Magazine_UC_N_3_juillet 2014
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Nos enseignants s’expriment<br />
« Eviter le drame de la contamination »<br />
Suite à des accidents d’exposition au sang (AES) par piqûres d’aiguilles chez quelques étudiants<br />
au cours de leurs stages hospitaliers, il m’a semblé pertinent de rappeler à travers<br />
cet article l’importance de la vaccination contre l’hépatite B mais aussi certaines règles<br />
d’hygiène à adopter par tous les professionnels de la santé pour se prémunir des risques<br />
de la contamination.<br />
En effet, l’intérêt de cette vaccination<br />
n’est plus à démontrer. Malheureusement,<br />
la science, qui a fait des<br />
merveilles, n’a pas encore résolu<br />
tous les problèmes des populations.<br />
Ainsi par exemple, pour rester dans<br />
notre cadre, il n’y a pas de vaccin<br />
contre deux autres maladies pouvant<br />
survenir suite à un AES,<br />
comme l’hépatite C et<br />
le SIDA que nos jeunes<br />
stagiaires peuvent rencontrer.<br />
C’est pourquoi<br />
l’apprentissage, voire<br />
l’acquisition de réflexes<br />
en matière de prévention<br />
contre les AES, doit<br />
être le souci primordial<br />
chez tout professionnel<br />
de la santé.<br />
En France, 34000 AES<br />
ont été déclarés en<br />
2007 ! Le taux d’AES<br />
par piqûre reste stable<br />
sur la période 2002-<br />
2007, avec un taux de<br />
5,3 AES pour 100 lits d’hospitalisation<br />
et aucune tendance à l’amélioration<br />
n’a été observée au fil des<br />
années de surveillance.<br />
La distribution des AES selon la nature<br />
de l’exposition montre que les<br />
accidents percutanés (avec effraction<br />
de la peau) représentent plus de<br />
80% des cas (70% par piqûre avec<br />
une aiguille et 10% par coupure<br />
avec un dispositif tranchant).<br />
Une enquête menée en 2012 dans<br />
185 hôpitaux de France a montré<br />
qu’il y avait 4530 AES déclarés. Ces<br />
accidents ont touché le personnel<br />
de soins dans 63,1% des cas, le<br />
personnel médical dans 18,3%, le<br />
personnel médico-technique dans<br />
2,6% et les étudiants-infirmiers dans<br />
9,7%. Les quatre principaux mécanismes<br />
des AES de type percutané<br />
se répartissent comme suit : la<br />
manipulation d’ aiguilles (47,9%), la<br />
manipulation d’instruments souillés<br />
(22,7%), la manipulation de conteneurs<br />
à aiguilles (6,1%) et la manipulation<br />
d’une lame (5,1%). Les<br />
trois principaux gestes de soins à<br />
l’origine de ces mêmes accidents se<br />
répartissent comme suit : injections<br />
(45,3%), prélèvements (33,3%) et<br />
perfusions (14,3%).<br />
Mais ce qui est intéressant<br />
à retenir dans ces<br />
statistiques, c’est que<br />
48,4 % des accidents<br />
percutanés auraient pu<br />
être évités par l’observance<br />
des précautions<br />
standard sur lesquelles<br />
nous reviendrons.<br />
Les piqûres accidentelles<br />
et autres accidents<br />
exposant au sang<br />
représentent un danger<br />
de contamination quotidien<br />
pour les professionnels<br />
de la santé.<br />
De ce fait, un AES est<br />
une urgence médicale :<br />
il faut interrompre la tâche en cours<br />
et suivre le protocole de la prise en<br />
charge des AES que nous verrons<br />
plus loin.<br />
Les AES font l’objet d’une réglementation.<br />
La conduite médicale et<br />
médico-légale à tenir, la stratégie<br />
de prévention des AES et les obligations<br />
de l’employeur sont définies<br />
par un ensemble de directives<br />
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