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Entretien avec <strong>le</strong>s agriculteurs du GVA<br />

“La diversité des cultures<br />

dans <strong>le</strong> finage”<br />

La fin d’été et <strong>le</strong> début d’<strong>au</strong>tomne correspondent<br />

à la période de préparation des<br />

Blé<br />

terres. C’est <strong>le</strong> début d’un nouve<strong>au</strong> cyc<strong>le</strong><br />

qui commence, d’où <strong>le</strong> terme de “nouvel<strong>le</strong><br />

campagne”. Nous entrons ainsi dans la<br />

campagne 2008-2009. Toutefois, <strong>le</strong>s cultures<br />

implantées lors de la campagne 2007-<br />

2008 ne sont pas encore toutes récoltées. Il<br />

reste <strong>le</strong> tournesol et <strong>le</strong> maïs.<br />

Comment choisissez-vous <strong>le</strong>s<br />

cultures que vous implantez ?<br />

Pendant l’été, nous avons réfléchi à la disposition<br />

de ces différentes cultures sur <strong>le</strong>s parcel<strong>le</strong>s<br />

de nos exploitations. Chaque agriculteur décide<br />

des cultures qu’il implantera en fonction de la<br />

localisation des parcel<strong>le</strong>s, du type de sol, (argi<strong>le</strong>ux,<br />

sab<strong>le</strong>ux, profond, superf<strong>ici</strong>el), des caractéristiques<br />

et des exigences de la culture, de l’utilisation<br />

ou non de l’irrigation, et <strong>au</strong>ssi de son<br />

envie. Dans <strong>le</strong> finage, <strong>le</strong>s agriculteurs cultivent<br />

généra<strong>le</strong>ment 3 à 10 cultures différentes sur<br />

une campagne. La répartition des cultures sur<br />

<strong>le</strong>s différentes parcel<strong>le</strong>s d’une exploitation <strong>pour</strong><br />

une année s’appel<strong>le</strong> l’asso<strong>le</strong>ment.<br />

La succession de ces cultures<br />

répond-el<strong>le</strong> à des règ<strong>le</strong>s ?<br />

On par<strong>le</strong> de rotation lorsque l’on mentionne la<br />

succession des cultures sur une même parcel<strong>le</strong><br />

d’année en année. Par exemp<strong>le</strong> sur une parcel<strong>le</strong><br />

donnée, il y <strong>au</strong>ra d’abord une culture de colza. La<br />

campagne suivante, ce sera un blé, puis un tournesol.<br />

Il est rare d’observer deux cultures identiques,<br />

deux ans de suite sur une même parcel<strong>le</strong>.<br />

Ceci <strong>pour</strong> plusieurs raisons. A chaque culture correspondent<br />

ses ravageurs (insectes, maladies et<br />

m<strong>au</strong>vaises herbes). Le fait de changer de culture<br />

toutes <strong>le</strong>s années permet de rompre <strong>le</strong> cyc<strong>le</strong> de<br />

Orge<br />

Colza<br />

Maïs<br />

Tournesol<br />

Légumes<br />

Divers<br />

Les cultures présentent dans la plaine du finage<br />

- Cultures semées à l’<strong>au</strong>tomne : blé, orge et colza<br />

- Cultures semées <strong>au</strong> printemps : maïs, tournesol et légumes<br />

développement des ravageurs et de maintenir<br />

<strong>le</strong>urs populations à des nive<strong>au</strong>x acceptab<strong>le</strong>s.<br />

Quel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s cultures rencontrées sur <strong>le</strong> finage ?<br />

Une des caractéristiques réside dans la diversité<br />

des cultures, <strong>au</strong> moins 16-17. Sur <strong>le</strong> graphique<br />

ci-dessus, vo<strong>ici</strong> <strong>le</strong>s cultures rencontrées et <strong>le</strong>ur<br />

importance <strong>le</strong>s unes par rapport <strong>au</strong>x <strong>au</strong>tres.<br />

Divers comprend à la fois des cultures de printemps,<br />

d’<strong>au</strong>tomne, voire des cultures pérennes.<br />

Par ordre d’importance on peut citer <strong>le</strong> soja, <strong>le</strong>s<br />

cultures de semences de tritica<strong>le</strong>, d’avoine et de<br />

trèf<strong>le</strong>, <strong>le</strong> sorgo, <strong>le</strong> chanvre, l’origan, <strong>le</strong> cassis, <strong>le</strong>s<br />

noisettes, <strong>le</strong> sarrasin et <strong>le</strong>s f<strong>le</strong>urs séchées. Les<br />

légumes cultivés sont <strong>le</strong>s petits pois, <strong>le</strong>s haricots,<br />

<strong>le</strong>s salades, <strong>le</strong>s choux et <strong>le</strong>s oignons.<br />

Pourquoi travail<strong>le</strong>z-vous <strong>au</strong>tant<br />

la terre depuis la fin de l’été ?<br />

Pour deux raisons : la première est de détruire<br />

<strong>le</strong>s résidus de récoltes (tiges de plantes) et <strong>le</strong>s<br />

m<strong>au</strong>vaises herbes et de <strong>le</strong>s mélanger à la terre.<br />

