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Rapport Technique Final - ACP Fish II

Rapport Technique Final - ACP Fish II

Rapport Technique Final - ACP Fish II

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"Renforcement de la Gestion des Pêches dans<br />

les pays <strong>ACP</strong>"<br />

<strong>Rapport</strong> <strong>Technique</strong> <strong>Final</strong><br />

« PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PENEICULTURE COMMUNAUTAIRE A L’IRAD-AQUASOL<br />

SA AU CAMEROUN : VULGARISATION DES RESULTATS »<br />

PROJET N° CA-3.1-A4<br />

DANS LE CADRE DES ACTIONS EXTERIEURES DE L’UNION EUROPEENE FINANCEES PAR LE FED<br />

AFRIQUE CENTRALE - CAMEROUN<br />

MARS 2012<br />

Projet mis en Œuvre par :<br />

Guillaume GAUDIN<br />

La présente publication a été élaborée avec l’aide de l’Union européenne.<br />

Le contenu de la publication relève de la seule responsabilité de


PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PENEICULTURE COMMUNAUTAIRE A L’IRAD-<br />

AQUASOL SA AU CAMEROUN : VULGARISATION DES RESULTATS<br />

PROJET N° CA-3.1-A4<br />

Table des Matières<br />

Liste des Tableaux et Figures ---------------------------------------------------------------------- 2<br />

Résumé ------------------------------------------------------------------------------------------------- 3<br />

1 INFORMATIONS GÉNÉRALES .............................................................................................................. 5<br />

1.1 CONTEXTE ----------------------------------------------------------------------------------------------------------- 5<br />

1.2 PRÉSENTATION DU DOCUMENT ------------------------------------------------------------------------------------ 6<br />

2 APPROCHE DE LA MISSION ................................................................................................................ 7<br />

2.1 PRÉPARATION DES ACTIVITÉS -------------------------------------------------------------------------------------- 7<br />

2.2 SÉLECTION DES PARTICIPANTS ------------------------------------------------------------------------------------- 7<br />

3 ORGANISATION ET MÉTHODOLOGIE ................................................................................................ 8<br />

3.1 CHRONOGRAMME -------------------------------------------------------------------------------------------------- 8<br />

3.2 DÉROULEMENT ET DÉTAILLES DE LA MISSION --------------------------------------------------------------------- 9<br />

3.2.1 Rythme de la formation ............................................................................................................... 9<br />

3.2.2 Activité 1- Reproduction et maturation des reproducteurs. ................................................... 9<br />

3.2.3 Activité 2 : Larviculture ............................................................................................................... 10<br />

3.2.4 Activité 3 : Grossissement .......................................................................................................... 11<br />

3.2.5 Manuel de production ................................................................................................................ 13<br />

3.2.6 Activité 4 : Approche Technico-Economique ........................................................................... 19<br />

4 RÉSULTATS SAILLANTS ...................................................................................................................... 22<br />

5 MISE EN ŒUVRE FINANCIÈRE .......................................................................................................... 22<br />

6 CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS .......................................................................................... 23<br />

ANNEXE 1 -------------------------------------------------------------------------------------------- 24<br />

ANNEXE 2 -------------------------------------------------------------------------------------------- 25<br />

ANNEXE 3 -------------------------------------------------------------------------------------------- 29<br />

1<br />

Ce projet est financé par l’Union Européenne<br />

Projet mis en œuvre par Guillaume Gaudin


PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PENEICULTURE COMMUNAUTAIRE A L’IRAD-<br />

AQUASOL SA AU CAMEROUN : VULGARISATION DES RESULTATS<br />

PROJET N° CA-3.1-A4<br />

Liste des Tableaux et Figures<br />

Tableau I : Liste des participants aux activités. p 6<br />

Tableau <strong>II</strong> : Chronogramme du projet. p 7<br />

Tableau <strong>II</strong>I : Table d’alimentation des reproducteurs M. kerathurus et F. notialis en<br />

écloserie (quantités en pourcentage de la biomasse). p 12<br />

Tableau IV : Dimensions des bassins d’une unité moyenne. p 17<br />

Tableau V : Investissements pour une ferme produisant 4 tonnes/an (CFA). p 17<br />

Tableau VI : Charges variables (CFA). p 18<br />

Tableau V<strong>II</strong> : Amortissement pour une unité moyenne (CFA). p 18<br />

Tableau V<strong>II</strong>I : Charge fixes avec emprunt à un taux de 10% pour 4t de<br />

production/an (CFA). p 18<br />

Tableau IX : Marge bénéficiaire pour une unité moyenne (CFA). p 18<br />

Tableau X : Devis estimatif bassin en béton/planche 27m². p 19<br />

Tableau XI : Mise en œuvre financière. p 20<br />

Figure 1 : Participants aux activités théoriques et pratiques. p 8<br />

Figure 2 : Femelle P. kerathurus copulée pour la ponte. p 8<br />

Figure 3 : Quarantaine Reproducteurs p 9<br />

Figure 4 : Salle de maturation p 9<br />

Figure 5 : Culture de micro-organismes aquatiques. p 9<br />

Figure 6 : Observation microscopique (A), Comptage (B) et Transfert de Post<br />

Larves (C). p 10<br />

Figure 7 : Bassins de grossissement. p 10<br />

Figure 8 : Culture hyper-intensive de crevette sous serre (Equateur). p 15<br />

Figure 9 : Cycle de production de la filière élevage de crevettes. p 15<br />

2<br />

Ce projet est financé par l’Union Européenne<br />

Projet mis en œuvre par Guillaume Gaudin


PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PENEICULTURE COMMUNAUTAIRE A L’IRAD-<br />

AQUASOL SA AU CAMEROUN : VULGARISATION DES RESULTATS<br />

PROJET N° CA-3.1-A4<br />

Remerciements<br />

Je tiens à remercier tous ceux qui ont de près ou de loin contribué à la<br />

réalisation de ce projet pour le développement de l’aquaculture de crevettes<br />

au Cameroun.<br />

Plus particulièrement, le Dr NJIFONDJOU Oumarou et l’ensemble de ses<br />

collaborateurs du programme <strong>ACP</strong> <strong>Fish</strong> <strong>II</strong> me permettant l’obtention de ce<br />

financement et pour leur implication dans le bon déroulement du programme.<br />

Je remercie le MINEPIA (Ministère de l’Elevage, la Pêche et des<br />

Industries Animales), Dr BOUBA Samuel, Point Focal de ce projet<br />

m’encourageant et me guidant dans la réalisation des activités comme en<br />

témoigne ce rapport.<br />

Je remercie les partenaires d’AQUASOL SA, le Président S.M. MADIBA<br />

SONGUE Salomon représentant les communautés côtières du Cameroun,<br />

l’Association BLEU CAMEROUN basée à Brive la Gaillarde et CONCEPTO AZUL<br />

SA entreprise scientifique en aquaculture, pour leur disponibilité, leur<br />

engagement dans l’élevage familial de crevettes natives du Cameroun et leur<br />

association à la sélection des participants à ce programme.<br />

Je remercie également l’IRAD, Mr le Directeur Général, Dr NOE WOIN et<br />

le Chef de Centre du CERECOMA (Centre Spécialisé de Recherche sur les<br />

Ecosystèmes Marins) Dr ONANA Joseph, impliqué dans le développement et la<br />

maîtrise de l’élevage des crevettes, habitant le projet en partenariat avec<br />

AQUASOL SA et me permettant de réaliser l’ensemble des activités de<br />

formation dans leurs structures.<br />

Enfin, je remercie l’ensemble des participants pour leur présence et leur<br />

motivation à l’apprentissage des bases aquacoles de crevettes et leur volonté<br />

de devenir les pionniers au Cameroun dans ce domaine.<br />

3<br />

Ce projet est financé par l’Union Européenne<br />

Projet mis en œuvre par Guillaume Gaudin


PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PENEICULTURE COMMUNAUTAIRE A L’IRAD-<br />

AQUASOL SA AU CAMEROUN : VULGARISATION DES RESULTATS<br />

PROJET N° CA-3.1-A4<br />

Résumé<br />

Le développement de la pénéiculture au Cameroun est initié<br />

par une initiative locale émanent du Chef Supérieur Bakoko Salomon<br />

MADIBA SONGUE, plusieurs Notables camerounais, les<br />

Communautés côtières SAWA et l’Association Bleu Cameroun<br />

formant AQUASOL SA. Le soutien technique, scientifique et<br />

stratégique de l’équipe Concepto Azul SA assure le suivi du projet. Le<br />

partenariat AQUASOL SA-IRAD permet un soutien logistique<br />

(bâtiment et espace du CERECOMA en bordure de mer) à Kribi et<br />

Limbé.<br />

Afin de pérenniser les activités contribuant à la mise en place<br />

de la stratégie de développement de l’élevage de crevettes décrit par<br />

<strong>ACP</strong> FISH <strong>II</strong> en 2011, le présent projet a permis la sélection de 10<br />

participants pouvant devenir de futurs techniciens d’élevages dans<br />

une formation réparti en 4 activités à la fois théorique et pratique<br />

(maturation et reproduction, larviculture, grossissement et<br />

évaluation technique économique).<br />

Le résultat de ce projet est très encourageant car les<br />

participants vont poursuivre dans cette voie à travers des stages de<br />

plus longues durées au sein du groupe AQUASOL SA-IRAD où<br />

l’ensemble des points abordés en formation seront approfondis pour<br />

la création de fermes d’élevage en encourageant l’auto-emploi.<br />

Pour finir, cela constitue la première expérience dans ce<br />

domaine au Cameroun et devra être répétée en association avec le<br />

projet au fur et à mesure de son développement pour former les<br />

futurs aquaculteurs, techniciens et chercheurs, acteurs de la<br />

production.<br />

4<br />

Ce projet est financé par l’Union Européenne<br />

Projet mis en œuvre par Guillaume Gaudin


PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PENEICULTURE COMMUNAUTAIRE A L’IRAD-<br />

AQUASOL SA AU CAMEROUN : VULGARISATION DES RESULTATS<br />

PROJET N° CA-3.1-A4<br />

1 Informations générales<br />

1.1 Contexte de l’aquaculture au Cameroun<br />

L’aquaculture au Cameroun est dominée par la pisciculture. Celle-ci a été introduite dès<br />

1948 par l’administration coloniale. Les espèces choisies pour l’élevage à cette époque sont encore<br />

produites à ce jour, Oreochromis niloticus (tilapia) et Clarias gariepinus (silure) en association parfois<br />

avec Heterotis niloticus (kanga), Parachanna obscura (poisson à tête de serpent) et/ou Cyprinus<br />

carpio (carpe). Par la suite, plusieurs projets de développement ont été consacrés à la mise en place<br />

de stations gouvernementale de production, formation et appuis techniques pour l’élevage de ces<br />

espèces (une trentaine environ). A ce jour, leur fonctionnement est extrêmement réduit, la<br />

production d’alevins s’effectuant par le secteur privé ou bien par le simple prélèvement dans le<br />

milieu naturel. Cette dernière technique représente un risque important pour les écosystèmes<br />

aquatiques lorsqu’elle s’intensifie provoquant un déséquilibre écologique des populations<br />

aquatiques. Une des faiblesses de la production aquacole au Cameroun notamment en ce qui<br />

concerne actuellement le Tilapia, est l’absence d’un programme de sélection génétique. En effet<br />

Brummett et al, 2009 ; ont montré une diminution de la croissance des tilapias de 40% au Cameroun<br />

causée par une production d’alevins en bassin de reproducteurs non maîtrisée avec une faible<br />

diversité génétique de l’espèce en opposition à une progression de 60% pour les individus issus du<br />

programme international GIFT en référence à la souche sauvage. Ainsi, le Cameroun se trouve dans<br />

une situation soit d’importer des individus issus de souches améliorés soit de repartir d’individus<br />

sauvages avec une grande diversité génétique et de sélectionner génération après génération pour<br />

améliorer sa production.<br />

L’aquaculture au Cameroun est une des réponses face au défi de l’augmentation<br />

démographique de la population s’accompagnant d’une demande de plus en plus élevée en<br />

protéines animales. Cette réponse doit passer par la formation de spécialistes pour l’intensification<br />

durable des systèmes de production et l’augmentation de la croissance, c’est-à-dire, la production<br />

d’aliments adaptés pour l’aquaculture, l’apport d’énergie traduite en oxygène, aération et<br />

renouvellement d’eau dans les bassins ; associés aux biotechnologies pour le suivi génétique de la<br />

production d’alevins, la prévention des maladies et la sécurité alimentaire.<br />

1.2 Projet de pénéiculture sociale au Cameroun<br />

L’élevage de crevettes est une activité pionnière au Cameroun car il n’existe aucune<br />

expérience de pénéiculture antécédente dans ce pays. Le potentiel aquacole est très important avec<br />

plus de 400 km de zones côtières maritimes. Cependant, il est important de tenir compte des<br />

contraintes de l’élevage de crevettes. La maîtrise des risques environnementaux (destruction des<br />

mangroves) et l’emploi du type d’élevage intensif nécessitant une surface d’exploitation réduite sont<br />

essentiels. L’étude des espèces natives candidates à l’aquaculture doit limiter le besoin<br />

d’introduction d’espèces exotiques évitant les risques de perturbations biologiques dans le milieu<br />

naturel ainsi que les pathologies présentes dans les grandes zones d’élevage (ex : White Spot<br />

Syndrome Virus en pénéiculture). L’élevage de crevette peut s’orienter à la fois sur une<br />

commercialisation locale bénéficiant d’un prix de vente élevé (5000 CFA/kg) ou viser l’exportation<br />

vers les pays du Nord avec une production marquée par l’espèce native Farfantepenaeus notialis<br />

(Pérez Farfante, 1967) reflétant le développement durable d’une filière socialement équitable au<br />

Cameroun.<br />

5<br />

Ce projet est financé par l’Union Européenne<br />

Projet mis en œuvre par Guillaume Gaudin


PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PENEICULTURE COMMUNAUTAIRE A L’IRAD-<br />

AQUASOL SA AU CAMEROUN : VULGARISATION DES RESULTATS<br />

PROJET N° CA-3.1-A4<br />

C’est dans cette voie que s’est inscrit le projet AQUASOL SA présidé par S.M. MADIBA<br />

SONGUE Salomon, Chef Supérieur Traditionnel Bakoko regroupant les Communautés côtières<br />

(peuple SAWA) et l’Association BLEU CAMEROUN (basée à Brive la Gaillarde en France et présidée<br />

par Mme TROCHERY Annie) autour de ce projet en partenariat avec l’IRAD (Institut de Recherche<br />

pour l’Agriculture et le Développement) et plus précisément son Centre Spécialisé de Recherche sur<br />

les Ecosystèmes Marins (CERECOMA à Kribi) permettant un soutien stratégique, logistique<br />

