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DIGITHÈQUE - Université Libre de Bruxelles

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36 BRUXELLOIS À VIENNE, VIENNOIS À BRUXELLES<br />

Mémoire sur l’Etat politique <strong>de</strong>s Pais-bas et la Constitution tant externe qu’interne<br />

<strong>de</strong>s Provinces 41 . Ce travail, basé sur le manuscrit <strong>de</strong> son beau-père Goswin A. <strong>de</strong><br />

Wynants, fit l’objet <strong>de</strong> plusieurs copies qui circulaient dans le public. Après le décès<br />

<strong>de</strong> Neny, le texte connut plusieurs éditions successives 42 .<br />

Dans ces années-là, le collaborateur le plus précieux pour Patrice-François <strong>de</strong><br />

Neny n’était autre que son frère Corneille. En janvier 1750, Corneille <strong>de</strong> Neny 43<br />

avait été nommé secrétaire du Conseil suprême mais avait dû retourner à <strong>Bruxelles</strong><br />

lors <strong>de</strong> la suppression du conseil en 1757. Deux ans plus tard cependant, il regagnait<br />

Vienne, où Marie-Thérèse le choisit finalement en qualité <strong>de</strong> secrétaire intime en<br />

1763. Il gar<strong>de</strong>ra cette charge jusqu’à sa mort. C’est ce personnage intéressant et trop<br />

peu connu que Bruno Bernard évoque dans ce volume.<br />

Le <strong>de</strong>rnier conseiller appelé <strong>de</strong>s provinces belgiques à Vienne pour participer<br />

au Conseil suprême fut Denis Benoît Joseph <strong>de</strong> Cazier 44 . Vienne voulait le faire<br />

venir dès novembre 1753, mais Kaunitz l’avait jugé indispensable à <strong>Bruxelles</strong> 45 .<br />

Finalement, il arriva en novembre 1754 dans la capitale autrichienne et on dut<br />

s’arranger à <strong>Bruxelles</strong> pour le remplacer 46 . Après la suppression du Conseil suprême,<br />

Kaunitz pensa le gar<strong>de</strong>r à Vienne, mais Cazier retourna finalement aux Pays-Bas où,<br />

par dépêche royale du 23 avril 1757, l’impératrice lui confia la place <strong>de</strong> prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><br />

la Chambre <strong>de</strong>s comptes. En récompense <strong>de</strong> ses mérites, il fut admis dans l’ordre <strong>de</strong><br />

Saint-Etienne, un honneur qui ne fut accordé parmi les fonctionnaires belgiques qu’à<br />

P.F. Neny et Cazier.<br />

Les désaccords entre le Conseil suprême et le comte Kaunitz débutèrent dès la<br />

nomination <strong>de</strong> celui-ci comme chancelier en 1753 et furent encore renforcés par la<br />

décision, concertée avec le comte Cobenzl, nouveau ministre plénipotentiaire dans<br />

les Pays-Bas, <strong>de</strong> mettre à l’écart le prési<strong>de</strong>nt du conseil, Sylva-Tarouca. Kaunitz<br />

tenta sans cesse d’écarter certaines affaires <strong>de</strong> cette institution ; ainsi le renversement<br />

<strong>de</strong>s alliances élaboré par le chancelier fut-il conclu à l’insu du Conseil suprême, à la<br />

gran<strong>de</strong> irritation <strong>de</strong> Sylva-Tarouca. A l’occasion <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> mise à la retraite<br />

introduite par le prési<strong>de</strong>nt offensé en 1757, Kaunitz saisit l’occasion <strong>de</strong> se débarrasser<br />

<strong>de</strong> lui. L’impératrice s’y conforma : « Sa Majesté a résolu pour le plus grand bien <strong>de</strong><br />

son service <strong>de</strong> soumettre pour l’avenir les affaires qui se traitaient dans les dits conseil<br />

à la direction du même ministre à qui Elle a confié les affaires d’Etat. En conséquence<br />

41<br />

HHStA, Handschrift weiß 779.<br />

42<br />

P.- F. DE NENY, Mémoires historiques et politiques sur les Pays-Bas autrichiens et sur la<br />

constitution tant interne qu’externe <strong>de</strong>s provinces qui les composent, 2 vol., <strong>Bruxelles</strong>, 1785.<br />

43<br />

Corneille <strong>de</strong> Neny, 1718-1776, conseiller d’état, conseiller <strong>de</strong>s finances, secrétaire <strong>de</strong><br />

l’impératrice ; Cl. BRUNEEL, op. cit., pp. 440-441<br />

44<br />

Denis Benoît Joseph <strong>de</strong> Cazier, 1718-1791, conseiller d’état, conseiller-régent, trésorier<br />

général <strong>de</strong>s Finances. Cl. BRUNEEL, op. cit., pp. 151-153 ; R. ZEDINGER, op. cit., pp. 186-187 ;<br />

G. VAN GOIDSENHOVEN, « Le baron Denis-Benoît-Joseph <strong>de</strong> Cazier ».<br />

45<br />

HHStA, Belgien DD A, Vorträge 5, Konv. 5, 7 novembre 1753.<br />

46<br />

HHStA, Belgien DD A, Vorträge 6 : Remarques et raisons <strong>de</strong> remplacer le Baron <strong>de</strong><br />

Cazier dans le Conseil <strong>de</strong>s finances par le Chef Commissaire <strong>de</strong> Guerre Pfanzelter et l’auditeur<br />

Wavrans, 1 er février 1754.

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