Le design au quotidien... - (CCI) de Strasbourg et du Bas-Rhin

L a l e t t r e d e
N °
Strasbourg Place Financière
9
UBS : Une récession américaine ?
Pas certain.
CCI : Les tendances
conjoncturelles
bas-rhinoises
• Emploi
Taux de chômage
dans le Bas-Rhin
4 e trim. 2006/4 e trim. 2005
Ó (-12,05 %)
Chômage longue durée
dans le Bas-Rhin
Déc. 2006/Déc. 2005
Ï (+3,01 %)
Consommation
•
Dépenses de consommation
des ménages en produits
manufacturés
Mars 2007/Mars 2006
Ï (+6,3 %)
Immatriculation des voitures
particulières neuves dans le
Bas-Rhin
4 e trim. 2006/4 e trim. 2005
Ï (+13,8 %)
(Source : Insee, ministère
de l’Équipement)
• Créations/
reprises
d’entreprises
Créations/reprises
d’entreprises par secteur
d’activité
1 er trim. 2007/1 er trim. 2006
• BTP ÏÏ (+67,6 %)
• Industrie ÏÏ (+78 %)
• Commerce ÏÏ (+32,4 %)
• Services ÏÏ (+10,4 %)
(Source : CCI Strasbourg)
Pour en savoir plus et acquérir
le dossier « Conjoncture
Alsace » : http://information.
strasbourg.cci.fr/boutique
Une fois de plus,
Alan Greenspan,
le vieux sage, a
parlé et les marchés se
sont effondrés. L’homme
est à la retraite depuis
plus d’un an et demi. Il n’a plus l’armada de
deux cents docteurs en économie pour appuyer
ses propos, qui, prononcés lors d’un cocktail à
Hong Kong, ont certainement été déformés et tirés
de leur contexte. Évoquait-il une « possibilité » ou
une « probabilité » de récession ? Nul ne saurait
vraiment le dire après coup. Malgré tout cela son
pouvoir de nuisance est intact et sa parole d’évangile.
Il est vrai que l’économie américaine toussote de
plus en plus. L’immobilier continue de s’effondrer
et les entrées de commande suggèrent que les investissements
en biens d’équipement au premier
trimestre ont tout au plus stagné. Avec la crise du
marché des « subprime mortgages », c’est-à-dire
des hypothèques de second rang, de plus en plus
d’investisseurs doutent de la stabilité du système
financier américain et craignent une contagion non
seulement sur d’autres secteurs financiers mais
également sur l’économie réelle. Il convient tout
de suite ici de rassurer. Les hypothèques de second
rang sont à peu près aux hypothèques normales,
ce que les « junk bonds » ou obligations pourries
sont aux obligations normales. Ils ne représentent
qu’une portion congrue du marché hypothécaire
américain. De plus avec la syndication des risques
au sein de « mortgage backed securities », ce ne
sont pas forcément les banques qui prennent les
risques mais plutôt des investisseurs particuliers.
Loin de nous de vouloir minimiser l’impact de
l’effondrement de l’immobilier d’habitation sur
l’économie américaine. Celui-ci a joué un rôle
majeur pour maintenir à flot la conjoncture Outre-
Tour Europe 20 place des Halles 67 000 STRASBOURG
Tél. 03 88 32 12 06 fax 03 88 32 12 37
e-mail info@strasbourg-place-financiere.com − www.strasbourg-place-financiere.com
Atlantique depuis plus de cinq ans alors que le
crash boursier de 2000-2001 laissait craindre le
pire. La hausse des prix de leurs maisons a permis
aux ménages américains d’extraire des hypothèques
et d’augmenter par ce biais leurs revenus.
On estime qu’au plus haut de la bulle immobilière
entre 7 et 10 % du revenu disponible des ménages
américains trouvaient leur origine dans cette extraction
hypothécaire. C’est tout ce revenu-là qui
fait de plus en plus défaut maintenant. Cependant,
la consommation tient encore bien la route grâce
à un marché de l’emploi toujours en croissance et
des revenus salariaux en hausse. Nous tablons sur
un retournement de cette tendance courant 2007.
Faut-il dès lors s’attendre à une récession fin 2007
début 2008 ? Ce n’est pas notre scénario principal
pour deux raisons.
Premièrement, la consommation des ménages est
normalement une composante du produit intérieur
brut (PIB) caractérisée par une certaine résilience.
C’est-à-dire même dans les périodes les plus creuses
du cycle conjoncturel, le taux de croissance de
la consommation, certes faible, reste positif. Il faut
remonter jusqu’à la Grande Dépression des années
trente pour retrouver des taux de croissance de la
consommation US négatifs. Notre scénario principal
pour l’économie américaine repose donc sur
un taux de croissance de la consommation bas mais
positif. Comme cette composante représente près
de 70 % du PIB américain, le taux de croissance de
ce dernier sera ostensiblement tiré vers le bas mais
pas forcement sous la ligne de flottaison. C’est l’aspect
positif d’une faiblesse de la consommation.
L’aspect négatif vient du fait qu’une consommation
résiliente reste faible pour plus longtemps.
Deuxièmement, la composante du PIB qui bat le
rythme de la conjoncture, ce n’est pas la consommation
mais ce sont les investissements, qui
représentent aux États-Unis entre 15 % et 20 %