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ÉPREUVE D'ÉTUDE DE CAS OPTION GESTION COMMERCIALE

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MINISTÈRE <strong>DE</strong> L'ÉDUCATION NATIONALE<br />

ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE <strong>DE</strong> L'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE <strong>DE</strong> MOHAMMEDIA<br />

ÉPREUVE ÉCRITE DU CONCOURS D'ACCÈS <strong>DE</strong>S PROFESSEURS EN 2° ANNÉE<br />

DU CYCLE <strong>DE</strong> PRÉPARATION À L'AGRÉGATION D'ÉCONOMIE ET <strong>GESTION</strong><br />

<strong>OPTION</strong> "ÉCONOMIE ET <strong>GESTION</strong> <strong>COMMERCIALE</strong>" – SESSION 2006<br />

_____________<br />

ÉPREUVE D'ÉTU<strong>DE</strong> <strong>DE</strong> <strong>CAS</strong><br />

<strong>OPTION</strong> <strong>GESTION</strong> <strong>COMMERCIALE</strong><br />

Durée : 4 heures - Coefficient : 2<br />

Matériel autorisé : calculatrice de poche à fonctionnement autonome, non imprimante.<br />

Documents remis au candidat : (vérifier que votre liasse est complète dès la distribution des sujets)<br />

Présentation du cas et travail à faire page 1 à 4<br />

Annexe n° 1 : Le tabac marocain fait recette page 5<br />

Annexe n° 2 : Pourquoi Altadis a payé deux fois plus cher le prix plancher ? page 6 et 7<br />

Annexe n° 3 : Protection pour Altadis ? page 8<br />

Annexe n° 4 : Une cigarette consommée sur quatre provient de la contrebande page 9<br />

Annexe n° 5 : Les données sur le Tabagisme au Maroc sont alarmantes ! page 10<br />

Annexe n° 6 : Comment l’OCP a banni le Tabac au sein de son siège social page 11<br />

Annexe n° 7 : Cure de Jouvence pour les cigarettes Marquise page 12<br />

Annexe n° 8 : Libérées et … Tabagiques. page 13<br />

Annexe n° 9 : Ah, ces femmes fumeuses ! page 13<br />

Annexe n° 10 : Données sur les charges prévisionnelles d'un paquet de Fine Slims page 14<br />

Annexe n° 11 : Résultats de l’enquête sur le prix de vente d'un paquet de Fine Slims page 14<br />

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ÉTU<strong>DE</strong> <strong>DE</strong> <strong>CAS</strong> <strong>DE</strong> <strong>GESTION</strong> <strong>COMMERCIALE</strong> – CPA 2 / 2006 page 1/14<br />

<strong>CAS</strong> "RÉGIE <strong>DE</strong>S TABACS – ALTADIS"<br />

Historique de la Régie des Tabacs<br />

L'histoire du tabac au Maroc remonte loin dans le temps. Il semble, en effet, que l'introduction au tabac<br />

au Maroc remonte à 1598 par le biais de soldats subsahariens qui escortaient une caravane d'éléphants<br />

chargés d'offrandes en signe d'allégeance à Ahmed Al Mansour (Roi des Saâdiyines).<br />

Ces soldats, qui fumaient du tabac, ont séjourné à Marrakech pendant une année. C'est ainsi que les<br />

Marocains auraient fait la connaissance du tabac.<br />

La première tentative d'institutionnaliser le commerce du tabac au Maroc date de 1840. Elle est le fait<br />

du Sultan Moulay Abderrahman (1812 1859) qui eut l'idée d'utiliser les recettes de la taxe sur le tabac<br />

pour améliorer les revenus du Trésor public.<br />

En 1910, la concession du monopole des tabacs au Maroc a été adjugée au sieur Léon WEIL qui transféra<br />

ses droits à la "Société Internationale de Régie CO-intéressée des Tabacs au Maroc" pour 40 ans,<br />

celle-ci ayant été prorogée pour une durée de 20 ans le 1er août 1931.<br />

S'ensuivit l'implantation de plusieurs usine de tabac d'abord à Tanger (1911) suivie de Casablanca et<br />

Kénitra (1931), etc.<br />

C'est à la fin de cette première concession, en 1967, que l'État marocain créé la Régie des Tabacs, sous<br />

la forme d'une Société Anonyme dont il conserve la totalité des actions et à laquelle il concède l'exploitation<br />

du monopole des tabacs au Maroc.<br />

Ceci n'a toutefois pas empêché le gouvernement marocain de promulguer, en 1995, la loi n° 15-91 relative<br />

