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Fr-20-07-2013 - Algérie news quotidien national d'information

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A L A U N E<br />

3<br />

Un ramadhan sans informel !<br />

Pourvu que ça dure...<br />

Pas de vendeurs de diouls sur les trottoirs, de vendeurs de fruits et légumes à la sortie des mosquées… bref, pas de<br />

petits commerces en dehors des espaces réservés. C'est le constat qu'ont fait les Algérois depuis le début du mois<br />

sacré, confortant ainsi les chiffres avancés par le ministre de l'Intérieur.<br />

L’association avait lancé plusieurs appels<br />

à la modération. Pour ses responsables, la<br />

hausse des prix de certains produits s'explique<br />

souvent par la forte demande exprimée<br />

en un laps de temps. Dix jours après le début<br />

du mois sacré, voici un premier bilan dressé<br />

par la FAC. Entretien.<br />

<strong>Algérie</strong> News : Est-ce que le dispositif sécuritaire<br />

de la lutte contre l'informel sera maintenu<br />

au-delà du mois de ramadhan ?<br />

Hariz Zaki : Nous félicitons le ministre de<br />

l'Intérieur et des Collectivité locales, Daho<br />

Ould Kablia, car il a tenu sa promesse. Nous<br />

pensons que tous les citoyens ont pu constater<br />

la différence cette année. Les marchés sont<br />

plus propres et la circulation plus fluide. Ceci<br />

dit, chasser les vendeurs occasionnels réduit<br />

considérablement l'offre, et par conséquent<br />

les prix augmentent. C'est pour cela que la<br />

FAC revendique la création de nouveaux<br />

marchés de proximité, encadrés et réglementés.<br />

Si ce manque n'est pas compensé, c'est le<br />

consommateur qui paiera les frais encore une<br />

fois.<br />

Vous aviez appelé les citoyens à modérer<br />

leur consommation afin d'éviter de contribuer<br />

à la hausse des prix. Après dix jours de<br />

jeûne, pensez-vous que votre appel a trouvé<br />

un écho ?<br />

Nous le constatons sur le terrain. Il est<br />

indéniable que les citoyens ont déserté les<br />

marchés. Après le pic des trois jours avant le<br />

début du mois, où les prix ont connu une<br />

hausse très forte, les citoyens ont commencé<br />

à acheter d'une manière plus raisonnable. Ce<br />

sont des achats au jour le jour. Il y a un<br />

exempe édifiant qui illustre ce qui s'est passé.<br />

Aux premiers jours du ramadhan, il n'y avait<br />

presque plus de poulet frais dans les marchés.<br />

Le kilo avait atteint presque les 400 DA.<br />

Depuis quatre jours, les vendeurs de volailles<br />

n'arrivent plus à écouler leurs marchandises<br />

même avec 260 DA/le kilo. Les gens ont<br />

constitué leurs stocks avant le ramadhan et<br />

en plus, ils sont plus attirés par le poulet<br />

congelé, qui est moins cher. Durant ce mois<br />

sacré, le citoyen algérien a modéré sensiblement<br />

sa consommation. C'est un grand pas<br />

qui a été réalisé. De notre côté, nous sommes<br />

satisfaits du fait que le consommateur a<br />

répondu favorablement à nos appels pour<br />

éviter la boulimique. Le consommateur a<br />

donné sa confiance au marché et à l'administration.<br />

Ce qui l'a incité à faire ses courses<br />

ALGERIE NEWS Samedi <strong>20</strong> juillet <strong>20</strong>13<br />

Certes, je ne vous cache pas que nous<br />

trouvions souvent notre compte en<br />

achetant moins cher certains produits dans<br />

ces espaces, mais nous le payons très cher<br />

sur le plan de l'hygiène et de la sécurité ».<br />

le cas notamment de la Place<br />

des Martyrs, qui a retrouvé sa<br />

vocation de grande place de la<br />

C'est<br />

capitale, après avoir été, durant<br />

des années, le symbole du commerce informel.<br />

« Pourvu que ça dure même après le<br />

mois de ramadhan. Certes, je ne vous cache<br />

pas que nous trouvions souvent notre<br />

compte en achetant moins cher certains produits<br />

dans ces espaces, mais nous le payons<br />

très cher sur le plan de l'hygiène et de la<br />

sécurité », nous confie Ami Omar. Pour lui, il<br />

y a eu plusieurs cas d'intoxication due à la<br />

consommation de boîtes de conserves vendues<br />

à même le sol. Et d'ajouter : « En plus<br />

de la qualité des produits qui laissent à désirer,<br />

la salubrité délétère l'image de nos quartiers.<br />

Même les arrêts de bus n'ont pas été<br />

épargnés par ce phénomène. C'est trop, nous<br />

voulons vivre un peu dans la quiétude et la<br />

propreté », entonne notre interlocuteur, un<br />

habitué de Djamaâ Lihoud, à La Casbah.<br />

Cependant, l'éradication de l'informel a soulagé<br />

beaucoup de gens, mais ce n'est pas le<br />

cas pour tout le monde, notamment pour les<br />

pères de familles à faible revenu. « Les prix<br />

appliqués par les jeunes du marché informel<br />

nous arrangeaient. Maintenant, nous<br />

n'avons plus le choix. Nous devons acheter<br />

au prix fort, sous prétexte que ceux qui tiennent<br />

des tables payent le loyer, les charges et<br />

les impôts. Avec mon salaire, je résiste<br />

jusqu'à la moitié du mois… », nous raconte<br />

Ahmed, un quinquagénaire, abordé dans le<br />