(bâtiments, espace en bordure de mer) et matériels ; CONCEPTO AZUL SA (entreprise spécialisée<br />

dans les biotechnologies appliquées à la crevetticulture basée en Equateur) soutenant le projet pour<br />

la partie scientifique.<br />

Inscrit dans une démarche participative, ce présent projet a pour objectif la formation de<br />

futurs éleveurs de crevettes. Le MINEPIA (Ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries<br />

Animales) et le MINJES (Ministère de la Jeunesse) encourage cette voie de développement par<br />

l’obtention de Crédits Etat venant en soutien aux professionnels privés souhaitant s’installer dans<br />

l’élevage avec une première expérience acquise sur une ferme de démonstration par exemple.<br />

Dans le cadre des programmes <strong>ACP</strong> <strong>Fish</strong> <strong>II</strong> financés par l’UE, la « STRUCTURATION DES<br />

MOYENS INTRA- INSTITUTIONNELS (PRIVES ET PUBLICS) ET DES RELATIONS INTER-<br />

INSTITUTIONNELLES AUX NIVEAUX NATIONAL ET INTERNATIONAL DANS LA FILIERE CREVETTICOLE AU<br />

CAMEROUN » ainsi que la «STRATEGIE DE RECHERCHE HALIEUTIQUE ET AQUACOLE AU<br />

CAMEROUN » sont décrites à ce jour. Le présent projet tient compte de l’ensemble des<br />

recommandations et objectifs de ces programmes. Il est notamment précisé qu’AQUASOL SA est en<br />

charge de la vulgarisation de l’élevage des crevettes par la « Dissémination des techniques par un<br />

encadrement approprié » et l’ISH (Institut des Sciences Halieutiques de Douala) représente le<br />

principal cycle de formation universitaire spécialisé en Aquaculture au Cameroun.<br />

Ainsi, le présent projet vise à la formation de futurs éleveurs pour la création de fermes de<br />

production respectant les recommandations de l’ensemble des parties prenantes. L’auto emploi<br />

constituant l’objectif à moyen terme du projet.<br />

1.3 Présentation du document<br />

Ainsi, ce <strong>Rapport</strong> <strong>Technique</strong> décrit l’ensemble des composantes ayant permis la formation<br />

de 10 futurs éleveurs aux bases de l’élevage de crevettes. Ce document s’accompagne en Annexe 1<br />

des termes de référence du projet, et en Annexe 2 d’un manuel des bases biologiques et<br />

physiologiques des pénéides utilisé au cours de l’atelier qui permet de définir concrètement les<br />

structures et modes de production pour le développement durable de l’élevage de crevettes.<br />

6<br />

Ce projet est financé par l’Union Européenne<br />

Projet mis en œuvre par Guillaume Gaudin


PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PENEICULTURE COMMUNAUTAIRE A L’IRAD-<br />

AQUASOL SA AU CAMEROUN : VULGARISATION DES RESULTATS<br />

PROJET N° CA-3.1-A4<br />

2 Approche de la mission<br />

2.1 Préparation des activités<br />

Les activités sont composées d’une partie théorique et pratique. L’objectif est de mettre<br />

directement en application les notions théoriques abordées sur le site écloserie et production de<br />

reproducteurs CERECOMA-AQUASOL. Afin de réaliser ce programme, des préparations matérielles et<br />

techniques sont nécessaires. Une qualité de formation complète et efficace est assurée en<br />

regroupant les opérations réalisées en pratique couramment lors des séances afin d’illustrer les<br />

aspects théoriques. A partir du début du mois de février le préfinancement de 40% du projet a<br />

permis de mettre en fonctionnement le protocole précis pour la réalisation des activités pratiques.<br />

2.2 Sélection des participants<br />

La sélection des participants s’est effectuée directement en collaboration avec le Président<br />

d’AQUASOL, S.M. MADIBA SONGUE Salomon et l’Institut des Sciences Halieutique (ISH).<br />

L’objectif est de sélectionner des participants pouvant directement être impliqué au sein<br />

du projet global de développement de l’élevage de crevettes au Cameroun. Le partenariat AQUASOL<br />

SA-IRAD/CERECOMA représente la pépinière de jeunes futurs éleveurs et l’unique structure de<br />

production actuelle de crevettes en cours d’installation.<br />

Ainsi, ces participants sont intégrés à cette structure pionnière référence et sont pour<br />

certains en formation universitaire en option « Aquaculture » (Licence Professionnelle) à l’ISH ou<br />

« <strong>Fish</strong>eries » à l’université de Buéa (Master/PhD).<br />

Tableau I : Liste des participants aux activités<br />

Identité E.mail/Téléphone Qualité Organisme<br />

MAKOMBU Judith jmakombu@yahoo.fr<br />

Etudiante en OPED/Université de<br />

75 45 04 23<br />

<strong>Fish</strong>eries (PhD) Buéa<br />

MOTTO Isabelle mottoaloisa@yahoo.fr<br />

Biologiste<br />

AQUASOL SA<br />

97 22 27 74<br />

NDELLE NGABE makoge20002000@yahoo.co.uk Etudiant en <strong>Fish</strong>eries Université de Buéa<br />

Makoge<br />

94 56 45 36<br />

(Master <strong>II</strong>)<br />

KENFACK Annita carole_kenfack@yahoo.fr Etudiante en Institut des Sciences<br />

Carole<br />

95 86 21 54<br />

Aquaculture (3 ème Halieutiques de<br />

année Licence Yabassi.<br />

Professionnelle)<br />

BANAG Anne<br />

Etudiante en Institut des Sciences<br />

96 26 02 45<br />

Aquaculture (3 ème Halieutiques de<br />

année Licence Yabassi.<br />

Professionnelle)<br />

BEKIMA Pascal<br />

Etudiant en Institut des Sciences<br />

98 38 33 49<br />

Aquaculture (3 ème Halieutiques de<br />

année Licence Yabassi.<br />

Professionnelle)<br />

7<br />

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Projet mis en œuvre par Guillaume Gaudin


PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PENEICULTURE COMMUNAUTAIRE A L’IRAD-<br />

AQUASOL SA AU CAMEROUN : VULGARISATION DES RESULTATS<br />

PROJET N° CA-3.1-A4<br />

MILO Hervé<br />

Etudiant en Institut des Sciences<br />

74 46 81 15<br />

Océanographie (3 ème Halieutiques de<br />

année Licence Yabassi.<br />

Professionnelle)<br />

ESOKE Roger 99 47 83 01 Technicien AQUASOL SA<br />

SIANI Alex 99 27 17 25 Technicien AQUASOL SA<br />

BOKALI Francis 94 60 00 72 Technicien AQUASOL SA<br />

3 Organisation et méthodologie<br />

3.1 Chronogramme<br />

Le programme a tenu compte des problématiques liées à la production aquacole ainsi que<br />

la disponibilité des participants. Il est décrit dans le Tableau <strong>II</strong>I.<br />

Tableau <strong>II</strong> : Chronogramme du projet.<br />

OBJECTIFS<br />

Réception du<br />

Préfinancement<br />

Recherche<br />

bibliographique<br />

Concertation<br />

avec les parties<br />

prenantes<br />

Recherche de<br />

géniteurs<br />

Aménagement<br />

Ponte et<br />

Larviculture<br />

Prise de<br />

contacts des<br />

participants<br />

Réalisation des<br />

Activités<br />

Atelier de<br />

validation du<br />

projet<br />

FEVRIER 2012 MARS 2012 AVRIL 2012<br />

S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3<br />

X<br />

X<br />

X<br />

X<br />

X X X X<br />

X X X<br />

X<br />

X X X X<br />

8<br />

Ce projet est financé par l’Union Européenne<br />

Projet mis en œuvre par Guillaume Gaudin


PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PENEICULTURE COMMUNAUTAIRE A L’IRAD-<br />

AQUASOL SA AU CAMEROUN : VULGARISATION DES RESULTATS<br />

PROJET N° CA-3.1-A4<br />

3.2 Déroulement et détailles de la mission<br />

3.2.1 Rythme de la formation<br />

Les activités débutent à 9h par une présentation théorique de 2 x 1h30. Un document<br />

diaporama est explicité comportant l’ensemble des aspects techniques abordés puis critiqués par<br />

différents exemples connus dans l’aquaculture mondiale. Ensuite une lecture détaillée de documents<br />

est assuré. La pause est effectuée à 12h. A 14h, les activités pratiques débutent pour s’achever entre<br />

16 et 17h.<br />

Figure 1: Participants aux activités théoriques et<br />

pratiques.<br />

3.2.2 Activité 1- Reproduction et maturation des reproducteurs.<br />

Cette activité s’est déroulée le 22 mars 2012.<br />

Thèmes abordés par la partie théorique<br />

- Le cycle biologique des crevettes pénéides<br />

- La récupération de reproducteurs sauvages<br />

- La quarantaine<br />

- La maturation en laboratoire<br />

- L’alimentation des reproducteurs<br />

- L’ablation d’un pédoncule oculaire<br />

- La fécondation et la ponte<br />

- La prévention des maladies<br />

- Représentation de différentes écloserie<br />

9<br />

Ce projet est financé par l’Union Européenne<br />

Projet mis en œuvre par Guillaume Gaudin


Activités pratiques<br />

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PROJET N° CA-3.1-A4<br />

- Observation de femelles gravides et copulées<br />

- Transferts de mâles et femelles en salle de maturation<br />

Figure 2 : Femelle P. kerathurus copulée pour la ponte.<br />

Figure 3: Quarantaine Reproducteurs<br />

Figure 4: Salle de maturation<br />

L’équilibre du sexe ratio a pu être réalisé lors de cette activité pratique ainsi que le<br />

prélèvement d’une femelle pour la ponte.<br />

3.2.3 Activité 2 : Larviculture<br />

Thèmes abordés par la partie théorique<br />

Eclosion et Développement embryonnaire<br />

Stades Nauplii<br />

Stades Zoé I, <strong>II</strong>, <strong>II</strong>I<br />

Stades Mysis I, <strong>II</strong>, <strong>II</strong>I<br />

Stade Post Larve 1 à 15 jours<br />

Production d’alimentation micro-algues<br />

Production d’alimentation Artémia<br />

Utilisation de la spiruline<br />

Osmorégulation et salinité<br />

10<br />

Ce projet est financé par l’Union Européenne<br />

Projet mis en œuvre par Guillaume Gaudin


Activités pratiques<br />

PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PENEICULTURE COMMUNAUTAIRE A L’IRAD-<br />

AQUASOL SA AU CAMEROUN : VULGARISATION DES RESULTATS<br />

PROJET N° CA-3.1-A4<br />

A B C<br />

Figure 5: Culture de micro-organismes aquatiques.<br />

(A) Souches de micro-algues, (B) Culture massive de micro-algues, (C) Eclosion d’artémia.<br />

A B C<br />

Figure 6 : Observation microscopique (A), Comptage (B) et Transfert de Post Larves (C).<br />

3.2.4 Activité 3 : Grossissement<br />

Thèmes abordés par la partie théorique<br />

- Types de bassins intensifs<br />

- Oxygénation des bassins<br />

- Désinfection et Fertilisation<br />

- Acclimatation des post larves<br />

- Ensemencement<br />

- Alimentation<br />

- Renouvellement d’eau et suivi des paramètres bio chimique et physique<br />

- Bio flocs et périphyton<br />

- Pêche et transport<br />

11<br />

Ce projet est financé par l’Union Européenne<br />

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Activités pratiques<br />

PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PENEICULTURE COMMUNAUTAIRE A L’IRAD-<br />

AQUASOL SA AU CAMEROUN : VULGARISATION DES RESULTATS<br />

PROJET N° CA-3.1-A4<br />

A<br />

B<br />

C<br />

D<br />

Figure 7 : Type de grossissement.<br />

Soudure de bâche (A), bassin avec serre (B), aérateur avec système de palette (C), Penaeus<br />

notialis élevé à Limbé (D)<br />

12<br />

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PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PENEICULTURE COMMUNAUTAIRE A L’IRAD-<br />

AQUASOL SA AU CAMEROUN : VULGARISATION DES RESULTATS<br />

PROJET N° CA-3.1-A4<br />

3.2.5 Manuel de production<br />

- Structure de production d’AQUASOL/CERECOMA<br />

L’écloserie est située en bordure de mer et suffisamment éloignée des fleuves rejoignant la<br />

mer pour éviter l’afflux d’eaux douces (salinité supérieure à 25ppt) et les eaux trop chargées en<br />

matières en suspension. La zone est également sablonneuse permettant l’enfouissement sous sable<br />

à basse mer d’un drain ou « pointe » pour l’approvisionnement en eau de mer.<br />

La structure est composée de plusieurs unités : la salle de maturation (3 bassins de 3m²), la<br />

salle de ponte (3 bassins cylindro-coniques en ciment de 100 l) et d’éclosion (4 bassins en plastique ½<br />

fut de 100 l), une salle larvaire (20 bassins type seaux de 100 litres), une salle post larvaire (12 bassins<br />

de 800 litres), un laboratoire de production de micro-algues (culture de 10ml à 15 litres) et 3 bassins<br />

de pré-grossissement de 12m². Une tuyauterie effectue la distribution de l’eau de mer dans chacune<br />

des unités. Une soufflante de 1,5 KWA propulsant 400 m 3 d’air /min assure l’aération de l’ensemble<br />

des bassins de la structure. La salle expérimentale est isolée avec une soufflante de 150 W. Deux<br />

groupes électrogènes (6 et 15 KWA) sécurisent l’alimentation électrique lors des coupures générales<br />

du secteur.<br />

Le pompage de l’eau de mer effectué par drain au captage, assure une eau claire que nous<br />

pouvons estimer à une filtration de 50 µm. L’eau utilisée en salle de ponte/éclosion, larviculture et<br />

laboratoire (algues et artémies) est filtrée par cartouches de 1 µm.<br />

Les rejets vers la mer sont acheminés dans les rigoles périphériques au bâtiment vers une<br />

fosse sablonneuse. L’eau douce provient du réseau général Camerounaise des Eaux, elle est<br />

employée directement pour le rinçage du petit matériel, des éviers sont placés dans chaque unité.<br />

Les petits équipements (épuisettes, cuvettes, récipients d’observation…) sont lavés et<br />

désinfectés dans un seau contenant 10 ppm de chlore après chaque utilisation. Après utilisation, les<br />

bassins suivent une procédure après utilisation de brossage et lavage avec détergent pour permettre<br />

aux particules et aux matières graisseuses d’être évacuées puis une désinfection à l’eau chlorée à<br />

12%. Le bassin est laissé pour le séchage à l’air ambiant.<br />

- Collecte des reproducteurs<br />

La collecte s’effectue auprès de la pêche artisanale (génération F0). Les pêcheurs conviés<br />

sont en possession de seaux de 10 litres facilement transportables en pirogues de pêche. C’est la<br />

pêche artisanale visant principalement la recherche de poissons benthiques avec des filets de fonds<br />

