse VI L3 49,2671333 1,6564 29,594 23,3866667 1645,66667 0,9402 1.7 145,6<br />

Joueuse VII L3 55,4486875 1,8330625 31,06975 23,425 1923,5625 0,9465625 0.9 146,9375<br />

Joueuse VIII L3 63,4428571 2,43214286 26,9405 26,7714286 2255,71429 0,98142857 1.5 159,14286<br />

moyenne L3 47,5409261 1,72594388 29,1724559 26,9<strong>20</strong>778 1662,<strong>10</strong>409 0,95479007 1.33 146,36129<br />

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Joueuse I L4 62,8888235 1,88464706 33,0415294 47,4411765 2561,35294 1,<strong>10</strong>411765 2.6 172,76471<br />

Joueuse II L4 66,2769333 2,42933333 28,0747333 32,54 2458,6 1,0794 1.9 146<br />

Joueuse III L4 58,03 1,792 33,0760588 35,0705882 1988,35294 1,03<strong>10</strong>5882 1.6 178,35294<br />

Joueuse IV L4 45,627 2,25472727 <strong>20</strong>,3899091 34 1861,72727 1,03327273 1.8 160,45455<br />

Joueuse V L4 67,<strong>10</strong>075 2,1225625 31,640625 40,<strong>20</strong>625 2391,625 1,0999375 1.9 162,8125<br />

Joueuse VI L4 79,3905882 2,27082353 35,3704706 32,8823529 2665,64706 1,08441176 2.4 178,76471<br />

Joueuse VII L4 78,0096471 2,40382353 32,5185882 31,5529412 2796,58824 1,02382353 1.4 164,76471<br />

Joueuse VIII L4 74,2982143 2,92914286 25,7198571 31,0214286 2840,5 1,06028571 2 173,28571<br />

moyenne L4 66,4527446 2,26088251 29,9789715 35,5893422 2445,54918 1,06453846 1.95 167,14998<br />

Joueuse I L5 69,6367368 1,93363158 36,4965789 50,3947368 2756,94737 1,11752632 3.6 182,42<strong>10</strong>5<br />

Joueuse II L5 66,4066429 2,42407143 28,2407857 32,4785714 2458,14286 1,08121429 2.4 145,85714<br />

Joueuse III L5 61,4643889 1,88644444 33,5008333 35,7722222 <strong>20</strong>23,22222 1,02961111 2.6 184,83333<br />

Joueuse IV L5 49,9090909 2,34254545 21,33<strong>20</strong>909 35,8909091 1995,45455 1,04890909 2.7 170,09091<br />

Joueuse V L5 70,2172 2,22446667 31,7724 40,6 2388,6 1,08426667 2.9 167,53333<br />

Joueuse VI L5 84,0847647 2,25623529 36,9634118 34,4941176 2777,64706 1,07676471 3.6 185,47059<br />

Joueuse VII L5 73,3566471 2,37335294 31,0027647 30,0294118 2622,17647 1,005 1.8 170,52941<br />

Joueuse VIII L5 72,<strong>10</strong>64615 2,79769231 25,9596154 31,8384615 2812 1,02253846 3 178,84615<br />

moyenne L5 68,3977416 2,27980501 30,6585601 36,4373038 2479,27382 1,05822883 2.82 173,19774<br />

Joueuse I L6 60,4548125 1,8170625 33,383125 49,9 2466,6875 1,0099375 4.4 184,5<br />

Joueuse II L6 73,5445625 2,234375 33,429125 33,69375 25<strong>20</strong>,125 1,0681875 2.6 156,75<br />

Joueuse III L6 68,43875 1,73345 44,1141 36,51 <strong>20</strong>73,45 1,03445 2.8 187,8<br />

Joueuse IV L6 54,1325455 2,37454545 22,8487273 37,4636364 2121 1,06790909 3.2 175,72727<br />

Joueuse V L6 66,5999474 1,97326316 34,6124211 41,2684211 2283,78947 1,02 3.2 171,<strong>10</strong>526<br />

Joueuse VI L6 86,7047727 2,00831818 43,0130455 34,0772727 2701,81818 1,05718182 4.1 189,90909<br />

Joueuse VII L6 77,1824375 2,3070625 33,5611875 31,2 2732 1,0070625 1.6 177,75<br />

Joueuse VIII L6 77,8303571 2,754 28,0962857 32,1857143 2921,92857 1,05157143 3.2 185,57143<br />

moyenne L6 70,61<strong>10</strong>231 2,1502596 34,1322521 37,0373493 2477,59984 1,03953748 3.13 178,63913<br />

