o_195168nbl1e6d11rc1me21ov21b1la.pdf
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
A)Friedrich von Hayek, figure tutélaire 23 .<br />
Invité lors de la première réunion de la Société du Mont-Pèlerin en 1947 à prendre la<br />
parole, Friedrich von Hayek dénonce avec virulence le rationalisme des Lumières, qui a conduit<br />
au renforcement des pouvoirs de l’Etat et aux dérives totalitaires. Selon lui, les racines anciennes<br />
du combat sont anciennes et visent à briser la dérive totalitaire à l’œuvre dans le projet des<br />
révolutionnaires français. Sa critique du totalitarisme de l’Etat s’inspire donc aussi bien de la<br />
création de l’Etat-Providence en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis pendant la Seconde Guerre<br />
mondiale, que de la Terreur révolutionnaire.<br />
Economiste, Friedrich von Hayek est l’un des fondateurs de l’école néo-classique<br />
autrichienne. Né en 1899 à Vienne, alors capitale culturelle de l’Europe, appartient à la<br />
bourgeoisie provinciale. Sa carrière prend un cours inattendu au début des années 1930. En 1931,<br />
il est invité à la London School of Economics (LSE) pour une série de conférences. Acceptant un<br />
poste de professeur en ce même lieu, il ne cache pas son malaise par rapport à la domination<br />
croissante des thèses keynésiennes et finit par quitter la prestigieuse université. En 1944, il publie<br />
En route vers la servitude (The Road to Serfdom), critique radicale de la croissance de l’Etat dans les<br />
pays occidentaux. Avec virulence, Hayek s’attaque au culte de l’Etat dans les démocraties<br />
occidentales, qu’il considère comme une forme subtile de totalitarisme. Selon lui, au nom des<br />
principes démocratiques, l’Etat s’arroge le droit de limiter les libertés individuelles. Observant les<br />
liens entre les universitaires de la LSE et le parti travailliste, Hayek souhaite que les conservateurs<br />
utilisent une stratégie similaire : « Notre but n’est pas de diffuser une doctrine particulière, mais<br />
d’élaborer au moyen d’un effort continu une philosophie de la liberté qui puisse fournir une<br />
alternative aux opinions publiques actuellement dominantes. Notre but, en d’autres termes, n’est<br />
pas de trouver une solution applicable à une tâche pratique ou permettant de gagner un soutien<br />
de masse en faveur d’un programme politique donné, mais au contraire d’assurer le soutien des<br />
23 Pour un exposé plus complet des thèses d’Hayek, voir Gilles Dostaler, Le libéralisme de Hayek, Éditions La<br />
Découverte, Paris 2001.<br />
22