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DES VILLAGES EN PAYS DOLOIS - N°55 PERSONNAGES CÉLÈBRES • PHILIPPE VAULCHIER (V. 1496-1543) : Arrivé en 1536 au Deschaux où il s’installe dans la tour de Lioutre. Secrétaire de l’empereur Charles Quint et greffier en chef du parlement de Dole. • FRANÇOIS MARIE CÉSAR DE VAULCHIER (1692-1765) : Né à Dole, il fut page de la Chambre de Louis XIV en 1709 et devint lieutenant-colonel. Nommé brigadier d’infanterie, il reçut la croix de Saint-Louis et devint marquis en 1755. Il fut inhumé dans l’église de Villers-Robert. • GEORGES SIMON DE VAULCHIER DIT AÎNÉ (1747-1834) : Né au château, il fut d’abord chanoine de Saint- Claude en 1762, avant de renoncer au canonicat. Il fut le dernier seigneur du Deschaux. • LOUIS RENÉ SIMON DE VAULCHIER (1780-1861) : Fils du dernier seigneur du Deschaux, il fut, successivement préfet du Jura et de plusieurs départements, devenant député du Jura, directeur général des postes et des douanes sous Charles X. LOUISE DARIE SIMONE DE VAULCHIER (1779-1834) : Sœur de Louis René Simon et fille du dernier seigneur du Deschaux, elle laissa de nombreuses peintures de sa main dans les églises de la région. LOUIS ANNE DE VAULCHIER (1837-1910) : Chef de bataillon. Auteur de plusieurs écrits sur la guerre de 1870. A “Le Deschaux” la tour de Lioutre et Fabulys ont marqué l’histoire L’ancienne demeure de la famille de Vaulchier, château devenu musée des automates de 1988 à 1997, a marqué l’histoire du Deschaux, village que les automobilistes traversent aujourd’hui, toujours pressés de rejoindre Dole ou Lons-le-Saunier. Cependant, régulièrement, quelques touristes cherchent encore Fabulys ! Le château aujourd’hui où le souvenir de la famille de Vaulchier demeure Le pays des bois Au temps de la conquête romaine, le territoire du Deschaux était une vaste forêt et en langue celtique, le mot “chod” signifiait “bois”. Il est donc probable que ce vocable ait été retenu lorsque, après que les Romains aient percé cette forêt d’une grande voie reliant Tavaux à Poligny, quelques maisons de bûcherons formèrent un hameau de Villers-Robert le long de cette route. Si d’autres explications sont possibles, “deschaux” en vieux français signifiant “déchaussé”, mais aussi “créer un talus et des fossés” en patois franco-provençal, l’origine celtique est certainement la plus vraisemblable. En 1801, le village Le battage en 1934 s’appelait encore “Grand-Deschaux”, afin de le distinguer de “Petit-Deschaux” situé à proximité. Une histoire commune avec Villers-Robert Grand-Deschaux et ses lieuxdits les Noues, le Carrouge, Lioutre et les Granges resta un hameau de Villers-Robert jusqu’en 1389. A cette date eut lieu une transaction entre Antoine de Nozeroy, seigneur de Villers-Robert et Simon de Chissey. Ainsi, les habitants de Grand-Deschaux se séparèrent de Villers-Robert pour dépendre de la maison de Chissey qui en posséda les terres comme fief particulier, relevant de la baronnie de Vadans. Le village passa ensuite à la famille Caronde- let qui le vendit à Claude de Gasse vers 1530. En 1536, ce dernier l’échangea contre Flacey près de Louhans, à Philippe Vaulchier d’Arlay qui fit venir 60 familles de Bourgogne et de Germanie, afin de constituer un village respectable. Elles se sont installées au lieu-dit “les Noues” et détruite en 1479 par les troupes de Louis XI. Au XV e siècle, une bâtisse en forme de tour carrée, fut baptisée “tour de Lioutre”, du nom du lieu-dit. Peut-être a-telle même remplacé une autre plus ancienne considérée comme étant une maison forte, qui, au XIV e siècle, aurait servi de rendez-vous de chasse à la famille de Chissey. Elle fut très endommagée en 1636. Au