NCB - sofmmoo

Article paru dans la Revue de Médecine Vertébrale 2007;20:14-22
Historique des traitements manuels
de la névralgie cervico-brachiale
Yves LAMBERT
MMO, 33 rue de Kerpape 56260 Larmor Plage.
CMS, Centre Hospitalier Bretagne Sud 56100 Lorient.
De la « perte du toucher », symptôme décrit par Galien et survenu le plus souvent après
traumatisme, à la névralgie cervico-brachiale (NCB) citée en 1913, il s’écoule 1750 ans,
pendant lesquels la symptomatologie évolue peu, les traitements non plus, la terminologie
passant par les noms de brachialgie en 1764, de névralgie cervico-faciale en 1904 avec des
détours vers la radiculite de Dejerinne, les syndromes radiculaires cervico brachiaux de Léri
en 1926 et enfin les conflits unco disco radiculaires de De Sèze en 1939. C’est en 1989 avec
R. Maigne que l’on retrouve la dissociation des NCB par cervicarthrose, par hernie discale ou
par dérangement intervertébral mineur.
De nos jours, dans les ouvrages de rhumatologie, on retrouve aussi la notion de NCB dans
différentes maladies, l’arthrose, la pelvispondylite rhumatismale, la spondylodiscite
infectieuse, la hernie discale, les métastases osseuses et le myélome. 24
La NCB fait appel selon les cas à des notions de douleur, de bilan clinique ou encore à des
notions palpatoires variables selon les écoles. Nous nous sommes efforcé de revoir la
littérature et d’essayer d’établir des bases de traitement en médecine manuelle, en sachant que
le traitement, comme souvent, a précédé de beaucoup les découvertes scientifiques.
Historique de la névralgie cervico-brachiale
Les premiers écrits sur la pathologie du rachis cervical datent vraisemblablement des papyrus
d’Ebers, tirés d’écrits égyptiens d’Imhotep, 2650 ans avant JC. Il rapporte avec beaucoup de
précision des lésions du crâne et de la colonne vertébrale souvent dus à des traumatismes,
entraînant entorse, luxations, « déplacements », écrasements, ou plaies diverses. Il différencie
les lésions cervicales des lésions dorsales. Les atteintes neurologiques semblent définitives.
L’examen clinique y est bien décrit, 2250 ans avant Hippocrate. Il décrit des immobilisations
du rachis selon le niveau atteint. 26
Galien (né à Pergame, 131 - 201 après JC), qui fut médecin de l’empereur Marc Aurèle, a pu
grâce à ses observations sur les gladiateurs et à ses dissections animales, modifier la
conception du cerveau et de la moelle. Il écrivit de nombreux traités de médecine, dans
lesquels il abordait souvent le traitement par médecine manuelle, l’absence d’autopsie
humaine et les théories physiologiques erronées de l’époque ne permettant pas d’avancées
sérieuses en médecine. Ses descriptions anatomiques étaient déjà d’une grande
précision : « Les vertèbres du cou garantissent et défendent sûrement la sortie des nerfs, à
l’aide des apophyses transverses qui, disions-nous, sont bifides. Dans toutes ces vertèbres, la
première exceptée, la sortie des nerfs s’effectue à chacune des extrémités latérales (des lames)
; attendu qu’au cou, chacune des deux vertèbres qui s’unissent concourent autant qu’il est
possible, comme nous l’avons dit précédemment, à engendrer le trou par où passe le nerf. La

nature a creusé une sorte de demi cercle ; mais elle s’est bien gardée de perforer la vertèbre
elle-même, dans la crainte de les exposer, elles sont si minces, à une trop forte épreuve et de
mettre leur extrême faiblesse en évidence. » 8 1750 ans plus tard, les idées sur le sujet n’ont
pas beaucoup avancé.
Pendant la Renaissance, des deux versions des ouvrages de Galien, l’une en Grec, l’autre en
Arabe, ce sont finalement les médecins Arabes, parmi lesquels l’illustre Avicenne, qui vont
réintroduire la médecine en Europe. Avicenne (980-1037), médecin et philosophe d’origine
Iranienne, dans son « canon de la médecine » traduit par la suite en latin, évoquait l’origine
nerveuse de la symptomatologie sciatique, mais n’identifiait pas le siège exact de la lésion ni
l’origine du conflit. Il faudra attendre la Renaissance pour que l’ouverture des esprits et la
possibilité d’effectuer des dissections permettent une avancée franche. Les artistes tels Michel
Ange ou Léonard de Vinci participeront à cette évolution.
Ce n’est que vers la fin du 15 ème siècle que l’anatomie sur le cadavre est officiellement
autorisée par le pape Sixte IV (1471-1484) puis par Clément VII (1523-1534), « en 1477-
1478, dix huit sous sont payés au bourreau pour avoir transporté un pendu au lieu
d’anatomie ».
