06.01.2015 Views

SCÉNARIOS DE BIODIVERSITÉ : PROJECTIONS DES ... - Libération

SCÉNARIOS DE BIODIVERSITÉ : PROJECTIONS DES ... - Libération

SCÉNARIOS DE BIODIVERSITÉ : PROJECTIONS DES ... - Libération

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

ENCADRÉ 1<br />

QU’EST-CE QU’UN « POINT <strong>DE</strong> BASCULEMENT » ET POURQUOI LES « POINTS <strong>DE</strong> BASCULEMENT » SONT-ILS<br />

IMPORTANTS <br />

Dans le cadre de la synthèse des scénarios de la biodiversité pour le GBO3, nous utilisons une définition du « point de basculement » au sens large. Elle inclut des<br />

situations où les changements dans les écosystèmes sont assez significatifs pour avoir des impacts importants sur la biodiversité ou les services écosystémiques à<br />

l’échelle mondiale et régionale, et satisfont l’un des quatre critères suivants :<br />

1. L’effet général d’un facteur du<br />

changement global est amplifié<br />

par des boucles de rétroaction<br />

positive ;<br />

2. Il existe un seuil au-delà duquel<br />

survient un changement abrupt entre<br />

plusieurs états écologiques stables ;<br />

3. Les changements provoqués par<br />

un facteur sont de longue durée<br />

et difficiles à inverser ;<br />

4. Il existe un délai significatif entre la<br />

dynamique des facteurs et l’expression des<br />

impacts, ce qui complique grandement la<br />

gestion écologique.<br />

Les « points de basculement » préoccupent grandement les scientifiques, les gestionnaires et les décideurs du fait de leurs impacts potentiellement importants sur<br />

la biodiversité, les services écosystémiques et le bien-être humain. Ces préoccupations résultent également de la difficulté des systèmes hommes-environnement à<br />

s’adapter à des changements de régime potentiellement irréversibles.<br />

Alors qu’il est pratiquement certain que des « points de basculement » surviendront à l’avenir, il n’est pas encore possible de prédire avec suffisamment de précision<br />

et d’anticipation la dynamique qui permettrait de mettre en place des mesures sûres et adéquates pour éviter ou atténuer leurs impacts. Cette réalité encourage<br />

l’application du principe de précaution pour les activités humaines qui sont des causes avérées de la perte de biodiversité.<br />

Pour le GBO3, nous avons sélectionné une gamme étendue, mais non exhaustive, de « points de basculement » de la biodiversité et des services écosystémiques.<br />

Les « points de basculement » sélectionnés couvrent des exemples issus des systèmes terrestres, d’eau douce et marins. Ils diffèrent de par les principaux<br />

mécanismes sous-jacents et l’étendue de leur distribution spatiale. Nous n’avons pas inclus tous les « points de basculement » potentiellement pertinents d’un<br />

point de vue politique ; la sélection présentée ne doit pas être considérée comme une priorisation des « points de basculement » selon des critères de pertinence<br />

pour la biodiversité et les services écosystémiques. Cette sélection vise à fournir un aperçu des « points de basculement » d’importance mondiale et à augmenter<br />

la sensibilisation à ces phénomènes et à leurs conséquences. Toutes les descriptions des « points de basculement » s’accompagnent d’un schéma résumant les<br />

principaux facteurs et mécanismes impliqués. Sont également présentées des images illustrant la situation actuelle et l’état possible dans le futur.<br />

