335 02-2012 - Centre culturel de Dison

le saviez-vous ?
Découverte
contes
et légendes
de chez
nous
Le saviez-vous ? Chaque mois, Présence et Georges Zeyen
~ vous livrent un des petits secrets de notre commune.
Après avoir visité certains endroits de Dison,
la rubrique « Le saviez-vous ? » change quelque peu de cap.
Place donc à quelques histoires à raconter aux enfants.
Les contes de fées
que l’on propose
d’habitude aux
petits risquent
de laisser une
trace non souhaitée
dans leur esprit. Ainsi,
après avoir écouté l’histoire
du « Petit Poucet », il n’est sans
doute pas opportun de proposer
une balade en forêt à un
enfant. On peut imaginer qu’il
éprouve une certaine crainte.
Avec « Blanche Neige », nous
suivons les problèmes d’une
jeune femme que, par jalousie,
la seconde épouse de son
père cherche à faire mourir...
Dans « Peau d’Âne », une jeune
fille cherche à échapper à son
propre père qui veut l’épouser.
Des idées qui, vous l’aurez
compris, peuvent parfois inconsciemment
marquer l’esprit
d’un jeune auditeur.
C’est au chemin « du Many »
que Georges Zeyen et son
épouse nous emmènent
à la rencontre d’un énorme
serpent légendaire…
La légende du Many
Notre histoire se passe à
Jehanster, village où, en face
de l’ancienne école, un chemin
– dit « du Many » – permet
de relier le village à la route
allant de Jehanster à Polleur
(photo). À proximité de ce
chemin se trouvait une fontaine
très utile à la population.
Été comme hiver, les villageois
pouvaient venir y puiser
de l’eau pour les besoins du
ménage. L’eau, venant d’une
très grande profondeur, avait
une température suffisante
pour ne jamais geler. Un cadeau
de la nature!
Il y a très longtemps, l’endroit
n’était pas défriché et les bois
bordaient la zone habitée.
L’accès de cette fontaine était
réputé très dangereux, surtout
la nuit… En effet, un énorme
serpent, d’une longueur de
plus de quinze mètres et dont
la taille se comparait à un
chêne de trois cents ans, avait,
racontait-on, pris l’habitude
de venir y passer la nuit. Au
milieu de son front, un énorme
diamant brillait de mille feux,
allant jusqu’à l’éclairer le soir.
Le bijou valait une fortune.
De nombreux habitants de
l’endroit avaient tenté de se
l’approprier. Hélas, tous ces
téméraires avaient payé de
leur vie la hardiesse de leur
projet. Dévorés par la bête,
aucun n’était jamais revenu
au village!
Avec un tonneau
Un astucieux a cependant imaginé
un stratagème pour réussir
où beaucoup de personnes
avaient échoués : il utilisa un
grand tonneau dans lequel
il planta, par l’intérieur, de
grands clous qui le faisaient
ressembler à un gros hérisson.
Avant la tombée du jour,
il alla s’installer près de la
source, entra dans son tonneau
et, ayant remis le couvercle
en place, attendit que le
monstre vienne. Après peu de
temps, le serpent arriva, fidèle
à son habitude. Il remarqua
ce tonneau qui ne faisait pas
partie du paysage habituel. Il
le renifla, en fit quelques fois
le tour, cherchant à déceler
une odeur. Aucune réaction ne
s’ensuivit et il se désintéressa
de cette nouvelle présence.
Fort de quelques indications
qui se racontaient au village –
entre autres que, avant de se
désaltérer à la source, le serpent
par peur que son joyau ne
se perde en tombant à l’eau,
prenait la précaution de le
déposer sur un bloc de pierre
toute proche –, notre homme
avait eu l’idée de placer son
tonneau contre cette pierre.
Lorsque le bijou y fut déposé,
notre héros attendit que le serpent
boive et, par une petite
ouverture pratiquée dans le
tonneau, sans faire le moindre
bruit, il sortit son bras de sa
cachette, attrapa le bijou puis
le ramena dans le tonneau.
Une « arme » efficace
Lorsque, ayant bu à sa soif,
le serpent voulut suite p. 20
numéro 335 I février 2012
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