« sous-marins » qui prélève le plus de gambas. Il n’existe pas localement de pêche spécifique<br />

artisanale à la crevette. La pêche industrielle est difficilement accessible pour la récupération de<br />

reproducteurs compte tenu du faible nombre d’individus recherchés ne pouvant rentabiliser aux<br />

pêcheurs un débarquement spécifique pour l’écloserie. La limite est le nombre très aléatoire et la<br />

taille variable des crevettes livrées chaque jour. Economiquement, l’achat de crevettes<br />

reproductrices est fixé de 500 à 1000 CFA selon le poids de 25 à 40g, livrées vivantes à l’écloserie<br />

13<br />

Ce projet est financé par l’Union Européenne<br />

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- La quarantaine<br />

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AQUASOL SA AU CAMEROUN : VULGARISATION DES RESULTATS<br />

PROJET N° CA-3.1-A4<br />

Chaque reproducteur est acclimaté à la salinité (10 minutes pour 1 ppt) et la température<br />

du bassin de quarantaine de 12 m² situé en zone extérieure. L’espèce la plus rencontré à cette<br />

période de l’année est Melicertus kerathurus (sous réserve d’une caractérisation moléculaire de<br />

l’espèce). Les futurs géniteurs sont restés minimum 15 jours avant d’accéder à la zone de<br />

maturation.<br />

- La maturation<br />

La densité d’animaux est portée à 8/m² soit 24 crevettes par bassin avec un ratio malesfemelles<br />

de 50-50. La circulation d’eau est permanente avec renouvellement de 200% par jour. Deux<br />

« air-lift » ou exhausteurs sont placés par bassin assurant une courantologie circulaire, la<br />

concentration au centre du bassin de matières en suspension et le maintien du taux d’oxygène de<br />

l’eau >6 g/litre. La température est maintenue à 30°C par des résistances électriques de 300W, la<br />

salinité entre 28 et 30 ppt, le pH entre 7,5 et 8,5 et le taux d’ammoniaque


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PROJET N° CA-3.1-A4<br />

La ponte<br />

Si les femelles ne sont pas gravides et copulées naturellement, l’ablation d’un pédoncule<br />

oculaire est pratiquée pour obtenir un taux de développement ovarien optimal. La Gonad Inhibitory<br />

Hormon (GIH) est produite dans le complexe neuro-sécréteur de l’œil. Cette hormone est dans la<br />

nature sécrétée pendant la saison non favorable à la ponte et est absente ou présente à de faibles<br />

taux au cours de la saison de ponte. La faiblesse de beaucoup de pénéides à régulièrement<br />

développer des ovaires matures en captivité (stress) est en fonction du taux de GIH, et l’ablation<br />

oculaire abaisse la quantité de GIH dans l’hémolymphe permettant aux femelles d’être en cycle de<br />

maturation permanent. L’ablation oculaire par ligature d’un pédoncule des femelles est effectuée au<br />

stade d’inter-mue (exosquelette rigide) minimum 7 jours après la constitution du bassin de<br />

reproducteurs pour s’assurer que les animaux sont bien acclimatés.<br />

L’observation par transparence des lobes ovariens en regardant la face dorsale de<br />

l’abdomen des femelles est effectuée à 19h dans l’obscurité avec une lampe. La coloration des<br />

ovaires est très importante pour déterminer le degré de maturité des femelles. Généralement, vert<br />

ou gris vert foncé est la couleur typique des sacs ovariens. Quelque fois, la coloration n’est pas<br />

distincte. Le degré de maturité aussi peut être déterminé en observant le lobe médian de l’ovaire à<br />

travers la fine membrane entre la carapace et l’abdomen. Un bon développement montre un lobe<br />

noir et large avec une structure granuleuse (stade IV).<br />

Les femelles ayant copulé sont prélevées de leur bassin de maturation et placées en salle<br />

de ponte dans l’obscurité, individuellement dans un bassin cylindro-conique en ciment, contenant<br />

100 litres d’eau filtrée à 1µm sans aération. Les femelles pondent au cours de la nuit.<br />

Après la ponte, les femelles identifiées sont pesées et acheminées dans leur bassin de<br />

maturation respectif. Les bassins de ponte peuvent être vidangés lentement à travers une première<br />

maille de 300 µm pour retenir les fèces et laissant passer les œufs. Une maille de 100 µm<br />

partiellement submergée collecte les œufs. Ensuite, ils sont rincés avec de l’eau filtrée à 1µm.<br />

Un comptage volumétrique dans 10 litres d’eau est réalisé après homogénéisation avec 3<br />

prélèvements à la pipette pasteur d’un volume de 1 ml. La fécondité des femelles est déterminée.<br />

Les œufs sont rincés pendant 5 min à la même salinité et température que l’eau du bassin<br />

d’éclosion et transférés dans ce dernier. 3 échantillons d’environ 100 œufs sont observés au<br />

microscope optique pour comptabiliser les œufs fécondés, nous calculons le taux de fécondation (nb<br />

œufs fécondés / nb d’œufs comptés) et le nombre total d’œufs fécondés (taux de fécondation * nb<br />

d’œufs récoltés).<br />

L’éclosion (Jour O)<br />

Trois bassins d’éclosions de 100 litres sont disponibles. Nous ajoutons à l’eau filtrée à 1µm.<br />

Les œufs se maintiennent dans la colonne d’eau avec une légère aération au centre du bassin légère.<br />

Les œufs fécondés éclosent dans les 12 à 15 heures après la ponte à 30°C. Les bassins d’éclosion sont<br />

maintenus avec un éclairage permanent. Les Nauplii changent de stade toutes les 6 heures. Il existe 5<br />

stades de Nauplii soit 30 heures environ au total. Leur alimentation est endogène.<br />

Nous récoltons les Nauplii IV le lendemain à partir de 7h (J1) soit environ à 18h après<br />

l’éclosion. Les Nauplii sont photosensibles, ils peuvent être concentrés avec une source de lumière et<br />

prélevés avec une maille de 100µm.<br />

15<br />

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PROJET N° CA-3.1-A4<br />

Les Nauplii ne recherchant pas la lumière ne sont pas conservés, traduisant des<br />

déformations ou un mauvais développement. Un comptage volumétrique des Nauplii est effectué<br />

selon le même protocole que les œufs, puis ils sont rincés avec l’eau utilisée en élevage larvaire pour<br />

l’acclimatation. Les stades Nauplii à Mysis sont planctoniques, les larves sont avec une aération<br />

constante à partir du fond du bassin. L’alimentation larvaire est détaillée en ANNEXE 1.<br />

Stades Nauplii IV à V (J1)<br />

Les bassins d’élevage sont remplis à 50 % de leur capacité avec une eau filtrée, désinfectée,<br />

à une salinité de 25 à 30 ppt, et une température de 30°C. Ils sont stockés à une densité de 100<br />

Nauplii <strong>II</strong>I / litre soit 10 000 Nauplii/bassin. Trois bassins de larves sont constitués. Le reste de Nauplii<br />

est rejeté.<br />

Stades Zoé 1, 2, 3 (J1 à J4)<br />

A partir de 18h le Jour 1, les larves muent au stade Zoé 1. L’alimentation au stade Zoé est<br />

assurée par l’apport d’une culture d’algues diatomées purifiées vivantes (Thalassiosira pseudonana),<br />

maintenue entre 80 et 130 000 cellules/ml dans les bassins de larves. Chaque stade Zoé dure 24h.<br />

Nous complétons équitablement le volume d’eau chaque jour jusqu’à 100% de remplissage à J4.<br />

Stades Mysis 1, 2, 3 (J4 à J7)<br />

Au stade Mysis 1, nous débutons l’alimentation avec des Nauplii d’artémia. A l’aide d’une<br />

maille de 200 µm, nous renouvelons 30% de l’eau chaque jour après avoir stoppé pendant 5 minutes<br />

l’aération. Par siphon, nous retirons un maximum de fèces et de matières en suspension décantées.<br />

Ce processus sera le même jusqu’à la fin de l’élevage larvaire sauf à PL1.<br />

Les post-larves de 0 à 20 jours (J7-J30)<br />

Au stade Post Larves de 1 jour (PL1), les larves deviennent benthiques. Nous récoltons les<br />

larves totalement pour un comptage volumétrique. 90 % de l’eau est renouvelée. Nous déterminons<br />

le taux de survie de Nauplii à PL1. Cette opération est renouvelée à PL20.<br />

Stratégie de la ferme familiale<br />

Il est défini par le document stratégique du développement de la pénéiculture au<br />

Cameroun (<strong>ACP</strong> <strong>Fish</strong>, 2011) qu’AQUASOL SA constituera plusieurs piliers de production pour assurer<br />

la durabilité des activités pénéicoles :<br />

- Sélection de reproducteurs et approvisionnement en Post Larves,<br />

- Production d’aliments,<br />

- Biotechnologies associées à l’élevage de crevettes,<br />

- Vulgarisation de l’élevage.<br />

Ainsi, chaque unité familiale bénéficiera d’un suivi permanant par les techniciens<br />

d’AQUASOL. Le type de production sera intensif à hyper intensif (1 à 2 kg de production/m²) pour<br />

assurer une rentabilité élevé de petites structures de production.<br />

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La principale contrainte technique sera l’accès à l’énergie pour le fonctionnement de<br />

soufflantes (bassins inférieurs à 500 m²) ou hydroéjecteurs pour l’approvisionnement en oxygène des<br />

crevettes. La figure ci-dessous représente un exemple de structure de production intensive.<br />

Figure 8 : Culture hyper-intensive de crevette sous serre (Equateur).<br />

La seconde contrainte sera de limiter les variations importantes de la température de l’eau<br />

entre le jour et la nuit (entre 28 et 30°C) ainsi que la salinité lors de la saison des pluies. Il est<br />

facilement concevable de couvrir les bassins par une serre en utilisant un plastique agricole<br />

transparent.<br />

Enfin, les techniques basées sur la production de « floc » avec l’utilisation de carbohydrates<br />

(mélasse, glucides) permettront d’assurer un cycle biologique complet dans les bassins par une<br />

dégradation efficace de l’ammoniaque en nitrite puis nitrate pouvant être réutilisé par des microalgues<br />

(diatomées, cyanobactéries spiruline). Le recyclage de la matière organique dans les bassins<br />

améliorera la qualité de l’eau en élevage induisant un renouvellement plus faible (5 à 10%).<br />

Le cycle de production<br />

Figure 9 : Cycle de production de la<br />

filière élevage de crevettes.<br />

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Le cycle de production est basé sur l’approvisionnement en Post Larves de 20 à 30 jours à<br />

l’écloserie AQUASOL puis un grossissement en deux phases pour permettre une rotation des<br />

structures rapides et une stabilité des ventes chaque mois (Figure 9). Un bassin destiné à une<br />

production de micro-algues et un bassin pour la constitution de biomasse d’Artemia salina s’ajoute à<br />

cette structure à partir de souches cultivées à l’écloserie.<br />

Le bassin d’algues<br />

Il s’agit d’un bassin de 1m 3 +<br />

enrichi en nutriments minéraux NH 4 (0.5mMl -1 −3<br />

), PO 4<br />

(0.14mMl −1 ), Fe +3 (24 mMl −1 ) et Si 2 O − 3 (0.56 mM l −1 ) visant une production concentrée de micro<br />

algues en 7jours à partir de 10 litres d’inoculas pouvant par la suite enrichir la production d’artémia.<br />

Les espèces employées sont Chaetoceros gracilis, Tetraselmis tetrathele et Navicula cf lenzi,<br />

disponibles commercialement et couramment produites en écloserie de crevettes et de bivalves.<br />

Le bassin d’artémia<br />

Ce bassin de 1 m 3 permet la production d’une biomasse d’Artemia salina adultes nourries<br />

avec les algues et se reproduisant en continu. L’ensemencement s’effectue à partir de cystes<br />

décapsulés et éclos à une concentration de 10 Nauplii/ml. 20 jours sont nécessaires à la première<br />

génération après décapsulation des cystes pour obtenir des adultes. Ensuite, les artémia pondent à<br />

nouveau et une quantité égouttée de 50 g d’artémia adultes est prélevée tous les jours pour nourrir<br />

les larves en pré-grossissement le premier mois.<br />

Les bassins de pré-grossissement et grossissement<br />

Ces bassins sont construits à partir d’une fondation en béton puis en planche ceinturées par<br />

une armature en fer. Nous bénéficions au Cameroun de bois très résistants à la moisissure par l’eau<br />

(« padouk ») ce qui assure une durabilité à ce type de structure. Une bâche agricole s’ajoute pour<br />

l’étanchéité de ces bassins. Une bâche transparente peut recouvrir les bassins de pré-grossissement<br />

la nuit et dans la saison plus froide pour maintenir la température à plus de 28°C. Une aération par<br />

soufflante assure le maintien du taux d’oxygène dans l’eau.<br />

3 bassins fonctionnent en rotation : pendant 4 semaines, les bassins sont préparés à<br />

recevoir les Post Larves avec une fertilisation organique (lisiers de volailles), l’ajout de substrats<br />

aquatiques (feuilles de palmiers, bambou, géotextile…) augmentant la surface de périphyton (Azim et<br />

al., 2003 ; Kathoon et al., 2007). Nous ensemençons 500 PL/m 3 alimentées biologiquement le<br />

premier mois d’élevage avec un apport très réduit d’aliment artificiel. Ensuite nous apportons des<br />

petites quantités d’aliments artificiels pour assurer une croissance optimale. A la fin du second mois<br />

d’élevage, les crevettes sont transférées en bassins de grossissement à environ 6g.<br />

Après 8 semaines d’élevage, les crevettes sont transférées dans les bassins de grossissement<br />

régulant la densité d’élevage avec un objectif de 1,5 kg/m 3 lors de la récolte. Ces bassins sont nourris<br />

toutes les 4 heures. Le fermier a un mois de délai pour la vente, ce qui lui permet de vendre des<br />

petites quantités chaque jour au meilleur prix sur le marché. La production totale par mois et par<br />

cycle est estimée à 70kg avec plusieurs récoltes.<br />

18<br />

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3.2.6 Activité 4 : Approche Technico-Economique<br />

L’approche technique et économique a permis de mettre en évidence la réalisation d’une<br />

production de crevettes rentable. L’ensemble des estimations seront à confirmer par une expérience<br />

réelle à grande échelle. Cette étude a pour premier objectif de transmettre la méthode à suivre pour<br />

estimer la rentabilité d’une production et évaluer les différents coûts.<br />

Exemple d’Unité moyenne de 4t/an<br />

Tableau IV : Dimensions des bassins d’une unité moyenne<br />

Diamètre (m) Hauteur (m) Volume (m³) Surface (m²)<br />

Pré-grossissement 6 1,4 39,58 28,27<br />

Grossissement 10 1,4 109,96 78,54<br />

Tableau V : Investissements pour une ferme produisant 4 tonnes/an (CFA)<br />

Désignation Prix par unité Quantités Total<br />

Bassins d'algues et artémia 100 000 2 200 000<br />

Bassins de pré-grossissement 255 000 3 765 000<br />

Bassins de grossissement 400 000 3 1 200 000<br />

Bâche agricole 60 000 7 420 000<br />

Pompe 380 000 2 760 000<br />

Soufflante 1 kW 800 000 2 1600 000<br />

Groupe 2 KVA 200 000 2 400 000<br />

Bouteille d'oxygène 140 000 1 140 000<br />

Substrats aquatiques 200 84 4 200<br />

Tubes d'aération 1 300 200 65 000<br />

Vannes et tuyaux 300 000 1 200 000<br />

Matériel d'analyses 500 000 1 500 000<br />

Main d'œuvre 600 000 1 200 000<br />

Autres 200 000 200 000<br />

Total 6 654 200<br />

Total bassin (amorti sur 10 ans) 2 165 000<br />

Total autres (amorti sur 4 ans) 4 489 200<br />

19<br />

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Tableau VI : Charges variables (CFA).<br />