Vésale décrivit en 1648 la structure anatomique du disque intervertébral et Domenico
Cotugno, Napolitain, décrivit la névralgie sciatique en 1764, dans « De ischiade nervosa
commentarius ». 30 Il fut le premier à séparer la sciatique des maladies articulaires des
membres inférieurs et à la rapprocher des brachialgies, en particulier de la souffrance du nerf
cubital. Il proposait une pathogénie mettant en cause les racines et le liquide cérébro-spinal
qu’il venait de découvrir et qui, hypertendu, viendrait irriter la racine.
En 1867 les dénervations périphériques furent très précisément étudiées par Duchenne de
Boulogne 4 mais aucune ne fait allusion à une origine cervicale possible (fig. 1). Par ailleurs, la
pathologie discale a été décrite à plusieurs reprises, en 1857 par Virchow, en 1896 par
Kocher, en 1911 par Middleton et Teacher, en 1922 par Adson. Entre 1925 et 1931, Schmorl
décrivit les diverses altérations discales.
Fig 1 : Paralysie périphérique des muscles fléchisseurs de l’avant bras (nf médian) et du muscle triceps (nf
radial), avec conservation du muscle long supinateur (nf radial) étudiée par Duchenne de Boulogne.

André Léri en 1926 relate plusieurs observations de « douleurs dans le cou et dans la région
scapulaire, associées à une atrophie très prononcée de tout le membre supérieur », décrit
l’hypoesthésie, l’abolition du réflexe radial et parfois du cubito-pronateur, et l’atteinte qui est
sensitive et motrice. Il note que tous les muscles atteints sont excitables par le courant
galvanique et faradique, que l’examen du LCR ne montre pas d’anomalie, note parfois la
diminution de hauteur du disque intervertébral qui paraît écrasé, il parle bien de « syndromes
radiculaires cervico-brachiaux ». La syphilis ne paraît pas en cause et il adopte la
dénomination de « radiculite » du Pr Déjérine concernant cette pathologie, mais apporte une
précision lorsqu’il parle de radiculite intravertébrale, transvertébrale ou extravertébrale. Il
conclue en pensant que « Ce syndrome est sans doute dû à la compression ou à
l’inflammation des racines cervicales dans leur portion extra méningée et dans le traversée du
trou de conjugaison, sous l’influence de l’ostéo-arthropathie vertébrale rhumatismale », et
parle de radiculite transvertébrale ou transversaire. 14
G. Mauric en 1933 décrivit le disque intervertébral dans un ouvrage complet. 21 Il y reprenait
de nombreuses descriptions cliniques, chirurgicales et histologiques de « nodules fibrocartilagineux
et de chondromes du disque ». Il pensait qu’Andrae et Schmorl avaient
« observé les premiers stades de l’énucléation postérieure du disque ». Il faisait état d’un
grand nombre d’observations, toutes ayant pour site le rachis lombaire sauf trois, une
observation d’un cas rapporté par Stookey avec paresthésie radiale exagérée par la toux et
l’éternuement et ablation chirurgicale d’un « petit chondrome qui ne comprimait que la
racine », un autre cas du même auteur en 1928, avec parésie du membre supérieur gauche, et
ablation d’un petit chondrome antérieur et latéral gauche au niveau de C5-C6 et enfin une
autre observation d’Elsberg en 1931 avec atrophie des muscles de la main due à un
chondrome solidement fixé à la face postérieure du corps des vertèbres C5-C6.
L’histologie, souvent après chirurgie ou décès, faisait état de fibrocartilage ou de tissu
cartilagineux formant parfois un prolongement du disque intervertébral, et Mauric parle
franchement de compression par le disque, mais la découverte de la hernie discale sera
attribuée en 1934, à Barr et Mixter qui décrivirent la hernie discale, en faisant le lien entre les
lésions de Schmorl, la compression radiculaire et la rupture des disques intervertébraux. 24 Les
patients étant améliorés par une intervention chirurgicale, ils pensèrent avoir trouvé
l’explication à toutes les sciatiques. Ceci peut s’appliquer au rachis cervical.
En 1939, S. de Sèze étudia et précisa cette pathologie qu’il exposa avec D. Petit-Dutaillis en
1945. Il introduisit le terme de « conflit disco-radiculaire » au niveau lombaire et de conflit
unco-disco-radiculaire au niveau cervical. 6 Il aborda le traitement orthopédique et chirurgical,
préconisant le repos voire le « sur-repos », associé aux thérapeutiques antalgiques habituelles.
Il mettait en garde contre les manœuvres brusques, qui pouvaient avoir des conséquences
dangereuses.
