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B)Milton et Rose Friedman, apôtres de la liberté 25 .<br />

Volontiers ironique dans ses Mémoires, Milton Friedman rappelle que le New Deal a sauvé<br />

sa vie. Au lendemain de la crise de 1929, le gouvernement fédéral offre un emploi à ce brillant<br />

diplômé de l’université de Columbia dans le cadre de la Commission sur les ressources nationales,<br />

chargée d’analyser les conséquences économiques de la crise. Sa collaboration avec le National<br />

Bureau of Economic Research, organisme qui regroupe les meilleurs économistes du temps, aboutit à<br />

la mise au point pendant la Seconde Guerre mondiale d’une base de données statistiques sur<br />

l’économie américaine et à l’élaboration des premières tables de comptabilité nationale.<br />

Cependant, au sein d’une profession majoritairement acquise aux idées keynésiennes, Friedman<br />

ne cesse de prendre ses distances et rejoint, dans cet esprit, l’université de Chicago, au lendemain<br />

de la guerre. En 1962, il publie un ouvrage d’économie politique, Le capitalisme et la liberté, qui<br />

connait un immense succès dans le monde entier. Plus de 500 000 exemplaires sont vendus entre<br />

1962 et la fin des années 1980. Avec force, l’auteur dénonce le gaspillage fédéral dans le domaine<br />

social. Selon lui, l’appareil bureaucratique développe des programmes qui n’ont d’autres fins que<br />

de légitimer son existence. Cette croissance bureaucratique est d’autant plus dommageable que les<br />

programmes sociaux démotivent les individus et créent une classe d’assistés incapables de se<br />

réinsérer sur le marché du travail. Selon lui, l’Etat Providence est vicié car il pervertit les règles<br />

vertueuses du marché.<br />

En compagnie de son épouse Rose, économiste et statisticienne, Milton Friedman<br />

dénonce l’ingénierie sociale des démocrates. Comme lui, Rose Friedman a appartenu à<br />

l’administration fédérale dans les années 1930 (elle travaillait au ministère de l’Agriculture) avant<br />

d’en dénoncer les méfaits. Lorsqu’en janvier 1964, le président Lyndon Johnson lance une «<br />

guerre » inconditionnelle contre la pauvreté, il finance par le biais de l’American Enterprise<br />

Institute un rapport à Rose pour démontrer l’aberration statistique d’une guerre contre la<br />

25 Sur Milton Friedman, nous renvoyons à notre article, « Guerre aux pauvres ! » L’histoire, n° 284, février 2004, p. 52-<br />

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