marqueurs discursifs et scène énonciative - Laboratoire de ...
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Denis PAILLARD<br />
La mise en suspens <strong>de</strong> la validation <strong>de</strong> p signifie ici que S o m<strong>et</strong> en<br />
question la pertinence <strong>de</strong> p, comme prolongement <strong>de</strong> ce qui est<br />
constaté dans la séquence gauche (le comportement <strong>de</strong><br />
l’interlocuteur).<br />
Par ailleurs, il existe une série <strong>de</strong> locutions formées à partir <strong>de</strong><br />
vro<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> budto à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> kak (comme pour kak by p est hors<br />
calcul) <strong>et</strong> / ou <strong>de</strong> by : cf. vro<strong>de</strong> kak, vro<strong>de</strong> by 27 , kak budto 28 , budto by<br />
<strong>et</strong> kak budto by.<br />
Les particules <strong>énonciative</strong>s.<br />
Le terme <strong>de</strong> particules est parfois utilisé comme un terme<br />
générique pour désigner les MD (cf. le titre <strong>de</strong> l’ouvrage déjà cité<br />
Approaches to discourse particles ou encore le titre du numéro du<br />
Belgian Journal of Linguistics, 16, consacré aux MD). Nous<br />
l’employons ici pour désigner une sous-classe <strong>de</strong> MD qui possè<strong>de</strong>nt<br />
une sémantique particulière : les particules ne participent pas à la<br />
spécification <strong>de</strong> p comme une façon particulière d’exprimer R. Elles<br />
spécifient p du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> son rapport à p’ : en d’autres termes,<br />
elles travaillent l’altérité p / p’. C<strong>et</strong>te sous-classe est relativement bien<br />
i<strong>de</strong>ntifiée en russe <strong>et</strong> coïnci<strong>de</strong> plus ou moins avec ce qui dans la<br />
tradition grammaticale russe est déjà désigné comme <strong>de</strong>s časticy<br />
(« particules »). De même, en allemand, elles correspon<strong>de</strong>nt à ce qui<br />
est désigné par le terme Abtonungspartikeln 29 . En revanche, pour le<br />
français, où la notion <strong>de</strong> particule est étrangère à la tradition <strong>et</strong> à la<br />
terminologie grammaticale, l’inventaire <strong>de</strong>s MD ayant le statut <strong>de</strong><br />
particules reste à faire 30 . Ici nous donnerons trois exemples empruntés<br />
au russe m<strong>et</strong>tant en jeu les particules už, ved’ <strong>et</strong> bylo (sur la<br />
distribution <strong>de</strong> ces particules on peut se reporter à Bonnot, Kodzassov<br />
(1998)) :<br />
27 A la différence <strong>de</strong> vro<strong>de</strong> dont la portée est le plus souvent locale, la portée <strong>de</strong> vro<strong>de</strong><br />
by <strong>et</strong> vro<strong>de</strong> kak peut être toute la relation prédicative.<br />
28 Comparer l’exemple suivant avec kak budto avec l’exemple (19) où l’on a budto<br />
seul (la première partie est i<strong>de</strong>ntique) : Čto ty valjaešsja, kak budto tri dnja ne spal<br />
« Qu’as-tu à (te) traîner comme çà, kak budto tu n’avais pas dormi <strong>de</strong>puis trois<br />
jours ».<br />
29 Les invariants difficiles (4 volumes). Université <strong>de</strong> M<strong>et</strong>z.<br />
30 Sur la base <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> A. Culioli (1990) <strong>et</strong> P. Perroz (1991), bien dans <strong>de</strong>s<br />
énoncés comme On achève bien les chevaux (pourquoi pas les hommes) peut être<br />
rattaché à un fonctionnement particulaire.