Le traitement manuel de la NCB en Chine
Comme souvent, le traitement a précédé la découverte scientifique, souvent avec bonheur. En
chine, vers 500 av J-C, du premier ouvrage de médecine chinoise le Nei Jing, il ne restait que
des morceaux écrits sur carapace de tortue. Il portait sur les connaissances médicales
fondamentales. Le Wai Jing lui a fait suite, portant sur les connaissances techniques. Les
ouvrages qui viendront ensuite décrivaient l’art du massage, révèlant l’existence de Médecins
masseurs, à côté des herboristes et des acupuncteurs. Le massage et la gymnastique étaient
prescrits pour « favoriser l’harmonie entre les facultés intellectuelles et les différentes parties

du corps afin que l’âme ait un serviteur puissant et fidèle ». Le Dr Yang Jwing-Ming dans son
ouvrage « Massage Chi-kung » 31 nous révèle ceci : « Durant la période printemps et automne
(722-481 avant J-C), le Nei Jing, nous livre en détail des méthodes de traitement des
traumatismes externes, ainsi que l’utilisation thérapeutique des plantes. Le massage y figure
comme la part la plus importante du traitement. Durant la dynastie des Han (206 avant J-C,
221 après J-C), le Dr Hua Tuo utilisait l’acupuncture, les plantes et les thérapies manuelles,
c'est-à-dire les techniques de massage et de réalignement des os cassés et disloqués. Il fut le
premier médecin connu à valoriser la combinaison de l’acupuncture et du massage. »
« Tous les médecins traditionnels étaient formés au traitement des traumatismes. En effet,
sous la dynastie des Song (960-1126 après J-C), une partie de l’enseignement médical que
recevaient les futurs médecins concernait le réalignement des os. Cette discipline avait pour
nom zheng gu ke ou système d’alignement des os. En Chine du Sud, à Taiwan et dans la
province de Fu Jian, le massage Tui Na est communément appelé Cao Jie, ce qui signifie
manipuler pour connecter. Tout ceci montre la difficulté que l’on peut avoir à déterminer avec
précision quel terme se rapporte à quoi, et la multitude des techniques de massage qu’il
englobe. » Le diagnostic est porté après l’étude du pouls, et par l’interrogatoire, le craquement
articulaire ou vertébral fait partie du massage de tout temps, il est global et imprécis mais
garde une fonction de libération.
Le traitement manuel de la NCB dans l’antiquité
A la même époque, 4 à 500 ans avant J-C, Hérodicos de Sélymbrie, maître d’Hippocrate,
enseignait des techniques de massage et de mouvements de gymnastique dans les palestres,
sorte de collèges municipaux. Puis vers 400 avant J-C, Hippocrate (460-317 av J-C), le « père
de la Médecine », fut le plus grand médecin de l’antiquité. Avec les moyens de l’époque, il
jeta les bases d’une médecine réfléchie, faite d’observation, qu’il va enseigner et reporter dans
un ouvrage « l’art de guérir ». Ses notions anatomiques étaient réduites à quelques os. Quant
aux traitements, ils se limitaient à la saignée dans les maladies aiguës et fortement
inflammatoires, les purgatifs et vomitifs dans certains autres cas, en particulier vers la fin des
maladies, ou à la respiration de certaines odeurs fétides ou aromatiques. Cependant, il décrivit
18 sortes de massages. Il traita du déplacement des vertèbres en arrière. L’appareil qu’il
employait pour y remédier était un appareil d’extension et de contre extension, combinées
avec la pression sur la vertèbre déplacée, pression que l’on opérait soit avec la main, soit avec
le talon, soit avec une planche. « Quand au déplacement des vertèbres en avant, non
seulement il est plus grave en soi que le déplacement en arrière, mais encore la réduction est
fort chanceuse, attendu que l’on n’a à sa disposition que l’extension, sans pouvoir y joindre
une pression sur la vertèbre déplacée. » (fig. 2). Il écrivit par ailleurs : « Lorsque en tombant,
ou par l’effet de la chute d’un corps pesant, on éprouve une déviation du rachis en avant,
généralement aucune vertèbre ne se déplace beaucoup (un grand déplacement d’une ou de
plusieurs cause la mort), mais, comme il a été dit auparavant dans ce cas aussi, le déplacement
est réparti sur la courbure, et non angulaire. Chez les blessés, l’urine et les selles se
suppriment plus souvent, les pieds et les membres inférieurs en entier sont plus refroidis, et la
mort est plus fréquente que chez ceux qui ont une déviation en arrière ; et, s’ils échappent, ils
sont plus exposés à l’incontinence d’urine et ont des membres inférieurs plus frappés
d’impuissance et de stupeur. » Il s’efforça de découvrir et de décrire des traitements
orthopédiques de traumatologie du squelette, qu’il s’agisse de fractures et de luxations (fig.
3).

Fig. 2 : bas relief du IV ème ou du V ème siècle avant J-C, montrant la manipulation de vertèbres cervicales telle que
la pratiquait Hippocrate, à côté du praticien se trouve Esculape, Dieu de la médecine, et en dessous l’inscription
[AN] EOHKE ASKAHII « offert à Esculape ».
