Revue Terra Nullius - Numéro pilote

man’s land, pire : une Terra Nullius. La part française en nous n’a plus comme désir que la
tranquillité des fantômes, quelque chose qui n’est ni la sécurité ni la morbidité : les français vivent
l’entre-deux néantiste de cette Terra Nullius, passés dans la beauté grandiose du fleuve qui les a
surpris. Pendant presque deux millénaires, la France, semblait-il, avait élevé les murs océaniques
face aux flux continus venus de l’Est, retenant avec force et sensibilité, l’Orient et le Sud frappant
en elle comme dans le métal le plus raffiné, créant continuités de raffinements, arabesques et
volutes du meilleur goût. Le XX ème siècle a tout emporté. Les murs baignent dans l’océan. Chaque
français a abaissé la muraille en lui-même, et le fleuve le traverse. Il se repose, peuple mort, son
esprit ouvert au tout venant.
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