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Plus encore, elle ne souhaite pas infléchir directement les prises de décision des hommes<br />
politiques, mais reconfigurer les alliances et les réseaux au sein des mondes sociaux dans les<br />
entreprises, les universités et les associations. Dès sa création, la Société du Mont-Pèlerin<br />
revendique une influence discrète.<br />
A)Premières rencontres.<br />
La première réunion de la Société du Mont-Pèlerin se tient du 1 er avril au 10 avril en<br />
Suisse près de Vevey. Comme Milton Friedman l’écrit à l’un de ses proches, « l’importance de<br />
cette réunion est de nous avoir montré que nous n’étions pas seuls » 30 . Depuis longtemps,<br />
Friedrich von Hayek réfléchit à un lieu de rencontre entre hommes d’affaires et intellectuels<br />
conservateurs. La Société du Mont-Pèlerin devient la structure informelle, conçue comme un<br />
laboratoire d’idées susceptible de réfléchir à une alternative durable aux solutions keynésiennes.<br />
Un homme d’affaire suisse, Albert Hunold, trouve les financements nécessaires pour mettre en<br />
place un « forum libéral international », selon les souhaits de von Hayek. Localement,<br />
l’universitaire allemand exilé en Suisse, Wilhem Röpke, joue les intercesseurs. Pour payer le<br />
voyage d’universitaires américains, Friedrich von Hayek a demandé de l’argent à des hommes<br />
d’affaires américains très engagés dans la lutte contre la pensée<br />
keynésienne. Grâce à ce<br />
financement, 30 participants, en majorité universitaires, se réunissent et mettent sur pied une<br />
société de pensée qui se développe rapidement. En 1951, elle compte 173 membres répartis dans<br />
21 pays.<br />
Dès sa création, la société réclame une grande discrétion aux membres. Les statuts<br />
officiels interdisent toute forme de propagande en son nom. Aucun texte officiel ne lie les<br />
adhérents, si ce n’est la résolution intitulée « Statement of Aims », adoptée à l’issue de la première<br />
30 Cité dans Kim Philipps-Fein, op. cit., p. 46.<br />
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