La deuxième raison est de faire germer <strong>le</strong>s<br />

graines tombées à terre lors de la récolte ainsi<br />

que <strong>le</strong>s graines des m<strong>au</strong>vaises herbes. C’est <strong>le</strong><br />

“déch<strong>au</strong>mage”. Un travail du sol plus profond<br />

peut éga<strong>le</strong>ment être réalisé. L’objectif est d’améliorer<br />

la structure en profondeur et d’avoir une<br />

terre fine en surface <strong>pour</strong> <strong>le</strong> lit de semence.<br />

Tout ceci permet de préparer <strong>le</strong> sol <strong>pour</strong> la mise<br />

en place de la prochaine culture.<br />

ZOOM sur<br />

Patrick Mougeot utilise des outils avec des<br />

dents <strong>pour</strong> <strong>le</strong> non-labour<br />

Le labour et<br />

<strong>le</strong> non-labour<br />

On constate qu’il y a de moins en moins<br />

de surfaces labourées. Pour <strong>le</strong> Jura, on<br />

estime actuel<strong>le</strong>ment que plus de 10 % de<br />

la surface cultivée en céréa<strong>le</strong>s et oléoprotéagineux<br />

soit environ 22 000 ha principa<strong>le</strong>ment<br />

situés en plaine, seraient concernés<br />

par <strong>le</strong> sans labour (Agreste 2001) : <strong>le</strong> développement du non-labour ne fait <strong>au</strong>cun doute<br />

dans <strong>le</strong> département. Pourquoi laboure-t-on moins et à quoi sert <strong>le</strong> labour ? Rencontre avec<br />

un techn<strong>ici</strong>en <strong>pour</strong> comprendre l’évolution d’une technique ancestra<strong>le</strong> : <strong>le</strong> labour et avec<br />

Patrick Mougeot, agriculteur à Saint-Aubin, qui travail<strong>le</strong> en non-labour.<br />

Florian Bailly, Maître<br />

conseil<strong>le</strong>r agronomique<br />

en grandes cultures<br />

L’AVIS DE FLORIAN, LE TECHNICIEN<br />

“L’intérêt majeur historique du labour résidait dans sa capacité d’enfouir<br />

<strong>le</strong>s m<strong>au</strong>vaises herbes et <strong>le</strong>s graines. Il a une fonction de nettoyage<br />

naturel, sans utilisation de produits chimiques et il permettait<br />

avant l’hiver de régénérer une structure de sol sur 20 à 30 cm<br />

en profondeur par <strong>le</strong> biais du retournement. Le labour existe depuis<br />

la nuit des temps. Preuve de cet ancrage, l’organisation tous <strong>le</strong>s ans<br />

d’une fina<strong>le</strong> de labour par <strong>le</strong>s jeunes agriculteurs. Le non-labour<br />

quant à lui, c’est <strong>le</strong> non-retournement du sol. Il consiste en de nouvel<strong>le</strong>s<br />

techniques, tel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong> semis direct, <strong>le</strong> travail superf<strong>ici</strong>el, et<br />

<strong>le</strong> travail profond avec des machines dotées de dents. Le non-labour<br />

est utilisé <strong>pour</strong> des raisons à la fois économiques : il permet de dépenser moins d’énergie en<br />

carburant <strong>pour</strong> implanter <strong>le</strong>s cultures et agronomiques : il favorise la résolution de problèmes<br />

de fonctionnement et de tassement des sols entraînant de m<strong>au</strong>vais rendements.<br />

ENTRETIEN AVEC PATRICK MOUGEOT, AGRICULTEUR À SAINT-AUBIN<br />

“Cela fait 5 ans que je pratique <strong>le</strong> non-labour, <strong>pour</strong> des questions d’organisation du travail.<br />

C’est <strong>pour</strong> moi un gain de temps et une économie de fioul et d’énergie. Car <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> technique,<br />

on remue moins de terre sur une profondeur de 10 à 15 cm environ. Le non-labour<br />

représente 60 à 70 % de ma surface. Il y a un intérêt écologique environnemental : la f<strong>au</strong>ne<br />

du sol est plus tranquil<strong>le</strong>, la pail<strong>le</strong> du sol se décompose davantage en surface. En revanche,<br />

il f<strong>au</strong>t bien maîtriser cette technique. Cela demande davantage de soins en amont. Il f<strong>au</strong>t être<br />

vigilant quant à la propreté des champs, pratiquer <strong>le</strong> déch<strong>au</strong>mage. Avec <strong>le</strong> non-labour, <strong>le</strong> travail<br />

est plus étalé et requiert de l’ant<strong>ici</strong>pation <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> des soins de la terre”.<br />

Propos recueillis par Chloé Chamouton<br />

<strong>Pays</strong> <strong>Dolois</strong> - Octobre 2008 - 5

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