Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris
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• 10 • <strong>Bull<strong>et</strong>in</strong> <strong>de</strong> <strong>liaison</strong> <strong>et</strong> d’information n° 260 • novembre 2006<br />
l’environnement, <strong>de</strong> la culture <strong>et</strong><br />
<strong>de</strong> l’éducation. Par l’ouverture <strong>de</strong><br />
négociations contractuelles avec<br />
l’Irak, l’UE entend faciliter l’engagement<br />
<strong>de</strong> l’Irak envers la communauté<br />
internationale au profit du<br />
processus <strong>de</strong> stabilisation interne<br />
<strong>et</strong> régional, stimuler <strong>et</strong> ancrer les<br />
réformes institutionnelles <strong>et</strong><br />
socioéconomiques actuelles, contribuer<br />
au développement socioéconomique<br />
<strong>de</strong> l’Irak <strong>et</strong> à l’amélioration<br />
<strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie dans le<br />
pays, promouvoir <strong>de</strong>s relations<br />
commerciales bilatérales, <strong>et</strong> enfin<br />
garantir un niveau minimum <strong>de</strong><br />
prévisibilité, <strong>de</strong> transparence <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />
sécurité juridique pour les opérateurs<br />
économiques.<br />
ANKARA : LE PREMIER MINISTRE IRAKIEN<br />
EN VISITE OFFICIELLE EN TURQUIE<br />
L<br />
E Premier ministre irakien<br />
Nouri al-Maliki est, le 16<br />
novembre, arrivé à Ankara<br />
pour rencontrer son homologue<br />
turc Recep Tayyip Erdogan.<br />
Les <strong>de</strong>ux hommes ont discuté <strong>de</strong>s<br />
relations bilatérales <strong>et</strong> <strong>de</strong> la lutte<br />
contre le Parti <strong>de</strong>s travailleurs du<br />
Kurdistan (PKK) installé dans les<br />
montagnes du Kurdistan irakien,<br />
près <strong>de</strong> la frontière iranienne. Le<br />
Premier ministre irakien était<br />
notamment accompagné <strong>de</strong> son<br />
ministre <strong>de</strong>s Affaires étrangères<br />
Hoshyar Zebari au cours <strong>de</strong> son<br />
déplacement d’un jour. M. Maliki<br />
<strong>de</strong>vait initialement effectuer c<strong>et</strong>te<br />
visite le 16 octobre mais elle avait<br />
été reportée en raison d’une tempête<br />
<strong>de</strong> sable à Bagdad qui avait<br />
cloué son avion au sol ce jour là. «<br />
Nous avons parlé <strong>de</strong> la nécessité<br />
d’accélérer la coopération contre le<br />
PKK. J’ai indiqué à M. Maliki que<br />
<strong>de</strong>s pas concr<strong>et</strong>s <strong>de</strong>vaient être faits<br />
pour obtenir un résultat » dans la<br />
lutte contre le PKK, a souligné M.<br />
Erdogan. Le Premier ministre irakien<br />
a assuré à son homologue turc<br />
que l’Irak ne serait pas un « sanctuaire<br />
» pour <strong>de</strong>s éléments radicaux<br />
pouvant menacer les Etats<br />
voisins. Lors d’une conférence <strong>de</strong><br />
presse avec Recep Tayyip Erdogan,<br />
Nuri al-Maliki, a affirmé que les<br />
ressources pétrolières <strong>de</strong> l’Irak<br />
appartiennent à tous les Irakiens <strong>et</strong><br />
doivent être distribuées équitablement<br />
sans profiter à une seule<br />
communauté. « Ces ressources doivent<br />
être distribuées équitablement<br />
aux citoyens », a-t-il indiqué. « Il ne<br />
faut pas en priver une communauté <strong>et</strong><br />
en enrichir une autre », a-t-il souligné.<br />
Fin septembre, le Premier<br />
ministre du Kurdistan irakien,<br />
Nechirvan Barzani, avait affirmé<br />
que les Kur<strong>de</strong>s voulaient être<br />
maîtres <strong>de</strong> leur pétrole <strong>et</strong> averti<br />
