Les leçons de l'expérience : Ãtude sur le volet RH des ... - MiHR
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1 Introduction<br />
1.1 Origine <strong>de</strong>s ententes <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s répercussions et avantages<br />
En 1974, <strong>le</strong> gouvernement du Canada et Mineral Resources International Limited (MRI) annonçaient la signature <strong>de</strong> l’entente<br />
<strong>de</strong> Strathcona, portant <strong>sur</strong> l’aménagement et l’exploitation futurs <strong>de</strong> la mine <strong>de</strong> plomb et <strong>de</strong> zinc <strong>de</strong> Nanisivik dans <strong>le</strong> nord <strong>de</strong><br />
l’î<strong>le</strong> <strong>de</strong> Baffin. La communauté autochtone loca<strong>le</strong> n’avait pas été invitée à participer aux négociations en vue <strong>de</strong> cette entente;<br />
toutefois, soucieux <strong>de</strong> bien informer <strong>le</strong>s habitants touchés par <strong>le</strong> projet minier, <strong>le</strong> gouvernement fédéral et MRI ont organisé<br />
26 rencontres avec <strong>le</strong> Conseil du hameau d’Arctic Bay et la population loca<strong>le</strong>, avant la construction 1 .<br />
Alors que l’objectif premier <strong>de</strong> l’entente <strong>de</strong> Strathcona était d’amener <strong>le</strong> gouvernement à apporter un soutien financier à<br />
MRI pour la construction <strong>de</strong>s infrastructures, notamment <strong>de</strong>s routes, une piste d’atterrissage, un quai et <strong>le</strong> site <strong>de</strong> la vil<strong>le</strong>,<br />
un <strong>de</strong> ses plus importants vo<strong>le</strong>ts s’est avéré être la section portant <strong>sur</strong> l’embauche d’Autochtones locaux par la mine; cette<br />
section allait faire <strong>de</strong> l’entente <strong>de</strong> Strathcona, dans <strong>le</strong>s faits, la première entente <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s répercussions et <strong>le</strong>s avantages<br />
(ERA) au Canada.<br />
En contrepartie du financement gouvernemental, MRI a pris divers engagements, notamment celui <strong>de</strong> fournir emplois et<br />
formation à la population inuite loca<strong>le</strong>. Initia<strong>le</strong>ment, l’entreprise avait proposé une cib<strong>le</strong> <strong>de</strong> 100 employés permanents inuits,<br />
soit environ 50 % <strong>de</strong> la main-d’œuvre tota<strong>le</strong> <strong>de</strong> la mine. Par ail<strong>le</strong>urs, l’entente fina<strong>le</strong> stipulait que trois ans après la mise<br />
en production, <strong>le</strong>s travail<strong>le</strong>urs autochtones locaux <strong>de</strong>vaient représenter jusqu’à 60 % <strong>de</strong> la main-d’œuvre.<br />
Bien que MRI ait donné son accord à cette cib<strong>le</strong> <strong>de</strong> 60 %, la proportion d’employés autochtones a généra<strong>le</strong>ment oscillé<br />
entre 21 à 30 %, malgré d’importants programmes <strong>de</strong> formation et <strong>de</strong> stages offerts à la main-d’œuvre loca<strong>le</strong>. Le taux<br />
<strong>de</strong> rou<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>s employés inuits locaux était en moyenne <strong>de</strong> 100 % par année, soit environ <strong>de</strong>ux fois et <strong>de</strong>mie celui <strong>de</strong>s<br />
employés recrutés à l’extérieur <strong>de</strong> la communauté. On disait que la mine <strong>de</strong> Nanisivik avait formé et embauché pratiquement<br />
tous <strong>le</strong>s Inuits vali<strong>de</strong>s dans <strong>le</strong> nord <strong>de</strong> l’î<strong>le</strong> <strong>de</strong> Baffin.<br />
Comment expliquer que la mine <strong>de</strong> Nanisivik n’ait pas atteint sa cib<strong>le</strong> <strong>de</strong> 60 % d’employés autochtones locaux? Plusieurs<br />
raisons ont été avancées pour expliquer ce phénomène. L’incapacité <strong>de</strong> l’entreprise à retenir ses employés inuits a été un<br />
facteur important. MRI a tenté <strong>de</strong> résoudre ce problème <strong>de</strong> rétention, allant jusqu’à changer sa politique <strong>de</strong> réembauche en<br />
fonction du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s Inuits : tout employé qui quittait son emploi (par exemp<strong>le</strong> pour al<strong>le</strong>r à la chasse) pouvait être<br />
réembauché, sauf en cas <strong>de</strong> congédiement pour motif fondé. Une autre raison mise <strong>de</strong> l’avant est <strong>le</strong> faib<strong>le</strong> nombre d’Inuits<br />
adéquatement formés et <strong>le</strong> coût prohibitif <strong>de</strong> former un nombre suffisant <strong>de</strong> travail<strong>le</strong>urs locaux.<br />
1 Sous-comité du Groupe <strong>de</strong> travail intergouvernemental <strong>sur</strong> l’industrie minéra<strong>le</strong>. Rapport <strong>sur</strong> la participation <strong>de</strong>s autochtones à l’exploitation minière,<br />
Phase I. Août 1990.<br />
<strong>Les</strong> <strong>le</strong>çons <strong>de</strong> l’expérience : Étu<strong>de</strong> <strong>sur</strong> <strong>le</strong> vo<strong>le</strong>t <strong>RH</strong> <strong>de</strong>s accords <strong>de</strong> partenariat entre communautés autochtones et sociétés minières<br />
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