Postes de dépenses Prix par unité (CFA) Total/an Coût/kg crevettes<br />

Post Larves 5,6 1 860 000 465<br />

Aliments 600 3 600 000 900<br />

Electricité 100 912 000 228<br />

Autres 400 000 100<br />

Total 6 772 000 1693<br />

Tableau V<strong>II</strong> : Amortissement pour une unité moyenne (CFA)<br />

Infrastructures/matériels Investissement Durée Amortissement/an<br />

Total bassins 2 165 000 10 ans 216 500<br />

Total autres 4 489 200 4 ans 1 122 300<br />

Total 6 654 200 1 338 800<br />

Main d’œuvre de 1 440 000 CFA/an pour 2 à 3 personnes.<br />

Fond de roulement de six mois soit 2 tonnes de production :<br />

720 000 + 2 996 000 = 3 716 000 CFA.<br />

Emprunt : 3 716 000 + 6 654 200 = 10 370 200 CFA<br />

Charges financière : 10% x 10 370 200 = 1 370 200 CFA<br />

Tableau V<strong>II</strong>I : Charge fixes avec emprunt à un taux de 10% pour 4t de production/an (CFA):<br />

Total/an Coût/kg crevettes<br />

Main d’œuvre 1 440 000 360<br />

Amortissement 1 338 800 335<br />

Coût financiers 1 370 200 342<br />

Total 4 149 000 1 037<br />

Tableau IX : Marge bénéficiaire pour une unité moyenne (CFA)<br />

Par an<br />

Par kg de crevettes<br />

Coûts variables 6 772 000 1693<br />

Coûts fixes 4 149 000 1 037<br />

Total 10 921 000 2 630<br />

Vente 20.000.000 5000<br />

Marge brute 9 079 000 2 370<br />

20<br />

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Tableau X : Devis estimatif bassin en béton/planche 27m²<br />

Désignation Quantités/bassin Prix unitaire TOTAL<br />

Fondation en béton<br />

Ciment Cimencam 50 kg 5 4 850 24 250<br />

Camion Sable gros grains 1 12 000 12 000<br />

Camion Sable de rivière 0,5 20 000 10 000<br />

Sachet Sikalite 5 1 500 7 500<br />

Brouette de Graviers Concassé 5 5 000 25 000<br />

Fer de 8 mm 6 2 900 17 400<br />

Fer de 6mm 2 1 500 3 000<br />

Rouleau Fil d'attache 1 1 500 1 500<br />

Lattes 1 2 000 2 000<br />

Contre Plaqués 4 4 000 16 000<br />

5kg de Pointes 80 1 1 000 1 000<br />

3kg de Pointes de 5 1 1 000 1 000<br />

Main d'Œuvre 30 000<br />

Sous Total 150 650<br />

Paroi en Planches<br />

Planches brutes de 400x30x4 cm 10 6 000 60 000<br />

Usinage 10 2 500 25 000<br />

Sous Total 85 000<br />

Transport total 20 000<br />

TOTAL 255 650<br />

21<br />

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4 Résultats saillants<br />

- Assimilation des compétences et approfondissement des connaissances<br />

- Ecriture d’un support théorique<br />

- Participation aux séances<br />

- Poursuite d’activités (prise en stage de longue durée pour la majorité des participants à<br />

l’atelier), agents formés pour la création de fermes de production.<br />

5 Mise en œuvre financière<br />

Ce présent projet a été mise en œuvre à partir d’un préfinancement de 40% du montant<br />

total soit 3 992 euros (2 618 580 CFA). Ci-dessous le tableau récapitulatif des frais effectués pour la<br />

conduite du projet :<br />

Tableau XI : Mise en œuvre financière.<br />

Désignation<br />

Per diem des 10 participants à l’atelier de<br />

formation<br />

Unité<br />

Nombre<br />

d’unités<br />

Coût<br />

unitaire<br />

Total (CFA)<br />

Jour 10x4 30 000 1 200 000<br />

Transport des 10 participants à l’atelier voyage 10x1 15 000 150 000<br />

Pauses Café 2 fois par jour Jour (4x14) x 2 2 500 280 000<br />

Petits Matériels divers<br />

Matériel labo<br />

Voir<br />

factures<br />

Voir<br />

factures<br />

Voir<br />

factures<br />

Voir<br />

factures<br />

Voir<br />

factures<br />

Voir<br />

factures<br />

82 400<br />

22 000<br />

Reproducteurs Crevettes 100 1 000 100 000<br />

Cubitainer 1 1 101 800 101 800<br />

Moulin broyeur pour l’aliment 1 1 225 000 225 000<br />

Aliments kg 20 500 10 000<br />

Location véhicule avec chauffeur et carburant<br />

durant 5 jours<br />

Jour 5 75 000 375 000<br />

TOTAL CFA 2 546 200<br />

TOTAL Euros 3 887<br />

22<br />

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6 Conclusion et recommandations<br />

Le présent projet portant sur la vulgarisation des résultats dans le domaine de la<br />

pénéiculture fut conduit dans de bonnes conditions avec une sélection de participants judicieuse<br />

pour la continuité du projet global. Par exemple, les 4 étudiants de l’Institut des Sciences<br />

Halieutiques effectuent leur stage de niveau 3 au sein de l’équipe AQUASOL SA-IRAD et pourront se<br />

spécialiser dans un domaine précis.<br />

L’ensemble des aspects ont été abordé donnant les bases aquacoles de l’élevage de<br />

crevettes ainsi qu’un regard éclairé sur le futur de l’élevage de crevettes au Cameroun. Du fait de la<br />

disponibilité des participants et des facteurs propres à l’activité (recherche de reproducteurs, mise<br />

en place matériel…) toujours en cours d’extension, le chronogramme a été élargi pour effectuer une<br />

formation complète.<br />

Cependant, nous observons la nécessité de poursuivre ce type d’activité de vulgarisation à<br />

mesure que le projet global s’étend dans les communautés côtières. De plus, des formations<br />

spécialisées dans les domaines de recherche appliqués à l’aquaculture (amélioration génétique,<br />

diagnostic moléculaire des pathologies, immunologie, microbiologie moléculaire et gnotobiologie)<br />

seront indispensables pour pérenniser l’activité à travers l’amélioration de la croissance des<br />

crevettes, la prévention des maladies et l’utilisation raisonnée d’aliment artificiel. Les spécialistes de<br />

CONCEPTO AZUL SA maîtrisent l’ensemble de ces compétences, ce transfert de technologies doit être<br />

soutenu. L’accompagnement financier et comptable, l’assistance au montage de micro-projet<br />

favorisera aussi l’auto emploi dans ce domaine avec le soutien du MINEPIA ou du MINJES.<br />

Pour finir, je tiens à remercier l’ensemble des acteurs participants à ce projet, plus<br />

particulièrement Dr NJIFONDJOU, Dr BOUBA, S.M. MADIBA SONGUE et Dr ONANA pour leur soutien<br />

et leur contribution au développement de l’élevage de crevettes intensif et familial au Cameroun qui<br />

représente à ce jour l’unique expérience de ce type en Afrique Centrale.<br />

23<br />

Ce projet est financé par l’Union Européenne<br />

Projet mis en œuvre par Guillaume Gaudin


PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PENEICULTURE COMMUNAUTAIRE A L’IRAD-<br />

AQUASOL SA AU CAMEROUN : VULGARISATION DES RESULTATS<br />

PROJET N° CA-3.1-A4<br />

ANNEXE 1<br />

Liste des personnes concertées<br />

Nom Fonction Contact<br />

Dr NJIFONDJOU Oumarou Manager Régionale-<strong>ACP</strong> <strong>Fish</strong> <strong>II</strong> Tel 77 61 91 49<br />

Dr BOUBA Samuel Point Focal, Sous-Directeur<br />

Direction des Pêches et<br />

Aquaculture<br />

Dr ONANA Joseph<br />

Chef de Centre CERECOMA-<br />

IRAD KRIBI<br />

o.njifonjou@acpfish2-eu.org<br />

Tel 99855761<br />

boubasamuel2002@yahoo.fr<br />

Tel 99 79 56 39<br />

onanajo2003@yahoo.fr<br />

S.M. MADIBA SONGUE Président AQUASOL SA Tel 99 97 11 80<br />

Salomon<br />

madibasalomon@yahoo.fr<br />

Mme TROCHERY Annie Présidente Ass. BLEU Tel 0033 607727812<br />

CAMEROUN<br />

anniearsene@wanadoo.fr<br />

Dr MIALHE Eric Directeur Scientifique- ericmialhe@yahoo.fr<br />

CONCEPTO AZUL<br />

MAKOMBU Judith Doctorante Université de Buéa jmakombu@yahoo.fr<br />

75 45 04 23<br />

MOTTO Isabelle Biologiste AQUASOL SA mottoaloisa@yahoo.fr<br />

97 22 27 74<br />

NDELLE NGABE Makoge Master Université de Buéa makoge20002000@yahoo.co.uk<br />

94 56 45 36<br />

KENFACK Annita Carole Licence 3 Institut des Sciences<br />

Halieutiques de Yabassi.<br />

carole_kenfack@yahoo.fr<br />

95 86 21 54<br />

BANAG Anne<br />

Licence 3 Institut des Sciences<br />

Halieutiques de Yabassi. 96 26 02 45<br />

BEKIMA Pascal<br />

Licence 3 Institut des Sciences<br />

Halieutiques de Yabassi. 98 38 33 49<br />

MILO Hervé<br />

Licence 3 Institut des Sciences<br />

Halieutiques de Yabassi. 74 46 81 15<br />

ESOKE Roger Technicien AQUASOL SA 99 47 83 01<br />

SIANI Alex Technicien AQUASOL SA 99 27 17 25<br />

BOKALI Francis Technicien AQUASOL SA 94 60 00 72<br />

24<br />

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PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PENEICULTURE COMMUNAUTAIRE A L’IRAD-<br />

AQUASOL SA AU CAMEROUN : VULGARISATION DES RESULTATS<br />

PROJET N° CA-3.1-A4<br />

ANNEXE 2<br />

Projet A4 - Termes de Référence<br />

Projet<br />

Intitulé du<br />

Pilote de développement de la pénéiculture communautaire à l’IRAD-<br />

AQUASOL SA au Cameroun : vulgarisation des résultats<br />

Coût estimé: 9980 euros.<br />

Références<br />

dans le plan d’action<br />

Superviseu<br />

r administratif<br />

Superviseu<br />

r <strong>Technique</strong><br />

Contexte<br />

Activité 3.1, N° Projet : A9, Budget :


PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PENEICULTURE COMMUNAUTAIRE A L’IRAD-<br />

AQUASOL SA AU CAMEROUN : VULGARISATION DES RESULTATS<br />

PROJET N° CA-3.1-A4<br />

Au Cameroun, l’entreprise AQUASOL SA sous l’égide de SM Salomon<br />

MADIBA SONGUE souhaitant vulgariser l’élevage de crevettes dans les<br />

communautés côtières, en partenariat avec l’IRAD et avec le soutien de l’équipe<br />

scientifique de Vige International et Concepto Azul spécialisée sur les<br />

biotechnologies appliquées à l’aquaculture (diagnostiques des pathologies de<br />

crevettes, immunologie, sélection génétique, identification de probiotiques et<br />

domestication de la microfaune associée à l’élevage de crevettes) ont mis en place<br />

une écloserie de crevettes à Kribi où des premiers résultats d’élevage ont conduit à<br />

une première génération en captivité pour les espèces Penaeus notialis et Penaeus<br />

kerathurus transférées en grossissement sur le site IRAD de Limbé-Batoké.<br />

Il s’agit à ce jour de porter notre action sur la formation de futurs<br />

aquaculteurs devant s’approprier les différentes techniques d’élevage et moyens<br />

présents au Cameroun. Pour cela, le site écloserie de Kribi situé au Centre<br />

Spécialisé de Recherche sur les Ecosystèmes Marins représente l’ensemble des<br />

phases de l’élevage des crevettes et un lieu de formation idéal.<br />

Objectifs Introduction de l’élevage de crevettes au Cameroun ;<br />

Activités à<br />

réaliser par le<br />

Consultant<br />

attendus<br />

Résultats<br />

Format de<br />

chaque rapport<br />

Initiation de futurs aquaculteurs pionniers avec une formation basique en<br />

pénéiculture.<br />

Le Consultant mènera les activités suivantes :<br />

Revue documentaire sur l’aquaculture et le développement et l’élevage de<br />

crevettes à petite échelle ;<br />

Constitution d’un document de base sur les techniques applicables au<br />

Cameroun en pénéiculture ;<br />

Mise en place du programme de formation théorique et pratique des futurs<br />

aquaculteurs;<br />

Identification des futurs aquaculteurs ;<br />

Accompagnement à Kribi sur le site écloserie AQUASOL IRAD et étude<br />

des techniques de production ;<br />

Exécution du programme de formation ;<br />

Séance de restitution et validation de l’étude ;<br />

<strong>Rapport</strong>s provisoire et final.<br />

L’élevage de crevettes au Cameroun est débuter sur le pilote de<br />

développement ;<br />

Les futurs aquaculteurs sont formés aux pratiques basiques de l’élevage de<br />

crevettes.<br />

Format:<br />

26<br />

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Validation<br />

des rapports<br />

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AQUASOL SA AU CAMEROUN : VULGARISATION DES RESULTATS<br />

PROJET N° CA-3.1-A4<br />

photos<br />

MS Word<br />

Pages numérotées<br />

Structure:<br />

Les pages de titre au format du model fourni<br />

Table des matières à trois niveaux seulement<br />

Liste des annexes, Liste des tableaux, Liste des graphiques, Liste des<br />

Abréviations et acronymes<br />

Résumé (1 à 2 pages), en français et en anglais<br />

<strong>Rapport</strong> principal (maximum 20 pages)<br />

Conclusions et recommandations (chaque recommandation doit être<br />

précédée d’une conclusion), émanant du rapport principal<br />

Annexes<br />

Annexe 1 : Termes de référence<br />

Annexe 2 : Programme et personnes rencontrés (contacts inclus)<br />

Annexe 3: Itinéraires<br />

La DGPA et l’UFR Gabon feront des commentaires sur les rapports<br />

provisoire et final, qui seront ensuite soumis à l’Unité de Coordination à Bruxelles<br />

pour validation avant paiement.<br />

Durée Nombre de jours alloués au Consultant en fonction des activités :<br />

Date<br />

début du projet<br />

de<br />

°<br />

N<br />

Activité<br />

1 Voyage international/régional<br />

2 Visites de prise de contact, présentation<br />

de la méthodologie et plan de travail<br />

urée<br />

(jours)<br />

3 Recherche et revue documentaire 2<br />

5<br />

Réalisation du programme de formation<br />

en aquaculture à Kribi et ses environs 8<br />

6 Préparation du rapport technique<br />

provisoire<br />

7 Réunion de restitution et validation du<br />

rapport technique provisoire<br />

8 <strong>Final</strong>isation du <strong>Rapport</strong> <strong>Technique</strong><br />