début du XVIII e siècle, François Marie César de Vaulchier fit agrandir le bâtiment autour de cette tour. Depuis la voie royale créée vers 1680 et devenue RD 475, une large allée rectiligne bordée d’arbres traverse le parc couvrant 17 hectares. En 1875, cette noble demeure entièrement en briques, fut restaurée et agrandie selon les plans du célèbre architecte Alfred Ducat. De là datent l’escalier en pierre et la cheminée du fumoir, au bandeau de chêne sculpté par le Dolois Joseph Baudrand. Les différentes salles, riches en boiseries, sont toujours empreintes du souvenir de la famille de Vaulchier qui occupa les lieux 452 années durant. Un médaillon circuc’est ainsi que le hameau des Baraques fut créé. Grand- Deschaux resta alors dans la famille Vaulchier. Philippe, son neveu fils de Pierre en hérita. Etienne son fils devint à son tour seigneur de Grand- Deschaux. La famille Vaulchier ayant pris la particule “de”, resta ainsi propriétaire des terres locales jusqu’à la Révolution. Georges-Simon, marquis de Vaulchier, petitfils du constructeur du château, fut le dernier seigneur. Le Deschaux, c’est d’abord un château A la limite du territoire de Villers-Robert, une place forte exista sur une motte artificielle. Elle était entourée de larges fossés alimentés en eau par l’Orain. Elle fut L’école en 1900 laire en pierre, incrusté dans la brique au-dessus de l’entrée est toujours présent. Il représente deux licornes encadrant les armes familiales. Un pavillon fut construit à l’entrée du parc, en remplacement de la maison de chaume du gardien. Pierre Panay fut le dernier gardien à y avoir résidé. Quelque 110 espèces d’arbres furent plantées dans ce parc qui, aujourd’hui, offre un espace ombragé de qualité. Le cœur d’un “de Vaulchier” dans l’église Le Deschaux a appartenu à la paroisse de Villers-Robert jusqu’en 1847. Il fallut attendre le XIX e siècle, première pierre posée en 1844, pour qu’une véritable église soit enfin construite dans ce village relativement peuplé. Ainsi, l’église dédiée à la Nativité de la Sainte Vierge fut bénie le 8 décembre 1845. On la doit à la générosité du marquis de Vaulchier qui, en 1848, fit également l’acquisition du bâtiment qui sera transformé en presbytère. En 1875, lors de l’agrandissement du château, la construction d’une chapelle sur le plan d’une Une église sans horloge ! croix grecque fut commencée à l’extrémité ouest du bâtiment. Finalement, les travaux furent abandonnés, alors que les murs sortaient déjà de terre. C’est une chambre du château qui fut transformée en lieu de prière. “Il n’y a plus aucun membre de la famille de Vaulchier au Deschaux, mais Louis René Simon de Vaulchier, fils du dernier seigneur y a laissé son cœur enfermé dans un pilier” souligne Joël Verdelet, amateur d’histoire locale. Cette église dépourvue d’horloge dépend aujourd’hui de la paroisse Simon Pierre des Rivières. Albert Mouton : “Mon père fabriquait des balais de bouleau !” Né en 1922, ce retraité fromager est un peu la mémoire vivante du village. Conservant soigneusement quelques anciennes photographies, il se plaît à raconter ce qu’il a connu lorsqu’il était jeune. "Mon père fabriquait des balais de bouleau, comme beaucoup au Deschaux. C’était le boulanger Poty qui les achetait pour être revendus à l’armée. Des wagons entiers partaient de la gare de Chaussin” explique-t-il. Déjà au XIX e siècle, de nombreuses familles fabriquaient ce type de balais, dont la qualité était très réputée. On pourrait certes écouter longtemps le brave octogénaire, comme cette histoire du temps où il y avait deux laitiers pour une seule fruitière. Pays Dolois - Octobre 2008- 12