à l'interdiction de fumer et de faire de la publicité en faveur du tabac dans certains lieux.<br />

Il est à noter que la Régie des tabacs a changé de statut juridique et de mode de gouvernance en 2002<br />

en adoptant la forme de Société Anonyme à Directoire et Conseil de surveillance.<br />

Dès 2002 la Régie des Tabacs a été inscrite, par le gouvernement de l'époque, sur la liste des sociétés à<br />

privatiser. Cette opération s'est concrétisée en juillet 2003 avec l'acquisition, par le groupe Altadis, de<br />

80 % du capital de la Régie des Tabacs (sachant, qu'à terme, Altadis envisage de reprendre les 20 %<br />

encore aux mains de l'État marocain).<br />

Peu auparavant, la loi n° 46-02, promulguée en mars 2003, avait consacrée le démantèlement progressif<br />

du monopoles du tabac au Maroc.<br />

Présentation du groupe Altadis<br />

La société Altadis est le groupe franco-espagnol issu de la fusion, en 1999, de l'entreprise française<br />

Seita et de l'entreprise espagnole Tabacalera.<br />

Fort de plus de 27 000 salariés dans le monde, Altadis est un Groupe international et multiculturel présent<br />

dans près de 35 pays. C'est l'un des groupes leaders de l'industrie européenne du tabac et de la distribution<br />

(il est numéro 1 mondial du cigare, numéro 3 des cigarettes en Europe de l'Ouest et l'un des<br />

acteurs majeurs de la distribution en Europe du Sud).<br />

La stratégie suivie par le groupe Altadis l'a conduit à racheter des grandes entreprises localisées aussi<br />

bien au Maroc, qu'en Russie et en Italie.<br />

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ÉTU<strong>DE</strong> <strong>DE</strong> <strong>CAS</strong> <strong>DE</strong> <strong>GESTION</strong> <strong>COMMERCIALE</strong> – CPA 2 / 2006 page 2/14<br />

L'activité de la "Régie des Tabacs - Groupe Altadis"<br />

Par son chiffre d'affaires, la "Régie des Tabacs – Altadis" est la cinquième plus grande entreprise marocaine<br />

et la première du secteur agroalimentaire.<br />

Elle intervient dans trois domaines d'activités :<br />

- la fabrication des cigarettes et de tabacs à priser et à mâcher ;<br />

- la commercialisation des cigarettes, cigares, cigarillos et tabacs à rouler, à priser et à mâcher ;<br />

- la distribution : activité récemment développée par la Régie des Tabacs afin d'élargir son champ<br />

d'intervention à d'autres produits que le tabac.<br />

En terme de cigarette, la Régie des Tabacs dispose d'un portefeuille de produits très large et diversifié.<br />

En 2004, elle a commercialisé près de 13,7 milliards de cigarettes dont 50,1% de blondes marocaines,<br />

34,5% de brunes marocaines, et 15,4% de cigarettes d'importation.<br />

Les marques locales bénéficient d’une forte notoriété auprès des consommateurs. Leur succès est attesté<br />

par les positions-clés qu’elles détiennent sur le marché national : 84,6% en volume et 68,4% en<br />

valeur. Les trois principales marques Marquise, Olympic et Casa représentent, à elles seules, 79,4%<br />

des ventes.<br />

Le portefeuille de produits de la Régie des Tabacs est principalement composé de 4 groupes de produits<br />

:<br />

- les cigarettes blondes : la gamme des cigarettes blondes locales participe pour plus de 50% aux<br />

ventes de la Régie des Tabacs, avec une forte présence du produit Marquise, leader en termes de<br />

volume et de contribution au chiffre d'affaires.<br />

En 2004, Gauloises Blondes et Fortuna, les marques phares du Groupe Altadis, ont été également<br />

lancées sur le marché marocain. Jouissant d'une notoriété internationale et rivalisant, par leur goût<br />

et leur conditionnement, avec les plus grandes marques mondiales, elles sont promises à un avenir<br />

prospère sur le marché marocain.<br />

- les cigarettes brunes : à l’instar de la tendance mondiale qui connaît un déplacement de la<br />

consommation des tabacs bruns vers les blonds, le marché marocain des cigarettes brunes (4,7 milliards<br />

de cigarettes en 2004) est en baisse constante.<br />

- les cigares et les cigarillos : bénéficiant de l’expertise d’Altadis en la matière, les efforts tendant<br />