Définitif (RTD)<br />

Mai 2011<br />

Durée totale (jours ouvrables) 1<br />

4<br />

D<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

27<br />

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AQUASOL SA AU CAMEROUN : VULGARISATION DES RESULTATS<br />

PROJET N° CA-3.1-A4<br />

Délais pour<br />

la remise des<br />

rapports et le<br />

paiement des<br />

honoraires<br />

Expérience<br />

et qualifications du<br />

Consultant<br />

Localisatio<br />

n et voyages<br />

Le Consultant doit présenter un rapport technique provisoire (RTP), 5<br />

jours après la fin de la mission de terrain. Les commentaires et observations des<br />

autorités en charge des pêches et de l’UC/ UFR doivent parvenir au Consultant au<br />

plus tard 10 jours après.<br />

Le rapport technique définitif (RTD) qui prendra en compte les différentes<br />

observations doit être rendu 20 jours après la fin de la mission.<br />

Programme de paiement : une avance égale à la somme des dépenses<br />

accessoires (perdiems/DSA, missions/voyages et autres provisions), sera payée à la<br />

signature du contrat, ou tout au moins au début du travail de terrain. Le reliquat sera<br />

payé après la validation du rapport final par l’Unité de Coordination à Bruxelles.<br />

Diplôme de niveau supérieur en aquaculture ;<br />

Bonne maîtrise du français et aptitude à la rédaction des rapports ;<br />

Un minimum de 3 ans d’expérience dans les domaines de la pénéiculture, et<br />

compétence à réaliser les tâches décrites dans les TDR ;<br />

Expérience dans l’évaluation technique et économique des systèmes<br />

aquacoles de production;<br />

Connaissance du contexte national du secteur aquacole, l’expérience de<br />

travail avec les autorités en charge de ce secteur étant un avantage.<br />

L’étude va se dérouler au Cameroun pendant 14 jours ouvrables. Les<br />

missions de terrain se dérouleront à Kribi et ses alentours.<br />

28<br />

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Projet mis en œuvre par Guillaume Gaudin


PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PENEICULTURE COMMUNAUTAIRE A L’IRAD-<br />

AQUASOL SA AU CAMEROUN : VULGARISATION DES RESULTATS<br />

PROJET N° CA-3.1-A4<br />

ANNEXE 3<br />

Synthèse des bases biologiques des pénéides<br />

Gaudin Guillaume<br />

29<br />

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Table des matières<br />

PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PENEICULTURE COMMUNAUTAIRE A L’IRAD-<br />

AQUASOL SA AU CAMEROUN : VULGARISATION DES RESULTATS<br />

PROJET N° CA-3.1-A4<br />

1 RAPPEL BIOLOGIQUE DES CREVETTES PÉNÉIDES. .................................................................................. 31<br />

1.1 TAXONOMIE ........................................................................................................................................... 31<br />

1.2 MORPHOLOGIE EXTERNE ........................................................................................................................... 31<br />

1.3 L’APPAREIL DIGESTIF ................................................................................................................................ 32<br />

1.4 LA GAMÉTOGENÈSE .................................................................................................................................. 32<br />

1.4.1 Spermatogenèse ............................................................................................................................. 32<br />

1.4.2 Ovogenèse ...................................................................................................................................... 32<br />

1.5 MÉCANISME DE LA REPRODUCTION.............................................................................................................. 34<br />

1.5.1 Fécondité ........................................................................................................................................ 36<br />

1.5.2 La copulation .................................................................................................................................. 36<br />

1.5.3 La ponte .......................................................................................................................................... 36<br />

1.5.4 La fécondation des ovocytes ........................................................................................................... 37<br />

1.6 CYCLE DE VIE NATUREL .............................................................................................................................. 37<br />

1.7 STADES LARVAIRES ................................................................................................................................... 38<br />

1.7.1 Stades Nauplii ................................................................................................................................. 38<br />

1.7.2 Stades Zoea .................................................................................................................................... 39<br />

1.7.3 Stades Mysis ................................................................................................................................... 40<br />

1.7.4 Stades Post-Larve ........................................................................................................................... 41<br />

1.8 LE CYCLE DE MUE ..................................................................................................................................... 41<br />

1.8.1 Post-mue ........................................................................................................................................ 42<br />

1.8.2 Intermue ......................................................................................................................................... 42<br />

1.8.3 Pré-mue (ou proecdysis) ................................................................................................................. 42<br />

1.8.4 La mue (ecdysis)-exuviation ........................................................................................................... 43<br />

1.9 LA RESPIRATION ...................................................................................................................................... 43<br />

1.10 L’OSMORÉGULATION ................................................................................................................................ 43<br />

2 FACTEURS ABIOTIQUES DU BIOTOPE DES PÉNÉIDES TROPICALES ................................................................ 45<br />

2.1 LA LUMINOSITÉ ....................................................................................................................................... 45<br />

2.2 LE PH ................................................................................................................................................... 45<br />

2.3 TEMPÉRATURE ET SALINITÉ ........................................................................................................................ 45<br />

2.4 LE SUBSTRAT .......................................................................................................................................... 46<br />

2.5 CONCENTRATION EN OXYGÈNE.................................................................................................................... 46<br />

2.6 L’AMMONIAQUE NH3/NH4 .................................................................................................................... 46<br />

2.7 LA DURETÉ ............................................................................................................................................. 47<br />

3 BIOLOGIE DE L’ALIMENTATION ......................................................................................................................... 48<br />

4 DIGESTIBILITÉ ET MÉCANISMES ÉNERGÉTIQUES ............................................................................................. 49<br />

4.1 LES PROTÉINES ........................................................................................................................................ 49<br />

4.1.1 Le taux protéique ............................................................................................................................ 50<br />

4.1.2 Les acides aminés ........................................................................................................................... 50<br />

4.2 LES LIPIDES ............................................................................................................................................ 50<br />

4.2.1 Les acides gras ................................................................................................................................ 50<br />

4.2.2 Cholestérol...................................................................................................................................... 51<br />

4.3 LES VITAMINES........................................................................................................................................ 51<br />

4.3.1 Acide Ascorbique-Vitamine C.......................................................................................................... 51<br />

4.3.2 Vitamine E ...................................................................................................................................... 51<br />

4.4 LES MINÉRAUX ........................................................................................................................................ 52<br />

4.4.1 Le calcium ....................................................................................................................................... 52<br />

4.4.2 Le phosphore .................................................................................................................................. 52<br />

4.4.3 Sodium, potassium et chlore .......................................................................................................... 52<br />

4.4.4 Magnésium..................................................................................................................................... 53<br />

4.4.5 Soufre ............................................................................................................................................. 53<br />

30<br />

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AQUASOL SA AU CAMEROUN : VULGARISATION DES RESULTATS<br />

PROJET N° CA-3.1-A4<br />

1 Rappel biologique des crevettes pénéides.<br />

1.1 Taxonomie<br />

La taxonomie est la science qui a pour objet de décrire les organismes vivants et de les<br />

regrouper en entités appelées taxons afin de les identifier puis les nommer, et enfin les classer. Elle<br />

complète la systématique qui est la science qui organise le classement.<br />

Taxonomie des crevettes pénéides :<br />

Embranchement: Arthropoda<br />

Sous Embranchement: Crustacea<br />

Classe: Malacostracae<br />

Sous Classe: Eumalacostracae<br />

Super ordre: Eucaridae<br />

Ordre: Decapoda<br />

Sous Ordre: Natantia<br />

Super famille: Penaeoidea<br />

Famille: Penaeidae<br />

Genre: Penaeus<br />

Espèce: notialis, kerathurus, vannamei, monodon, japonicus,<br />

indicus, merguiensis, chinensis<br />

1.2 Morphologie externe<br />

Les Penaeidae possèdent un corps allongé, latéralement compressé, avec un développement<br />

important de l’abdomen adapté pour la nage. Chaque segment est enfermé par un tégument dorsal<br />

et un sternum ventral.<br />

La tête (5 segments) et le thorax (8 segments) sont fusionnés à l’intérieur d’un<br />

céphalothorax complètement recouvert par une carapace. L’abdomen est formé de six segments, les<br />

cinq premiers portent une paire de pléopodes, le dernier segment abdominal une paire d’uropodes<br />

(Figure 1).<br />

Figure 1 : Crustacé. Les différentes parties du corps (tagmes) et leurs appendices (Auguste Le Roux,<br />

2008).<br />

31<br />

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PROJET N° CA-3.1-A4<br />

1.3 L’appareil digestif<br />

A-Anus<br />

R-<br />

P.D-<br />

MG-Intestin medium<br />

DG-Glande<br />

Digestive<br />

AD-<br />

Prov-<br />

M-Bouche<br />

Oes-Oesophage<br />

Figure 2 : Morphologie du tractus digestif des crevettes.<br />

La morphologie du tractus digestif chez les Penaeidae est similaire à la plupart des<br />

décapodes. Il est divisé à l’intérieur d’un complexe, un intestin antérieur (foregut), une glande<br />

digestive compacte suivie par un long tubulaire jusqu’au rectum. Les principales fonctions de<br />

l’intestin sont la sécrétion d’enzyme digestive et l’absorption de nutriments. L’intestin débute<br />

dans le céphalothorax sur la face dorsale, parcourt l’abdomen jusqu’au rectum (Figure 2).<br />

1.4 La gamétogenèse<br />

1.4.1 Spermatogenèse<br />

La spermatogenèse débute dans la région germinative périphérique des tubules<br />

testiculaire, quand la spermatogonie entre en prophase de méiose.<br />

La partie proximale des vases déférents est composée d'un épithélium sécréteur et divisée<br />

en deux conduits. Le premier contient des blocs des spermatozoïdes, qui sont rendus compacts dans<br />

une matrice; le second, plus petit, ne contient pas des spermatozoïdes. La séparation des deux<br />

conduits est inachevée en dessous des vases déférents, mais un septum partiel persiste à l'ampoule<br />

terminale, où le spermatophore est rendu compact.<br />

Les spermatophores sont libérés en paire, un de chaque côté du système de reproduction.<br />

La masse de sperme émerge premièrement, les deux spermatophores sont pressés ensembles pour<br />

former un complexe spermatophorique<br />

1.4.2 Ovogenèse<br />

La maturation ovarienne est accompagnée par des changements macroscopiques dans<br />

l’ovaire, qui peuvent être estimé sans observation microscopique. Ainsi, le processus a été divisé par<br />

des stades correspondant à l’apparence externe des ovaires.<br />

32<br />

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AQUASOL SA AU CAMEROUN : VULGARISATION DES RESULTATS<br />

PROJET N° CA-3.1-A4<br />

Stade 1. Les lobes ovariens sont translucides et plus petit que le diamètre de l’intestin. Début de<br />

formation des ovocytes.<br />

Stage 2. Les lobes ovariens sont opaques et avec un diamètre similaire à l’intestin, les ovocytes<br />

augmentent en taille<br />

Stage 3. Les lobes ovariens sont jaunâtres et plus larges en diamètre que l’intestin (sac vitellin<br />

s’accumulant dans les ovocytes).<br />

Stage 4. Les lobes ovariens sont profondément pigmentés et occupent la face dorsale du corps,<br />

ovocytes matures.<br />

Stage 5. Ovaires passés, lobes flasques, ovules commençant leurs résorptions.<br />

Au stade 3 et 4, les ovaires sont visibles à<br />

travers le tégument de la crevette vivante. La<br />

couleur des ovaires s’intensifie au fur et à mesure<br />

que l’animal se rapproche de la ponte mais la<br />

couleur finale varie selon les espèces. Souvent<br />

“vert-olive” la couleur peut aussi être plus proche<br />

du gris, légèrement pigmentée jaune orange<br />

(Figure 3).<br />

Figure 3 : Stade maturation ovarienne des crevettes.<br />

33<br />

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PROJET N° CA-3.1-A4<br />

1.5 Mécanisme de la reproduction<br />

Les Pénéides sont dimoïques, les structures externes du système génital sont les majeurs<br />

dispositifs dimorphiques. Le male possède deux paires d’appendices abdominaux modifiés sur le<br />

premier et le deuxième segment (le petasma et l‘appendice masculin) qui délivrent le sperme au<br />

réceptacle externe de la femelle (le thélycum) localisé entre les bases de la cinquième paire de<br />

péréiopodes. Le petasma, appendice masculin et le thélycum sont localisés sur la face ventrale<br />

(Bailey-Brock & Moss, 1992), Figure 4.<br />

Figure 4 : Structure externe du système reproductif.<br />

Le petasma est formé par les endopodites de la première paire de pléopodes qui sont<br />

modifiées en une structure intermédiaire pour le transfert du spermatophore. Les appendices mâles<br />

sont sur les endopodites de la seconde paire de pléopodes et permettent de séparer le petasma en<br />

deux parties. Le thélycum peut être ouvert ou fermé selon les espèces. Les crevettes possédant le<br />

thélycum « fermé », le spermatophore est placé par le male dans la cannelure lorsque la femelle<br />

vient de muer et possède un exosquelette mince. Le spermatophore est conservé pour quelques<br />

temps avant de pondre.<br />

Pour les espèces à thélycum "Ouvert", le spermatophore doit être placé dessus par le mal<br />

quand l’exosquelette de la femelle est dur, généralement quelques heures avant la ponte. Les<br />

thelyca "Ouvert" se rencontre dans plusieurs espèces de crevettes comme P. stylirostris et P.<br />

vannamei; tandis que les thelyca fermés sont caractéristiques d’espèce asiatique comme P.<br />

monodon, P. chinensis, P. indicus et P. merguiensis (Bailey-Brock & Moss, 1992). P. aztecus, P.<br />

brasiliensis, P. californiensis, P. duorarum, P. esculentus, P. indicus, P. kerathurus, P. Iatisulcatus, P.<br />

japonicus, P. merguiensis, P. monodon, P. notialis, P. chinensis [= orientalis], P. paulensis, P.<br />

pencillatus, P. plebejus et P. semisulcatus.<br />

34<br />

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AQUASOL SA AU CAMEROUN : VULGARISATION DES RESULTATS<br />

PROJET N° CA-3.1-A4<br />

Le système reproductif de la femelle inclue des ovaires pairs qui s’étendent de la moitié du<br />

thorax jusqu’à l’abdomen postérieur, et l’oviducte est adjacent jusqu’à un unique thélycum (Figure<br />