IMPACT <strong>DE</strong>S PRINCIPAUX FACTEURS DU CHANGEMENT GLOBAL<br />

Principaux facteurs<br />

du changement global :<br />

Modification des habitats<br />

Changement climatique<br />

Surexploitation<br />

Espèces envahissantes<br />

Pollution<br />

Impacts :<br />

Élevé<br />

Faible<br />

MÉCANISMES DU « POINT <strong>DE</strong> BASCULEMENT »<br />

Rétroaction positive/<br />

amplificatrice<br />

Seuil<br />

Irréversibilité<br />

Temps de réaction<br />

En général, le changement d’utilisation des terres a<br />

constitué la principale cause de perte de biodiversité<br />

terrestre au cours du siècle dernier. Le changement<br />

d’utilisation des terres, le changement climatique<br />

et, dans une moindre mesure, la charge en<br />

éléments nutritifs ont majoritairement été choisis<br />

parmi d’autres facteurs pour explorer les projections<br />

de la biodiversité terrestre à l’échelle mondiale.<br />

Les effets des invasions d’espèces et de la<br />

surexploitation, même s’ils sont supposés importants,<br />

sont encore trop peu explorés en raison du<br />

manque de données et de modèles adéquats 2 .<br />

Extinction d’espèces<br />

E/MEA<br />

100000<br />

10000<br />

1000<br />

100<br />

10<br />

1<br />

Passé ancien<br />

mammifères<br />

Passé récent<br />

mammifères,<br />

oiseaux et<br />

amphibiens<br />

oiseaux<br />

plantes<br />

Futur<br />

plantes<br />

et animaux<br />

plantes<br />

et animaux<br />

Les modèles traitant de la réponse de la biodiversité<br />

terrestre au changement global varient considérablement<br />

en termes de méthodes de modélisation<br />

des réponses de la biodiversité et de mesures du<br />

changement de la biodiversité. Ces variations compliquent<br />

singulièrement le travail de synthèse. Les<br />

méthodes de modélisation des réponses de la biodiversité<br />

sont très variées et incluent les modèles de<br />

niche 3 , les relations dose-réponse 4 , les relations aireespèce<br />

5 , les estimations empiriques de la vulnérabilité<br />

basées sur les critères de l’UICN 6 , les modèles<br />

de la végétation mondiale 7 et diverses combinaisons<br />

de ces modèles. Nous nous sommes concentrés sur<br />

quatre mesures clé du changement de la biodiversité<br />

: (i) extinctions d’espèces 8 , (ii) changements de<br />

l’abondance des espèces 9 , (iii) perte d’habitat 10 et<br />

(iv) changements de la distribution des espèces, des<br />

groupes d’espèces fonctionnels 11 ou des biomes 12 .<br />

0.1<br />

Taux<br />

d’extinction<br />

naturelle<br />

FIGURE 2<br />

Liste rouge<br />

Jetz van Vuuren Malcom Thomas<br />

TAUX D’EXTINCTION HISTORIQUES ET <strong>PROJECTIONS</strong> <strong>DE</strong>S<br />

<strong>SCÉNARIOS</strong> POUR LE 21 ème SIÈCLE.<br />

Nombre d’extinctions par millions d’espèces par an (E/MEA) pour le passé<br />

ancien, le passé récent et le futur. Le « passé ancien » fait référence au<br />

taux d’extinction naturelle des mammifères obtenu à partir des données<br />

fossiles (EM 2005). Le « passé récent » fait référence aux extinctions<br />

documentées au cours du 20 e siècle dans la liste rouge : mammifères<br />

(limites supérieures), amphibiens (limites inférieures) et oiseaux<br />

(intermédiaires) (Baillie et al. 2004). Par « futur » on entend les projections<br />

des espèces « vouées à l’extinction » selon les différents scénarios<br />

mondiaux : oiseaux (Jetz et al. 2007 pour la période 2000 à 2050),<br />

plantes vasculaires (van Vuuren et al. 2006 pour la période 1995 à 2050)<br />

et divers groupes taxonomiques (Thomas et al. 2004 pour la période 2000<br />

à 2050, Malcolm et al. 2006 pour la période 2000 à 2100). Cette figure<br />

montre que les taux d’extinction prévus sont très incertains (tant au sein<br />

des études que d’une étude à l’autre), mais sont tout de même supérieurs<br />

aux taux d’extinction récents.<br />

12 GBO3 • <strong>SCÉNARIOS</strong> <strong>DE</strong> <strong>BIODIVERSITÉ</strong> ET « POINTS <strong>DE</strong> BASCULEMENT » D’IMPORTANCE MONDIALE

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!