Fig. 3 : Machine pour réduction des luxations d’épaule imaginée par Hippocrate.
Galien lui aussi pratiquait la médecine manuelle. Il raconte l’histoire d’un de ses patients, un
Syrien nommé Pausanias, dont il reprend l’observation : « Le malade se plaignait que,
pendant trente jours au moins, les sensations du toucher avaient été perdues dans les trois
derniers doigts, bien que ceux-ci aient gardé leur habileté motrice normale. Il expliqua les
symptômes précédant son état de paralysie. Il n’avait jamais eu d’inflammation, ni de
refroidissement, ni de blessures d’aucune sorte. La perte des sensations était venue
progressivement. Je lui demandai s’il n’avait pas été blessé à un endroit quelconque dans les

parties plus hautes. Il me répondit qu’il n’avait jamais eu aucune blessure à la main, mais
qu’il avait été blessé dans la région de l’épine dorsale, en étant renversé de son char, pendant
qu’il allait à Rome. Sachant par l’anatomie que les nerfs émergent du même endroit que les
veines et que chaque paire de nerfs suit le même chemin que les veines, je conclus que la
première paire de nerfs, après la septième cervicale était affectée. La blessure avait causé une
inflammation locale et une diathèse sciorrhotique des parties adjacentes, et les nerfs ayant leur
origine dans les méninges vont directement aux derniers petits doigts et atteignent la peau qui
couvre ces doigts. Le fait qui semblait le plus étonnant aux médecins était que seulement la
moitié du doigt du milieu était affectée, mais c’est cette particularité qui m’aida à faire mon
diagnostic. La partie du nerf affecté allait jusqu’au poignet ainsi que les petits nerfs des
doigts, nommés ci-dessus. Cependant j’ordonnai au malade d’enlever son cataplasme
appliqué à cet endroit et je traitai la partie du rachis qui était à l’origine de la cause des
douleurs des doigts. Ainsi arriva le résultat merveilleux et extraordinaire que les doigts
douloureux furent guéris par l’application d’un traitement du rachis.»
Le traitement manuel de la NCB en France
Les rebouteux
En France, le destin de la chirurgie et celui de la médecine manuelle fut souvent confronté aux
même sort et aux mêmes interdits, l’une parce qu’elle verse le sang, l’autre parce qu’elle
utilise le toucher. Entre le Moyen Age et le 17 ème siècle sévit la période très religieuse de
l’Inquisition, où toute parole et tout geste malencontreux pouvaient être interprétés comme de
la magie ou d’inspiration satanique et mener au bûcher. L’Inquisition ne fut interdite qu’en
1808 par Napoléon 1 er . A la suite de cette période, les chirurgiens n’ont pas retrouvé la place
qu’ils avaient acquis avec Ambroise Paré, et la médecine n’a pas encore évolué. Ainsi dans
les campagnes, ce sont les rebouteux qui sont les premiers consultés pour remettre à sa place
ou dans le bon sens, un os, une vertèbre, un muscle, un tendon ou encore un autre organe,
qu’il soit cassé, luxé ou simplement déplacé. On les appelle rebouteux car ils remettent bout à
bout les os ou les articulations cassées ou luxées. Ici ou là on les appelle aussi rhabilleurs (fig.
4). Ils sont consultés autant pour les problèmes de leurs congénères que pour ceux des
animaux ; sans doute même un animal représente beaucoup plus, puisqu’il vaut une certaine
somme, alors que la vie d’un paysan ne vaut pas grand chose.
Fig 3 : rebouteux du Morbihan (Bretagne) en train de « remettre en place »
une vertèbre.

Robert Maigne en parle lui-même presque avec reconnaissance : « Ceux que j’ai vu avaient
apparemment un certain bon sens et un certain flair pour éviter les cas à risque. Comme vous
le savez c’est loin d’être général. Les pratiques sont très diverses, certains sur de faux
diagnostics font avec habileté des gestes parfois utiles, comme celui qui me montrait une
entorse tibio-tarsienne où il prétendait que le péroné était déplacé de deux centimètres en
arrière! Mais sa manoeuvre ultrarapide soulageait visiblement le sujet... d’autres font des
mouvements qui s’apparentent avec un registre évidemment limité à certaines techniques
manipulatives ou à des gestes orthopédiques, d’autres, apparemment plus rares, emploient des
manoeuvres non traumatisantes portant sur les muscles ou les tendons. Certains font ainsi
avec le pouce des frictions lentes, et peu répétées sur les muscles fessiers, les ischio-jambiers
et les muscles du mollet, pour des sciatiques, ou des étirements bref des muscles para
vertébraux pour des douleurs cervicales ou lombaires. Nous avons d’autres moyens de faire
aussi bien et même mieux, mais cela amène à réfléchir sur le mécanisme de certaines de ces
douleurs vertébrales courantes.» « De père en fils les secrets du reboutage se sont transmis,
mais tellement enrobés de pratiques mystérieuses que l’exécutant ne sait plus discerner dans
ce qu’il fait, l’acte utile. A vrai dire les rebouteux de tradition ne font pas de manipulations,
au sens où nous l’entendons dans ce livre ; ils font des frictions, des pressions sur les muscles
ou les tendons. Ces procédés curieux sont parfois d’une remarquable efficacité. On trouve
dans les vieux traités certaines manœuvres qui ressemblent d’assez près à nos manipulations.
