Magazine_UC_N_3_juillet 2014
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Nos étudiants s’expriment<br />
La pauvreté en Tunisie :<br />
Bientôt une guerre entre les riches et les pauvres ?<br />
La pauvreté est partout, même dans les pays les plus développés. Et la Tunisie ne fait<br />
pas l’exception. Ce n’est un secret pour personne : le phénomène s’est accentué depuis<br />
la révolte du 14 janvier 2011. Mais les réelles questions que l’on doit poser sont les<br />
suivantes : sommes-nous devenus plus pauvres depuis le début de la révolte ? L’étionsnous<br />
déjà sans que nous le sachions à cause du camouflage médiatique de la dictature?<br />
Allons-nous assister à un conflit opposant les couches défavorisées aux catégories les<br />
plus aisées ? Répondre par l’affirmative à ces trois questions serait hatif.<br />
En 2011, plus de 28% de la population tunisienne<br />
vivaient sous le seuil de la pauvreté. Une part énorme<br />
pour une population de quelque 10 à 11 millions<br />
d’habitants. C’est un phénomène que l’on constate<br />
partout où l'on va sur le territoire tunisien : Kasserine,<br />
Sidi Bouzid, Tataouine.<br />
Mais n’allons pas plus<br />
loin et restons sur le<br />
Grand Tunis, dans la<br />
capitale, là où l’on perçoit<br />
les vendeurs ambulants<br />
et les vieilles dames<br />
demandant la charité et<br />
récoltant de l’argent.<br />
Quels sont les éléments<br />
ayant favorisé la pauvreté<br />
dans notre pays ? La<br />
crise économique qui<br />
secoue actuellement le<br />
monde y est pour quelque<br />
chose. On assiste à<br />
une augmentation<br />
spectaculaire des prix<br />
des produits les plus<br />
élémentaires : pain, sucre, énergie… En avril <strong>2014</strong>,<br />
selon l’Institut National de la Statistique, le taux<br />
d’inflation a atteint 5,2%, ce qui nous donne les<br />
pourcentages suivant :<br />
Et les salaires dans tout le cela ? Les données sont<br />
variables pour le secteur privé. Pour une bonne<br />
partie des sociétés Offshore, c’est-à-dire celles<br />
qui sont totalement exportatrices de services, les<br />
rémunérations sont en totale disproportion par rapport<br />
aux profits réalisés. Elles<br />
sont en effet payées en<br />
devises, généralement<br />
avec des partenaires de<br />
la zone euro et versent<br />
des salaires en dinars :<br />
entre 300 DT et 800 DT<br />
pour un employé moyen.<br />
Est-ce assez pour payer<br />
le loyer, les factures, la<br />
nourriture? Pas sûr selon<br />
les personnes que nous<br />
avons pu interroger.<br />
En ce qui concerne<br />
le secteur public, le<br />
problème devient plus<br />
M.Mehdi Jomaa (Chef du Gouvernement provisoire tunisien) grave. Aujourd’hui, il est<br />
évident que le secteur<br />
est en très mauvaise<br />
posture, avec un train de vie hallucinant. Les coupes<br />
budgétaires sont plus que jamais d’actualité. Le<br />
gouvernement Jomaa compte entamer des réductions<br />
drastiques de ses dépenses. Et ce ne sont pas les<br />
mesures qui manquent : arrêt du recrutement dans<br />
• 8,2% pour la viande<br />
les administrations, arrêt des subventions sur le<br />
ciment, suppression des bons de carburants et des<br />
• 13,5% pour les huiles alimentaires<br />
voitures de fonction dans certaines administrations,<br />
la possible suppression des stages d’initiation à la vie<br />
• 8,9 pour les légumes<br />
professionnelles (SIVP), etc.<br />
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