5).<br />

Lobes abdominaux Lobes latéraux Oviducte<br />

Figure 5 : Lobes ovariens de crevettes<br />

Les organes internes du système reproductif mâle sont constitués d’un vase déférent et<br />

d’ampoules terminales pour le stockage du spermatophore.<br />

Lobes<br />

Figure 6 : Organes du système reproductif mâles.<br />

Vase déférent<br />

Ampoules Terminales<br />

35<br />

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1.5.1 Fécondité<br />

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AQUASOL SA AU CAMEROUN : VULGARISATION DES RESULTATS<br />

PROJET N° CA-3.1-A4<br />

La fécondité des pénéides est positivement relative à la taille des animaux. La fécondité<br />

peut être appréciée par deux voies : le comptage du nombre d’œufs pondus ou le nombre calculer<br />

suite à la dissection des ovaires. Cette dernière méthode est moins réelle car la ponte en captivité est<br />

souvent incomplète.<br />

La fécondité de P. monodon est supérieure à 800 000 œufs pour un grand nombre de<br />

femelles.<br />

1.5.2 La copulation<br />

Le stade du cycle de mue auquel les femelles s’accouplent diffère selon qu’elles possèdent<br />

un thélycum ouvert ou fermé. Les pénéides détenant un thélycum ouvert s’accouplent pendant<br />

l’inter mue, suivant la maturation ovarienne. Les espèces avec des thelyca fermés s’accouplent entre<br />

l’inter mue des mâles et la récente mue des femelles quand leur cuticule est souple.<br />

Certains pénéides muent généralement la nuit et s’accouplent dans la plupart des espèces à<br />

thélycum fermé en période nocturne. Cela est confirmé pour P. merguiensis, P. japonicus et P.<br />

monodon. P. vannamei, espèce à thélycum ouvert, s’accouple la journée.<br />

Dans les premiers temps de la copulation, la femelle P. japonicus et P. monodon après la<br />

mue nage au-dessus des males. Pendant cette période un ou plusieurs males suivent la femelle.<br />

Ensuite le male se retourne dessous la femelle qui agrippe sa carapace avec ses péréiopodes tout en<br />

continuant à nager.<br />

Figure 7 : Les deux positions pour l’accouplement de Penaeus monodon<br />

Chez P. Monodon et P. paulensis, la troisième phase est marquée par le male continuant à<br />

tenir sur la femelle mais rapidement tournant perpendiculairement au corps de la femelle (Figure 7).<br />

Le mâle voûte son corps autour de la femelle, paraît la compresser et simultanément chiquenaude sa<br />

tête et le telson ; le transfert du spermatophore probablement a lieu à ce moment. Le mâle ensuite<br />

se sépare de la femelle. L’accouplement chez P. vannamei est similaire.<br />

1.5.3 La ponte<br />

Pour les espèces à thélycum fermées les spermatophores sont implantés juste après que la<br />

femelle ait mué et la ponte se produit quand la cuticule est dure au début de la pré-mue. Au<br />

contraire, les espèces à thélycum ouvert, les femelles doivent être copulées moins de trois jours<br />

avant la ponte.<br />

La ponte a lieu la nuit pour les espèces P. japonicus, P. merguiensis et P. monodon. La ponte<br />

chez P. monodon est précédée par une activité de nage.<br />

36<br />

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1.5.4 La fécondation des ovocytes<br />

La fécondation des œufs a lieu dans l’espace refermé par le coxae de la troisième et<br />

quatrième paire de péréiopodes. Les spermatozoïdes libérés par le spermatophore sont accumulés<br />

ici. Les œufs seront expulsés et fécondés avant de passer en pleine eau.<br />

1.6 Cycle de vie naturel<br />

Figure 8 : Cycle de vie naturel des crevettes pénéides.<br />

Source : Encyclopedia of<br />

aquaculture. (Stickney, 2000)<br />

Un cycle de vie commun au pénéides a été identifié. Cela traduit une importante étape<br />

dans la compréhension des besoins et méthodologies pour obtenir les résultats escomptés en<br />

écloserie et grossissement de crevettes. Comme les crevettes adultes migrent en mer ouverte<br />

recherchant plus de stabilité des conditions environnementales (salinité plus élevée et température<br />

stable) dans l’océan, où ils matures et se reproduisent, les écloseries commerciales miment les<br />

conditions naturelles en laboratoire. Les écloseries ont des meilleurs résultats avec une haute salinité<br />

et une eau claire, alors que le grossissement s’effectue en zone estuarienne avec de plus faibles<br />

salinités (Figure 8).<br />

Les post-larves migrent vers la côte dans des eaux moins profondes, de plus faible salinité<br />

(zone de mangrove, estuaires, lagunes), riches en matières organiques jusqu’à la taille adulte.<br />

Ensuite, les adultes migrent en mer ouverte pour se reproduire.<br />

Le cycle de vie des pénéides est marqué par plusieurs stades distincts (Tableau I)<br />

rencontrant une variété d’habitats. Les juvéniles souvent préfèrent les eaux saumâtres d’estuaire et<br />

de lagunes côtières tandis que les adultes se rencontrent en mer ouverte à des hautes salinités et<br />

une profondeur plus élevée. Les stades larvaires font parties du riche plancton des eaux de surface<br />

en mer avec une migration vers les côtes dès que leur développement le permet. L’accouplement et<br />

le transfert du spermatophore ont lieu juste avant la ponte pour les pénéides à thélycum ouvert,<br />

mais plusieurs jours ou semaines avant la ponte dans le cas d’espèces à thélycum fermé.<br />

37<br />

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Pendant la ponte, les œufs et le sperme sont simultanément libérer de la femelle pendant<br />

qu’elle nage. La fécondation est externe, le développement se passe dans la colonne d’eau.<br />

Tableau I : Principaux stades, alimentation et comportement des pénéides.<br />

STADES ALIMENTATION PRINCIPALE COMPORTEMENT<br />

Oeufs - Tendance à se déposer sur le fond<br />

Nauplii<br />

Ses propres réserves<br />

(endogène)<br />

Locomotion grâces aux antennes,<br />

planctonique<br />

Protozoea Phytoplancton Planctonique, nage par les<br />

appendices céphaliques<br />

Mysis Zooplancton (artémia...) Planctonique, nage verticale par les<br />

appendices du thorax<br />

Post-larve<br />

1.7 Stades larvaires<br />

1.7.1 Stades Nauplii<br />

Zooplancton et<br />

postérieurement<br />

alimentation omnivore<br />

Les premiers stades sont<br />

planctoniques, suivi d’une nage par<br />

les pléopodes<br />

Les nauplii éclosent dans une position repliée mais<br />

rapidement se redressent. Après quelques minutes elles<br />

commencent à nager, lentement. La nage est assurée par<br />

les trois paires d’appendices, faisant des « zig zag ». Les<br />

nauplii nagent brièvement puis s’arrêtent. Ils ont un<br />

comportement appelé phototropisme : nagent en direction<br />

de la lumière. Une rapide réponse des nauplii vers une<br />

source de lumière indique qu’ils sont en bonne santé.<br />

Le stade Nauplii peut se diviser selon les espèces<br />

en 5 à 6 sous stades d’une taille de 0,2 à 0,6 mm en<br />

fonction du développement des antennes, antennules,<br />

mandibules. Au stade Nauplii <strong>II</strong>I, nous observons la<br />

segmentation du thorax et à partir du stade Nauplii IV<br />

apparaissent les appendices du céphalothorax (Figure 9).<br />

Figure 9 : Stades Nauplii (A-Nauplii I, B-Nauplii V)<br />

38<br />

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1.7.2 Stades Zoea<br />

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ZOEA I ZOEA <strong>II</strong> ZOEA <strong>II</strong>I<br />

Figure 10 : Les stades Zoea<br />

Tableau <strong>II</strong> : Description des stades Zoea<br />

Zoea 1<br />

1. Longueur 0.86 -1.32<br />

mm<br />

2. Proéminence des<br />

yeux (points noirs)<br />

3. Corps maigre,<br />

carapace distincte<br />

4. Tractus digestif<br />

visible<br />

Zoea 2<br />

1. Longueur 1.33 - 2.13 mm<br />

2. Pédoncule oculaire<br />

présents<br />

3. Rostre développé<br />

4. Epines Supra orbitales<br />

développées<br />

5. Segmentations<br />

abdominales apparentes<br />

Zoea 3<br />

1. Longueur 2.14 - 2.70<br />

mm<br />

2. Segmentation<br />

abdominale distincte, épines<br />

dorsales et latérales présentes<br />

sur plusieurs segments.<br />

3. Péréiopodes et<br />

Uropodes rudimentaires<br />

présents<br />

Aux stades zoé (Figure 10) la nage est assurée avec les premières et<br />

secondes antennes comme au stade Nauplii mais elles sont maintenant<br />

aidées par un bon développement des premiers et seconds maxillipèdes. La<br />

nage est plus lente qu’au stade Nauplii, le mouvement est moins saccadé. La<br />

caractéristique de la larve Zoé est une alimentation continue. Nous pouvons<br />

observer le bon remplissage du tractus digestif. Le Tableau <strong>II</strong> décrit les<br />

différents organes identifiables au microscope optique.<br />

39<br />

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1.7.3 Stades Mysis<br />

Figure 11 : Mysis I<br />

Mysis I (Figure 11)<br />

1. Longueur 2.67 - 3.40 mm<br />

2. Péréiopodes bien développés<br />

3. Première et seconde antennes<br />

réduites<br />

4. Uropodes bien développés<br />

5. Apparition des pléopodes<br />

proéminente<br />

Mysis <strong>II</strong> (Figure 12)<br />

1. Longueur 2.99 - 3.90<br />

mm<br />

2. Pléopodes non<br />

segmentés<br />

Figure 12 : Mysis <strong>II</strong><br />

Mysis <strong>II</strong>I (Figure 13)<br />

1. Longueur 3.70 - 4.50<br />

mm<br />

2. Pléopodes développés,<br />

segmentés<br />

Figure 13 : Mysis <strong>II</strong>I<br />

Au stade Mysis, les antennes sont réduites et la nage devient une fonction des péréiopodes<br />

avec en aide la présence de trois paires de maxillipèdes Le corps est fléchi, avec la tête en bas faisant<br />

un mouvement vertical vers l’arrière. A ce stade, nous observons moins la tendance à l’attraction de<br />

la lumière.<br />

40<br />

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1.7.4 Stades Post-Larve<br />

Figure 14 : Post Larve<br />

Très ressemblant par son aspect<br />

à la crevette juvénile ou adulte, la Post-<br />

Larve mesure entre 5 et 25 mm. Pendant<br />

les 4 ou 5 jours de vie Post larvaire, les<br />

animaux sont planctoniques. Les stades<br />

suivants, elles peuvent être observées sur<br />

les parois du bassin. Les pléopodes sont<br />

utilisés pour la nage (Figure 14).<br />

1.8 Le cycle de mue<br />

Pour permettre sa croissance, la crevette doit périodiquement détacher son épiderme et sa<br />

cuticule externe, rapidement s’extirper de la rigide cuticule, se remplir d’eau pour confectionner sa<br />

nouvelle cuticule, un exosquelette flexible qui se durci rapidement par l’action de sels minéraux et de<br />

protéines. Le processus de la mue provoque une augmentation de la taille de l’animal discontinue.<br />

Chaque mue est caractérisée par une croissance verticale de la taille, l’eau est remplacée par des<br />

tissus et l'exosquelette se durci. Ce mécanisme est régulé par des hormones, ecdystéroides.<br />

La période de mue est critique car la crevette se retrouve sans protection. Elle est plus<br />

vulnérable à la prédation d’où une mortalité plus élevée au cours de cette période. La régulation<br />

ionique, l’absorption d’eau et la perméabilité des membranes sont perturbées.<br />

Du fait d’un exosquelette rigide composé de 70 à 85 % de chitine, la croissance est<br />

discontinue, rapide et extensive au moment de la mue, résultant d’une entrée massive d’eau. La mue<br />

peut s’effectuer sans gain de poids. La plupart des phénomènes physiologiques (osmorégulation,<br />

respiration, nutrition) sont liés au processus de mue. Il est donc essentiel dès lors que l’on mesure un<br />

paramètre physiologique de le situer par rapport au cycle de mue de l’animal. Il est par ailleurs<br />

considéré que la phase d’intermue correspond à une phase de stabilité physiologique.<br />

Deux types de facteurs influent le cycle de mue :<br />

- Les facteurs internes correspondant à l’espèce, l’âge, le sexe, le stade de<br />

développement, les hormones (ex. Molt Inhibiting Hormon ou MIH), etc.<br />

- Les facteurs externes correspondant à la température, la lumière, la salinité, la<br />

captivité, le parasitisme, etc.<br />

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Les stades du cycle de mue des crevettes pénéides se déroulent comme suit :<br />

1.8.1 Post-mue<br />

Figure 15 : Cuticule lors de la post mue<br />

La post mue est le stade suivant<br />

l’exuviation. L’augmentation du volume<br />

d’hémolymphe due à l’influe d’eau agrandie<br />

l’exosquelette. Après quelques heures, le nouvel<br />

exosquelette se durci et maintient sa rigidité.<br />

Immédiatement après la mue, seulement sont<br />

présentes les couches de l’épicuticule et de<br />

l’exocuticule (Figure 15).<br />

Ensuite, l’épiderme commence à sécréter l’endocuticule. Une grande partie de la cuticule<br />

est dérivée de produits stockés dans l’épiderme, comme l’alimentation ne commence pas tant que<br />

les crevettes entrent en phase d’inter-mue. Cette sécrétion se poursuit en inter-mue, jusqu’à ce que<br />

les trois couches soient complètement synthétisées.<br />

1.8.2 Intermue<br />

Figure 16 : Cuticule lors de l’intermue<br />

1.8.3 Pré-mue (ou proecdysis)<br />

Pendant l’inter-mue, l’exosquelette devient<br />

beaucoup plus dur à travers la couverture minérale et<br />

protéique (Figure 16). L’exosquelette est relativement<br />

fin comparé aux crabes et aux langoustes. Le volume de<br />

la crevette augmente de 3 à 4 %. Cette augmentation<br />

peut être causée par l’extension des connections inter<br />

segmentaire de l’abdomen. L’animal s’alimente.<br />

La pré-mue est caractérisée par la séparation de l’ancien exosquelette de la sous-couche<br />

