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Zone euro : coupée en deux* - OFCE - Sciences Po

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■ Départem<strong>en</strong>t analyse et prévision<br />

Espagne : double dés<strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>t 22<br />

Avec un recul du PIB <strong>en</strong> 2010 de 0,1 %, l'Espagne reste largem<strong>en</strong>t à la traîne de<br />

la zone <strong>euro</strong> qui a crû de 1,7 % <strong>en</strong> 2010. Certes l’acquis était négatif (-0,5 %), mais<br />

la croissance trimestrielle n’a pas dépassé 0,3 % au cours de l’année 2010. Fin 2010,<br />

le PIB était toujours inférieur de 4,3 % à son niveau d’avant-crise (2,9 % seulem<strong>en</strong>t<br />

dans la zone <strong>euro</strong>). De plus, la croissance au second semestre, plus faible qu’<strong>en</strong> début<br />

d’année, est uniquem<strong>en</strong>t basée sur la contribution positive du commerce extérieur.<br />

En effet, les exportations ont nettem<strong>en</strong>t moins ral<strong>en</strong>ti que les importations. Le recul<br />

de la demande intérieure est imputable principalem<strong>en</strong>t à la hausse de la TVA à partir<br />

de juillet 2010 et à la fin de la prime à la casse, l’activité dans le secteur de la<br />

construction poursuivant sa contraction initiée début 2008. L'économie espagnole<br />

n'est pas sortie du marasme, subissant les effets du dés<strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>t des ag<strong>en</strong>ts privés<br />

et de l'État : elle va continuer de pâtir d’une part de ses excès passés <strong>en</strong> matière<br />

d'<strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>t (immobilier principalem<strong>en</strong>t) et d'autre part de la mise <strong>en</strong> place<br />

d'une forte restriction budgétaire.<br />

La situation sur le marché du travail reste mal ori<strong>en</strong>tée. L’emploi a <strong>en</strong>core reculé<br />

<strong>en</strong> 2010 pour la troisième année consécutive. Il a ainsi baissé de 10 % depuis 2007.<br />

Les destructions nettes d’emplois sont d’<strong>en</strong>viron 2,1 millions, dont 1,1 million dans<br />

la construction, 650 000 dans l’industrie et 250 000 dans les services. Si l’emploi<br />

s’est stabilisé dans l’industrie et dans les services <strong>en</strong> 2010, dans la construction il<br />

continue de se contracter malgré la baisse de 43 % des effectifs dans ce secteur. Face<br />

à ces destructions d’emplois très élevées, le ral<strong>en</strong>tissem<strong>en</strong>t de la population active a<br />

limité la hausse du taux de chômage. C’est surtout dû à l’évolution de la population<br />

<strong>en</strong> âge de travailler : alors qu’elle augm<strong>en</strong>tait de 1,6 % <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne <strong>en</strong>tre 2000 et<br />

2008, elle a fortem<strong>en</strong>t ral<strong>en</strong>ti, reculant même <strong>en</strong> 2010 (-0,3 %), <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec une<br />

moindre immigration. Le taux de chômage a tout de même poursuivi sa montée,<br />

pour atteindre 20,4 % au dernier trimestre 2010 selon les données d’Eurostat.<br />

En 2010, la consommation privée s’est stabilisée à un faible niveau. Elle a<br />

progressé nettem<strong>en</strong>t au premier semestre 2010 avant de reculer du fait de la fin de la<br />

prime à la casse et de la hausse de la TVA. L’amélioration du début d’année est liée à<br />

la baisse du taux d’épargne de 3,5 points sur les trois premiers trimestres de 2010<br />

(corrigeant <strong>en</strong> partie la hausse de 7 points <strong>en</strong>tre début 2008 et fin 2009), qui a fait<br />

plus que comp<strong>en</strong>ser la chute du rev<strong>en</strong>u disponible des ménages (-2,2 %). La masse<br />

salariale et les rev<strong>en</strong>us de la propriété ont certes un peu moins reculé <strong>en</strong> 2010 qu’<strong>en</strong><br />

2009, témoignant d’une amélioration de la situation économique, mais les charges<br />

d’intérêt versées ont moins diminué (avec la fin du cycle de baisse des taux courts) et<br />

il y a eu des hausses d’impôt (graphique 15).<br />

La forte hausse de l’inflation <strong>en</strong> Espagne qui a atteint 3,4 % <strong>en</strong> février 2011<br />

(contre 2,4 % dans la zone <strong>euro</strong>) ne doit pas masquer que l’heure est plutôt au risque<br />

de déflation. En effet, les prix sont poussés à la hausse par l’augm<strong>en</strong>tation du prix du<br />

22. Cette partie a été rédigée par Sabine Le Bayon.<br />

80 REVUE DE L’<strong>OFCE</strong> ■ 117 ■ AVRIL 2011

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