Revue Terra Nullius - Numéro pilote

Et qu’il faille à l’époque une autre qu’on bricole 110
De plein d’épars morceaux ramassés de partout.
On a besoin de croire et ce n’est pas si fou,
Et c’est la raison même. Or nous, dans ce poème,
Nous les petits Français, nous avons ce problème
Que tout est en bordel et qu’on s’ennuie à mort.
On s’emmerde au bordel On aurait vraiment tort
Si c’en était un vrai. C’est juste un truc technique,
Une reconstruction en super hygiénique.
Et la mort s’accumule en secret, en dessous ;
Elle attend, la salope ; elle aura fait ses fous 120
Rêvant de bains de sang. Les dieux sont des poubelles
Où mort verse sa rage, implore les séquelles.
Ayez pitié de nous, Mort qui sourdez enfin,
Mais n’ayez d’eux pitié. Qui veut savoir la fin,
Crétins d’Apocalypse On craint que l’heure sonne
Et que vienne la nuit… Voici que la peur donne
Des ailes de faux ange à la bêtise humaine :
Concours de puretés pour les âmes en peine,
Et elles sont légion. Du comptoir de ton bar
Tu entends des guignols chanter Allah akbar 130
Et reprends un picon – qu’on est bien dans sa bière.
Qui n’a jamais trop bu, qu’il te jette la pierre ;
Merde, c’est pas de ça que je voulais parler
Je me suis emporté, me suis seul emballé.
Passons à maintenant. Si jamais ça existe.
Offrons à mon lecteur un petit tour de piste
Car Ennui est un cirque et l’on y tourne en rond.
Traversons ces temps-ci un passage trop long
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