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profondément déstructuré par la guerre 32 . Toutefois, son attachement aux communautés rurales<br />
et aux modèles d’organisation locaux cadre mal avec le modèle américain de développement.<br />
Voyageant à plusieurs reprises aux Etats-Unis, il ne cache pas son hostilité à l’encontre de la<br />
consommation de masse et de l’urbanisation. A l’instar d’autres membres de la société,<br />
l’impérialisme culturel des Américains suscite un malaise. Dans le monde universitaire, les Etats-<br />
Unis jouent un rôle de plus en plus central et supplantent les universités européennes. Composée<br />
majoritairement d’universitaires, la société est traversée par des clivages professionnels, ayant peu<br />
à voir avec les ambitions idéologiques qui ont présidé à sa fondation.<br />
Au début des années 1950, les hommes d’affaires américains hésitent donc à soutenir<br />
l’organisation, et préfèrent réfléchir à des stratégies nationales. C’est Jasper Crane qui va<br />
convaincre ses collègues de la nécessité de venir en aide à la société et d’organiser une vaste<br />
rencontre sur le sol américain en 1958. Dans le contexte de la guerre froide, Crane estime que le<br />
conflit ne peut se limiter à un seul pays. S’ils souhaitent défendre le monde libre, les Américains<br />
doivent venir en aide à toutes les organisations qui combattent contre les idéologies socialistes<br />
et/ou keynésiennes. Au cours du mois de septembre 1958, la société se réunit à l’invitation des<br />
Etats-Unis. Ludwig von Mises a la charge de l’allocation d’ouverture et concentre son propos<br />
autour de la liberté et de la propriété dans les sociétés contemporaines. L’homme d’affaires<br />
d’Indianapolis, Pierre Goodrich, prononce également un discours sur la signification du mot<br />
liberté, comme fondement de l’expérience américaine 33 . Pour beaucoup de participants, la<br />
rencontre est un succès. Si les points de désaccord sont nombreux, notamment sur l’aide à<br />
apporter aux nouvelles nations nées de la décolonisation, il existe un accord commun sur la<br />
nécessité de mettre un terme aux expérimentations keynésiennes qui grèvent l’avenir des<br />
générations futures.<br />
32 Nous remercions Jean Solchany pour ces informations concernant Wilhelm Röpke.<br />
33 Kim Philipps-Fein, op. cit. , p. 48-52.<br />
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