à suivre juillet / août 2010 22 Un amoureux <strong>de</strong>s forêts vosgi<strong>en</strong>nes dont il fut le peintre inspiré.
à suivre Exposition Camille Martin, artiste par nature « Camille Martin, le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la nature » est la première exposition consacrée à l’artiste nancéi<strong>en</strong> <strong>de</strong>puis celle <strong>de</strong> 1899, un an seulem<strong>en</strong>t après sa mort. <strong>Le</strong> Musée <strong>de</strong> l’Ecole <strong>de</strong> <strong>Nancy</strong> a voulu corriger un malheureux oubli <strong>de</strong> l’histoire. « Cela paraît incroyable, mais ce peintre, graveur, relieur, décorateur, affichiste et illustrateur est toujours resté <strong>en</strong> marge. Lorsqu’il disparaît prématurém<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 1898, la constitution <strong>de</strong> l’Ecole <strong>de</strong> <strong>Nancy</strong> n’est pas <strong>en</strong>core effective. S’il avait vécu quelques années <strong>de</strong> plus, difficile d’imaginer que ce touche-à-tout <strong>de</strong> génie soit resté dans l’ombre », explique Jérôme Perrin, le commissaire <strong>de</strong> l’exposition. Il était un <strong>de</strong>s tal<strong>en</strong>ts les plus prometteurs du mouvem<strong>en</strong>t. Certes, l’homme refusait obstiném<strong>en</strong>t les honneurs et faisait peu cas <strong>de</strong> la pér<strong>en</strong>nité <strong>de</strong> son travail. Seule la recherche, l’expérim<strong>en</strong>tation esthétique ou l’inv<strong>en</strong>tion technique l’intéressai<strong>en</strong>t. Comme ses amis Emile Friant, Victor Prouvé ou le relieur R<strong>en</strong>é Wi<strong>en</strong>er, Camille s’immerge dans la nature pour trouver son inspiration. Il travaille par séries, plongeant régulièrem<strong>en</strong>t son regard dans les profon<strong>de</strong>urs <strong>de</strong>s forêts vosgi<strong>en</strong>nes, explorant les jardins publics <strong>de</strong>s <strong>en</strong>virons <strong>de</strong> <strong>Nancy</strong> ou la campagne lorraine. Des peintures emplies d’une gran<strong>de</strong> nostalgie, bi<strong>en</strong> loin <strong>de</strong>s clichés. Il change <strong>en</strong>suite d’ori<strong>en</strong>tation avec la r<strong>en</strong>contre <strong>de</strong> l’ingénieur et artiste japonais Hokkai Takashima v<strong>en</strong>u étudier à l’Ecole forestière. <strong>Le</strong>s <strong>de</strong>ux amis échang<strong>en</strong>t leurs réalisations et Camille Martin découvre une nouvelle liberté graphique, une poésie et une légèreté dans le trait. De magnifiques gravures <strong>en</strong> attest<strong>en</strong>t. L’appétit créatif du Nancéi<strong>en</strong> restant insatiable, il se tourne <strong>en</strong>suite vers le travail du cuir. La reliure le passionne. Il révolutionne le g<strong>en</strong>re <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>tant son travail au salon <strong>de</strong> la Société nationale <strong>de</strong>s Beaux Arts <strong>de</strong> Paris <strong>de</strong> 1893. Jérôme Perrin précise que « son idée est <strong>de</strong> réaliser un motif unique, généralem<strong>en</strong>t d’inspiration végétale, qui recouvre les trois côtés <strong>de</strong> la reliure ». <strong>Le</strong>s professionnels <strong>de</strong> l’époque vilip<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t l’audace et la critique applaudit. Camille Martin reçoit alors <strong>de</strong> nombreuses comman<strong>de</strong>s. Il conçoit <strong>de</strong>s portefeuilles, <strong>de</strong>s sous-main mais aussi <strong>de</strong>s cachets, <strong>de</strong>s lettrines ou <strong>de</strong>s ex-libris qui lui permett<strong>en</strong>t d’assurer ses rev<strong>en</strong>us et d’atteindre d’autres horizons. L’affiche le t<strong>en</strong>te. Il réalise ainsi l’une <strong>de</strong>s plus célèbres images <strong>de</strong> l’époque : l’affiche au paon qui annonce la première exposition <strong>de</strong> la future Ecole <strong>de</strong> <strong>Nancy</strong>. Un blog au musée <strong>Le</strong> musée <strong>de</strong> L’Ecole <strong>de</strong> <strong>Nancy</strong> a son blog. Désormais, il est possible <strong>de</strong> connaître toute l’actualité <strong>de</strong>s expositions temporaires et <strong>de</strong>s animations. Sur le net, c’est aussi une mine d’informations pratiques avec le détail <strong>de</strong>s publications ou <strong>de</strong>s campagnes <strong>de</strong> restauration <strong>de</strong>s œuvres <strong>de</strong> l’institution nancéi<strong>en</strong>ne. Pour le passionné comme pour le néophyte, voilà une façon originale et vivante <strong>de</strong> suivre le quotidi<strong>en</strong> du musée. A découvrir sur http://off.ecole-d<strong>en</strong>ancy.com/web/ vidéo <strong>en</strong> ligne Art Nouveau Network écologique Art Nouveau Network est un réseau qui réunit une vingtaine <strong>de</strong> villes et d’institutions dans le mon<strong>de</strong> qui se passionn<strong>en</strong>t pour ce grand mouvem<strong>en</strong>t artistique. <strong>Nancy</strong> <strong>en</strong> fait évi<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t partie et s’implique dans un projet <strong>de</strong> cinq années consacré à la thématique « Art Nouveau et écologie ». Une série <strong>de</strong> colloques est programmée, une exposition et <strong>de</strong>s outils pédagogiques <strong>de</strong>stinés aux plus jeunes vont être élaborés pour dévoiler toute la mo<strong>de</strong>rnité <strong>de</strong>s artistes <strong>de</strong> cette époque. Des esthètes qui se sont intéressés bi<strong>en</strong> avant l’heure à la préservation <strong>de</strong> leur <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t naturel. http://www.art<strong>nouveau</strong>-net.eu/ www.nancy.fr 23