F?d? - Fédération Française de Natation

2005 – Montréal (du 13 au 31 juillet)
La natation française confirme son embellie d'Athènes
Un an après la vague historique des Bleus aux Jeux olympiques d'Athènes, les quatre médaillés de la
confrontation athénienne ont confirmé leur statut planétaire en accédant une seconde fois à un podium
mondial, dont la moitié sur la plus haute marche.
Première grande satisfaction, Laure Manaudou, porte-drapeau de la natation française, a renforcé son autorité
sur le 400 m nage libre en remportant, le 24 juillet, la finale d'une course où elle affiche la ferme intention de
s'octroyer dans les meilleurs délais le record du monde mythique de l'Américaine Janet Evans.
Le lendemain, le 25 juillet, Hugues Duboscq est parvenu à décrocher le bronze mondial après le bronze
olympique. Ceux qui croyaient qu'il avait eu la chance de sa vie à Athènes devront réviser leur jugement. Deux
jours plus tard, le temps de digérer ces deux premières grandes satisfactions, le 27 juillet, Solenne Figués -
médaillée de bronze à Athènes au 200 m nage libre – fait parler l'expérience et le talent en devenant
championne du monde de la distance. Sa maîtrise de l'allure sur cette course a été un modèle du genre.
Enfin, quarante-huit heures après la consécration mondiale de Solenne, le 29 juillet, Malia Metella, vicechampionne
olympique du 50 m nage libre à Athènes, s'offre, à égalité avec l'Américaine Natalie Coughlin,
l'argent du 100 m nage libre, la distance de référence pour les sprinteuses. Nul doute, les championnats du
monde qui se sont disputés à Montréal (Canada) resteront dans les annales de la natation française.
La France nage au cinquième rang mondial
Avec un total de quatre médailles en natation course, 2 en or, une en argent et une en bronze, la France se
classe cinquième au classement des vingt-deux nations qui ont accédé au podium, derrière le quatuor composé
des États-Unis, de l'Australie, du Zimbabwe et de l'Afrique du Sud. Une médaille d'argent de plus – ce qui était
largement possible – aurait assuré la troisième place derrière les deux grandes nations mondiales. Si l'on isole
la hiérarchie dames, la France occupe une brillante quatrième place, dans le sillage des trois premiers au
classement général.
Chez les messieurs, grâce au bronze sur 100 m brasse d'Hugues Duboscq, la France émarge ex aequo avec la
Chine à la dix-septième place. Si l'on se reporte au bilan de ce tableau des médailles aux mondiaux de 2003 à
Barcelone (Espagne), la natation tricolore pointait à la dix-neuvième place, dames et messieurs confondus,
avec un modeste butin de deux médailles de bronze en messieurs, glanés par Simon Dufour au 200 m dos et
les relayeurs du 4 x 100 m nage libre. Que de chemin parcouru en l'espace de trois saisons !
Huit nouveaux records de France ont également enluminé le bilan des nageurs français à ces mondiaux.
S'agissant d'un millésime post-olympique, on aurait pu penser à une baisse de niveau. Ce ne fut pas le cas, car
les organisateurs ont enregistré l'actualisation de dix-neuf records des championnats, onze en dames et huit en
messieurs, dont certains plusieurs fois. Neuf records du monde et cinq records d'Europe ont aussi connu une
cure de jouvence durant ces championnats. Pas mal pour un millésime dit de transition !
Renouvellement des générations en vue
Dans l'aspiration des quatre leaders de la natation française, la relève a montré, de par son attitude, sa
capacité à figurer, elle aussi, à court et moyen terme sur les podiums mondiaux. A cet égard, on peut citer,
tout particulièrement, les espoirs comme Amaury Leveaux, en finale du 100 m nage libre, et Sébastien Rouault,
finaliste sur 800 et 1500 m nage libre. Dans l'attente d'une consécration internationale en grand bassin,
Frédérick Bousquet, finaliste du 50 m nage libre, mérite qu'on lui fasse encore confiance pour les prochaines
échéances. Dans le même ordre d'idée, Nicolas Rostoucher, finaliste au 400 m nage libre, n'a pas encore nagé
sa dernière attaque de bras. On doit aussi croire à la valeur de nos relais féminins sur 4 x 100 m nage libre et 4
x 200 m nage libre, tous deux cinquièmes en finale avec un nouveau record de France en prime. Cinquième
également à Montréal, le relais 4 x 100 m 4 nages messieurs possédait aussi un potentiel, même s'il lui reste à
trouver dans un proche avenir un dossiste et surtout un papillonneur de haut niveau.
Vivement les Euro 2006 de Budapest
Au chapitre des regrets, les dossistes Alexandra Putra et Pierre Roger ont été à la peine. Pour la première
nommée, elle possédait avant sa venue à Montréal le deuxième temps mondial de l'année du 200 m dos en
2:10.38 et elle n'a pu réaliser que 2:17.48 en séries. Son record personnel, qui est aussi le record de France,
lui donnait l'accès au podium, à la troisième place. Laissons à Alexandra le temps d'assimiler ses (fulgurants)
progrès enregistrés aux championnats de France de Nancy. Quant à Pierre Roger, médaillé de bronze aux Euro
2002 à Berlin au 100 m dos, mais seulement trente et unième des séries sur cette course, il est à la recherche
d'un second souffle pour renouer avec le succès. S'agissant des prestations des autres membres de l'équipe de
France, il n'y a rien à redire, si ce n'est qu'ils ont rempli leur contrat. Comme pour toutes les échéances
mondiales d'une olympiade, ces confrontations s'inscrivent dans la perspective des prochains Jeux Olympiques
de 2008 à Pékin. Le prochain rendez-vous de l'élite mondiale, c'est en mars 2007, pour la douzième édition des
championnats du monde, à Melbourne (Australie). Entre les deux confrontations planétaires, Montréal et
Melbourne, les Euro 2006 en grand bassin de Budapest permettront de faire le point à mi-gué de l'olympiade.
En attendant la confrontation continentale de l'été 2006, les Bleus doivent tout mettre en place pour se
maintenir dans la bonne ligne d'eau. Attention, rien n'est acquis définitivement quand il s'agit de haut niveau.