épidermique. L’ancien exosquelette est partiellement réabsorbé, les réserves énergétiques<br />

provenant des glandes de l’intestin sont mobilisées. La pré-mue débute avec une augmentation de la<br />

concentration en « hormone de mue » dans l’hémolymphe.<br />

La première indication que la<br />

crevette est entrain d’entrer en mue est le<br />

retrait de l’épiderme provenant de<br />

l’ancienne cuticule. Plus tard, l’épiderme<br />

commence à hypertrophier ses cellules, qui<br />

paraissent tenir un rôle de stockage en<br />

s’accumulant. L’épiderme commence à<br />

sécréter un nouvel épi-cuticule et exocuticule<br />

(Figure 17).<br />

Figure 17 : Cuticule lors de la Pré mue.<br />

42<br />

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L’alimentation diminue et a complètement arrêté par la fin du proecdysis. Les réserves<br />

doivent être suffisantes pour la synthèse de la cuticule et palier à la période de non-alimentation.<br />

1.8.4 La mue (ecdysis)-exuviation<br />

La mue en tant que stade ne dure<br />

seulement que quelques minutes. Elle débute<br />

avec l’ouverture de l’ancien exosquelette à la<br />

jonction du thorax et de l’abdomen ; la mue est<br />

complète lorsque l’animal s’échappe du<br />

confinement (Figure 18).<br />

Figure 18 : Cuticule lors de la mue.<br />

1.9 La respiration<br />

La fonction respiratoire assure le transfert d'O2 et de CO2 entre le milieu ambiant et la<br />

cellule. L'accessibilité permanente à l'oxygène, à des pressions partielles bien définies, est vitale pour<br />

les cellules. Du milieu ambiant jusqu'à la cellule, le flux d'oxygène dépend de gradients successifs de<br />

pression et des débits d'eau ventilés. En ce qui concerne les animaux aquatiques exploités en<br />

aquaculture, cela suppose des facultés d'adaptation à des conditions d'oxygénation très variables<br />

dont les limites sont atteintes lorsque la quantité d’oxygène disponible devient trop faible.<br />

Le système respiratoire est organisé sous forme de branchies. Il est contenu dans deux<br />

cavités branchiales qui assurent sa protection et la circulation de l'eau. Les branchies des crustacés<br />

sont des expansions tégumentaires dont les cavités sont remplies d'hémolymphe. Les crevettes<br />

pénéides telles que P. notialis et P. kerathurus possèdent des dendrobranchies réparties dans deux<br />

chambres branchiales disposées de part et d'autre du céphalothorax. Outre leur rôle respiratoire les<br />

branchies interviennent également dans le contrôle de la composition ionique de l'hémolymphe.<br />

1.10 L’osmorégulation<br />

La capacité d’osmorégulation (OC) correspond à la différence entre l’osmolarité de<br />

l’hémolymphe et celle du milieu extérieur. La capacité de régulation en milieu hypo-osmotique (hypo<br />

CO) et la capacité de régulation dans un milieu hyper-osmotique (hyper CO) font donc<br />

respectivement référence à l’OC au-dessous et au-delà du point iso-osmotique. L’osmolarité de<br />

l’hémolymphe et du milieu est exprimée en mosM Kg -1. L’hémolymphe peut être hyper osmotique,<br />

hypo osmotique ou iso osmotique selon la salinité du milieu. Chaque espèce a un point iso<br />

osmotique caractéristique. Le point iso-osmotique de l’espèce Farfantepenaeus brasiliensis a été<br />

décrit à 794 mosM kg-1 dans un milieu d’environ 25 ppt. Il est compris entre 676.8–700.7 mosM Kg-1<br />

dans un milieu de 23.7‰ à 24.6‰, pour des juvéniles de L. stylirostris à 28°C avec des croissances<br />

optimales et un stress réduit. Chez divers crustacés décapodes a été établie une corrélation entre la<br />

tolérance à la salinité et le pouvoir d’osmorégulation pendant l’ontogénèse, ceci en relation avec les<br />

adaptations aux diverses conditions environnementales.<br />

43<br />

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Cette tolérance implique un mécanisme biologique propre aux organismes aquatiques :<br />

l’osmorégulation. Il s’agit du transport actif des ions Na+/K+, par des pompes électro-géniques<br />

localisées au niveau des membranes cellulaires (principalement des branchies), dont l’activité est<br />

ATP-dépendante. L’activité de cette enzyme augmente avec le développement des post larves chez<br />

P. japonicus ainsi qu’avec leur transfert en milieu hypo-osmotique. La capacité d’osmorégulation des<br />

crevettes pénéides est considérée totalement développée à partir du stade PL10 (environ 20 jours de<br />

développement depuis l’éclosion). Avant le stade PL10, il existe une stratégie intermédiaire entre<br />

l’osmoconformation et l’osmorégulation. Cela nous permet de dire, en ce qui concerne le pouvoir<br />

d’osmorégulation, qu’il n’est pas nécessaire de maintenir des larves au-delà du stade PL10 dans les<br />

conditions salines contrôlées de l’écloserie. Par sécurité, les tests de stress sont couramment réalisés<br />

au stade PL15. Un test de stress de salinité effectué avant le stade PL10, refléterait la condition<br />

générale des organismes alors qu’aux stades avancés, il dépend spécifiquement de la capacité<br />

d’osmorégulation.<br />

44<br />

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2 Facteurs abiotiques du biotope des pénéides tropicales<br />

2.1 La luminosité<br />

Les pénéides peuvent être divisés en trois groupes sur la base de leur comportement face à<br />

l’intensité lumineuse. Les membres de ce premier groupe sont en profondeurs le jour ou en lune<br />

claire, émergeant seulement la nuit. Ce groupe inclus les espèces P. duorarum, P. Latisulcatus, P.<br />

plebejus et probablement P. notialis. Les crevettes du second groupe vivent en eau légèrement<br />

trouble, sont nocturnes mais occasionnellement émergent pendant la journée. Ce groupe est<br />

représenté notamment par les espèces P. astecus, P. esculentus, P. monodon, P. japonicus et P.<br />

semisulcatus. Le troisième groupe est rencontré dans les eaux troubles.<br />

Les crevettes sont adaptées à survivre dans des eaux turbides, et la turbidité n’est pas un<br />

facteur affectant la survie de l’animal mais affecte en culture le management de la maturation<br />

sexuelle et l’observation des mortalités.<br />

2.2 Le pH<br />

Le pH indique la concentration en ions H+, c’est à dire si l’eau est acide ou basique. Il est<br />

conditionné par la respiration produisant du CO 2 et la photosynthèse consommatrice de CO 2 . Le pH<br />

optimum est entre 7 et 9 malgré que la crevette soit tolérante à des pH acides (>7). L’ion Calcium est<br />

associé avec les ions bicarbonates et carbonates. Quand les ions carbonates augmentent à une<br />

certaine concentration, relativement insoluble, ils se précipitent. La précipitation du carbonate de<br />

calcium modère le pH. Des valeurs de pH supérieures à 9 peuvent apparaître encouragées par la<br />

photosynthèse dans les eaux à fortes concentrations de calcium.<br />

2.3 Température et salinité<br />

Les poissons et les crustacés sont poïkilothermes, cela signifie que leur température<br />

corporelle est la même que la température de l’eau qui les entourent. La température de l’eau<br />

change au cours de la journée et des saisons ainsi la température des poissons et crustacés change<br />

fréquemment.<br />

Le terme de salinité rend compte du total de la concentration de tous les ions dans l’eau. La<br />

salinité peut être reportée en milligramme par litre mais plus communément en eau à forte<br />

concentration en sels minéraux la salinité est exprimée en « parts per thousand » (ppt) ou gramme<br />

par litre. La salinité est une des causes de la migration des crevettes recherchant des eaux plus<br />

salines.<br />

Les crevettes des eaux tropicales ont besoin de températures supérieur à 20°C avec une<br />

croissance optimum entre 26 et 32°C. Dans les représentants de ce groupe nous pouvons<br />

mentionner P monodon et P. notialis. Chaque étape du développement vital détient un optimum<br />

thermique et une salinité, ainsi, les larves requièrent une température entre 25 et 30°C et une<br />

salinité entre 28 et 35 ppm. Les larves ont une capacité à supporter de plus forte variation de<br />

température et de salinité. Les juvéniles et sub-adultes vivants en estuaires, lagune ou mangroves<br />

sont ceux qui supportent les plus grandes variations de leur milieu de vie. P. notialis est rencontré<br />

dans des températures variant entre 26 et 30°C et des salinités jusqu’à 40 ppm.<br />

45<br />

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2.4 Le substrat<br />

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En général, les pénéides vivent sur un fond constitué de particules fines (sables, sédiments<br />

fins) et riche en matière organique. Certaine espèce dont P. vannamei s’entèrent et d’autre comme<br />

P. monodon restent posé sur le fond. Ce comportement apparaît pendant les premiers stades postlarvaires<br />

et permet aux crevettes de se protéger des prédateurs, principalement au cours de la mue,<br />

en fonction de facteurs externes comme la lumière, la température la concentration en oxygène, etc.<br />

P.notialis :<br />

Les fonds les plus riches en crevettes P.notialis sont toujours sur les zones vaseuses dont la<br />

teneur en lutites est supérieure à 75 %. Cette relation n'est plus vérifiée au-delà de 60 m de<br />

profondeur La nature du sédiment est donc un facteur important de la distribution géographique.<br />

Elle peut également dans une certaine mesure expliquer la limite supérieure de la distribution<br />

bathymétrique de l'espèce.<br />

La présence de Penaeus notialis a cependant été signalée sur sables grossiers au banc<br />

d’Arguin en Mauritanie (MAURIN, 1968) Si la répartition géographique et la limite bathymétrique<br />

supérieure des fonds à crevettes correspondent nettement à une structure et une granulométrie<br />

caractéristique, il n'en est pas de même pour la limite bathymétrique. En dessous de 50 m, les<br />

rendements diminuent rapidement bien que la teneur en lutites demeure supérieure à 75 %. La<br />

granulométrie fine est donc une condition nécessaire mais non suffisante pour l'installation de<br />

concentrations commerciales.<br />

2.5 Concentration en oxygène<br />

Conditionné par la respiration, la photosynthèse et la dégradation de la matière organique<br />

constituant la demande biologique en oxygène (DBO), la quantité d’oxygène dissout est essentielle<br />

pour la vie de l’ensemble des organismes.<br />

La concentration en oxygène dissout dans l’eau est fondamentale. Inférieur à 2 ppm, la<br />

concentration en oxygène provoque une forte mortalité en cultures, un minimum létal est situé à 3,5<br />

ppm. Une diminution de ce paramètre peut changer le comportement de l’animal. La consommation<br />

en oxygène augmente lorsque la température de l’eau augmente par une plus forte bio-activité des<br />

animaux. Parallèlement l’oxygène se dissout de moins en moins dans cette même eau.<br />

La répartition de la consommation d‘oxygène par jour dans un bassin de crevettes serait à<br />

hauteur de 70% en faveur de la respiration des micro-organismes et du phytoplancton dispersé sur le<br />

sol, 15% aurait lieu dans le sol et seulement 8% de la consommation totale est prélevée par la<br />

population de crevette.<br />

Les débris en décomposition sur le sol et la matière organique non utilisé peuvent<br />

provoquer une importante diminution de la concentration en oxygène dans les eaux de fond. En cas<br />

d’anoxie, la crevette a un comportement initial d’hyperactivité avec une nage en surface et des sauts,<br />

puis devient rapidement léthargique.<br />

2.6 L’Ammoniaque NH3/NH4<br />

C’est le produit de la dégradation des protéines rejeté par les organismes aquatiques.<br />

L’ammoniaque est comprise dans 40 à 90% des excrétions azotés des crustacés. Les conséquences<br />

pour les crevettes exposées à un taux trop élevé d’ammoniaque, sont une irritation des branchies,<br />

une tolérance plus faible à un bas taux d’oxygène et aux maladies.<br />

Nous pouvons ajouter une croissance diminuée et un taux de conversion alimentaire plus<br />

élevés. Les valeurs normales limites sont de : 0.7 mg NH 4 -N/1, 1.0 mg NO 2 -N/1, 0.75 mg NO 3 -N/1.<br />

46<br />

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2.7 La dureté<br />

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La dureté correspond principalement à la concentration des cations calcium et magnésium.<br />

La dureté conditionne la formation de l’exosquelette, essentiel pour la mue des crustacés. 50 à 400<br />

mg/l pour une bonne qualité d’eau.<br />

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3 Biologie de l’alimentation<br />

L’activité des crevettes est stimulée par de faibles concentrations de composants<br />

organiques. Ces composants incluent les protéines, les dérivés protéiques comme les acides aminés,<br />

l’ammonium sous forme de triméthylamine, les composants riches en acides gras insaturés et autres.<br />

Les structures sensorielles cuticulaires comme les cilles, peuvent détecter ces substances en<br />

concentration très faibles (10-6 Molaire). Les structures sensorielles sont plus concentrées sur la<br />

partie antérieure du corps sur les antennules, la bouche, les pinces, les antennes et maxillipèdes. La<br />

vue n’est pas très développée chez les crustacés et n’apparaît pas un sens très utilisé pour la<br />

détection ou localisation de la nourriture.<br />

La crevette rapidement fouille le substrat en utilisant les trois premières paires de<br />

péréiopodes. Une fois que la nourriture est localisée, elle est prise en charge par les péréiopodes qui<br />

la porte à la bouche. Les petites particules sont placées directement dans une cavité « pré-oral »,<br />

alors que les plus grosses sont portées à la bouche par les troisièmes maxillipèdes. Les grains de sable<br />

et autres éléments inconsommables sont régurgités.<br />

La digestion préliminaire a lieu, après la nourriture est ingérée dans l’intestin antérieur ou<br />

estomac, où des enzymes s’additionnent, trituration et stockage des aliments ont lieu. L’alimentation<br />

chemine rapidement dans l’intestin antérieur. Partiellement digérée, l’alimentation passe dans<br />

l’intestin « midgut » ou glande digestive.<br />

Celui-ci a une fonction double de sécrétion d’enzymes et d’absorption de l’aliment digéré.<br />

Les enzymes digestives sécrétées par le « midgut » comprend des protéinases, carboxypeptidases,<br />

lipases, amylases, chitinase, et autres. Alors que la plupart des produits solubles de la digestion sont<br />

assimilés dans l’intestin-midgut, les éléments non digestibles passent à travers un simple intestin<br />

tubulaire-hindgut, rejetés en fécès.<br />

Les crevettes sont connues pour ingérer une variété d’éléments et ont été décrites comme<br />

omnivores opportunistes extracteurs, mangeurs de détritus, carnivores et prédateurs. Des<br />

différences interspécifiques existent entre les stades des pénéides. Les post larves et les juvéniles<br />

consomment des détritus organiques agréger, des micro-algues, des macrophytes, nématodes,<br />

copépodes, larves de mollusques, larves brachiopodes.<br />

Les crevettes sub-adultes et adultes se nourrissent de détritus organiques agréger et de la<br />

microfaune associée (champignons, bactéries et protozoaires). La capacité à hydrolyser ces<br />

composants est rare parmi les invertébrés marins.<br />

Les bactéries colonisent et décomposent rapidement les détritus marins et des<br />

