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dossier : Les systèmes complexes / émergence <strong>de</strong> la compléxité<br />
d’animaux (p.ex., <strong>de</strong>s nuées <strong>de</strong> lucioles clignotant<br />
en chœur dans les forêts <strong>de</strong> Thaïlan<strong>de</strong><br />
et les mouvements coordonnés <strong>de</strong>s bancs <strong>de</strong><br />
poissons) ou encore les applaudissements à<br />
l’unisson d’une assistance enthousiaste à la<br />
fin d’un spectacle ! Ces processus <strong>de</strong> synchronisation<br />
sont également importants dans<br />
<strong>de</strong> nombreuses applications technologiques,<br />
notamment liées au couplage <strong>de</strong> lasers.<br />
a<br />
b<br />
Laser dio<strong>de</strong><br />
Ω + ∆<br />
Ω<br />
Ω + ∆ / 2<br />
Mirror<br />
c<br />
d<br />
Laser dio<strong>de</strong><br />
AOM<br />
Mirror<br />
Stabilisation et contrôle<br />
<strong>de</strong> dio<strong>de</strong>s lasers<br />
Les dio<strong>de</strong>s lasers présentent <strong>de</strong> nombreux avantages<br />
par rapport aux autres types <strong>de</strong> lasers. Leur<br />
très petite taille (environ 250 µm), la possibilité<br />
<strong>de</strong> les produire en masse à bas coût et leur faible<br />
consommation sont autant d’atouts qui les ont<br />
rendues indispensables dans les réseaux <strong>de</strong><br />
télécommunications par fibres optiques et les<br />
systèmes <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong> données (DVD…).<br />
Elles sont par contre extrêmement sensibles aux<br />
rétroactions optiques qui se produisent lorsque la<br />
lumière émise est partiellement réfléchie sur un<br />
obstacle et réinjectée avec un délai dans le laser.<br />
Leur sensibilité à ces perturbations externes est<br />
une conséquence <strong>de</strong> la mauvaise qualité <strong>de</strong> leurs<br />
miroirs (la lumière externe est donc facilement<br />
réinjectée) et leur très fort gain qui amplifie ces<br />
perturbations. Celles-ci conduisent à <strong>de</strong>s instabilités<br />
dynamiques qui, à leur tour, dégra<strong>de</strong>nt<br />
sévèrement les performances <strong>de</strong>s dio<strong>de</strong>s lasers<br />
comme la cohérence <strong>de</strong> la lumière émise. D’un<br />
point <strong>de</strong> vue applicatif, il est évi<strong>de</strong>mment souhaitable<br />
<strong>de</strong> pouvoir contrôler cette dynamique<br />
pour, par exemple, obtenir un faisceau laser<br />
<strong>de</strong> puissance constante. Malheureusement la<br />
théorie générale du contrôle ne peut être utilisée<br />
en raison <strong>de</strong> la forte non-linéarité du système<br />
et <strong>de</strong>s ses fréquences caractéristiques très<br />
élevées (plusieurs GHz). Il est donc nécessaire<br />
d’étudier le dispositif avec les outils développés<br />
pour l’analyse <strong>de</strong>s systèmes non-linéaires<br />
pour pouvoir comprendre ses propriétés et les<br />
modifier <strong>de</strong> façon ad hoc pour obtenir le comportement<br />
souhaité.<br />
Lorsque le temps pris par une fraction <strong>de</strong> la lumière<br />
émise pour être réinjectée dans la dio<strong>de</strong> après<br />
réflexion sur un miroir semi-réfléchissant externe<br />
est particulièrement court, la dynamique <strong>de</strong> ce<br />
Figure 1 : (a) Dio<strong>de</strong> laser soumise à une rétroaction optique : une fraction <strong>de</strong> la lumière émise est réfléchie sur une surface semi-réfléchissante<br />
et est réinjectée dans la dio<strong>de</strong>. (b) Dio<strong>de</strong> laser soumise à une rétroaction optique avec un décalage <strong>de</strong> fréquence. Une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> pression qui<br />
se propage dans le cristal d’un modulateur acousto-optique diffracte la lumière qui le traverse et décale sa fréquence par effet Doppler. Le<br />
rayon diffracté est réfléchi par un miroir et retourne dans le laser en suivant le trajet inverse, subissant au passage par le cristal un second<br />
décalage <strong>de</strong> sa fréquence. (c) Puissance émise par la dio<strong>de</strong> laser sans et (d) avec décalage <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong> la rétroaction.<br />
Oscillateur<br />
Emetteur<br />
Message<br />
Figure 2 : Un message est masqué dans le signal chaotique généré par un premier oscillateur. Les <strong>de</strong>ux sont injectés à l’extrémité <strong>de</strong> la ligne<br />
<strong>de</strong> transmission dans un second oscillateur, réplique du premier. Cet oscillateur reproduisant uniquement le signal généré par le premier,<br />
le message est récupéré en comparant la sortie <strong>de</strong> la ligne <strong>de</strong> transmission et le signal produit par le récepteur.<br />
laser est caractérisée par l’émission en rafale<br />
d’impulsions lumineuses. Ces impulsions sont<br />
générées très régulièrement avec une pério<strong>de</strong><br />
proche du retard <strong>de</strong> la rétroaction mais leur amplitu<strong>de</strong><br />
décroît graduellement tout au long d’une<br />
même rafale. Pour un ingénieur, il est bien entendu<br />
tentant <strong>de</strong> tirer parti <strong>de</strong> la première caractéristique<br />
<strong>de</strong> ce régime dynamique tout en corrigeant la<br />
secon<strong>de</strong>, en d’autres mots <strong>de</strong> conserver l’émission<br />
régulière et à gran<strong>de</strong> ca<strong>de</strong>nce d’impulsions<br />
lumineuses mais <strong>de</strong> modifier le système pour que<br />
Récepteur<br />
Oscillateur<br />
+ -<br />
Message<br />
leur amplitu<strong>de</strong> soit constante. L’étu<strong>de</strong> minutieuse<br />
du système montre que l’émission <strong>de</strong> chaque<br />
impulsion s’accompagne d’un décalage vers le<br />
rouge <strong>de</strong> la fréquence optique du laser. On peut<br />
donc avoir l’intuition que si l’on parvenait à induire<br />
un décalage vers le bleu <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong> la<br />
lumière réinjectée, on parviendrait peut-être à<br />
obtenir <strong>de</strong>s impulsions lumineuses d’amplitu<strong>de</strong><br />
constante 3 . Les simulations numériques [Rogister,<br />
Opt. Lett. 31, 2432 (2006)] confirment cette intuition<br />
comme le montre la Figure 1.<br />
3<br />
Les concepts sur lesquels cette intuition repose sortent du cadre d’une présentation générale. Ils<br />
sont exposés dans la référence Rogister, Opt. Lett. 31, 2432 (2006).<br />
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