à asseoir une "culture cigare"’ sur le marché marocain sont sur la bonne voie. En raison de<br />

l’excellente performance des marques du Groupe Altadis, diversifiées et offrant un rapport qualité/prix<br />

très intéressant, le marché de cette gamme a presque doublé en 2004.<br />

Les cigarillos Altadis détiennent 41,3% de leur segment, alors que les cigares du Groupe dominent<br />

le leur avec plus de 98,5% de part du marché.<br />

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ÉTU<strong>DE</strong> <strong>DE</strong> <strong>CAS</strong> <strong>DE</strong> <strong>GESTION</strong> <strong>COMMERCIALE</strong> – CPA 2 / 2006 page 3/14<br />

- les tabacs : ce groupe réunit 3 types de produits : les tabacs à rouler, les tabacs à priser et les tabacs<br />

à mâcher. Ce groupe tend à occuper une place de plus en plus marginale dans le chiffre d'affaires<br />

de la Régie des Tabacs.<br />

Marques composant les différentes gammes de produit de la Régie des Tabacs :<br />

Cigarettes blondes : Marquise - Marquise Lights - Marquise Menthol - Marquise 100 mm - Anfa<br />

Box - Anfa Lights - Anfa Menthol - Five Stars Sup - Koutoubia Sup – Louka - Marvel Box - Marvel<br />

souple - The Best 85mm - The Best Sup<br />

Cigarettes brunes : Casa – Olympic - Kasbah - Al Massira – Dakhla – Maghreb<br />

Cigares et cigarillos : non communiquées<br />

Tabac : Nefha Supérieure - Zlag Chtouka - Tabac Ktami<br />

Les marques phares de la Régie des Tabacs - Groupe Altadis :<br />

Marquise Olympic Casa Sport Fortuna Gauloise<br />

__________________<br />

TRAVAIL À FAIRE : en tant qu'adjoint du directeur marketing, vous êtes chargé de traiter<br />

trois dossiers (détails présenté pages suivantes) :<br />

- Dossier I : analyse de la stratégie du groupe Altadis<br />

- Dossier II : stratégie de segmentation et gamme de produit de la Régie des tabacs<br />

- Dossier III : préparation du lancement du nouveau produit "Fine Slims"<br />

Barème indicatif :<br />

(sur 40 points)<br />

- Dossier I :<br />

- Dossier II :<br />

- Dossier III :<br />

14 points<br />

14 points<br />

12 points<br />

N.B.: l'attention des candidats est attirée sur l'importance<br />

de la qualité de leur expression écrite et de<br />

la présentation de leur copie lors de l'évaluation.<br />

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ÉTU<strong>DE</strong> <strong>DE</strong> <strong>CAS</strong> <strong>DE</strong> <strong>GESTION</strong> <strong>COMMERCIALE</strong> – CPA 2 / 2006 page 4/14<br />

DOSSIER I : ANALYSE <strong>DE</strong> LA STRATÉGIE DU GROUPE ALTADIS<br />

I.1) Sur la base des informations fournies dans l'énoncé et les annexes 1 et 2, identifiez les différents<br />

choix stratégiques majeurs du groupe Altadis et portez un jugement argumenté sur ceux-ci.<br />

I.2) Altadis envisageant d'acquérir l'intégralité du capital de la Régie des Tabacs, son dirigeant vous<br />

demande d'établir une analyse de la situation. En vous appuyant sur vos connaissances personnelles et<br />

les annexes 1 à 7 :<br />

I.2.A) Établissez un diagnostic synthétique et structuré du marché du tabac au Maroc, en mettant en<br />

évidence ses principales opportunités et menaces.<br />

I.2.B) Identifiez les principaux points forts et faibles de la Régie des Tabacs.<br />

I.2.C) Concluez cette analyse en formulant une recommandation argumentée quant au rachat, par<br />

Altadis, des derniers 20 % du capital de la Régie des Tabacs du Maroc.<br />

DOSSIER II : STRATÉGIE <strong>DE</strong> SEGMENTATION ET GAMME <strong>DE</strong> PRODUIT <strong>DE</strong> LA RÉ-<br />

GIE <strong>DE</strong>S TABACS<br />

II.1) Sur la base de vos connaissances personnelles et des informations fournies dans l'énoncé :<br />

