n° 128 - Université Paul Valéry

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Réussites ••• famille. On a commencé à deux, dans un petit studio, avec un ordinateur. Aujourd’hui, on est 35. D’ailleurs, je le codirige avec une autre ancienne étudiante de l’UPV : Julie Cadilhac. C’est un pilier important au sein du magazine. Pour cette raison, on peut dire que, quelque part, Paul-Valéry a son empreinte sur BSC News Magazine (rires). › Pensez-vous que les cours que vous avez suivis à Paul-Valéry vous ont aidé dans la réussite de votre carrière ? ››› Probablement, car d’une part, j’ai compris que je ne voulais pas faire prof (rires). Cela m’a éveillé à beaucoup de choses en philosophie et en histoire par exemple. J’ai eu un ou deux professeurs qui m’ont intéressé à des choses sur lesquelles je ne me serais peut-être pas penché, des livres que je n’aurais sans doute pas eu le réflexe de lire. La faculté m’a permis aussi de faire de belles rencontres qui ont été déterminantes par la suite. C’est un lieu de rencontres et d’épanouissement social. Je crois que l’on commence vraiment à apprendre à vivre en société à la fac, même si celle-ci est plus “libertaire”, on va dire (rires). C’est une vie intéressante à vivre et moi, je suis très content d’avoir vécu cette vie-là, à l’UPV. › Quels sont vos meilleurs souvenirs d’étudiant à l’UPV ? ››› Tout d’abord la pelouse de Paul- Valéry pendant les grèves (rires)… On était 2 000 personnes dessus. C’était une vie de bohème. Moi, j’ai beaucoup écrit à la fac. J’ai rencontré beaucoup de personnes qui écrivaient aussi, ce qui n’était pas le cas au lycée. J’ai pu me confronter avec des gens qui avaient de réelles ambitions, c’était très intéressant. J’ai plein de bons souvenirs à l’UPV et j’ai surtout ma maison d’édition. Quand j’ai commencé à la monter, j’étais encore étudiant ici. J’ai donc pu confronter mon idée avec les autres étudiants, c’était très épanouissant. Sincèrement, dans mon chemin de vie, Paul-Valéry a été une belle étape que je ne regrette pas une seule seconde. › Pour finir, vous vous êtes également lancé dans une carrière d’écrivain ? ››› J’écris depuis l’âge de 14 ans. J’ai publié mon premier livre, Carnet de route, Satori Américain, quand je suis parti aux Etats-Unis. J’avais traversé le pays jusqu’à Los Angeles et New York en voiture, et à 16 ans, j’étais revenu avec un livre. J’ai publié mon véritable premier roman, Circus, à 20 ans. 6 000 exemplaires ont été vendus, dans trois pays. C’était bien pour un jeune écrivain de 21 ans qui n’écrivait pas des choses forcément évidentes. C’était très ampoulé, très pompeux comme on peut l’être à 21 ans avec un style littéraire perdu entre la poésie et le roman. Ça donnait quelque chose d’indigeste, mais il s’agissait de mes premières armes. J’ai fait mon petit bonhomme de chemin avec ce livre. Aujourd’hui, je travaille sur mon troisième roman, depuis 10 ans maintenant. C’est un énorme roman que j’ai écrit sur New York, je suis en train de le terminer… Propos recueillis par Laurine Bonnamy Étudiante en master 1 Information et communication LE DIT DE L’UPV – FÉVRIER 2012 12
Recherche Hommage Michel-Louis Rouquette : un archéologue de la pensée sociale Michel-Louis Rouquette, professeur des universités en psychologie sociale, est décédé le 30 novembre 2011 à l’âge de 63 ans. Il fut durant plus de 30 ans, de 1965 à 1998, fortement lié à l’université Paul-Valéry, d’abord comme étudiant puis comme enseignant-chercheur. Ses travaux ont marqué la psychologie sociale à travers notamment les concepts de rumeurs, de représentations sociales et de « nexus » (ces mots-symboles mobilisateurs et à forte valence émotive). Féru de Lettres dès son plus jeune âge, Michel- Louis Rouquette termine en 1968 sa licence de psychologie à l’université Paul-Valéry. Deux petits événements (tout personnels au regard des “événements collectifs”) le marquèrent cette année-là. Tout d’abord, il prit conscience de son désintérêt pour la psychologie individuelle, qu’elle fût clinique ou non. D’autre part, sa relecture avide de Jules Verne lui révéla l’existence de structures de l’imaginaire – et, plus largement, de la pensée – susceptibles d’être “habillées”, aussi bien dans le roman que dans la vie, de manière indéfiniment variée : personnages, situations, péripéties, décors, dialogues, ressorts de l’action… Chercher l’invariant, débusquer la règle ou décrire l’organisation devinrent alors pour lui des principes de méthode. Il n’y a jamais renoncé. Il s’ouvrit de « Comme tout objet de science, les manifestations de la pensée sociale doivent être décrites autant que possible selon des propriétés formelles, repérables empiriquement et finement mesurables.» Michel-Louis Rouquette ces intuitions à son professeur de l’époque, Michel Navratil, un rescapé du naufrage du Titanic, un homme doux et infiniment cultivé. Celui-ci l’écouta, l’approuva, l’encouragea et lui conseilla pour finir de faire une agrégation de philosophie, qui était à ses yeux la clé de l’accès à l’enseignement supérieur. à l’automne 1969, il est recruté à l’UPV comme moniteur de statistiques et s’inscrit en thèse sous la direction de Serge Moscovici. Le choix de consacrer son travail à l’étude d’une technique d’invention en groupe (le brainstorming), qui était alors à la mode, fut au départ assez hasardeux. Mais il eut pour effet de l’accrocher durablement à deux thèmes : l’étude de la communication dans les groupes et la théorie des problèmes. Il lui fournit aussi le prétexte à son premier livre, que les Presses universitaires de France accueillirent en 1973 dans leur collection « Que sais-je ? » : La créativité, réédité sept fois depuis et traduit en quatre langues. ••• 13 FÉVRIER 2012 – LE DIT DE L’UPV
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