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MÉDIATIONS ET POSITIONNEMENTS : DEUX CONCEPTS ... - Acedle

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neutre, où l’implication et la subjectivité n’auraient aucun droit de cité. Les questions<br />

didactiques se traiteraient donc entre ces deux pôles et il conviendrait alors d’envisager<br />

des degrés et des modes de distanciation et d’engagement ainsi que la circularité qui<br />

s’établirait entre ces deux pôles.<br />

Je ne me suis pas demandée d’entrée de jeu s’il était possible, souhaitable, raisonnable<br />

ou inacceptable pour une chercheure de mener une recherche dans laquelle j’étais partie<br />

prenante. L’objectif premier assigné à ma recherche était d’appréhender les phénomènes<br />

didactiques pour intervenir sur les contenus et leur mise en œuvre afin de les rendre<br />

‘enseignables’ et ‘apprenables’ (cf. supra). Ces travaux étaient menés d’abord dans des<br />

recherches-actions puis dans le cadre de ma thèse J’étais une chercheure engagée dans<br />

une recherche que je posais comme interventionniste (Deyrich, 2001 et 2003). Il ne<br />

s’agit pas ici de revenir sur cette position que je continue de défendre, en particulier<br />

dans la mise en œuvre de dispositifs intégrant les nouvelles technologies (Deyrich,<br />

2005a). Cependant, le point de vue est plus nuancé pour tenter de voir comment les<br />

problématiques sous-jacentes interpellent aussi bien la formation des enseignants<br />

(Deyrich & Dyson, 2006) que le positionnement du chercheur engagé dans cette<br />

formation (Deyrich, 2007b) : entre intervention et neutralité, entre subjectivité et<br />

objectivité. Les interrogations concernent alors la place du chercheur dans son rapport<br />

avec l’objet d’étude.<br />

Le chercheur en sciences humaines est également un témoin engagé dans des<br />

phénomènes sociaux. Se pose alors la question de la « bonne » distance à l’ « objet ».<br />

La recherche est confrontée à un dilemme fondamental pour Elias (1993) entre<br />

engagement et distanciation, s’agissant de deux opérations mentales contradictoires,<br />

bien qu’indissociables. En fonction des impulsions qui tendent soit vers l’engagement et<br />

les autres, soit vers la distanciation.<br />

« Ces impulsions peuvent entrer en conflit les unes avec les autres, lutter pour la<br />

prééminence ou passer des compromis et se combiner selon les proportions et les<br />

formes les plus diverses. En dépit de toute cette diversité, c’est la relation entre<br />

ces deux pôles qui détermine le cours des actions humaines ». (Elias 1993 : 10)<br />

Le chercheur se trouve ainsi confronté à deux fonctions : celle de ‘participant’ et celle<br />

de ‘chercheur’ et il lui faut aborder le dilemme de la séparation de l’engagement et de la<br />

distanciation. Pour Elias (1993 : 29), la solution ne se trouve pas dans l’abandon du<br />

groupe au profit de la fonction de chercheur : les affaires sociales du groupe concernent<br />

nécessairement le chercheur. En ce sens, pour l’enseignant-chercheur, le détachement<br />

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