Le partemariat dans l'enseignement technique et ... - intervoc.de
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Page 22<br />
Coopération entre institutions <strong>de</strong> formation <strong>et</strong> entreprises: Un survol<br />
(1) Résumé<br />
<strong>Le</strong>s institutions <strong>de</strong> formation <strong>technique</strong> <strong>et</strong> professionnelle<br />
ont pour objectif - entre autres - <strong>de</strong> dispenser <strong>de</strong>s<br />
enseignements à finalité professionnelle très <strong>de</strong>nses.<br />
Pourtant, l’apprentissage <strong>de</strong>s savoir-faire n’a plus la<br />
place qu’il mérite par l’absence d’échanges fructueux<br />
avec les entreprises. Il est donc temps <strong>de</strong> promouvoir les<br />
interactions pour une formation mieux adaptée à la production.<br />
Cela suppose la mise en oeuvre d’une véritable<br />
pédagogie associant tous les partenaires.<br />
(2) Introduction<br />
<strong>Le</strong>s enseignements organisés par les institutions <strong>de</strong><br />
formation <strong>technique</strong> <strong>et</strong> professionnelle ont pour vocation<br />
<strong>de</strong> former, en milieu scolaire, les ouvriers qualifiés,<br />
techniciens <strong>et</strong> ingénieurs <strong>de</strong>s grands secteurs <strong>de</strong> la vie<br />
économique. Ces institutions représentent à ce titre l’un<br />
<strong>de</strong>s traits spécifiques <strong>de</strong>s systèmes éducatifs. Dispensant<br />
<strong>de</strong>s formations à finalité professionnelle très <strong>de</strong>nses, les<br />
structures d’Enseignement <strong>technique</strong> <strong>et</strong> professionnel<br />
n’ont peut-être plus la place qu’elles méritent car elles<br />
font <strong>de</strong> nos jours l’obj<strong>et</strong> d’appréciations souvent négatives:<br />
les critiques portent généralement sur la finalité <strong>et</strong><br />
l’insertion <strong>de</strong>s diplômés <strong>de</strong> c<strong>et</strong> ordre d’enseignement<br />
<strong>dans</strong> le mon<strong>de</strong> du Travail, donc son opportunité. Ces<br />
critiques considèrent aujourd’hui l’enseignement <strong>technique</strong><br />
<strong>et</strong> professionnel comme étant un instrument <strong>de</strong><br />
formation <strong>de</strong> “produits“ inadaptés.<br />
Pour nous, ce phénomène d’usure peut s’expliquer par<br />
le manque d’échanges fructueux avec l’industrie, le<br />
commerce, l’artisanat <strong>et</strong> l’agriculture, notamment par<br />
l’absence d’une organisation pédagogique, associant<br />
tous les partenaires du système d’Enseignement <strong>technique</strong><br />
<strong>et</strong> professionnel: “un pont“ doit être j<strong>et</strong>é entre les<br />
institutions <strong>de</strong> formation <strong>technique</strong> <strong>et</strong> professionnelle <strong>et</strong><br />
le mon<strong>de</strong> du travail. Notre étu<strong>de</strong> traite <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te coopération<br />
que nous considérons indispensable à l’adaptation<br />
<strong>de</strong>s produits <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> formation au mon<strong>de</strong> professionnel.<br />
C<strong>et</strong>te réflexion est tirée d’une étu<strong>de</strong> que nous avons<br />
conduite <strong>dans</strong> le cadre <strong>de</strong>s activités du Bureau régional<br />
d’éducation pour l’Afrique (BREDA) <strong>de</strong> l’UNESCO à<br />
Dakar; <strong>et</strong> qui a vu la contribution <strong>de</strong> responsables <strong>de</strong><br />
l’Enseignement Technique <strong>et</strong> Professionnel en Côte<br />
d’Ivoire que nous tenons à remercier d’avoir bien voulu<br />
se prêter à nos questions. En particulier:<br />
• le responsable <strong>de</strong> la synthèse <strong>technique</strong> <strong>de</strong> l’Institut<br />
National <strong>de</strong> Formation Technique <strong>et</strong> Professionnelle<br />
(INFTP),<br />
• le responsable <strong>de</strong>s relations avec les entreprises <strong>de</strong><br />
l’Institut National Supérieur <strong>de</strong> l’Enseignement<br />
Technique (INSET),<br />
• les formateurs <strong>de</strong> l’Institut Pédagogique National <strong>de</strong><br />
l’Enseignement Technique <strong>et</strong> Professionnel<br />
(IPNETP).<br />
(3) I<strong>de</strong>ntification du problème<br />
S’il y a un suj<strong>et</strong> qui anime aujourd’hui les discours <strong>de</strong>s<br />
