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12 dclg é a a e décryptage Analyses & Décryptages Les Islamistes et le pouvoir en Egypte Le chemin de croix des Frères P reuve en est d’ailleurs dans ce qu’il dit : « Nous sommes tous arrivés à la conclusion suivante : que les partis politiques égyptiens sont mauvais dans leur totalité. Ce fut donc ce grand message qu’il voulait transmettre à une aussi grande nation. Ils sont donc à la base du dépérissement de la société dont nous brûlons de ses flammes attendu que les partis politiques sont considérés comme ce vivier d’où naissent et émergent les sénateurs et les députés de la nation. Ce sont eux également qui gouvernent, affranchis de cette vie politique basée sur les principes de la représentativité de leur peuple. Voilà pourquoi la logique-même voudrait que le pouvoir –aussi incohérent et inopérant soit-il- demeurera toujours en l’état. Tant que ce sont ces mêmes personnes qui contrôlent le véritable pouvoir… Et si les choses étaient restées à ce niveau-là, nul ne sait ce qu’endurera pourtant dans le futur ce peuple bon, généreux, combattant et militant. Ces groupuscules et entités négligeables de personnes qui se disent être des partis politiques représentent donc un danger pour la nation qu’il est urgent de procéder désormais à leur dissolution ». Il enchaîne, tout en mettant l’accent sur le volet de l’adversité partisane, par « il n’est pas encore arrivé ce jour qui verra les Frères musulmans pratiquer des pensées et idées autres que celles relevant exclusivement de l’islam pur et authentique. Et il n’y arrivera jamais, ce jourlà. Les Frères musulmans ne seront jamais amenés à conspirer contre un quelconque parti politique quel qu’en soit le degré d’adversité qui nous oppose à cette formation politique même si ces derniers considèrent en leur for intérieur que l’Egypte ne sera sauvée et réformée que grâce à l’effort conjugué de tous ces partis politiques réunis et adhérant ensemble à sa seule cause. De sorte qu’il en résultera ce nécessaire consensus à réaliser autour d’une institution nationale devant conduire les rênes de cette nation au succès et au triomphe au nom et conformément aux préceptes de l’islam ». Une telle pratique dans sa quête rapide de la recherche d’une vision politique totalitaire et opposée à l’idée du multipartisme politique, reposant sur le « Youtube » dans son volet religieux absolu et très confus participe de cette volonté manifeste d’imposer l’Etat théocratique ; chose qui aura été à l’origine de nombreuses critiques contre la voie empruntée par les Frères musulmans et leur orientation politique au point où des adversaires parmi le monde de la politique et de la pensée académique virent le jour et se déclarèrent fermement opposés à la question posée. Depuis lors, la voie politique empruntée par les Frères musulmans faisait l’objet de certaines réserves, critiques, suspicions et arrière-pensées toutes légitimes. Surtout que leur parti politique venait de (2 e partie) prendre de la considération et un poids jugé important à l’intérieur du tissu social du pays, par rapport à des franges complètes parmi la classe moyenne et les basses couches de la population égyptienne. Ainsi donc, les Frères musulmans étaient devenus la cible toute indiquée de leurs adversaires politiques : ceux de l’opposition comme ceux qui gouvernaient… Ces raisons furent suffisantes pour pousser le guide suprême (El Mourchid El Aam) des Frères musulmans à réfléchir à l’utilisation d’autres moyens, dont certains relèveront probablement du statut « top secret » tenant compte de leur caractère dissimulateur et purement clandestin. Ceci étant fait, dans la toute légitime assurance de la protection des Frères musulmans des représailles de ses farouches ennemis et autres manœuvres dilatoires de ses adversaires déclarés. Toutes ces choses-là réunies auront, de manière directe ou encore indirecte, concouru à décider le guide « le Zaïm des Frères musulmans » dont la cote ne faisait que très haut scintiller dans le ciel, à bien réfléchir à la création prochaine du bras armé des Frères musulmans. Le produit de cette action sera donc connu au travers ce vocable du « système spécial » dont les Frères musulmans y seront tous plus tard soumis à sa rude épreuve, persécutés, à leur tour, grâce à son plan de manœuvre qu’ils auront eux-mêmes concocté, et longtemps trainé dans la géhenne de ses brûlantes flammes dont ils portent à ce jour leurs souffrances et autres stigmates bien apparentes, tel que le définit le docteur Rafaat Essaid dans une étude de moralité politique intitulée « Les Frères musulmans dans le jeu politique ». Ce système spécial qui était apparu sous la forme d’un appareil confiné dans la clandestinité absolue devait se composer de trois parties essentielles que sont : l’entité civile, l’entité militaire et l’entité