Patrik Jacquot : “Nous approchons des 900 habitants” Avec 505 habitants en 1954, 856 en 2005 et près de 900 aujourd’hui, Le Deschaux retrouve progressivement sa prestance des années 1850, lorsque le village comptait 1 130 âmes. Cependant, la gendarmerie qui a existé entre 1826 et 1868 ne reviendra peut-être pas ! Conseiller municipal en 1995, maire en 2001, Patrik Jacquot, natif de Gatey, est formateur en travaux publics. Il reconnaît que, malgré les nuisances apportées par la RD 475, plus de 3 000 véhicules chaque jour, celle-ci contribue au développement de la localité. “Le conseil municipal s’emploie à développer diverses infrastructures. Après de gros travaux engagés pour améliorer et embellir la place du village et un bâtiment construit pour accueillir une cantine et une garderie, nous allons restaurer l’atelier municipal et agrandir la salle des fêtes” explique-t-il. La commune doit aussi entretenir des bâtiments et 16 km de chemins communaux. Néanmoins, 20 ha de forêts supplémentaires seront prochainement achetés. Créée en 1794, la première école du village a toujours été maintenue. Un bâtiment abritant la mairie et l’école fut construit en 1803. En 1992, la mairie fut transférée dans l’ancien presbytère. Une 5 e classe a été ouverte en 2006 et 120 élèves, sans RPI, ont effectué la rentrée en septembre dernier sous la direction de Christine Malessard. Mais, si la commune comptait autrefois un moulin fermé en 1956, Roger Gras ayant été le dernier meunier, et une fruitière, fermée en 1973 au temps du dernier fromager Albert Bonnot, elle abrite diverses entreprises, artisans et commerces aujourd’hui : MVA JURA qui produit de la menuiserie métallique – EURO MENUISERIE – Pool piscines – Négociant en bois – Destock Jeans – Boulangerie pâtisserie – Salon de coiffure, Plombier – Plâtrier peintre – 3 informaticiens – TRANS NEGO BOIS et TCR 39 SARL (transporteurs) – Commerce ambulant en habillement – Boucherie – Vival – Garagiste – Taxi… Côté médical, une infirmière et un podologue sont installés. La vie associative est active avec les Amis des écoles, les Anciens Combattants, les Amis du Deschaux, la Gym, l’ACCA et le Ball-Trap, la FNRG, la Chanterie, mais aussi la Fruitière, l’association “Venez ave no”, le club Moto 8 et le club canin du val d’Orain. Diverses manifestations, parfois d’envergure, sont organisées. Dans ce village, où la maternité pour porcs SCEA "La Porcelaine” fait naître quelque 30 000 porcelets chaque année, l’activité agricole perdure avec trois exploitants : Auguste Belsot, Paul Ramboz et Hélène Poty. Le remembrement des terres mis en application en 1970 permet la polyculture, l’élevage et la production de lait. Commune adhérente à la communauté d’agglomération du Grand Dole, Le Deschaux ne s’imagine pas ailleurs. "C’est l’avenir et le sens de l’histoire” affirme le maire qui souhaite assister bientôt à la mise en place d’un centre de loisir sans hébergement. Fabulys La jument verte Les bienfaits du lait d’ânesse Le souvenir de Fabulys La charrette bleue de Catherine et Pierre Puissant est un lieu incontournable. En 2005, ce couple d’origine belge a créé un gîte dans une ancienne roulotte. Mais plus originale, cette asinerie de 32 grandes oreilles, parmi lesquelles celles de 13 ânesses dont le lait frais, un litre et demi chaque jour, est transformé en savons, laits de toilette, lotion, crème et autres produits cosmétiques biologiques. “Nous Lorsque, en 1988, la marquise de Vaulchier décide de se séparer de sa propriété, deux acquéreurs dolois sont aussitôt intéressés. Assureurs de profession, Gérard Héchinger et Michel Fawer ont une idée géniale : faire de ce château historique une demeure pour automates. Divers aménagements réalisés, le