LETTRE - DS Avocats
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pertinentes et détaillées pour permettre<br />
au candidat évincé de saisir utilement le<br />
juge des référés précontractuels.<br />
DROIT PUBLIC GENERAL<br />
Conditions d’attribution par des<br />
établissements publics de subventions à<br />
des communautés religieuses : le cas de<br />
l’ADEME (CE, 26 novembre 2012, n°<br />
344379 et 344284)<br />
Par deux décisions en date du 26<br />
novembre, le Conseil d’Etat a mis fin aux<br />
jurisprudences divergentes de Cours<br />
administratives d’appel sur les conditions<br />
dans lesquelles l’Agence de<br />
l’environnement et de la maîtrise de<br />
l’énergie (l’ADEME), établissement public<br />
de l’Etat, pouvait attribuer des<br />
subventions à des communautés<br />
religieuses.<br />
Après avoir réaffirmé le principe tiré de la<br />
loi de séparation des Eglises et de l’Etat<br />
de 1905 selon lequel une personne<br />
publique ne peut consentir aucune<br />
subvention à une association ou à une<br />
manifestation cultuelle, le Conseil d’Etat<br />
admet cependant que l’Agence puisse<br />
en attribuer une lorsque le projet d’une<br />
association ayant des activités cultuelles<br />
est dénué de caractère cultuel. Cette<br />
dérogation nécessite cependant le<br />
respect de deux conditions cumulatives :<br />
D’une part, le soutien de ce projet doit<br />
s’inscrire dans le cadre des missions<br />
d’intérêt général de l’ADEME ;<br />
D’autre part, la conclusion d’une<br />
convention qui doit garantir que les<br />
sommes allouées seront uniquement<br />
affectées au financement du projet en<br />
cause.<br />
Outre que ces décisions pourraient<br />
permettre à d’autres établissements<br />
publics d’accorder, dans le respect de<br />
ces conditions, des subventions à des<br />
communautés religieuses, elles<br />
permettent à ces dernières, qui sont<br />
souvent propriétaires de nombreux<br />
bâtiments, de bénéficier des subventions<br />
du plan « Bois- Energie » associant<br />
l’ADEME à des collectivités territoriales et<br />
visant à favoriser l’installation de<br />
chaudières à bois plus respectueuses de<br />
l’environnement.<br />
IMMOBILIER<br />
Le point de départ des intérêts moratoires<br />
applicables aux arriérés de loyers révisés<br />
ou renouvelés après fixation judiciaire<br />
(Cass, Civ 3 ème , 3 octobre 2012, n°11-<br />
17.177)<br />
Lorsqu’une procédure judiciaire en<br />
fixation du loyer révisé ou du loyer du bail<br />
renouvelé est mise en œuvre par les<br />
parties à un contrat de bail commercial,<br />
ledit loyer n’est connu qu’au terme de<br />
ladite procédure. Le preneur peut donc<br />
être contraint de régler, le cas échéant,<br />
des arriérés de loyers sur toute cette<br />
période qui peut s’avérer très longue. De<br />
la même façon, même si cela s’avère<br />
plus rare, le bailleur pourrait être tenu de<br />
restituer un trop perçu pendant cette<br />
même période.<br />
La question s’est donc posée de<br />
connaître le point de départ des intérêts<br />
moratoires dus sur les arriérés de loyer. La<br />
jurisprudence a évolué sur ce point.<br />
La Cour de cassation a d’abord<br />
considéré que les « intérêts moratoires<br />
attachés aux loyers courent du jour de la<br />
demande en fixation du nouveau loyer,<br />
par le seul effet de la loi » (Cass, Civ 3 ème ,<br />
20 mars 1969, n°66-13.915). Puis, la Cour<br />
de cassation a affirmé que les intérêts<br />
moratoires devaient courir à compter de<br />
« la date d’effet du renouvellement et au<br />
fur et à mesure des échéances<br />
mensuelles » (Cass, Civ 3 ème , 23 mars 1988,<br />
n°86-18.067). Quant à la Cour d’appel de<br />
Paris, elle a considéré aux termes de deux<br />
arrêts du même jour que le point de<br />
départ des intérêts moratoires devait être<br />
fixé à la date de la décision fixant le loyer<br />
(CA Paris, 4 novembre 2009, n° 05/08296<br />
et n°05/18159).<br />
La Cour de cassation est venue clarifier sa<br />
position en se fondant sur les dispositions<br />
de l’article 1155 du Code civil qui dispose<br />
que « […] les revenus échus, tels que<br />
fermages, loyers, arrérages de rentes