politique. A côté de cela, cet appareil totalement clandestin disposait d’autres démembrements au plan opérationnel et pratique comme celui propre à l’armement ou celui relatif au renseignement, fonction à la tête de laquelle Hassen El Bena aurait désigné Abderrahmane Essendi, selon des informations recueillies auprès des institutions officielles de la sécurité et de la prévention. Il se pourrait que de telles informations soient peu crédibles et difficiles à pouvoir être vérifiées sur le terrain. Cependant, elles auront constitué une base de données fondamentale dans la réalisation de l’étude « Les Frères musulmans et le jeu politique » tout comme d’ailleurs d’autres analystes, presque tous connus pour être de tendance souvent diamétralement opposée à la tendance et à l’idéologie des Frères musulmans. Dans son organisation pratique et organique, le système spécial opérait selon un schéma qui devait le scinder en petits groupes dont chacun d’eux se composait de cinq personnes, chapeautés à l’instar de ses pairs par une filière qui rassemble en son sein plusieurs groupes. Il est placé à la tête de chaque groupe une personne qui le préside à l’intérieur d’une organisation pyramidale qui remonte jusqu’au niveau qu’occupe Abderrahmane Essendi et partant, le système dans sa majorité d’une manière plus générale. Cependant, il se pourrait qu’on y trouve des centres ou des régions administratives qui en sont complètement démunis comme Aswan, par exemple, en raison de son éloignement des grands centres urbains ainsi que de la difficile compréhension de telles pratiques politiques par ses populations disposant d’un niveau d’instruction très moyen ou peu élevé. Selon ces mêmes sources et informations sécuritaires officielles y afférentes, ce système spécial aspirait à entraîner ses militants convaincus de son idéal en application d’un pro militaire très ferme, dur et de principes élémentaires d sion au chef, complète et i l’engagement sans réserve dat au profit de la cause de Tout ce travail se réalis plus connue sous l’appell geance » où le nouveau me dans cette forme : « Au n sant, je jure de rester toujo principes des Frères mu Dieu et convaincu de cette obéissant à son obligation idéal autant que je puisse l Au sujet des premières où les nouveaux membres plusieurs aventures au car blant comme celui ayant eu obscure et ténébreuse, tapi cution se réalise la main d ou posée sur le colt et le S en présence de Hassen El B D’après le livre de Leb Martyrs de l’islam », paru tème spécial était constitu bres de l’organisation, tou se sacrifier au profit de la l’islam, et ce que voudr comme injonction le gu musulmans. Ce système sp la forme d’un ap clandestinité abs trois parties esse civile, l’entité m A telle enseigne que devenu un organe ou un profit des membres des F poussait au sacrifice suprêm ser de cette force exceptio pulser au rang d’espérer de des cartes maîtresses du ment au niveau national arabe et celle de la commu Ce qui les a poussés à autres que ces encouragem émanant en particulier des Monde arabe, au moment tous engagés à défendre l faisant tous en bloc cette sioniste. Cette guerre prit donc et très cuisante défaite des des tribus arabes dont porté un grand préjudic musulmans eux-mêmes, a formation en date du 17 f un coup d’Etat aurait eu régime de Imamat où l’im rent la mort. Une telle opération, trè accaparer ou s’emparer du où les Frères musulmans manière franche et discrèt tudes sur le but réel du sys Surtout que les servi déclarer avoir découvert du l’année 1948, de manière a un groupe de jeunes gen ALGERIE NEWS Samedi 20 juillet 2013
décryptage 13 gramme d’entraînement ardu, s’articulant autour e base tels que la soumisnconditionnelle, ainsi que ou calcul préalable du sols Frères musulmans. ait au sein de la structure ation de la « base d’allémbre doit prêter serment om de Dieu le tout-puisurs ce gardien fidèle aux sulmans, combattant de cause, lui prêtant l’ouïe et , disposé à défendre cet e faire ». étapes de ces cérémonies prêtaient serment, il y eut actère aguichant et troulieu au cœur d’une pièce ssée de nattes où son exéroite de la recrue portant aint Coran, bien souvent ena en personne. ib El Bouhi intitulé « Les en 1952, au Caire, ce sysé de mille soldats mems parfaitement disposés à cause de la prédication de ait bien leur enjoindre ide suprême des Frères écial qui était apparu sous pareil confiné dans la olue devait se composer de ntielles que sont : l’entité ilitaire et l’entité politique. ce système spécial était moyen d’inspiration au rères musulmans qui les e de l’âme afin de disponnelle capable de les provenir ou de se sentir l’une jeu politique, non seulemais aussi sur la scène nauté musulmane. agir de la sorte ne sont ents qu’ils avaient reçus, gouvernants arabes et du où ces derniers s’étaient e territoire palestinien en guerre contre