Trois questions à Jean-Paul Fuchs, président du Parc : 2002/2004 ...

les interlocuteurs de l’Etat pour Natura 2000
Michel Boschat
Sous-Préfet de Lure
Yves Rousset
Secrétaire Général de la préfecture
du Territoire de Belfort
Paul Laville
Sous-Préfet de Saint-Dié des Vosges
2 Jean-Paul Fuchs est
président du Parc
naturel régional des
Ballons des Vosges. Il a
signé une convention avec
l’État pour assurer la maîtrise
d’œuvre de l’élaboration
du document d’objectifs
Natura 2000 pour le site
des Hautes-Vosges.
■ Pourquoi le Parc s’est-il engagé
dans ce programme ?
J.-P. Fuchs : L’esprit du Parc, c’est
à la fois de valoriser le patrimoine
naturel et culturel, et de favoriser
le développement économique en
concertation avec les élus et les
habitants. Natura 2000 nous
semble être tout à fait dans la
même perspective. Il est donc tout
à fait normal, qu’en accord avec
les élus, le Parc accepte de s’occuper
de ce programme.
“
Par Josette Michel, souspréfète
de Guebwiller.
« Je suis particulièrement
heureuse d’introduire la
Lettre de Natura 2000 des
Hautes-Vosges. Ce premier
numéro ouvre la voie à plusieurs
autres qui nous accom-
1
pagneront durant toute l’étape
d’élaboration du document
d’objectifs. Par cette lettre, nous
souhaitons favoriser le dialogue
tout en permettant la meilleure
information possible sur le projet.
éditorial
Un enjeu
européen,
national
et local
■ Dans quel esprit conduira-t-il
sa mission ?
J.-P. Fuchs : Au départ, les élus ont
été obligés de définir une position
sur le programme en 15 jours sans
en connaître le contenu. Ils ont dit
non, et je les comprends. On ne
peut pas imposer une vision venant
d’en haut. Ceci explique le refus
de beaucoup d’élus. Pour ne pas
reproduire les erreurs du passé,
nous devons affirmer une volonté
de dialogue afin de pouvoir obtenir
des résultats acceptés dans l’intérêt
général.
Avec Natura 2000, nous disposons
d’un outil d’une dimension nouvelle
pour protéger les espèces animales
et végétales sensibles et
leurs lieux de vie. Cette dimension,
c’est l’Europe. En effet, on
ne peut pas imaginer aujourd’hui
des politiques en matière d’écologie
qui soient limitées aux frontières
des régions ou des nations.
Mettre en place une politique de
développement durable sur nos
territoires constitue un enjeu européen,
national et local.
Josette Michel, coordinatrice des services
de l’État : « La démarche doit reposer
sur la concertation la plus large. »
Grâce aux deux directives européennes
Habitats et Oiseaux, nous
sommes engagés dans une obligation
de résultats avec des
échéances, mais aussi des moyens,
des aides.
Trois questions à Jean-Paul Fuchs,
président du Parc :
Affirmer
une volonté de
dialogue
”
“
”
“
“
Participer
à la prise de
décision
”
■ Que peut-il apporter dans la
démarche ?
J.-P. Fuchs : Je pense que, de nos
jours, tout le monde croit à l’environnement
et à la qualité de vie.
Mais une qualité de vie acceptée
par chacun et pas imposée. L’enjeu
est de permettre aux responsables
concernés de participer à la prise
de décision. Nous travaillerons
dans ce sens. ■
Jean-Paul Fuchs :
« Développement durable
et démocratie participative,
une philosophie universelle
incontournable »
Dans un
esprit de
concertation
”
Notre atout, c’est de poursuivre
une démarche de culture raisonnée
qui a déjà cours dans le cadre
d’une politique de contractualisation.
Pour réussir, nous engagerons
notre travail dans un esprit de
concertation avec le partenaire
Parc qui bénéficie de son expérience
et de son savoir faire. Déjà,
le site des Vosges du Sud a fait
l’objet d’un document d’objectifs
expérimental tout à fait satisfaisant.
Nous nous en inspirerons.
Dans la pratique, il reviendra aux
chargés de mission du Parc de rencontrer
chaque interlocuteur pour
trouver les meilleurs compromis
possibles. Je suis consciente que
c’est un travail de fourmis, à la
parcelle. Je remercie toutes les personnes
qui apporteront leur
concours à la réalisation de ce programme.