Mais leur première utilisation systématique date des environs de 1840, où certains élèves de
Ling, en Suède, poussant jusqu’au bout l’étude du mouvement analytique, étaient arrivés à
pratiquer quelques mobilisations forcées du rachis. La manœuvre en Y de Tissié, par exemple,
est une manipulation qui permet d’obtenir chez certains sujets un déblocage costo-vertébral
donnant instantanément un gain de plusieurs centimètres d’ampliation thoracique.».
Le Dr Pécunia lui aussi décrit cette profession : « jeune médecin, j’ai eu la chance d’exercer
dans le périmètre d’un rebouteux célèbre. Célèbre à juste titre, il faut bien l’avouer car il
reboutait si bien les entorses, foulures et traumatismes bénins, que les malades s’adressaient
presque uniquement à lui pour ces sortes de lésions… et me le disaient. Après avoir vu courir
le jour même plusieurs entorses sérieuses que j’avais « arrêtées » le jour même pour quinze
jours, je suis allé lui rendre visite. N’attendez pas de description de l’homme ni de son antre.
Sachez seulement qu’il m’appris que le corps humain est symétrique. Cet homme connaissait
(il est mort maintenant) d’anatomie tout ce que le palper peut en laisser connaître. C’est
énorme. Et il ignorait le nom de la styloïde radiale ou d’une malléole, il en connaissait bien le
relief et le creux des vallées qui les entourent et c’est par comparaison palpatoire qu’il
établissait ses diagnostics. Pour le traitement c’était d’un empirisme particulièrement simple :
il forçait là ou les articulations jouxtant le segment intéressé jusqu’à ce qu’il puisse rétablir la
symétrie. Ainsi ne faut-il pas s’étonner si une fois, une fois seulement à ma connaissance, il a
fracturé un humérus en réduisant une luxation de l’épaule. La plupart du temps il rétablissait
la symétrie et il rétablissait du même coup la fonction ». 20
Ainsi, l’histoire des rebouteux a la vie dure. Tout l’esprit de la rebouterie se retrouve dans le
parcours et le travail de Moneyron, qui de pharmacien devint rebouteux, puis entreprit ses
études de kinésithérapeute.
Ce n’est qu’au 19 ème siècle, avec les écrits de Claude Bernard, père de la médecine moderne,
et les découvertes de Louis Pasteur, que la médecine scientifique va progressivement prendre
le pas sur la rebouterie. Ils instaurent les règles de la médecine expérimentale ayant pour base
la physiologie. Magendie avait coutume de dire : « j’ai des yeux, je n’ai pas d’oreilles » ; il
disait aussi : « si nous chassions les médecins de l’Hôtel-Dieu, la mortalité serait peut-être
moindre. »

Naissance des traitements manuels
Le Dr Still, en 1870, insistait sur le fait que « les liquides étaient en perpétuel mouvement
dans le corps, que leur mouvement était la condition sine qua non de notre existence et que les
structures dures du corps pouvaient, à la suite d’un choc, venir gêner cet écoulement. La
thérapeutique, pour Still, se devra donc de remettre à sa place, à la main, ce qui gêne, ce qui a
été déplacé.» Il n’y a pas de descriptions précises de techniques dans ses écrits. Il invente la
notion de lésion ostéopathique, comme un « déplacement plus ou moins marqué, souvent
minime d’une vertèbre ». En 1895, Palmer se démarque en inventant sa propre interprétation
et créé la chiropraxie.