écosystèmes saumâtres, et sont ainsi un important composant de la nourriture des crevettes. Les<br />

bactéries sont riches en acides gras à longues chaînes poly insaturées, stérol, importants élément du<br />

régime alimentaire de la crevette. Les protozoaires sont d’importants consommateurs de bactéries<br />

dans la chaîne alimentaire planctonique, énergie à disposition pour les plus hauts niveaux<br />

trophiques. Une situation similaire se retrouve dans les sédiments et sur les agrégats de déchets, où<br />

les protozoaires (principalement les ciliés) sont d’importants consommateurs de bactéries. Ils sont<br />

présumés capables de synthétiser leur propre chaîne poly insaturé d’acides gras rendus disponibles<br />

par le régime alimentaire des crevettes.<br />

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4 Digestibilité et mécanismes énergétiques<br />

La digestion implique une action mécanique, la solubilisation et l’absorption des<br />

nutriments. Le profil du nutriment ou d’un ingrédient peut apparaître bien, mais s’il n’est digéré,<br />

absorbé ou utilisé, il apporte peu de valeur pour l’animal.<br />

Les crevettes ont besoin d’énergie pour leur croissance, l’activité musculaire et la<br />

reproduction. Le processus biologique de l’utilisation de l’énergie est appelé métabolisme, le taux<br />

d’énergie utilisé défini le taux métabolique. Le taux métabolique est influencé par des facteurs<br />

comme la température de l’eau, l’espèce, le stade de développement, l’âge, l’activité de l’animal et<br />

ses fonctions biologiques. D’autres paramètres comme la concentration en oxygène, en dioxyde de<br />

carbone, le pH et la salinité influence aussi le taux métabolique.<br />

Les crevettes sont connues pour avoir un plus faible besoin en énergie que les animaux<br />

terrestres. Cela est dû à plusieurs facteurs :<br />

- La crevette ne doit pas maintenir une température corporelle constante,<br />

- Elle a des besoins relativement faibles pour maintenir sa position et se déplacer dans<br />

l’eau,<br />

- Elle privilégie l’utilisation de protéines comme source d’énergie et excrète la majorité<br />

des déchets azotés sous forme d’ammoniaque, d’urée ou d’acide urique. Peu<br />

d’énergie est perdue au cours du catabolisme des protéines et de l’excrétion des<br />

déchets azotés.<br />

La crevette utilise les protéines, les lipides et les carbohydrates comme source d’énergie.<br />

Les protéines sont hautement digestibles par les crevettes, cependant une source énergétique non<br />

protéique doit être maintenue dans l’alimentation des crevettes.<br />

4.1 Les protéines<br />

Les protéines sont de grandes et complexes molécules constituées d’acides aminés. 20<br />

majeurs acides aminés forment la plupart des protéines. Les rôles et la taille des protéines diffèrent<br />

en relation leur contenance en acides aminés. Les protéines sont les majeurs constituants de la<br />

matière organique de certains tissus à hauteur de 65-75% de la matière sèche totale. Les animaux<br />

doivent consommer une alimentation protéique pour avoir un apport continu en acides aminés.<br />

Après l’ingestion, la protéine est digérée pour obtenir des acides aminés libres qui sont absorbés<br />

dans le tractus digestif de l’animal. Ceux-ci sont distribués aux divers organes et tissus pour<br />

synthétiser de nouvelles protéines. Une carence en protéine se traduit par une cessation de la<br />

croissance, suivie d’une perte de poids causé par une utilisation total des protéines pour maintenir<br />

les fonctions vitales de l’animal. D’autre part, si trop de protéines sont apportées dans la nourriture,<br />

seulement une part sera utilisée pour synthétiser de nouvelles protéines, et le reste sera converti en<br />

énergie ou excrété.<br />

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4.1.1 Le taux protéique<br />

Les aliments destinés aux crevettes sont formulés pour contenir un haut taux de protéines.<br />

Cependant, c’est un des majeurs et le plus cher composant des aliments. Une réduction de la teneur<br />

en protéines ou l’utilisation de suppléments protéiques moins cher pourrait considérablement<br />

réduire le coût de l’alimentation. Le taux de protéines varie de 30 à 57% selon les espèces et le stade<br />

des crevettes. Les aliments Post-Larves ou des premiers stades de développement sont souvent plus<br />

riches en protéines que pour les crevettes ayant atteint un stade plus avancé. Si le système de<br />

culture n’est pas totalement dépendant de l’alimentation commerciale et que l’alimentation<br />

naturelle est durable, le taux de protéines peut être réduit.<br />

4.1.2 Les acides aminés<br />

Il existe deux catégories d’acides aminés : les acides aminés essentiels (AAE) et non<br />

essentiels (AANE). Les AAE ne peuvent être synthétisés par la crevette ou à un taux trop faible pour<br />

assurer une bonne croissance. Ainsi, les AAE doivent être apportés par l’alimentation. D’autre part,<br />

les AANE sont synthétisés par l’animal en quantité suffisante pour une croissance optimale.<br />

Les acides aminés essentiels pour la crevette sont : la méthionine, arginine, thréonine,<br />

tryptophane, histidine, isoleucine, leucine, lysine, valine et phénylalanine. L’arginine et la lépine<br />

seraient les acides aminés premiers limitant dans l’alimentation.<br />

4.2 Les Lipides<br />

Les lipides sont le nom générique pour les composants insolubles gras de la matière<br />

vivante. Ils sont classifiés entre autres de graisses, phospholipides et stérols. Ils sont une source<br />

hautement digestible d’énergie et une source d’acides gras essentiels nécessaires pour une<br />

croissance normale et la survie de tous les animaux. Les lipides et plus particulièrement les<br />

phospholipides (composant des membranes cellulaires et des organes) et les stérols (synthèse des<br />

hormones stéroïdes) sont essentiels pour les fonctions métaboliques de la crevette et peuvent être<br />

vecteurs de l’assimilation de vitamines. Dans l’alimentation, les lipides ont aussi un rôle d’attractif et<br />

peuvent affecter la texture d’un aliment. 6 à 7,5% de lipides sont recommandé dans les aliments<br />

commerciaux de crevettes.<br />

4.2.1 Les acides gras<br />

La majeure fonction des acides gras essentiels sont relié à leur rôle de composant des<br />

phospholipides permettant la flexibilité et la perméabilité des membranes biologiques dans les<br />

transports cellulaires et l’activation de certaines enzymes.<br />

Quatre acides gras longs poly insaturés (AGLPI) sont considérés comme essentiels pour la<br />

crevette :<br />

- Acide linoléique (18 :2n6)<br />

- Acide linolénique (18 :3n3)<br />

- Acide Eicosapentanoïque (20:5n3, EPA)<br />

- Acide decosahexanoique (22:6n3, DHA).<br />

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4.2.2 Cholestérol<br />

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Beaucoup de stérols sont des composants essentiels de différentes hormones (pour la mue<br />

par exemple) et de la vitamine D. Composant des membranes ayant des fonctions dans l’absorption<br />

et le transport des acides gras, le cholestérol est considéré comme un nutriment essentiel dans<br />

l’alimentation. Les huiles d’invertébrés marins, calmar, crabes sont d’excellentes sources de<br />

cholestérol.<br />

4.3 Les vitamines<br />

Les vitamines sont des composants organiques complexes nécessaires pour une croissance<br />

normale, les métabolismes et la reproduction. En système de culture extensive, avec une<br />

alimentation naturelle, elles peuvent être suffisamment abondantes. En système intensif avec une<br />

plus haute densité d’animaux, l’alimentation naturelle est limitée donc les vitamines doivent être<br />

ajoutées dans l’alimentation pour une croissance normale. Il existe 11 types de vitamines solubles et<br />

4 vitamines non solubles identifiées requises par la crevette.<br />

Les aliments commerciaux de crevettes sont généralement sur fortifiés en vitamines,<br />

élément coûteux. L’apport supplémentaire en vitamines peut être à hauteur de 15% du coût total de<br />

l’aliment. Plusieurs raisons expliquent cela :<br />

- Maintenir une réputation et une qualité de l’aliment par une assurance de sa teneur<br />

en vitamines face aux faibles connaissances sur les réels besoins de la crevette en<br />

vitamines,<br />

- Les crevettes sont de « petits mangeurs » et le granulé peut rester dans l’eau<br />

plusieurs heures. Une sur concentration en vitamine permet notamment aux<br />

vitamines solubles de rester à un taux acceptable.<br />

- Les vitamines sont détruites au cours de la confection des aliments et du stockage<br />

(oxydation, moisissures…),<br />

- Les facteurs antinutritionnels de certains nutriments réduisent ou interfèrent avec<br />

les fonctions des vitamines.<br />

4.3.1 Acide Ascorbique-Vitamine C<br />

Soluble dans l’eau, l’acide ascorbique est un important antioxydant. La principale fonction<br />

de l’acide ascorbique la formation du collagène, un essentiel composant des tissus conjonctifs.<br />

L’acide ascorbique est aussi impliqué dans la synthèse d’hormones stéroïdes. Les symptômes de<br />

carence en vitamine C sont caractérisés par des lésions hémocytiques mélanisées dans les tissus<br />

conjonctifs (« mort noire »), réduction du taux de mue, couleur plus claire de l’hépatopancréas,<br />

faible croissance et mortalités.<br />

L’acide ascorbique est rapidement oxydé au cours du stockage de l’aliment (50% par mois)<br />

et du processus de l’aliment. Les formes encapsulées (silicone- gélatine) sont marginalement<br />

meilleures. Le besoin en Vit C par les crevettes est de 30-80 mg/kg. Cependant le taux de supplément<br />

en acide ascorbique dans l’aliment de crevette varie selon les formes de l’acide et le stockage de<br />

l’aliment, 100 mg/kg d’aliment pour l’acide ascorbique stabilisé et 1000 mg/kg pour la forme<br />

encapsulée.<br />

4.3.2 Vitamine E<br />

La vitamine E est appelé alpha-tocophérol, il s’agit d’un antioxydant soluble dans les graisses ayant<br />

pour fonction la protection des lipides et des membranes biologiques de l’oxydation. La vitamine E<br />

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aide à protéger le contenu des acides gras polyinsaturés (AGPI) dans l’aiment. Sa déficience<br />

provoque une réduction de la croissance, une dépigmentation et des tissus graisseux. Les sources de<br />

vitamines E inclus le son de riz, graine de cotons, Il est recommandé un taux supplémentaire de<br />

vitamine E dans les aliments commerciaux de 300 mg/kg.<br />

4.4 Les minéraux<br />

Ils sont environs 20 éléments inorganiques reconnus jouant une fonction essentielle dans le<br />

corps. Certains sont nécessaires à des quantités considérables, les macro éléments ; tandis que<br />

d’autres sont requis en plus faibles quantités, les oligo-éléments. Les macro éléments inclus le<br />

calcium, le phosphore, potassium, magnésium, sodium, chlore et sulfure. Les oligo-éléments sont le<br />

fer, le cuivre, le zinc, le manganèse, le cobalt, sélénium et l’iode.<br />

Les minéraux sont des constituants de l’exosquelettes, ils jouent un rôle important pour la<br />

balance osmotique, comme constituant structurels des tissus et pour la transmission nerveuse et la<br />

contraction musculaire. Ils sont connus comme activateurs d’enzymes, et sont présents dans les<br />

vitamines, les hormones et les pigments.<br />

Comme beaucoup d’animaux aquatiques, la crevette peut absorber ou excréter les<br />

minéraux directement dans l’environnement aquatique via les branchies et la surface corporelle. De<br />

plus, le besoin en minéraux et largement dépendant de la concentration minérale de<br />

l’environnement aquatique dans lequel se trouve la crevette.<br />

4.4.1 Le calcium<br />

Le calcium (Ca) est un minéral essentiel utilisé pour la formation des tissus squelettiques.<br />

Chez la crevette, la grande majorité du calcium est rencontré dans l’exosquelette. Le calcium est<br />

aussi essentiel pour la coagulation du sang, l’activation des enzymes, la contraction musculaire et la<br />

perméabilité cellulaire ; le calcium est connu pour être essentiel à l’absorption de la Vitamine B 12 .<br />

L’environnement de l’élevage de la crevette généralement a une haute concentration en calcium qui<br />

est directement absorbé par la crevette.<br />

Par ailleurs, le calcium dans l’aliment a besoin d’être géré pour maintenir un ratio<br />

calcium/phosphore de 1/1 à 1,5/1. Le calcium ne devrait pas excéder 2,3 % dans l’aliment et serait<br />

minimisé.<br />

4.4.2 Le phosphore<br />

Une grande partie du phosphore total corporel est associé avec le calcium pour la<br />

formation de l’exosquelette. Le phosphore sert dans beaucoup de métabolismes, composant<br />

essentiel des phospholipides, des acides nucléiques, phosphoprotéines, composant hautement<br />

énergétiques (ATP), coenzymes. C’est un important tampon pour maintenir le pH des fluides intra et<br />

extra cellulaire. Le phosphore peut être absorbé directement à partir de l’environnement aquatique,<br />

cependant ses concentrations sont généralement limitées. Les sources de phosphore sont graines de<br />

cotons, chaire de crabe, de poissons, krill, son de riz, chair de crevettes, chair de calmar, son et<br />

levures de blé. Le taux dans l’aliment doit être d’environ 1,5%, et respecter le ratio Ca/P.<br />

4.4.3 Sodium, potassium et chlore<br />

Le Sodium (Na), potassium (K) et le chlore (Cl) sont rencontré dans les fluides et les tissus<br />

minces du corps. Ils jouent un rôle régulant la pression osmotique et la balance acides-bases. Ils ont<br />

une importante fonction dans le métabolisme d’échange d’eau. Les sources de sodium incluent la<br />

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farine de coton, poisson, son de riz, farine de soja, son et levures de blé Les sources de chlore<br />

incluent la chaire de crabe, farine de poisson, et de crevettes. Les taux recommandés de sodium et<br />

potassium dans les aliments commerciaux sont de 0,6 % et 0,9% respectivement.<br />

4.4.4 Magnésium<br />

La distribution du magnésium est identique à celle du phosphore avec une majorité<br />

rencontré dans l’exosquelette. Présent dans de nombreuses enzymes, il est impliqué pour les<br />

réactions enzymatiques des protéines, lipides, le métabolisme des carbohydrates, réactions<br />

nerveuses, musculaire et de l’osmorégulation. Les sources de magnésium incluent la farine de crabe,<br />

de coton, krill, son de riz et de blé, chair de crevettes. Le magnésium peut être supplémenté sous<br />

forme de sulfate de magnésium à un taux de 0,2% dans l’aliment commercial.<br />

4.4.5 Soufre<br />

Le soufre est utilisé par les protéines lorsqu’elles sont sous la forme d’acides aminés,<br />

méthionine et cystine. Il est contenu dans la farine de poisson, de cotons, farines de colza et levures.<br />

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