amities_dominicaines_66

DOSSIER
CATHERINE
DE SIENNE,
FILLE DU PEUPLE
L’interrogation fondamentale
que l’on
se pose en lisant sa
biographie tient dans
l’origine de cet engagement
dans l’Église,
la société et le monde
de son temps, alors
qu’elle n’a pas d’atouts
majeurs : femme dans
un monde gouverné par
les hommes (d’Église
ou autres), fille du peuple (ses parents, teinturiers, n’appartiennent pas
à la caste des dirigeants), laïque. Il faut donc commencer par rappeler
son expérience spirituelle, qui n’est autre qu’un attachement profond à
Jésus-Christ. Certes, elle a bénéficié de grandes grâces, mais sa doctrine
spirituelle montre que le désir (l’honneur de Dieu et le salut des âmes,
selon la maxime dominicaine) porte à courir sur ce Pont que le Christ
fait de son corps en croix, pont qui fait le lien entre Dieu et l’homme. En
passant par les trois degrés – les pieds, le côté et la bouche – on arrive
justement à cette configuration typiquement dominicaine qui consiste à
prendre « l’office du Verbe », donc prêcher.
Cette voie spirituelle possède un lieu : la cellule de la connaissance
de Dieu et de soi. Autrement dit, le cœur, où l’on trouve toujours la
présence du Christ qui invite à progresser dans la charité au fur et
à mesure que cette double connaissance accroît l’humilité. Dans ce
terreau – l’humilité – l’arbre de l’âme grandit en charité, produit des
fruits de vertu, de louange de Dieu et d’utilité pour le prochain. Mais
cela permet aussi de voir pousser le « rejeton » de la discrétion… cette
finesse d’analyse qui permet de discerner exactement ce qu’il faut
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