site abritera progressivement jusqu’à 500 automates de toutes sortes, et diverses collections, de la cave au grenier. Baptisé “Fabulys”, ce nouveau musée jurassien sera bientôt connu en France et en Europe. Gérard Héchinger en parle encore avec amour : “Dans notre région, il y avait la place pour cette activité originale. Malheureusement, il aurait fallu plus de soutien”. Hélas, les milliers de visiteurs annuels n’ont pas suffi, et c’est justement cette absence de soutien financier qui, en 1997, entraîna la fin de cette fabuleuse histoire. Tout fut vendu. Acquis par Thérèse et Denis Climonet, le château a devons traire toutes les deux heures pour obtenir un litre et demi de lait” explique Pierre qui précise les qualités : “Il contient du rétinol qui lutte contre le vieillissement de la peau. Hydratants et apaisants, les produits dérivés conviennent à toutes les peaux, même les plus sensibles. Tous sont naturels, sans aucun colorant”. Seuls les savons sont fabriqués à l’atelier boutique, d’où ce parfum agréable lorsqu’on y pénètre. Charlotte, fille de la maison, apporte un peu d’aide pour répondre aux besoins. Les autres produits sont fabriqués dans un laboratoire, avec le lait récolté sur le site. On peut visiter l’atelier et la boutique chaque week-end sur rendez-vous. Prenez la route derrière le château et vous y êtes quelques centaines de mètres plus loin. Tél. 03 84 71 55 32. Site internet : lacharrettebleue.com conservé son cachet d’antan et son portail flanqué de deux piliers supportant des têtes de licornes sculptées dans la pierre est toujours aussi impressionnant. Mais la riche histoire du Deschaux et de la famille de Vaulchier n’efface pas celle d’une autre famille qui nous a donné notre Marcel Aymé national. En effet, Faustin Aymé (1859-1947) qui épousa Emma Monamy en 1886 à Villers-Robert, était du village. Chacun sait que le célèbre écrivain portait ces deux communes dans son cœur. Les doyennes d’aujourd’hui, Rose Fraichard et Lucienne Poty nées au village en 1910, ont vu évoluer la commune. Leur cadet Jules Diètre, né en 1915 conduit encore sa voiture. Grâce à Ulysse Déjeux, ancien clerc de notaire au village, l’histoire du pays a été éditée en 1910. Aujourd’hui, Sylvette Bourgeois Moine, artiste peintre, continue, avec bonheur, à immortaliser le château sur sa toile, tandis que Roger Sepret raconte les anecdotes d’antan. Finalement, que Fabulys n’ait pu vivre sur cette terre deschalienne n’engendre que des regrets ! Mais derrière ce château séculaire, les ânesses et la savonnerie attirent de plus en plus de monde, plus de 1200 visiteurs cet été. Décidément, Le Deschaux ne manque pas d’originalité… Le Deschaux (39120) Altitude : 224 m (moy.) Superficie : 856 ha Population : 856 habitants (les Deschaliens) Communauté d’agglomération : Grand Dole Conseil municipal Jacquot Patrik : maire Gauthier Michel : 1 er adjoint Cornu Nelly : 2 e adjointe Michelet Bernard : 3 e adjoint Berthaud Monique : 4 e adjointe Barsu Patricia Diètre Christelle Faivre Jérôme Fraichard Norbert Knittel Alain Lelièvre Sylviane Ramboz Olivier Seiler Christel Venel Michel Verdelet Joël Les derniers maires 1929 – 1940 : Charles Laurent 1940 – 1945 : Alfred Boisson 1945 – 1953 : Félix Millet 1953 – 1971 : Ernest Prost Magnien 1971 – 1975 : Michel Jacquot 1975 – 2001 : Albert Dupré 2001 : Patrik Jacquot Dispositif taille-haies 249 € 112 € 230 PH 329 € > Moteur 2 temps monocylindre refroidi par air > 22,5 cm 3 - 0,8 kW > Allumage électronique transistorisé > Mélange > Poids : 4 kg 239 € Dispositif débroussailleuse Dispositif tronçonneuse sur perche Pays Dolois - Octobre 2008- 13
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