» ■
dans ce numéro
2002/2004
1 - L’éditorial de Josette
Michel, Sous-Préfète
de Guebwiller
2 - L’entretien avec
le Président du Parc
des Ballons des Vosges,
Jean-Paul Fuchs
3 - Le programme
de travail 2002-2004
4/5/6 - Les témoignages
des partenaires
7 - Zoom sur la carte
des secteurs
8 - La méthode de
travail : qui fait quoi ?
3
Calendrier des étapes :
deux ans pour le document
d’objectifs
Le calendrier prévoit deux années de concertation avec les acteurs
locaux (2002 – 2003) pour réaliser le document d’objectifs du site
des Hautes-Vosges, comme l’indique la flèche sur le schéma.

le saviez-vous ?
La Pensée des Vosges est une espèce
spécifiquement vosgienne : elle
n’existe pas ailleurs.
0 5
zoom
7
La carte des
secteurs de travail
45 communes autour de 11 ensembles de gestion
pour Natura 2000 sur les Hautes-Vosges
Le site Natura 2000 des Hautes-
Vosges concerne 45 communes
des 8 arrondissements couvrant
le territoire du Parc des
Ballons des Vosges. Il a été
organisé en 11 secteurs de
travail cohérents du point de
Tanet / Deux Lacs
Hohneck
Grand Ventron
Neufs Bois et Drumont
Ballon de Servance
10
%
Claude Michel,
Chef de projet Natura 2000
15 20
1
25 km
La lettre d’information du site Natura 2000 des Hautes-Vosges, « Hautes-Vosges
avenir » est une publication du Parc naturel régional des Ballons des Vosges.
Maison du Parc - 1, cour de l’Abbaye – 68140 MUNSTER.
Téléphone : 03 89 77 90 20. Directeur de la publication : Damien Parmentier. Secrétariat
de rédaction : Claude Michel. Maquette : Studio Mark Ashcroft. Crédit photos : droits
réservés. Conception : Cité Projet. Impression numérique. Octobre-novembre 2002.
3
5
2
8
10
7
vue écologique pour le document
d’objectifs des futures
mesures de gestion. ■
Méthode de travail :
qui fait quoi ?
8
4
Par Claude Michel, chargé de mission au
Parc naturel régional des Ballons des Vosges
Comme chacun le sait, la conduite
du projet Natura 2000 est placée
sous la responsabilité de l’État qui
assure la maîtrise d’ouvrage. Le
Parc, pour sa part, a signé une
convention de maîtrise d’œuvre
pour l’élaboration du document
d’objectifs du site des Hautes-
Vosges.
Pour en savoir plus sur Natura 2000
Les informations en ligne
Europe : http://europa.eu.int/comm/environment/index_fr.htm
France : http://natura2000.environnement.gouv.fr/
Parc : http://www.parc-ballons-vosges.fr/
* Et aussi : Le programme communautaire « LIFE »
(L’instrument financier pour l’environnement) :
http://www.environnement.gouv.fr/international/010103-life.htm
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6
9
Limite des secteurs
Site Vosges du Sud
Tête des Faux
Petit Ballon
Herrenberg - Markstein
Grand Ballon
Rossberg
Ballon d'Alsace
Limite departementale
Limite communale
Sources : ©BD Carto IGN, PNRBV, 2002
Sur le versant Sud, 20 communes ont
déjà fait l’objet d’un document d’objectifs
en 1998 dans le cadre d’un
programme expérimental européen,
le programme Life*, sur lequel nous
nous appuyons. Pour les Hautes-
Vosges, 45 communes sont concernées
par le prochain Docob. Le but
est de définir, en concertation avec
les acteurs locaux, les priorités de
conservation et de restauration des
espèces et des espaces sensibles.
Nous disposons de deux ans pour y
arriver. La démarche doit s’appuyer
sur la concertation la plus large possible.
Pour ce faire, les acteurs sont
représentés au sein d’un comité de
pilotage constitué de 4 collèges : les
administrations, les collectivités, les
gestionnaires et usagers, et enfin, les
associations.
“
Des
responsabilités
partagées
”
Une équipe projet anime les travaux.
