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marqueurs discursifs et scène énonciative - Laboratoire de ...

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22<br />

Denis PAILLARD<br />

mise en mots est un enjeu : S o s’engage concernant la formulation du<br />

vouloir dire).<br />

- Jakoby : p est un dire étranger « incrusté »<br />

(27) Ty zvonil na zavod, g<strong>de</strong> on jakoby rabota<strong>et</strong> ? – Počemu<br />

jakoby ? Rabota<strong>et</strong>.<br />

As-tu téléphoné à l’usine où jakoby (‘soit disant’) il travaille ?<br />

Pourquoi jakoby ? Il y travaille (effectivement).<br />

Jakoby (traduit le plus souvent par ‘soit disant’) signale la présence<br />

d’un dire étranger, comme incrusté dans le dire correspondant à<br />

l’énoncé : dans la <strong>scène</strong> <strong>énonciative</strong> il renvoie à une position<br />

subjective autre que celle <strong>de</strong> S o qui se démarque <strong>de</strong> ce dire. Ce dire se<br />

présente comme un autre dire concernant l’état <strong>de</strong> choses en jeu, au<br />

sens où il construit une autre valeur référentielle. Sur le plan<br />

prosodique, la séquence correspondant à la portée <strong>de</strong> jakoby est<br />

normalement caractérisée par une prosodie marquée, caractéristique<br />

<strong>de</strong>s citations (on renvoie au dire d’un autre) <strong>et</strong> liée à l’altérité <strong>de</strong>s<br />

positions mises en jeu. On notera également qu’à la différence <strong>de</strong> mol<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong>skat’ jakoby n’est jamais détaché par rapport à sa portée.<br />

- médiatif<br />

Nous avons vu qu’avec mol <strong>et</strong> <strong>de</strong>skat’, p est la traduction –<br />

interprétation d’un vouloir +dire autre. Dans Paillard (2007) nous<br />

avançons l’hypothèse qu’il est possible <strong>de</strong> rendre compte, dans <strong>de</strong>s<br />

termes comparables, d’un autre ensemble <strong>de</strong> données regroupés sous<br />

l’étiqu<strong>et</strong>te <strong>de</strong> médiatif 35 . De notre point <strong>de</strong> vue, avec le médiatif, p<br />

traduit / interprète un « vouloir dire » du mon<strong>de</strong>. Nous redonnons ici<br />

un exemple emprunté à la communication <strong>de</strong> Z. Guentcheva au<br />

Colloque « La prise en charge » (Anvers, janvier 2007). Le « vouloir<br />

dire » du mon<strong>de</strong> se présente (situationnellement ou contextuellement)<br />

sous la forme d’indices.<br />

(28) aman-a nipe rak o-kyt Kamayura, Haut Xingu, Brésil<br />

pluie Ntr Att<br />

3 pleuvoirnn<br />

Il a dû pleuvoir (indices : la route est mouillée, il y a <strong>de</strong>s<br />

branches <strong>et</strong> <strong>de</strong>s feuilles par terre)<br />

p se présente comme un énoncé matérialisant un vouloir dire<br />

externe (celui du mon<strong>de</strong>) qui, à la différence <strong>de</strong>s cas déjà envisagés,<br />

n’est pas en tant que tel formulable : p dans ce cas revient à donner<br />

35 Le terme <strong>de</strong> « médiatif » est également utilisé pour décrire <strong>de</strong>s unités comme mol<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong>skat’.

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