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Zone euro : coupée en deux* - OFCE - Sciences Po

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■ Départem<strong>en</strong>t analyse et prévision<br />

partir de juin 2010, puis un gel <strong>en</strong> 2011, les salaires dans le secteur non marchand<br />

ont baissé de 3,7 % <strong>en</strong>tre mi-2010 et fin 2010. Au final, l’heure est à la rigueur<br />

salariale <strong>en</strong> Espagne alim<strong>en</strong>tant des pressions déflationnistes.<br />

La contribution du commerce extérieur a été à nouveau positive <strong>en</strong> 2010 <strong>en</strong><br />

moy<strong>en</strong>ne annuelle, le recul du premier semestre ayant été largem<strong>en</strong>t comp<strong>en</strong>sé par le<br />

rebond du deuxième semestre. Sur l'<strong>en</strong>semble de l'année, les importations ont crû<br />

modestem<strong>en</strong>t (+5,4 %) <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec la demande intérieure, tandis que les<br />

exportations ont été dynamiques (10,3 %), retrouvant presque le pic de 2008. Les<br />

parts de marché à l'export des <strong>en</strong>treprises espagnoles se sont donc améliorées p<strong>en</strong>dant<br />

la crise, après des années de dégradation. La réduction des coûts des <strong>en</strong>treprises<br />

(destructions d'emplois et plus récemm<strong>en</strong>t moindres augm<strong>en</strong>tations salariales), par<br />

la contraction des coûts salariaux (-4,4 % dans l'industrie), permet aux <strong>en</strong>treprises de<br />

baisser leurs prix de production (-3,5 %), tout <strong>en</strong> augm<strong>en</strong>tant leur taux de marge.<br />

Mais l'investissem<strong>en</strong>t productif ne repart pas : il est quasim<strong>en</strong>t stable depuis la mi-<br />

2009 au niveau de 2001, effaçant la hausse <strong>en</strong>tre 2001 et 2008. Malgré sa remontée<br />

réc<strong>en</strong>te, stimulée par la reprise du commerce mondial, le taux d'utilisation des<br />

capacités de production dans l'industrie manufacturière reste très <strong>en</strong> deçà de sa<br />

moy<strong>en</strong>ne de long terme, sans doute <strong>en</strong> raison de l'atonie de la demande intérieure.<br />

Le processus d'ajustem<strong>en</strong>t dans la construction s'est poursuivi. En 2010, seuls<br />

92 000 permis de construire ont été accordés, soit presque 10 fois moins qu'<strong>en</strong><br />

2006. Quant aux prix immobiliers, leur baisse atteint 13 % depuis le pic de 2008.<br />

Le dés<strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>t des ag<strong>en</strong>ts n'<strong>en</strong> est qu'à ses balbutiem<strong>en</strong>ts : après avoir augm<strong>en</strong>té<br />

de près de 70 points <strong>en</strong>tre 1999 et 2008, le taux d'<strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>t des ménages a<br />

légèrem<strong>en</strong>t baissé, passant de 131 % à 126 % de leur rev<strong>en</strong>u disponible au troisième<br />

trimestre 2010. Du côté des <strong>en</strong>treprises de la construction et des services<br />

immobiliers, leur taux d'<strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>t, qui était passé de 8 % du PIB <strong>en</strong> 1995 à<br />

44 % début 2009, est redesc<strong>en</strong>du à 40 % fin 2010. Si le taux de créances douteuses<br />

des ménages concernant l'acquisition d'un bi<strong>en</strong> immobilier se tasse (à 2,4 %), ce<br />

n'est pas le cas pour les <strong>en</strong>treprises de la construction et des services immobiliers. La<br />

part des créances douteuses dans les crédits que leur ont accordés les établissem<strong>en</strong>ts<br />

financiers dépasse les 12 % (contre moins de 2 % <strong>en</strong> 2007). Au final, les créances<br />

douteuses liées à l'immobilier représ<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t, fin 2010, 58 milliards d'<strong>euro</strong>s pour les<br />

<strong>en</strong>treprises et 16 milliards pour les ménages, soit au total 74 milliards (6,9 % du<br />

PIB). Le système de provisionnem<strong>en</strong>t dynamique (constitution de provisions dès<br />

l’octroi de crédits) a certes permis aux établissem<strong>en</strong>ts financiers de mieux résister à la<br />

crise, mais la montée des créances douteuses a été telle que des doutes sur leur<br />

solidité ont vite émergé. <strong>Po</strong>ur r<strong>en</strong>forcer le système financier espagnol, le<br />

gouvernem<strong>en</strong>t a multiplié les mesures depuis 2009. D'abord, dans le cadre du<br />

processus de restructuration des caisses d'épargne, 12 milliards d'<strong>euro</strong>s ont été<br />

injectés <strong>en</strong> 2010 par le FROB (Fondo de Restructuración Ord<strong>en</strong>ada Bancaria), ce<br />

qui a permis de réduire le nombre d'<strong>en</strong>tités de 45 avant la crise à 17 fin 2010.<br />

Ensuite, le gouvernem<strong>en</strong>t a adopté un décret-loi <strong>en</strong> février 2011 qui exige des ratios<br />

de fonds propres plus élevés : les établissem<strong>en</strong>ts financiers doiv<strong>en</strong>t mettre <strong>en</strong> œuvre<br />

82 REVUE DE L’<strong>OFCE</strong> ■ 117 ■ AVRIL 2011

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