Joueuse I L7 70,3251111 1,90622222 36,8512778 50,6111111 2716,27778 1,09744444 5.4 189,22222<br />

Joueuse II L7 70,7834118 2,<strong>10</strong>929412 33,9719412 31,5882353 2386,41176 1,07029412 3 156,82353<br />

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Joueuse III L7 64,2225 1,56127273 42,3133636 35,0954545 1906,5 0,98790909 3.6 188,04546<br />

Joueuse IV L7 56,3347692 2,22407692 25,7040769 38,0461538 2121,07692 1,05230769 3.5 174,53846<br />

Joueuse V L7 65,4815 2,0323125 32,4474375 39,24375 2271,375 1,0689375 3.3 169,625<br />

Joueuse VI L7 78,4434211 1,86857895 41,8876316 32,2578947 2456,57895 1,01836842 3.1 188,42<strong>10</strong>5<br />

Joueuse VII L7 66,3069286 2,<strong>20</strong>807143 30,4212857 29,6357143 2540,57143 0,99564286 1.6 172,28571<br />

Joueuse VIII L7 78,7355 2,495125 31,8475625 31,81875 2847,4375 1,0374375 3.5 187,5<br />

moyenne L7 68,8291427 2,05061923 34,4305721 36,037133 2405,77867 1,04<strong>10</strong>427 3.37 178,30768<br />

Joueuse I L8 42,197 1,667 25,318 24,6 1441 1,196 5 148<br />

Joueuse II L8 37,281 1,33 28,036 12,1 <strong>10</strong>13 1,197 2.9 126<br />

Joueuse III L8 30,727 1,357 22,642 14,9 828 1,013 3.9 161<br />

Joueuse IV L8 95,813 1,9 50,423 51 3065 1,133 3.2 141<br />

Joueuse V L8 36,519 1,229 29,703 17,1 <strong>10</strong>56 1,139 2.9 141<br />

Joueuse VI L8 44,123 1,794 24,591 <strong>20</strong>,5 1534 1 151<br />

Joueuse VII L8 33,508 1,564 21,43 14,6 1198 0,946 1.6 151<br />

Joueuse VIII L8 48,618 2,147 22,647 13,2 1487 1,3 3.2 156<br />

moyenne L8 46,09825 1,6235 28,09875 21 1452,75 1,1155 3.24 146,875<br />

Joueuse I L9 13,499 1,944 6,944 13,5 589 0,888 4.3 136<br />

Joueuse II L9 28,676 1,219 23,527 11,6 815 1,005 2.5 115<br />

Joueuse III L9 28,464 1,727 16,483 21,3 928 0,791 3.3 150<br />

Joueuse IV L9 <strong>20</strong>,492 2,257 9,077 15,4 752 0,923 2.9 126<br />

Joueuse V L9 23,<strong>10</strong>3 0,87 26,546 12,9 589 0,841 2.4 133<br />

Joueuse VI L9 31,528 1,261 24,998 15,8 <strong>10</strong>12 0,855 128<br />

Joueuse VII L9 40,719 1,486 27,398 17,2 1319 0,88 1.3 142<br />

Joueuse VIII L9 23,78 1,494 15,917 <strong>10</strong> 762 0,882 2.9 142<br />

moyenne L9 26,282625 1,53225 18,86125 14,7125 845,75 0,883125 2.8 134<br />

Joueuse I L<strong>10</strong> 32,581 0,988 32,97 18 793 0,898 3.4 128<br />

Joueuse II L<strong>10</strong> 24,725 0,651 37,973 11,3 664 0,839 2.3 <strong>10</strong>6<br />

Joueuse III L<strong>10</strong> 23,383 0,768 30,457 16,9 674 0,724 2.9 132<br />

Joueuse IV L<strong>10</strong> 22,123 0,767 28,845 12 552 0,865 2.3 116<br />

Joueuse V L<strong>10</strong> 12,481 0,797 15,665 8,1 339 0,777 2 122<br />

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Joueuse VI L<strong>10</strong> 55,792 1,497 37,265 28 1645 0,783 126<br />

Joueuse VII L<strong>10</strong> 32,305 1,115 28,985 13,6 990 0,837 0.9 138<br />

Joueuse VIII L<strong>10</strong> 27,491 1,673 16,437 11,2 813 0,837 2.3 138<br />

moyenne L<strong>10</strong> 28,860125 1,032 28,574625 14,8875 808,75 0,82 2.3 125,75<br />

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