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800 ANS DE PRÊCHEURS
lutta ouvertement contre la pauvreté et l’aspect superficiel de l’art « sulpicien
». Mû par un désir de plus en plus profond d’associer son art à sa vie
spirituelle, et proche du père M.-A. Janvier, Desvallières fit profession au
sein du Tiers Ordre dominicain le 11 janvier 1914.
Pendant la première Guerre Mondiale, l’artiste commanda un bataillon de
chasseurs alpins dans les Vosges. Profondément marqué par la violence
d’un conflit qui vit la disparition de son fils de dix-sept ans, il se consacra
à son retour à une production vouée au Sacré. Sa peinture devint
le support d’une prédication de la Parole par l’image. Selon le père
Avril, l’artiste a pleinement adhéré à la mission de l’Ordre : « Il livrait
à la fois son cœur et son message ; si bien qu’il réalisa, mieux
peut-être qu’aucun homme à ma connaissance, cet idéal du frère
prêcheur, si difficile à atteindre dans sa simplicité, que S. Thomas
exprime dans la formule bien connue : Contemplata aliis tradere :
livrer aux autres le fruit de sa contemplation. »
Plus qu’un peintre, Desvallières est un apôtre, annonçant l’évangile
sur les parois et les vitraux des églises de l’entre-deux-guerres, de
l’ossuaire de Douaumont à la paroisse du Saint-Esprit, du chemin
de croix de Wittenheim à l’Ascension de Pawtucket. De par le questionnement
spirituel qu’elles peuvent susciter, ses compositions très expressives
alliant couleurs pures et trait esquissé se veulent de véritables enseignements.
Le père Couturier rendit à plusieurs reprises hommage à l’apostolat
si singulier de celui qui fut son maître au sein des Ateliers d’Art Sacré
: « Desvallières n’a rien voulu d’autre que de rendre témoignage et parler
du Christ aux hommes de son temps. »
N’est ce pas là la fonction essentielle de l’artiste chrétien ?
Maximilien Ambroselli
Maximilien Ambroselli est membre de la Frassateam, collectif
audiovisuel rattaché au Tiers-ordre dominicain. Il prépare
une thèse d’histoire de l’art sur les peintres G. Desvallières
et G. Rouault.
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