l’invasion fin avec la toute première Palestiniens et les armées les conséquences auront e au groupe des Frères près le colportage de l’inévrier 1948 selon laquelle lieu à Sanaa contre le am et ses trois fils trouvès violente, était destinée à pouvoir, à cette période étaient très suspectés de e ; ce qui attisa les inquiétème spécial en Egypte. ces de sécurité devaient rant le mois de janvier de ssez furtive et hasardeuse, s appliqués à s’entraîner clandestinement, afin de se familiariser avec l’utilisation des armes dans la région du mont Moukattem. Elle mettra la main sur une quantité de 165 grenades à l’instar d’une quantité d’autres armes. Ceci étant, au moment même où en date du 22 mars 1948, deux éléments du groupe des Frères musulmans avaient ouvert le feu sur le magistrat conseiller Ahmed Bak El Khazendar qui avait « rendu ce verdict très sévère dans l’affaire où était inculpé un membre du groupe des Frères musulmans pour avoir été jugé comme étant l’auteur de cette incursion violente qui avait pour victimes des soldats britanniques au sein d’une boîte de nuit située sur les rives du Nil ». Ainsi donc, les services de sécurité considérèrent avoir vraiment dénoué l’hypothétique lien existant entre ces deux jeunes éléments concernés et le groupe des Frères musulmans découvert à l’entraînement au sein du mont El Moukattem ; chose qui ouvrira, à son tour, le champ libre à tous ces assassinats, lesquels viseront plus tard de hauts responsables bien connus pour leurs relations avec les Anglais et les gouvernants au point où ce phénomène touchera par la suite les domiciles de la cité cairote des Juifs. Ce fut donc tout naturellement ce début d’une période très difficile pour le guide suprême des Frères musulmans qui s’était retrouvé face à des défis et dangers nouveaux qui ne sont autres que le produit de ce système spécial, se transformant très rapidement en ce phénomène rebelle dépassant même les pouvoirs et la compétence dévolus à ce grand guide tout particulièrement. Hassen El Bena lui-même devait se rendre à l’évidence –bien que ce fut de manière assez tardive- que cette force humaine qu’il s’est sa vie durant, dépensé à la développer et la conforter s’était subitement transformée en cette contre-force qui aurait détruit l’organisation des Frères musulmans par elle-même. Ceci, au moment où cette violence l’aura conduit à ces moments dangereux et de grands risques comme prélude à sa fin prématurée, paramètres habilement exploités par le pouvoir en place afin de judicieusement la circonscrire pour la contrer dans son ascension annoncée. Il y eut d’abord cette exploitation judicieuse à son profit (le gouvernement) de la guerre de la Palestine pour décréter une loi martiale et prendre au sein du tribunal militaire la décision de suspendre la parution de la revue des frères musulmans avant qu’il ne promulgue en conseil des ministres un arrêt relatif à la dissolution de l’association des Frères musulmans, interdisant de facto toutes ses activités politiques, caritatives et culturelles sous prétexte que cette organisation dirigée par Hassen El Bena avait conspiré contre le pouvoir en place à travers des actes terroristes perpétrés dans le pays. On imputera alors à son leader la responsabilité de l’assassinat de l’un de ses ennemis dans la ville de Port Saïd tout comme il sera inculpé du crime de détenir illégalement une quantité importante d’armes à feu et de substances explosives retrouvées en son domicile, lesquelles armes étaient destinées à l’usage d’attentats planifiés de grands hôtels et de lieux de commerce huppés détenus par des Juifs- Egyptiens… En un court laps de temps, tout s’est retourné contre les Frères musulmans, ouvrant la voie à cette véritable machine ou réelle mécanique de leur répression, les poursuites judiciaires engagées à leur encontre et les continues violences qui les prirent pour cible privilégiée ; chose qui sera couronnée par la mise à l’écart et le licenciement de plusieurs centaines d’employés et de cadres travaillant au sein des universités, administrations, usines, écoles, instituts et lycées, tous soupçonnés d’appartenir au courant politique des Frères musulmans. La situation devint alors intenable, insupportable, invraisemblable. Le Rubicon sera franchi lorsque l’un des membres du système spécial, le nommé Tayeb Abdelmadjid Ahmed Hassen tira à bout portant deux balles assassines en direction de la tête du Premier ministre Mahmoud Fahmi El Nakrachi, raison pour laquelle ses affidés et autres soutiens du pouvoir exigèrent bruyamment le principe de la rétribution lors des obsèques de ce commis de l’Etat. Cette rétribution valait donc, en échange, le recours aux représailles : soit l’extermination du guide suprême des Frères musulmans. Le moyen d’y parvenir (à la mise en exécution de ces représailles) consistait donc en ce lancement immédiat