Roquevaire Magazine

DOSSIER
ROQUEVAIRE MAGAZINE
N° 9 - PRINTEMPS ETE 2011
AGRICULTURE
A ROQUEVAIRE
Quels enjeux pour l’avenir
Malgré un contexte économique peu favorable, doublé par les aléas
climatiques, l’agriculture connaît une dynamique nouvelle et suscite un
intérêt partagé, tant par les producteurs que par les consommateurs.
Prise de conscience et changement des habitudes de consommation en
sont les raisons premiè res.
Face à la production intensive de primeurs,
une agriculture traditionnelle, à la fois
raisonnée, bio et de proximité, donne au
territoire de Roquevaire, la chance de valoriser
les enjeux d’une agriculture périurbaine
développée par une nouvelle génération de
producteurs locaux.
Territoires en chiffres
Le département des Bouches-du-Rhône est
une terre d’agriculture. Aux quatre vents d’un
territoire fortement urbanisé entre mer et
montagnes, il faut prendre conscience de son
poids économique et territorial : un tiers de la
superficie des Bouches-du-Rhône est utilisé
par l’agriculture, soit 160.000 hectares pour
4500 exploitations. En Pays d’Aubagne et de
l’Étoile, la surface agricole utile est de 890 ha
soit 3,5% du territoire couvrant, ce qui est peu
en comparaison aux 12,5% constatés en 1979.
Ces données figurent dans le diagnostic réalisé
par la Chambre d’Agriculture des Bouches-du-
Rhône en 2010 pour le compte du Syndicat
Mixte du SCoT du Pays d’Aubagne et de l’Étoile
et de Gréasque.*
La Terre un outil de travail
Les chiffres évoqués précédemment mettent
en évidence une diminution de la surface agricole,
et Roquevaire comme à l’échelle de
l’agglomération n’échappe pas à cette constatation
en données brutes.
Le contexte d’une agriculture périurbaine est
devenu une source de contraintes sur ces vingt
dernières années. La création de nouvelles
exploitations, tout comme le développement
des « existantes » sont freinés par la forte
pression foncière. Les propriétaires deviennent
réticents à louer leurs terres de façon
pérenne, préférant une valorisation foncière,
ce qui au fil des ans a entrainé un mitage
progressif des zones agricoles.
L’urbanisation est-elle un obstacle à l’agriculture
Si la question a le mérite d’être posée, la
problématique est moins évidente. Un constat
ne peut pas être une réponse à l’échelle locale
comme nationale. Les agriculteurs sont
confrontés à des problèmes structurels bien
identifiés : la concurrence extra-communautaire,
la vente « à perte » fruit du triangle
infernal production-négociation-distribution,
les variations climatiques, le prix élevé des
terrains -lourd facteur d’endettement- et la
faiblesse des aides européennes de la PAC
(Politique Agricole Commune). La conjonction
de tous ces points, fait que des agriculteurs jettent
l’éponge, même s’ils sont à la tête d’une
exploitation familiale depuis plusieurs générations.
Jean-Paul Julien sera le dernier de la
lignée à produire des primeurs sur ses terres
de la Cauvine, « nous sommes soumis à de telles
contraintes financières et il est difficile de produire
pour gagner sa vie » constate-il de façon amère
et lucide « je ne vois pas comment mes enfants
pourraient s’en sortir ».
Cependant, des femmes et des hommes ont
décidé de relever le défi ; avec la volonté commune
de travailler autrement, de produire différemment
afin de valoriser et de pérenniser
ce patrimoine naturel qui s’étend des coteaux
de Lascours aux plaines de Roquevaire à Pont
de l’Étoile.
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