que toute interférence extérieure<br />
ne pourrait que raviver les appels à<br />
l’indépendance du Kurdistan.<br />
Ankara continue <strong>de</strong> menacer <strong>de</strong><br />
mener c<strong>et</strong> été <strong>de</strong>s opérations contre<br />
le PKK par <strong>de</strong>là la frontière kur<strong>de</strong><br />
irakienne si Washington <strong>et</strong> Bagdad<br />
n’intervenaient pas. Le PKK <strong>de</strong> son<br />
côté se dit déterminé à résister aux<br />
menaces répétées <strong>de</strong>s responsables<br />
irakiens <strong>et</strong> turcs <strong>de</strong> les déloger.<br />
L’organisation kur<strong>de</strong> a déclaré un<br />
cessez-le-feu le 1er octobre, mais<br />
comme les autres trêves qu’elle<br />
avait proclamées dans le passé, la<br />
Turquie l’a rej<strong>et</strong>ée. En dépit d’un<br />
cessez-le-feu du PKK <strong>et</strong> même si<br />
les combats ont sensiblement diminué<br />
en intensité <strong>de</strong>puis, six combattants<br />
du PKK <strong>et</strong> un soldat ont,<br />
le 16 novembre, été tués dans <strong>de</strong>s<br />
combats survenus dans la province<br />
<strong>de</strong> Bingöl après le déclenchement<br />
par l’armée d’une opération. Six<br />
soldats ont été blessés, trois par<br />
balles <strong>et</strong> les autres par l’explosion<br />
d’une mine. Lors d’un accrochage<br />
le 14 novembre près <strong>de</strong> la bourga<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> Baskale, un soldat turc a également<br />
été tué. Trois membres du<br />
PKK ont été abattus dans <strong>de</strong>s<br />
accrochages survenus entre les 6 <strong>et</strong><br />
11 novembre à Sirnak.<br />
Afin d’éviter le risque d’une intervention<br />
militaire <strong>de</strong> la Turquie<br />
contre le PKK au Kurdistan irakien,<br />
<strong>de</strong>ux anciens responsables<br />
américains ont, le 27 novembre,<br />
prôné le déploiement <strong>de</strong> forces <strong>de</strong><br />
l’Otan dans le Kurdistan irakien.<br />
Dans un document rendu public<br />
avant le somm<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Otan à Riga<br />
les 28 <strong>et</strong> 29 novembre, Richard<br />
Holbrooke, ex-représentant permanent<br />
<strong>de</strong>s Etats-Unis auprès à l’Onu,<br />
<strong>et</strong> Ronald Asmus, vice-secrétaire<br />
d’Etat adjoint chargé <strong>de</strong>s Affaires<br />
européennes dans l’administration<br />
Clinton, affirment que les membres<br />
<strong>de</strong> l’Otan ont tout intérêt à éviter<br />
un basculement <strong>de</strong> l’Irak dans une<br />
guerre civile ouverte. « Déjà<br />
aujourd’hui, <strong>de</strong>s voix s’élèvent en Turquie<br />
pour réclamer ouvertement une<br />
invasion du nord <strong>de</strong> l’Irak pour m<strong>et</strong>tre<br />
fin aux raids constants effectués dans<br />
le sud-est <strong>de</strong> la Turquie par l’organisation<br />
terroriste connue sous le nom <strong>de</strong><br />
PKK», déclarent les <strong>de</strong>ux anciens<br />
responsables dans ce document<br />
rendu public par un centre <strong>de</strong><br />
réflexion allemand. « Le meilleur<br />
moyen <strong>de</strong> réduire ce risque serait que<br />
l’Otan déploie <strong>de</strong>s soldats dans le nord<br />
<strong>de</strong> l’Irak», ajoutent-ils. Une telle initiative<br />
semble toutefois hautement<br />
improbable en raison <strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>s<br />
divisions provoquées au<br />
sein <strong>de</strong> l’Otan par l’intervention<br />
militaire américaine en 2003. La<br />
France, l’Allemagne, la Belgique <strong>et</strong><br />
le Luxembourg s’étaient alors