Elle réunit le Parc, l’ONF, la
Chambre d’Agriculture du Haut-
Rhin et le Conservatoire des Sites
Lorrains grâce à une charte de partenariat
qui a été signée le 26 avril
2001. En cela, notre souci est d’œuvrer
collectivement avec des responsabilités
partagées. ■
entretien avec
Jean-Pierre Renaud,
délégué ONF
Jean-Pierre Renaud est délégué
départemental de l’ONF
pour le Haut-Rhin. Il précise
le but recherché par son institution
dans l’action de partenariat
engagée avec le Parc :
« Les trois directions régionales
de l’ONF ont signé le
4
26 avril 2001 une convention
prévoyant l’élaboration commune
du document d’objectifs sur les
Hautes-Vosges dans un souci de
complémentarité. Il s’agit pour
nous de jouer pleinement notre rôle
de conseiller technique et scientifique
auprès des communes pour
qui nous gérons le patrimoine
forestier. Notre engagement dans le
programme Natura 2000 vise avant
tout à ce que les éléments du document
d’objectifs prennent bien en
compte les intérêts des acteurs
locaux. Nous souhaitons contribuer
activement à une déclinaison compréhensible
et intelligente de la
directive Habitats sur le terrain.
entretien avec
En tant que chef du service
développement de la Chambre
d’Agriculture du Haut-Rhin,
Sylvie Lang explique sa présence
dans le programme : «
La Chambre d’Agriculture
5
s’est impliquée par choix dans
la démarche à la suite de la demande
du Parc. Nous souhaitons être présents
pour expliquer les contraintes
de l’application de la directive
Habitats du point de vue agricole.
“
La volonté de
faire le lien entre
les acteurs
”
Nous allons engager des actions de
concertation pour pouvoir argumenter
sur ce qui est faisable et ce qui ne
Le Conservatoire des Sites
Lorrains gère 170 sites sur la
région Lorraine, représentant
plus de 3000 hectares. Sur les
Hautes-Vosges, il est en charge
de la gestion de la réserve
6
naturelle du Tanet – Gazon du
Faing. Pierre Mossant, chargé de
mission pour le département des
Vosges, passe la main à Denis
Lenganey qui devient le responsable
du programme. Il définit le rôle que
souhaite jouer le CSL dans le partenariat
signé avec le Parc sur Natura
2000 : « Nous avons déjà une habientretien
avec
“
Nous inscrire
dans une logique
de propositions
”
L’application de la directive
Habitats sera en grande partie ce
que nous en ferons collectivement.
Plutôt qu’être en dehors, ou dans
une logique de refus, il nous paraît
plus pertinent de nous inscrire dans
une logique de propositions. » ■
Jean-Pierre Renaud : « L’ONF a la volonté
de concilier les fonctions économiques, sociales
et écologiques. »
Sylvie Lang,
de la Chambre d’Agriculture
du Haut-Rhin
Denis Lenganey et Pierre Mossant :
« Le CSL veut renforcer les partenariats. »
l’est pas. Pour cela nous contribuerons
à deux niveaux, par un travail
d’expertise autour des difficultés
techniques et économiques, mais
aussi par notre volonté de faire le lien
entre les acteurs, les agriculteurs et
l’organisation du projet. Nous devons
arriver à trouver un équilibre entre la
réponse aux enjeux de biodiversité et
les contraintes de l’entreprise agricole
spécifique aux Hautes-Vosges. » ■
Sylvie Lang de la CA 68 : « C’est à nous
de rapporter les conséquences économiques
vis-à-vis de l’agriculture. »
Denis Lenganey,
pour le Conservatoire des Sites
Lorrains
tude de travail avec le Parc qui nous
a montré sa capacité de dialogue.
Notre présence dans ce projet vise
d’abord à renforcer notre partenariat
avec l’équipe du Parc. La position du
CSL en tant que gestionnaire des
espaces naturels vis-à-vis de Natura
2000 est de soutenir la politique de
l’État.
Nous sommes déjà rédacteurs de
documents d’objectifs sur la région
“
Mettre les
compétences en
commun
”
Lorraine. Nous souhaitons être associés
sur les Hautes-Vosges pour
mettre les compétences en commun.
Ces compétences sont du domaine
scientifique et technique, mais aussi
en matière de concertation et d’information.
Pour réussir, nous devons
permettre une démarche de dialogue
avec les acteurs locaux. » ■