Mobilité domicile-travail : vers de nouvelles pratiques - CCI Côte-d'Or
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L’interview/<br />
Patrick Mathiaut<br />
Un industriel en campagne<br />
Des six enfants, il est celui qui a repris les rênes <strong>de</strong> l’entreprise familiale, fondée après guerre<br />
par son père. Une entreprise <strong>de</strong> m é c a n o-soudure, qui se développe sur <strong>de</strong> nouveaux m a r c h é s,<br />
après <strong>de</strong>s années difficiles. Aujourd’hui, Mat h i a u t Marcel SA c o m p t e près <strong>de</strong> 40 salariés et <strong>de</strong><br />
belles réalisations, telle cette maquette gran<strong>de</strong>ur n at u r e du TER Bo m b a r d i e r.<br />
Bio-express<br />
Votre père a fondé l’entreprise<br />
en 1946, pour ne la quitter qu’en 2003, à l’âge <strong>de</strong> 81 ans.<br />
C’est un très long parcours.<br />
Patrick Mathiaut : Dans la famille, <strong>de</strong>puis le xvii e siècle,<br />
nous sommes forgerons. Lorsque mon père a<br />
repris en 1946 l’atelier <strong>de</strong> maréchalerie <strong>de</strong> son beau<br />
père, il s’est axé sur le matériel agricole. C’était un<br />
concepteur né et très vite il a déposé un brevet sur un<br />
système <strong>de</strong> freinage pour les remorques agricoles. Un<br />
levier que nous fabriquons toujours, selon les mêmes<br />
principes, à raison <strong>de</strong> 10 à 12 000 par an (contre<br />
100 000 les plus belles années). Mais l’histoire <strong>de</strong><br />
l’entreprise, portée par mon père (n d l r : fut membre<br />
<strong>de</strong> la <strong>CCI</strong> Dijon) n’a pas toujours été un long fleuve<br />
tranquille. Lorsque le marché du matériel <strong>de</strong> fenaison<br />
s’est effondré avec l’évolution du machinisme, à la<br />
fin <strong>de</strong>s années 1970, l’entreprise s’est tournée <strong>vers</strong><br />
la sous-traitance en mécano-soudure avec <strong>de</strong>ux principaux<br />
clients : Savoye et Nairod. Mais l’effectif est<br />
passé à cette époque <strong>de</strong> 80 à 40 personnes.<br />
Lorsque vous avez repris le<br />
flambeau, en 2003, comment se portait l’entreprise <br />
P. M. : De 1976 à 2003, j’ai <strong>travail</strong>lé avec mon père<br />
mais sans pouvoir décisionnaire. En 2001, l’entreprise<br />
avait redressé la barre avec un chiffre d’affaires<br />
record, mais entre 2001 et 2003 le chiffre d’affaire a<br />
<strong>de</strong> nouveau chuté <strong>de</strong> 50 %. Le 31 juillet 2003, la société<br />
ne comptait plus que 26 salariés. Ma première<br />
mission a donc été <strong>de</strong> redorer l’image <strong>de</strong> l’entreprise<br />
Patrick Mathiaut<br />
1952 : Naissance à Saint-Broing-les-Moines<br />
1973 : Obtention du baccalauréat<br />
1974–1975 : Faculté <strong>de</strong> Sciences éco<br />
1976 : Rejoint l’entreprise familiale<br />
1997 : Cofondateur <strong>de</strong> l’association ASUR<br />
2003 : Devient prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la<br />
SA Mathiaut Marcel<br />
Photo : Jean-Marc Schwartz<br />
avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> mon épouse dont les mailings nous<br />
ont permis <strong>de</strong> toucher <strong>de</strong> nouveaux clients : le fabricant<br />
<strong>de</strong> machines d’emballage automatisé Cermex,<br />
Heliconcept, Bedi et <strong>de</strong>s agences d’évenementiel<br />
essentiellement parisiennes.<br />
Pour quel type <strong>de</strong> prestations <br />
P. M. : L’entreprise fabrique <strong>de</strong>s bâtis <strong>de</strong> machines<br />
ainsi que <strong>de</strong>s pièces, <strong>de</strong> quelques grammes à plusieurs<br />
tonnes, dans le domaine <strong>de</strong> la logistique, <strong>de</strong> la<br />
climatisation, <strong>de</strong> la viticulture… Pour ce qui touche à<br />
l’événementiel, c’est très di<strong>vers</strong>ifié. Nous <strong>travail</strong>lons<br />
toujours pour <strong>de</strong>s agences. Nous venons <strong>de</strong> réaliser<br />
et <strong>de</strong> monter la structure métallique du gros paquet<br />
ca<strong>de</strong>au <strong>de</strong>stiné à la vitrine <strong>de</strong> l’Atelier Renault sur les<br />
Champs-Élysées, pour les fêtes <strong>de</strong> Noël (voir photo<br />
p.5). Nous avons <strong>travail</strong>lé sur <strong>de</strong> nombreux stands et<br />
aménagements <strong>de</strong> musée, comme celui du quai Branly.<br />
Enfin, nous sommes très investis dans les maquettes<br />
échelle 1. Après avoir fabriqué en partie la maquette du<br />
drone Neuron <strong>de</strong> Dassault présenté en 2005 au salon<br />
du Bourget, nous avons réalisé, avec l’agence 3G, la<br />
maquette du TER transilien Bombardier.<br />
Vous avez donc renoué avec<br />
le succès. Comment l’expliquez-vous <br />
P. M. : Nous employons désormais 37 personnes<br />
(jusqu’à 40 avec les intérimaires) et le chiffre d’affaires<br />
(2,5, millions d’euros en 2007) est supérieur<br />
à celui <strong>de</strong> 2001. Nous avons mo<strong>de</strong>rnisé l’outil et<br />
repensé les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>travail</strong>. J’ai la chance d’avoir<br />
avec moi <strong>de</strong>s gars très bien, toujours prêts à bosser,<br />
même le week-end quand il le faut. Mais c’est une<br />
bagarre <strong>de</strong> tous les jours. Il faut être extrêmement<br />
réactif et disponible. Je <strong>travail</strong>le tous les jours <strong>de</strong><br />
4 heures du matin à 20 heures, y compris les samedis<br />
et dimanches matin.<br />
Qu’est-ce qui vous motive <br />
P. M. : On considère trop souvent que le premier<br />
rôle <strong>de</strong> l’entreprise est <strong>de</strong> faire du profit, alors qu’à<br />
4<br />
Mag a z i n e é c o n o m i q u e d e s Ch a m b r e s d e Co m m e r c e et d’In d u s t r i e d e Cô t e-d’Or