II.1.A) Définissez la notion de segmentation du marché et précisez son utilité.<br />

II.1.B) Qualifiez la stratégie de segmentation du marché que semble suivre la Régie des Tabacs.<br />

II.1.C) Portez un jugement argumenté sur cette stratégie de segmentation du marché.<br />

II.2) Sur la base des informations fournies dans l'énoncé et à l'annexe 7 :<br />

II.2.A) Proposez une déclinaison en lignes de produits de la gamme "cigarettes blondes" de la Régie<br />

des Tabacs<br />

II.2.B) À partir de cette proposition, précisez (en justifiant votre réponse) la largeur de cette gamme<br />

"cigarettes blondes" et la profondeur de la ligne "Marquise".<br />

II.3) Sur la base de vos connaissances personnelles et des informations fournies dans l'énoncé :<br />

II.3.A) Qualifier la politique de marque suivie par la Régie des Tabacs.<br />

II.3.B) Précisez quels sont, selon vous, les principaux avantages d'une telle politique de marque.<br />

DOSSIER III : PRÉPARATION DU LANCEMENT DU PRODUIT FINE SLIMS<br />

III.1) Sur la base des informations fournies dans les annexes 8 et 9, précisez les variables de segmentation<br />

utilisées pour définir le segment-cible de Fine Slims.<br />

III.2) Le responsable de projet Fine Slims souhaite déterminer le prix qui permettra d’avoir le plus<br />

grand nombre de clients dans des conditions de rentabilité optimale.<br />

À partir des données fournies dans les annexes 11 (charges prévisionnelles relatives à la production et<br />

à la commercialisation de ce nouveau produit) et 12 (résultats d’une enquête sur le prix d'acceptabilité<br />

du produit auprès des consommateurs potentiels) :<br />

III.2.A) Déterminez le prix de vente au public au dessous duquel cette marque ne devrait pas être<br />

commercialisée pour respecter les objectifs de profitabilité de la Régie des Tabacs Marocains.<br />

III.2.B) Déterminez le prix d'acceptabilité fixé par les consommateurs interviewés.<br />

III.2.C) Proposez, en la justifiant, une proposition de prix.<br />

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ÉTU<strong>DE</strong> <strong>DE</strong> <strong>CAS</strong> <strong>DE</strong> <strong>GESTION</strong> <strong>COMMERCIALE</strong> – CPA 2 / 2006 page 5/14<br />

ANNEXE N° 1 : LE TABAC MAROCAIN FAIT RECETTE<br />

(source : La Vie Économique, 06/06/2003)<br />

LE TABAC MAROCAIN FAIT RECETTE<br />

Le groupe de tabac franco-espagnol Altadis s'est adjugé le contrôle de la Régie des Tabacs du Maroc pour la<br />

somme de 14,08 milliards de dirhams. Une privatisation réussie pour le royaume chérifien qui récolte plus du<br />

double du prix plancher initialement fixé pour l'acquisition de la société.<br />