En 1904, Le Dr De Frumerie traite de la névralgie cervico-faciale. Le traitement repose sur
des massages, sa spécialité, et peut se terminer par une « circumduction prudente et torsion de
la tête ». 5 En 1913, le Dr L. Moutin expose dans son ouvrage, les éléments qu’il a tirés de
l’école d’ostéopathie de Still qu’il a suivie. 25 Il écrit son manuel à l’usage des étudiants, avant
de disparaître. Il décrit le traitement du torticolis : « Appliquez la main sur le muscle sternocléido-mastoïdien,
au point d’intersection des nerfs crâniens de la onzième paire. Tournez le
cou aussi loin que possible de chaque côté. Tendez le cou en l’inclinant et pliez brusquement
la tête dans le même sens. Ce traitement guérira les cas relativement récents. Dans les cas très
anciens, il n’y a pas grand-chose à faire». Il agrémente son ouvrage de planches décrivant des
manœuvres provenant directement de l’école de Kirksville, certaines portant sur le cou, le
relâchement des muscles du cou, l’extension du cou, et la réduction de la déviation latérale
d’une vertèbre cervicale (fig. 5) : « Le patient est couché sur le dos. Déterminez
soigneusement et exactement le glissement. Les muscles et les ligaments du cou doivent être
complètement relâchés, par une série de manipulations. Courbez la tête fortement du côté vers
lequel le glissement s’est produit. Avec le bout des doigts de la main placée de l’autre côté du
cou, pressez fermement sur les apophyses transverses des deux vertèbres situées juste au
dessus de la vertèbre considérée, si possible. Ce procédé relâche les ligaments du côté opposé
à la déviation et resserre ceux de l’autre côté. Pendant que la tête est ainsi fortement inclinée,
faites-la tourner doucement jusqu’à ce que la tension soit suffisamment prononcée. En
imprimant alors subitement une torsion supplémentaire de peut-être 1 ou 2 degrés, la vertèbre
glissera à sa place. ».
Fig 5 : Manipulations cervicales de L Moutin en 1913, étudiées à l’école d’ostéopathie du Dr Still à Kirksville.
En 1913 également, le Dr L. Colombani dans son ouvrage « techniques de massage » parle de
la névralgie cervico-brachiale qui « peut être radiale, cubitale, musculo-cutanée ou médiane.

Elle donne lieu à des élancements, depuis l’extrémité supérieure du membre jusqu’à
l’extrémité inférieure. » Le traitement qu’il décrit repose sur les massages du bras, pétrissage,
percussion et par des pressions et des percussions du nerf affecté, qui sont efficaces en peu de
temps sur les atrophies. Il ne parle pas du cou dans ce chapitre, le torticolis est traité dans un
autre chapitre, lui aussi par massage. 2
En 1949, le Dr Albert Leprince nous enseigne la manœuvre cervicale décrite précédemment
par Moutin : « Le médius gauche est appliqué sur l’apophyse transverse de la vertèbre à
réajuster, tandis que le menton et la joue du malade reposent dans la main droite. Lorsque le
relâchement musculaire est obtenu, un brusque mouvement remet en place la vertèbre. Cette
manœuvre est indiquée dans les subluxations cervicales, qu’on rencontre dans la névralgie ou
la névrite cervico-faciale ». Par ailleurs il nous décrit le recoil, technique purement
chiropractique utilisée par Palmer, le créateur de la chiropraxie (fig. 6). 15 C’est la première
description de cette technique en France. Signalons que la technique décrite s’accompagne
d’un thrust, alors que plus tard le recoil sera une manœuvre de rebond.
Fig 6 : Le « recoil » du Dr Palmer
Ni en 1949 ni en 1964, dans la 1 ère et la 3 ème édition de son ouvrage, le Dr Robert Lavezzari
n’aborde la NCB. 12,13 Lorsqu’il aborde le rachis cervical, les lésions touchant l’atlas et l’axis
sont prépondérantes sur ce sujet, et lorsqu’il aborde les hernies discales, seules les formes
lombaires sont l’objet de ses écrits. La NCB ne semble pas exister pour lui.
Les auteurs modernes
Dès 1960, où il dit que les manipulations sont rarement indiquées dans les NCB, 18 puis en
1984, 19 Robert Maigne avant tout traitement nous demande de prendre en considération ses

critères de manipulation dans le sens de la « non douleur et du mouvement contraire ». Il
propose de façon schématique « une manipulation en flexion, puis une manœuvre en rotation
du côté opposé à l’algie avec flexion et légère latéro-flexion sur le sujet couché sur le dos, et
enfin une manœuvre en latéro-flexion-rotation, manoeuvre essentielle de la névralgie cervicobrachiale
». En 1989, il différencie la NCB par cervicarthrose, par hernie discale et par DIM
et des formes aiguës avec douleur intense et des formes moyennes. 20 Les manipulations, dans
certains cas, peuvent apporter un soulagement rapide au patient. Elles ne sont généralement
pas utilisables en aigu, la règle de la non douleur et du mouvement contraire étant
inapplicable. Leur indication la meilleure est la forme subaiguë. Les tractions ont leurs
indications, ainsi que les manipulations sous traction, mais toute manœuvre doit faire
référence au schéma de Maigne et Lesage». Dans ses trois ouvrages, il préconise de une à
trois manipulations dans le cas d’une amélioration même légère.
Fig 7 : Olivier Troisier, traction cervicale dans la hernie discale en 1962.
