Revue Terra Nullius - Numéro pilote
Pierre angulaire de la revue Terra Nullius.
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ailleurs, en France, de parfaits petits athées, qui n’ont aucune conscience du mysticisme des<br />
peuples, des républicains intégrés, a-territorialisés, s’attachent au monde des idées et des arts,<br />
s’agrippant à des communautés de moindre mesure mais qui vocifèrent par leurs incessantes<br />
propagations : celles-ci se nourrissent d’icônes et de héros touchant parfois au génie, des mythes<br />
capables d’élever leur passion dévorante en Nation encore inconscientes. Ne parlons pas ici de la<br />
masse des hyperconsommateurs capitalistes qui forment le plus fort de la masse des intégristes de<br />
notre temps ; cette caste bâtit des bunkers spécieux et fomente le seul complot fait à l’humanité :<br />
l’attente du Rien. Peut-être forment-ils un peuple nouveau d’intégristes de l’amnésie, dépassant<br />
leur semblant de bassesse comptable pour former un mythe nouveau au Panthéon, celui de la<br />
Consommation et des rêves indéterminés de la Classe Moyenne Et que dire du<br />
conspirationnisme Le conspirationnisme moderne semble l’élévation de la très pauvre<br />
Technique au rang de mythologie, une résurgence d’Héphaïstos l’éclopé. N’entendez-vous pas le<br />
bruit lourd des machines qui monte en France au rythme des frappes sur l’acier Le petit<br />
mécano, le garagiste du coin de rue, l’artisan, tous en voie d’extinction dans un pays qui les<br />
rejette, derniers résidus de l’Empire des Usines, dans un occident qui a abattu les statues<br />
rutilantes de ses dieux originels, désirent, force de chaîne et de treuil, se hisser au Panthéon avant<br />
de disparaître. C’est le bruit de la rouille et des rouages mal graissés, la dernière danse de l’ouvrier,<br />
fumant d’une poudre de bombe qui n’est que l’imitation des éclatants rots de feu de l’aciérie.<br />
Laissons mourir en paix le paysan français, ou plutôt bruxellois, entubé entre l’aorte du folklore et<br />
le biceps du tracteur : laissant par sa main dégueuler le nuage financier, il aura été, sans doute<br />
pour la première fois de l’histoire de l’humanité, le spadassin suicidaire de sa propre terre… Ne<br />
tentons pas de sortir de son marasme l’univers interlope des artistes contemporains et<br />
undergrounds obsédés par le laid : ils appartiennent, dans leur immense majorité, à la hiérarchie<br />
du pouvoir et du beau, par symétrie et opposition axiale. Et le fabuleux végétarien, le nouveau<br />
Dieu écologiste et anthropomorphe : comment s’il se voit menaçant pour la bête, a-t-il pu<br />
délaisser la menace qui plane par-dessus lui, qui se sert de son bras, de sa justesse pour frapper<br />
plus profondément le petit Comment peut-on créditer d’une cohérence idéologique un être qui<br />
à la fois entend le cri dans le silence et se rend sourd au cri de la conscience La politique ne sera<br />
jamais rien d’autre pour les hommes que l’instrument de la souffrance faite reine. En participant<br />
hautement à la loi, par l’arme experte et génocidaire de la science, sous le grand œil approbateur<br />
du Capital, l’écologiste enfonce positivement les piliers du monstre, l’arrimant à son illusoire<br />
bonté, quand dans le même temps, ses forces obscures agissent contre les faibles, les pauvres et<br />
les fous. Contre l’espèce. Enfin, enfin… les féministes : si leurs glorieuses pionnières ont apporté<br />
à l’histoire intellectuelle de l’homme un questionnement culturel et individuel indispensable, elles<br />
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