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Zone euro : coupée en deux* - OFCE - Sciences Po

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■ Départem<strong>en</strong>t analyse et prévision<br />

transit<strong>en</strong>t par la baisse des dép<strong>en</strong>ses (pour un montant de 47 milliards d’<strong>euro</strong>s sur<br />

3 ans) ; parmi ces mesures on peut ret<strong>en</strong>ir le gel des salaires des fonctionnaires<br />

jusqu’<strong>en</strong> 2013, la baisse des effectifs dans le secteur public, la baisse des budgets des<br />

ministères de 10 %, la baisse des dép<strong>en</strong>ses dans le secteur de la santé.<br />

La France, quant à elle, a abordé la crise avec un solde public plus dégradé que<br />

l’Allemagne (-2,7 % contre 0,3 % <strong>en</strong> Allemagne <strong>en</strong> 2007) : la crise a donc aggravé la<br />

situation, et la France <strong>en</strong>registre un déficit de 7,0 % <strong>en</strong> 2010, la croissance étant<br />

restée modérée (1,5 % contre 3,5 % pour son voisin d’outre-Rhin). Malgré les<br />

impulsions négatives prévues <strong>en</strong> 2011 et 2012, la réduction des déficits sera très<br />

progressive <strong>en</strong> raison d’une croissance molle. La chute d’activité <strong>en</strong>registrée depuis<br />

le début de la crise va laisser des traces durables sur les finances publiques de la<br />

France. Le solde public a chuté de 4,3 points de PIB <strong>en</strong>tre 2007 et 2010 et la dette<br />

publique s’est alourdie de 19 points de PIB <strong>en</strong> l’espace de trois ans. Désormais,<br />

l’heure est à la rigueur <strong>en</strong> France comme partout <strong>en</strong> Europe et le gouvernem<strong>en</strong>t s’est<br />

fixé l’objectif ambitieux de ram<strong>en</strong>er le déficit public à 3 % du PIB <strong>en</strong> 2013. Après<br />

avoir été de 7,0 % du PIB <strong>en</strong> 2010, le déficit public baisserait sous l’effet des<br />

impulsions budgétaires négatives (-1,2 point de PIB et -0,6 point de PIB) : selon nos<br />

prévisions, il atteindrait 5,8 % <strong>en</strong> 2011 et 5,2 % <strong>en</strong> 2012. La croissance molle<br />

(1,5 % <strong>en</strong> 2011 et 1,7 % <strong>en</strong> 2012) et la hausse des charges d’intérêts (0,3 point du<br />

PIB <strong>en</strong> deux ans) <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée par la hausse de la dette publique (elle passerait de<br />

82,7 % du PIB <strong>en</strong> 2010 à 86,6 % <strong>en</strong> 2011 et 89,5 % <strong>en</strong> 2012) ne permettrai<strong>en</strong>t pas<br />

une amélioration plus rapide du solde public. L’impulsion budgétaire serait tirée par<br />

la hausse du taux de prélèvem<strong>en</strong>ts obligatoires qui augm<strong>en</strong>terait de 1,3 point de PIB<br />

<strong>en</strong>tre 2010 et 2012 (1 point <strong>en</strong> 2011 et 0,3 <strong>en</strong> 2012) sous l’effet de la réduction des<br />

niches fiscales et sociales (0,6 point de PIB), et du contrecoup de la réforme de la<br />

taxe professionnelle et de la fin complète des mesures de relance (0,4 point de PIB<br />

au total). Enfin, la réaction des recettes fiscales au PIB rapporterait 0,3 point de PIB<br />

<strong>en</strong> deux ans. Si la réduction du déficit public est très forte (1,8 point de PIB <strong>en</strong> deux<br />

ans), on reste cep<strong>en</strong>dant loin de l’objectif affiché par le gouvernem<strong>en</strong>t à l’automne<br />

dernier de ram<strong>en</strong>er le déficit public à 4,6 % du PIB <strong>en</strong> 2012. Celui-ci tablait <strong>en</strong> effet<br />

sur une reprise forte de la croissance (2 % <strong>en</strong> 2011 et 2,5 % <strong>en</strong> 2012) et une<br />

réduction drastique de la dép<strong>en</strong>se publique qui semble inatteignable au regard des<br />

mesures annoncées et de la hausse des charges d’intérêts.<br />

La Belgique a égalem<strong>en</strong>t pâti d’une forte dette publique avant la crise, qui se<br />

combine à une situation d’incertitude politique prolongée. En l’abs<strong>en</strong>ce<br />

d’ori<strong>en</strong>tations politiques claires, le pays ne devrait pas mettre <strong>en</strong> place de réelle<br />

politique de réduction des déficits à horizon 2012.<br />

Le second groupe de pays rassemble la Grèce, l’Irlande, le <strong>Po</strong>rtugal et<br />

l’Espagne, quatre pays qui se trouv<strong>en</strong>t dans une situation préoccupante, avec une<br />

forte augm<strong>en</strong>tation de l’écart critique <strong>en</strong>tre 2007 et 2011 (néanmoins tempérée<br />

pour l’Irlande, la Grèce et bi<strong>en</strong>tôt le <strong>Po</strong>rtugal, au regard des mécanismes d’aide mis<br />

<strong>en</strong> place et qui leur permet de ne plus emprunter au taux du marché). Confrontés à<br />

la hausse des taux d’intérêt obligataires dev<strong>en</strong>us prohibitifs (graphique 1), la Grèce<br />

66 REVUE DE L’<strong>OFCE</strong> ■ 117 ■ AVRIL 2011

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