O. Troisier, dans son ouvrage de 1962, 28 aborda le traitement de la névralgie cervicobrachiale
: « la tentation logique serait de réduire la hernie discale et de supprimer ainsi la
cause de la douleur ; cependant la réduction peut être difficile. Si les manipulations
vertébrales n’en viennent pas à bout après trois ou quatre essais, mieux vaut abandonner. »
(fig. 7) Il préconisait les tractions « en cas de très forte douleur et de compression très forte
avec parésies », en association avec des anti-inflammatoires, et pensait que les tractions
étaient inutiles si l’apparition des paresthésies avaient été de pair avec une diminution de la

douleur. En cas de compression occasionnelle, partielle ou modeste, la nécessité de
manipulation vertébrale était impérieuse. Dans son ouvrage de 1973, les indications sont plus
nuancées. 29 « En cas de cervicalgie avec attitude vicieuse, la manipulations sera effectuée
sous forte traction … S’il existe une hyperalgie, la manipulation est généralement
inefficace… Lorsque la douleur brachiale a disparu, en cas de douleur scapulaire, la
manipulation est peu efficace, alors qu’en cas de douleur cervicale, elle peut l’être. »
On trouve les mêmes manoeuvres de manipulations chez J. Cyriax, et pour cause, Troisier
avait été son élève, mais le livre de Cyriax fut postérieur. 3 En matière de manipulations
cervicales pour lésions discales, il associait une forte traction axiale en se faisant aider de
deux voire trois aides (fig. 8). Il décrivit deux contre indications formelles, l’atteinte
pyramidale évidente et l’insuffisance vertébro-basilaire.
Fig 8 : James CYRIAX : Manipulation cervicale pour hernie discale en 1976.
Tous les auteurs sont d’accord pour privilégier la position de décubitus. Celle-ci a l’avantage
de mettre au repos les muscles agonistes et antagonistes du rachis. On en connaît
l’importance. 4
En 1994, on cherche toujours une explication à l’action des manipulations sur le disque
intervertébral et sur la pression intra-discale. J.Y. Maigne publie que « les manipulations ont
une action brève sur la pression intra discale. Nous l’avons montré au niveau lombaire avec
des capteurs de pression insérés dans les disques. On observe de façon concomitante une
élévation puis une nette baisse de pression intra-discale de courte durée. Ces brusques
variations pourraient bien avoir un effet thérapeutique ». 17 Une interrogation se pose pour
l’action des manipulations sur les articulaires postérieures et l’effet prédominant de leur
écartement, de la rotation lombaire ou de l’impulsion manipulative. Cependant il a été montré
que l’étirement brusque des capsules articulaires postérieures avait aussi un effet inhibiteur
sur la contracture musculaire para vertébrale. 10

Complications du traitement manuel
Les complications sont rares. Il peut s’agir de réaction hyperalgique, d’exclusion de la hernie
avec possibilité de névrite paralysante ou plus grave encore, d’un syndrome médullaire ou
vertébro-basilaire. En matière de manipulations du rachis cervical il convient d’être
extrêmement prudent, après bilan radiographique, pratiquées par des mains expertes, en
sachant qu’il vaut mieux s’abstenir que de prendre le moindre risque.
En matière de sciatique, on a décrit de très rares cas de complication sur pathologie maligne
ou de paraplégie sur os porotique, mais pour Tamalet « les études concernant les
manipulations vertébrales sur hernie discale prouvée ne font pratiquement jamais état de
complication ». 27 Cela ne peut s’appliquer pour la NCB qui peut être l’objet de réactions
hyperalgiques, d’aggravation de l’état clinique ou de syndrome de Wallenberg.
Discussion
Lorsqu’on reprend l’enquête de G. Berlinson en 2004 sur les sciatiques discales, on constate
une absence totale de consensus au niveau lombaire, et on peut imaginer encore pire au
niveau cervical. Avant toute chose, en matière de rachis cervical, il est établi (selon les
recommandations de la SOFMMOO) que toute manipulation, voire traction, ne pourra
s’effectuer avant la réalisation d’un bilan radiographique du rachis cervical (fig. 9). Par
ailleurs le traitement de la NCB par médecine manuelle doit répondre à certaines règles. Il est
possible et même recommandé de pratiquer un réchauffement, des massages, des manœuvres
de détente, des étirements, directs ou par techniques myotensives voire des techniques
d’ostéopathie fonctionnelle dans toute pathologie responsable de NCB. Cependant, il n’en
sera pas de même en matière de manipulations vertébrales. On en limitera la réalisation à
certaines indications bien précises et en des mains expertes. Il faudra s’efforcer de faire la part
des choses entre une contracture, une cervicarthrose, une hernie discale, une malformation et
un dérangement.
Fig 10 : Radiographie cervicale d’un confrère venu consulter pour manipulation cervicale, pathologie méconnue
jusqu’alors.

