TRAFFIC RECOMMANDE... Fiche d’information n° 8 – Les plantes médicinales et aromatiques pour les produits d’accueil et les spas Une très grande variété de plantes (et d’animaux) est utilisée dans la fabrication de médicaments, de produits de beauté et de parfumerie. Une grande partie de ces espèces, en particulier celles utilisées en médecine traditionnelle et en phytothérapie, sont collectées dans le milieu naturel. Si elle est gérée de manière durable, la collecte de plantes sauvages à ces fins peut fournir des moyens d’existence importants aux personnes vivant dans des zones rurales où il n’existe peutêtre guère d’autres moyens de gagner sa vie. Mais, le plus souvent, la collecte n’est pas gérée de manière durable, ce qui conduit au dépeuplement des espèces concernées (parfois jusqu’au point où elles ne sont plus viables), et à la perte des moyens d’existence et de la base des soins de santé pour de nombreuses communautés locales. Il est toutefois difficile de donner des conseils précis sur les produits à éviter et ceux à utiliser. Cela est dû aux facteurs suivants : • Avec de nombreux produits finis, en particulier les produits de médecine naturelle, il est généralement impossible de dire quels en sont les composants de base. Même dans les cas où les produits sont étiquetés avec leur composition, les informations portées sur l’étiquette peuvent être incomplètes, peu compréhensibles ou trompeuses – même si le dernier cas est souvent dû au fait que des composants rares ou plus onéreux, qui peuvent être des sources de préoccupation, ont été remplacés par des composants plus courants, moins chers et qui risquent moins d’être sources de préoccupation. Souvent, il n’est pas indiqué si les ingrédients sont issus de la culture ou s’ils ont été collectés à l’état sauvage, ni de quel pays ils proviennent. • Même lorsque l’identité des composants est établie, souvent nos connaissances ne sont pas suffisantes pour pouvoir dire si leur récolte et leur utilisation (en cas de collecte à l’état sauvage) sont durables ou non. • Il existe un certain nombre de normes/directives en matière de commerce équitable, d’origine biologique et de sauvegarde des forêts. Si une partie de celles-ci traitent de la collecte à l’état sauvage dans une certaine mesure, elles négligent souvent les aspects écologiques de la durabilité, comme l’évaluation des ressources. Il n’en demeure pas moins que des tentatives ont été faites pour remédier à ce problème, en premier lieu «la version 2.0 de la Norme FairWild » qui est basée sur la norme internationale pour la collecte durable des plantes médicinales et aromatiques dans le milieu sauvage ou ISSC-MAP (International Standard for Sustainable Wild Collection of Medicinal and Aromatic Plants). Cette norme, publiée en 2007, a été développée par le groupe d’experts en plantes médicinales de l’UICN, du WWF, de TRAFFIC et de l’agence fédérale allemande pour la sauvegarde de la nature, BfN, avec le soutien de nombreux autres partenaires. Elle est actuellement en phase d’essai dans le cadre de divers projets de terrain et ISSAC-MAP a fusionné avec la Norme FairWild pour inclure les aspects sociaux. La norme s’applique aux opérations de cueillette de plantes sauvages qui souhaitent dé<strong>mon</strong>trer leur engagement à une cueillette durable, à une responsabilité sociale et aux principes du commerce équitable. Son objectif est d’assurer l’utilisation continue et la survie à long terme des espèces sauvages et des populations dans leurs habitats, tout en respectant les traditions et les cultures et en soutenant les moyens d’existence de toutes les parties prenantes, en particulier des collecteurs et des travailleurs. (www.fairwild.org). Espèces particulièrement préoccupantes Plusieurs espèces animales et végétales, que l’on trouve essentiellement sur le marché international sous forme de parfums, des médicaments ou de produits aromatiques, sont inscrites aux annexes de la CITES. La plupart de ces espèces sont inscrites à l’Annexe II, ce qui signifie que leur commerce international est légal mais réglementé ; les pays exportateurs ayant l’obligation de s’assurer que la récolte à des fins commerciales est durable (même si, dans le cas de la plupart des espèces, les produits finis conditionnés pour le commerce de détail ne sont pas soumis à la réglementation de la CITES). Néanmoins, pour bon nombre de ces espèces, il existe des preuves manifestes que la récolte et le commerce sont réglementés de manière laxiste et qu’ils ne sont souvent pas durables. Certaines de ces espèces, comme l’if d’Asie (Taxus spp.) et le cerisier africain (Prunus africana), et actuellement, dans une moindre mesure, le gaïac (Guaiacum spp.) de la région des Caraïbes, sont utilisées principalement par l’industrie pharmaceutique pour la production de médicaments en vue de traitement clinique et ont peu de chance d’être rencontrées dans le contexte de l’activité hôtelière. D’autres, cependant, peuvent très bien apparaître dans des articles de toilettes et des produits de beauté ou dans les produits toniques proposés en vente libre. Les espèces inscrites dans la CITES, qui fournissent des produits que vous pourriez être amené à acheter et avec lesquels il convient de faire preuve de prudence, incluent : 104
Partie III : TRAFFIC recommande © Alain COMPOST / WWF-Canon 105