Untitled - AIPPI
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et à la condition qu'il n'introduise pas de l'étranger des produits<br />
fabriqués daprès ces mêmes dessins ou modèles; la Convention<br />
d'Union de 1883 ne donne pas à l'étranger autre chose que ce que<br />
la loi de 1806 accorde au citoyen français, c'est-à-dire le droit de<br />
faire protéger les dessins et modèles de sa fabrique si elle est située<br />
en France (1).<br />
Les fabricants suisses de broderies se sont sentis particulièrement<br />
atteints par cette jurisprudence et se sont inquiétés de l'inconvénient<br />
qu'il y avait pour eux à exposer leurs dessins nouveaux<br />
àlExposition universelle de Paris en 1900 sans pouvoir les défendre<br />
contre la copie, même immédiate.<br />
Un projet de loi a été déposé par le Gouvernement français à la<br />
Chambre des députés, pour assurer la protection, au point de vue<br />
de la propriété industrielle, des objets admis à l'Exposition de 1900;<br />
ce projet dispense, pour les dessins et modèles auxquels il s'applique,<br />
de l'obligation d'exploiter en France. Mais ce texte ne<br />
semble pas pleinement répondre à la jurisprudence de la Cour de<br />
Paris et, en tous cas, son effet cessera trois mois après la clôture de<br />
l'Exposition.<br />
Des efforts ont été faits en France, à cette occasion, pour<br />
annihiler, par une modification de la loi de 1806, la nouvelle jurisprudence,<br />
en assurant la protection de la loi à «l'auteur français<br />
ou étranger d'un dessin ou modèle de fabrique n'ayant pas d'établissement<br />
en France... à la condition, pour l'étranger, que le pays<br />
ou est situé son établissement protège les dessins ou modèles créés<br />
en France ou appartenant à des Français u. (Voir Assemblée plénière<br />
du Syndicat des Ingénieurs-conseils, 1 mai 1899, Bulletin<br />
du Syndicat, p. 36.) Mais ces efforts n'ont pas encore abouti.<br />
On voit combien il serait urgent d'assurer immédiatement à<br />
tous les ressortissants de l'Union le bénéfice de la protection effective<br />
de leurs dessins et modèles industriels en France, par une<br />
modification de la Convention, dans les termes que nous avons proposés<br />
à Londres (voir Annuaire, 2° année, p. 59) et qui n'ont pas<br />
rencontré de contradicteurs : l'introduction d'objets fabriqués dans<br />
un des Etats de l'Union ne pourra être une cause de déchéance, pour<br />
les dessins et modèles industriels, dans un autre Etat de l'Union;<br />
le déposant d'un dessin Ott modèle industriel ne pourra être tenu<br />
d'exploiter ni d'avoir une fabrique dans le pays du dépôt. C'est la<br />
solution la plus sûre et la plus pratique, pour la protection, en<br />
France, des dessins et modèles des fabriques étrangères: nous<br />
l'avons indiqué déjà, avec M. Armengaud jeune, dans un article<br />
du journal « le Temps », no du 22 février 1899 (cf. la Propriété<br />
industrielle, n° du 31 décembre 1898); elle assurera en même<br />
temps aux fabriques françaises la réciprocité effective dans le<br />
ressort de l'Union, et ses avantages seront de nature à attirer immédiatement<br />
vers l'Union certains Etats encore hésitants.<br />
(t) Pour la législation dans les divers pays, voir rapport Frey-Godet sur les<br />
dessins et modèles industriels.