de la mécanique du terrorisme de l’Etat qui allait concerner pas moins de 4 000 détenus. Ces derniers étaient d’abord soumis à ce rythme infernal de la plus dure des souffrances et de la répression la plus féroce. Ainsi, dans le sillage et les méandres de ce malheur qui touchait les soldats du cheikh Hassen El Bena, il y eut cette levée de boucliers et pressions extraordinaires montées en crescendo –savamment associée à la propagande religieuse officielle- dans le but évident de désavouer les Frères musulmans et de criminaliser leur combat politique, pratiques que venait d’ailleurs confirmer une « fatwa » lancée par le Muphti de la Maison égyptienne officielle pour abattre moralement Hassen El Bena. Cette dernière condamnait vigoureusement les Frères musulmans pour finalement les traiter d’incrédulité pure et simple, actions que relayaient des communiqués ayant pour origine les érudits oulémas d’Al Azhar Al Charif. Toutes ces instances et autres institutions publiques se démarquèrent des actes et actions entreprises ou cautionnées par les Frères musulmans au point où elles considéraient leur activité politique tel du « terrorisme des frères », propageant habilement au loin cette campagne de dénigrement menée contre eux, et à leur tête leur guide suprême. L’opération concernera également tous les grands symboles de l’élite intellectuelle égyptienne pour pousser Taha Hussein, ce grand et érudit homme de lettres du monde arabe, à déclarer : « Pourquoi toutes ces armes… pourquoi toutes ces munitions que l’on stocke à l’intérieur des demeures et des tombes des morts ? Pourquoi donc toute cette fourberie et cette stratégie ainsi concoctée, pourquoi toute cette malveillance et tout ce mal gratuit, pourquoi toute cette infidélité, et pourquoi la morale de la vie des Egyptiens est-elle tombée si bas ? Il dira que cette vie a atteint ce bas niveau de l’humanité par la faute à cet ordre de l’Islam qui n’interdit plus rien comme il aura interdit l’assassinat, celui-là qui n’interdit plus rien comme il a su interdire la coopération dans le péché et l’agression ». Tout comme devait déclarer Kamel Echenaoui, en fustigeant et condamnant les pratiques des Frères musulmans, par : « Je suis très triste de découvrir qu’il y ait un seul homme qui guide toute cette organisation bien structurée, laquelle prône la mort des gens, en véritable professionnel de la destruction et du vandalisme ; aussi, mon cœur saigne de tristesse au regard de ce que commet ce groupe des Frères musulmans au nom de l’islam... Et de trouver pardessus le marché des gens qui croient en ce qu’ils leur disent ! L’islam que prône le Sacret Coran dans ses versets et sourates, ne reconnaît pourtant nullement cette communication engagée ou parée de ses pistolets, de canons et d’explosifs. Les Frères musulmans n’avaient-ils donc pas vraiment ressenti qu’ils vivaient là les moments les plus sombres, les plus tristes et les plus ardus de leur longue histoire ?! Au point qu’ils crurent un moment que tout le monde était contre eux ou celui-ci conspirant contre leurs intérêts, parmi les gouvernants et politiques du pays et autres cadres et hommes de loi, magistrats, hommes d’affaires, coopérants étrangers, mais aussi ces grands hommes de la science et du culte musulman, à l’instar des intellectuels et des penseurs. Mais qu’est-ce qui nous arrive donc ?! Qu’est-ce qui nous prend à la fin ?! Qu’est-ce qui nous oblige à agir dans ce tumulte de sentiments enchevêtrés, contradictoires, enjolivés de cette haine éprouvée à leur encontre, à l’origine de nos grandes inquiétudes devenues très répandues qui étouffent nos cœurs ? Il nous est donc arrivé ce qui pourtant n’était jamais prévu. Ce qui était très difficile à pouvoir imaginer un jour, même si quelques indices, ça et là, laissaient bien entrevoir probablement cette malheureuse issue, d’une manière ou d’une autre. Les représailles ont donc bel et bien eu lieu : le crime de l’assassinat a, en effet, été exécuté contre leur guide suprème en personne… Hassen El Bena fut donc assassiné dans l’après-midi d’un certain mois de février de l’année 1949. Cela lui est finalement arrivé après qu’il eut reçu des assurances sérieuses et autres promesses des autorités du pays affairées à reconstruire ce qui aura été auparavant détruit par ses propres hommes ou éléments de son organisation politique, ceux appartenant au système spécial que leur leader finira par désavouer ses actes suite aux pressions et autres flatteries et tentations exercées sur lui par le pouvoir en place. Cette condamnation sera diffusée dans la presse sous le titre « Ils ne sont ni frères ni musulmans ». Elle provoquera un choc terrible parmi ses sympathisants et ses soldats. A suivre… Texte traduit de l’arabe par Slemnia Bendaoud. ALGERIE NEWS Samedi 20 juillet 2013
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