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800 ANS DE PRÊCHEURS
lui disant qu’il était un mauvais religieux car il passait trop de temps aux
études profanes et pas suffisamment aux études théologiques !
Il fit à son corps défendant une carrière dans les échelons ecclésiastiques
: professeur à Paris où il enseigna la scolastique à Thomas
d’Aquin, régent des études, provincial d’Allemagne, évêque de Cologne.
D’un naturel peut-être trop contemplatif, il demanda à être
retiré de l’épiscopat après trois ans de charge. Il eut tout de même
le temps de gagner un autre surnom, moins glorieux que « docteur
universel », mais tout aussi édifiant : celui d’« évêque en bottes ». Fidèle
à son idéal de pauvreté évangélique, et en cela imitateur de saint
Dominique, saint Albert le Grand refusait en effet de monter à cheval,
même pour visiter les paroisses dont, évêque, il avait la charge. On
comprend aussi pourquoi, épuisé, il demanda à ne plus être évêque…
Il se consacra alors à défendre l’héritage intellectuel de son élève Thomas
d’Aquin. Saint Thomas était déjà mort et son œuvre alors attaquée
comme hérétique. Saint Albert le Grand s’attacha à défendre la
mémoire de son élève point par point. Un bel exemple de fraternité et
d’humilité : l’élève surpassa le maître et le maître s’attacha à développer
et à défendre le génie de son élève.
On le surnomma encore la « stupeur de son temps » par l’étendue de
son savoir. Un homme d’une telle trempe et avec autant de surnoms
devait forcément laisser une marque dans notre géographie : ce fut la
place Maubert à Paris, contraction de « Maître Albert », l’endroit d’où il
prêchait tout ensemble la logique, les sciences et le royaume de Dieu !
Fr. Paul-Adrien d’Hardemare, o.p.
Le frère Paul-Adrien d’Hardemare, du couvent de Lyon,
est professeur de mathématiques et de religion au Centre
scolaire St Thomas d’Aquin, à Oullins (69).
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