La cervicarthrose est visible sur les radiographies, les douleurs évoluent par poussées, elle est
généralement sensible aux traitements médicamenteux, elle est majorée au lever et impose un
dérouillage matinal. Elle est précisée par le scanner. Elle peut faire l’objet de manipulations.
La NCB par hernie discale survient en général après traumatisme ou effort, l’attitude
antalgique est souvent irréductible, les radiographies peuvent montrer une discopathie ou un
bâillement, la confirmation se fait par scanner ou IRM. Pour certains, les indications de
manipulations dans la NCB par hernie discale pourraient se limiter aux patients
hyperalgiques, pour lesquels il est licite de tenter quelque chose étant donné l’importance de
la douleur avec quelque chance d’amélioration, ou chez des patients qui ont programmé leur
intervention, pour lesquels on ne risque guère d’aggravation et chez qui au pire cela ne
changerait pas grand chose, avec une indication chirurgicale déjà posée. Pour d’autres, elles
auraient les meilleures chances de succès à la phase de décroissance des douleurs. 18,28 Il
semble logique pour ces auteurs, de proposer de une à trois manipulations dans la NCB.
Les NCB par dérangement et par contractures se différencient par une douleur élective
segmentaire, un point paravertébral cervical postérieur, et en général une douleur projetée
avec cellulomyalgie. N’ayant pas toujours d’IRM, loin s’en faut, on gardera toujours à l’esprit
cette éventualité de hernie discale.
Si l’indication d’une manipulation est posée, après un travail des tissus mous, elle peut être
effectuée ici selon les critères de l’examen segmentaire et de la non douleur en latéro flexion
modérée et rotation très limitée, afin d’en limiter les amplitudes, si possible en maintenant la
traction, ailleurs on propose une mise en traction progressive en latéroflexion du côté opposé
à la NCB. De manière à ouvrir le foramen pour ne pas pincer la hernie, certains proposent une
accentuation progressive de la latéro-flexion durant 90 secondes, d’autres une manipulation
en latéro-flexion pure.
Quant à la rotation, elle a été évaluée à 150° par plusieurs auteurs, au total et pour l’ensemble
du rachis cervical, soit environ 15° par étage environ en sachant que la rotation de C1-C2 est
de 45°. Cette rotation n’a pas de frein, n’ayant pas d’articulaires postérieures verticales et
sagittales constituant une butée comme pour les vertèbres lombaires, le mouvement de
rotation n’est stoppé que par les structures ligamentaires et capsulaires. D’autre part, pour Roy
Camille « la fixation manuelle d’un niveau est illusoire, chaque mouvement est effectué par
l’ensemble du rachis cervical », 28 et enfin une mise en rotation des structures ligamentaires ne
peut que diminuer la hauteur du disque (fig. 10). Par conséquent, les techniques en rotation
complète resteront proscrites du moins en ce qui concerne les NCB par hernie discale et
discutables en cas de cervicarthrose.
Fig. 10

Par ailleurs, on propose aussi systématiquement que possible, et l’on rejoint là le Dr Robert
Maigne, 18,19,20 de libérer le segment dorsal haut, de T3 à T5, en pratiquant un déroulé en
position de vrille (fig. 11), ce qui n’expose à aucune complication, et contribuera à détendre la
musculature cervico-dorsale postérieure de manière importante, que Robert Maigne met sur le
compte du traitement d’une « sympathalgie » plus que d’une NCB, à ne pas confondre avec
l’algie inter-scapulaire d’origine cervicale du même auteur. 18,20 Cette manœuvre est même
souvent en ce qui nous concerne la seule manipulation possible dans de nombreux cas. Elle a
une efficacité sur la douleur, et assure une détente musculaire, qui permet alors une
mobilisation voir une manipulation. Pour nous, cette manipulation est le plus souvent réalisée
d’emblée et ne rencontre que très rarement de contre indication. On peut la comparer au
déroulé dorsal de la jonction thoraco-lombaire dans la sciatique discale lombaire.
Fig 11 : manipulation en déroulé des dorsales supérieures
Conclusion
Etre en présence d’une NCB typique reste un cas de conscience pour la médecine manuelle,
certains considérant qu’il s’agit là d’une contre-indication absolue à toute manipulation. Il est
temps de démystifier la hernie discale, d’autant que les chirurgiens sont de plus en plus
passifs devant cette affection, mais aucun consensus ne reprend de façon simple et
synthétique les règles qui permettent de manipuler une hernie discale avec un minimum de
risque. C’est ce que nous avons tenté de faire, en faisant référence aux plus grands auteurs en
la matière. Les maîtres de la Médecine Manuelle Ostéopathie savaient cultiver la discrétion,
on sait pourquoi. Certaines règles sont à respecter, et nous tentons ici de poser les éléments de
base à la réflexion en sachant que cela est possible et peut donner d’excellents résultats que
l’on retrouve cités ici ou là dans la littérature.
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