milieux africains intéressés aux questions éducatives,<br />
c’est incontestablement les actions <strong>de</strong> formation à<br />
conduire en vue d’une bonne liaison entre l’école <strong>et</strong><br />
l’environnement économique.<br />
Des étu<strong>de</strong>s révèlent en eff<strong>et</strong> que loin <strong>de</strong> s’améliorer, les<br />
relations entre l’éducation <strong>et</strong> le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la production<br />
s’amenuisent au fil <strong>de</strong>s années. <strong>Le</strong>s diplômés en attente<br />
d’un premier emploi sont <strong>de</strong> plus en plus nombreux. En<br />
Côte d’Ivoire, la proportion <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’emplois<br />
salariés non satisfaites issues <strong>de</strong>s Etablissements<br />
d’Enseignement Technique <strong>et</strong> Professionnel est <strong>de</strong> plus<br />
en plus gran<strong>de</strong>. <strong>Le</strong>s différents suivis <strong>de</strong>s élèves <strong>de</strong><br />
l’Enseignement Technique <strong>et</strong> Professionnel sur le<br />
marché du travail en témoignent (ONFP, 1982; 1988;<br />
OMOCI, 1993).<br />
En 1980-1981, sur un total <strong>de</strong> 5 580 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’emploi,<br />
380 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s ont pu être satisfaites, soit 6,81 %. En<br />
1982-1983, 191 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s ont été satisfaites sur un total<br />
<strong>de</strong> 9 317 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’emploi, soit un taux <strong>de</strong> satisfaction<br />
<strong>de</strong> 2,05 %. En 1983-1984, ce taux est passé à 3,60 %.<br />
Depuis 1985, la situation continue d’être alarmante: le<br />
taux <strong>de</strong> placement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs d’emploi est en n<strong>et</strong>te<br />
régression: 10,97 % en 1986; 8,02 % en 1987; 6,75 %<br />
en 1988; 6,26 % en 1989; 11,35 % en 1990; 3,69 % en<br />
1991; 2,52 % en 1992. Autant dire que <strong>de</strong>puis 1990, la<br />
recherche d’un emploi salarié est <strong>de</strong>venu un véritable<br />
cauchemar. Pourtant, contrairement aux autres ordres<br />
d’enseignement, les élèves <strong>de</strong> l’Enseignement Technique<br />
<strong>et</strong> Professionnel sont les mieux préparés (à titre<br />
d’hypothèse) à l’industrie <strong>et</strong> au commerce vers lesquels<br />
le système <strong>de</strong> formation conduit jusqu’à nos jours ses<br />
“produits“. Pour Philip H. COOMBS (1980), c<strong>et</strong>te situation<br />
est due à une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> qui dépasse <strong>de</strong> loin les possibilités.<br />
La hardiesse <strong>de</strong>s objectifs fixés <strong>de</strong>puis les<br />
indépendances, l’importance <strong>de</strong>s promesses faites à<br />
l’expansion même <strong>de</strong> l’éducation, écrit-il, excitèrent au<br />
plus haut point les espérances <strong>de</strong>s populations <strong>et</strong> provoquèrent<br />
<strong>de</strong> leur part, une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’éducation qui,<br />
faisant boule <strong>de</strong> neige, échappa à tout contrôle en<br />
Afrique.<br />
D’autres critiques ont mis en relief le caractère inadapté<br />
<strong>de</strong>s programmes <strong>et</strong> contenus <strong>de</strong> formation aux possibilités<br />
<strong>et</strong> aux besoins <strong>de</strong>s économies nationales, ce qui a<br />
créé <strong>de</strong>s déséquilibres entre les niveaux <strong>de</strong> formation <strong>et</strong><br />
surtout entre les spécialités. C<strong>et</strong>te tendance, avions-nous<br />
avancé (ASKA Kouadio, 1987) tient en partie au manque<br />
d’adéquation entre le profil <strong>de</strong>s sortants du système<br />
éducatif <strong>et</strong> les qualifications requises. Alors, on se<br />
trouve en fin <strong>de</strong> compte confronté à trois données<br />
souvent contradictoires lorsqu’on abor<strong>de</strong> les systèmes<br />
éducatifs africains: le souci <strong>de</strong> former les générations<br />
montantes; l’embarras que provoquent les résultats <strong>de</strong><br />
c<strong>et</strong>te formation; <strong>et</strong> la difficulté <strong>de</strong> faire coïnci<strong>de</strong>r la<br />
formation <strong>et</strong> l’emploi. Ce qui fait dire à GNEBA Akpalé