quartier populaire de La Casbah.<br />

Poursuivant notre virée, cette fois-ci, on s'est<br />

rendu au marché Meissonier, l'un des marchés<br />

de proximité les plus prisés par les<br />

Algérois, où l'informel avait connu ses plus<br />

beaux jours. « Je suis vraiment très content<br />

<strong>quotidien</strong>nement et boycotter le stockage<br />

des produits alimentaires. Je pense aussi que<br />

la stabilité des prix des fruits et légumes dès<br />

la première semaine de ce mois sacré est due<br />

essentiellement à l'instauration de cette<br />

consommation modérée. Aujourd'hui,<br />

l'<strong>Algérie</strong>n a une certaine culture de la<br />

consommation. Son mode de consommation<br />

a semble-t-il changé ou sur le point de<br />

l'être.<br />

On parle de la présence de salmonelles<br />

dans les bouteilles d’eau minérale<br />

« Youkous ». Est-ce qu'on peut imaginer<br />

qu'il y a d'autres produits dangereux en circulation<br />

?<br />

Sincèrement, nous avons appris la présence<br />

de salmonelles dans les bouteilles de<br />

l'eau minérale « Youkous » via la presse. Suite<br />

à cela, la FAC a saisi les directeurs centraux<br />

du ministère du Commerce afin de leur<br />

demander d'exiger aux entreprises agro-alimentaires<br />

de mettre en place le HACCP, un<br />

système de maîtrise des risques alimentaires<br />

au niveau de chaque entreprise, notamment<br />

celles spécialisées dans la production de l'eau<br />

minérale. Pour ce qui est de l'affaire<br />

« Youkous », nos informations indiquent<br />

de voir enfin les autorités réagir. Nous, les<br />

commerçants qui travaillons avec un registre<br />

du commerce, et qui payons les impôts, nous<br />

étions pris en otage par ces profiteurs. Nous<br />

étions encerclés. Nous étions soumis à une<br />

concurrence déloyale. Pour certains voisins,<br />

cette action des pouvoirs publics est venue en<br />

retard. Cela fait vingt ans que nous souffrons,<br />

certains ont préféré partir », nous<br />

confie-t-on.<br />

Abondant dans le même sens, Toufik, un<br />

jeune citoyen qui est venu faire ses emplettes,<br />

s'invite à la discussion. « Certes je suis contre<br />

l'informel, mais il ne faut pas oublier une<br />

chose, ce genre de commerce fait nourrir des<br />

familles entières. L'idéal à mon avis, c'est<br />

qu'avant de procéder à son éradication, les<br />

autorités concernées auraient dû construire<br />

de nouveaux marchés de proximité et régulariser<br />

ainsi ces jeunes», insiste notre interlocuteur.<br />

Un avis qui est partagé par Amin, un<br />

jeune père de famille. « Ce phénomène est dû<br />

à l'absence de l'Etat sur le terrain, ce qui a<br />

encouragé l'émergence de ce<br />

commerce parallèle. Nous, en<br />

tant que citoyens, nous sentons<br />

cette absence, qui s'est répercutée<br />

négativement sur notre <strong>quotidien</strong>.<br />

Pour éradiquer définitivement<br />

l'informel, il faut imposer<br />

le payement par chèque de toutes transactions<br />

dépassant les 50 000 DA. L'informel<br />

est nourri par l'argent sale, alors il faut imposer<br />

cette proposition. En plus, je pense que<br />

ces petits commerçants qui vendent dehors,<br />

ne représentent que la face cachée de l'informel.<br />

C'est en quelque sorte, l'arbre qui cache<br />

la forêt. Il faut s’attaquer aux barons de l'importation,<br />

c'est-à- dire à la source de l'informel<br />

» insiste notre interlocuteur.<br />

A l'entrée du marché et du quartier, trois<br />

véhicules de police ont pris position depuis<br />

le premier jour du mois sacré. Les agents de<br />

police sont prêts à intervenir pour chasser<br />

toute personne qui oserait étaler une marchandise<br />

sans autorisation.<br />

Yahia Maouchi<br />

Hariz Zaki, président de la Fédération algérienne des consommateurs<br />

«L'<strong>Algérie</strong>n apprend à consommer avec modération»<br />

qu'il y a eu contamination au niveau de la<br />

source et non au niveau des installations ou<br />

du process, ce qui en fait un problème de<br />

santé publique. Le système que nous souhaitons<br />

généraliser n'existe pas chez les producteurs<br />

d'eau. Concernant d'autres cas, rien<br />

n'est à écarter puisque la contamination est<br />

localisée au niveau de la source. L’existence<br />

d'autres cas similaires n’est pas à exclure.<br />

Sur chaque bouteille d'eau minérale, un<br />

numéro gratuit est mis à la disposition des<br />

consommateurs afin qu'ils puissent s'informer.<br />

Pensez-vous qu’il est opérationnel ?<br />

La quasi-totalité de ces numéros mis à la<br />

disposition du consommateur ne sont pas<br />

fonctionnels. C'est de la poudre aux yeux.<br />

On veut faire croire que les marques veulent<br />

se rapprocher de leurs clients. C'est faut, c'est<br />

juste un argument marketing et une formalité<br />

imposée par la loi. Nous n'avons pas<br />

encore atteint une certaine culture de<br />

l'après-vente et de la prise en charge des<br />

consommateurs et de leurs doléances.<br />

Propos recueillis par<br />

Zohra Chender

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