<br />

La Régie des Tabacs marocaine appartient officiellement<br />

depuis le 2 juin dernier, à hauteur de 80%,<br />

au groupe franco-espagnol Altadis. Montant de la<br />

transaction : 14,08 milliards de DH (1, 292 milliard<br />

d'euros). L'opération qui sera entérinée par un décret<br />

du Premier ministre marocain devra être finalisée<br />

d'ici juillet 2003.<br />

L'appel d'offre avait été lancé fin février par le ministère<br />

marocain des Finances et des Privatisations<br />

pour un prix minimum de 6,4 milliards de dirhams.<br />

Altadis est l'un des groupes leaders de l'industrie<br />

européenne du tabac et de la distribution. Présent<br />

dans les cigarettes, les cigares et la distribution, il<br />

est le résultat du rapprochement de la Seita<br />

(France) et de Tabacalera (Espagne).<br />

Outre Altadis, les candidats potentiels à l'acquisition<br />

étaient le Britannique British American Tobacco, le<br />

nippon Japan Tobacco et l'Américain Altria.<br />

La transaction devrait avoir un impact relatif, d'ici<br />

deux ans, sur les bénéfices du groupe.<br />

Altadis joue sur les synergies<br />

14,08 milliards de DH, un montant jugé trop élevé<br />

par certains analystes financiers qui estiment la valeur<br />

de l'entreprise entre 7 et 9 milliards de DH.<br />

"Pour nous, le coût de la transaction se justifie dans<br />

la mesure où la Régie est une entreprise très rentable,<br />

qui a un très fort potentiel de développement.<br />

Les enjeux auxquels seront confrontés la Régie<br />

sont ceux qu'a connu Altadis. À savoir la libéralisation<br />

de l'industrie du tabac et la capacité de maintenir<br />

des positions nationales fortes. Altadis a en effet,<br />

avec succès, fait face à la fin des monopoles<br />

sur le marché du tabac en Europe et a su préserver<br />

la position dominante de ses marques locales. Fortuna<br />

est leader sur le marché espagnol et Gauloises<br />

Blondes est n°2 sur le marché français" explique<br />

Aneta Lazarevic, responsable du service de<br />

presse de la marque.<br />

Les autorités marocaines partagent le même sentiment.<br />

"Ce n'est pas une surprise pour nous ! La<br />

Régie des Tabacs est une entreprise à très grande<br />

valeur ajoutée. Le prix de vente initial n'est qu'un<br />

prix de référence qui ne prend pas en compte la<br />

prime de contrôle inhérente à une participation majoritaire",<br />

note une source bien informée.<br />

Les avantages sociaux semblent avoir été préservés<br />

puisqu'un fond de près de 3 milliards de DH a<br />

été mis en place par extension de capital pour assurer<br />

les retraites.<br />

La firme emploie près de 30 000 personnes.<br />

Savoir-faire et expertise<br />

Altadis dispose également d'une expertise, à<br />

contrario de ses concurrents, en matière de distribution<br />

et de fabrication des cigarettes brunes. Un<br />

segment qui représente en volume 45% du marché<br />

marocain.<br />

Le marketing et la recherche et le développement<br />

sont des outils sur lesquels s'appuiera le groupe<br />

dans son développement au Maroc.<br />

Altadis table sur toutes ces synergies pour assurer<br />

sa croissance. Selon Aneta Lazarevic, le groupe<br />

pense également développer des marques Premium<br />

qui pourraient s'aligner sur les marques internationales.<br />

De plus, l'entreprise, leader mondial sur<br />

le marché du cigare depuis la récente acquisition<br />

de la société cubaine de cigares, souhaite développer<br />

ce segment au Maroc.<br />

Le Maroc est le 5ème marché africain pour les cigarettes<br />

avec une consommation de 14,4 milliards<br />

d'unités en 2002.<br />

La Régie des Tabacs détient le monopole de la distribution<br />

des produits du tabac au Maroc et sa production<br />

représente 85 % du marché national en volume.<br />

Marché qui sera libéralisé à compter du 1er<br />

janvier 2008.<br />

Marquise (cigarettes blondes), Casa Sports (cigarettes<br />

brunes sans filtre) et Olympic (cigarettes brunes<br />

avec filtre) sont les produits phares de l'entreprise.<br />

En 2002, les trois principales marques de la<br />

Régie des Tabacs représentaient 80% des ventes<br />

du marché en volume et 59 % en valeur.<br />

Très rentable, l'entreprise a enregistré un chiffre<br />

d'affaires net de 260 millions d'euros au 31 décembre<br />

2002. Les produits sont fabriqués dans quatre<br />

usines : Kenitra, Tétouan et Casablanca pour les<br />

cigarettes brunes et Aïn Harrouda, pour les cigarettes<br />

blondes dont le marché est en pleine croissance.<br />

Falila Gbadamassi<br />

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ÉTU<strong>DE</strong> <strong>DE</strong> <strong>CAS</strong> <strong>DE</strong> <strong>GESTION</strong> <strong>COMMERCIALE</strong> – CPA 2 / 2006 page 6/14<br />

ANNEXE N° 2 : POURQUOI ALTADIS A PAYÉ PLUS CHER LE PRIX PLANCHER ?<br />

(source : La Vie Économique, 06/06/2003)<br />

RÉGIE <strong>DE</strong>S TABACS :<br />

POURQUOI ALTADIS A PAYÉ 2 FOIS PLUS QUE LE PRIX PLANCHER<br />

Philip Morris et British American Tobacco, ses concurrents, ont offert respectivement<br />

9 et 10 milliards de DH. Le marché restera protégé jusqu’en janvier 2008.<br />

Le potentiel de croissance de la Régie des Tabacs aussi bien localement qu’à l’export<br />

est jugé intéressant.<br />

La cession de 80% du capital de la Régie des Tabacs a donc apporté bien plus que l’on en attendait :<br />

14,08 milliards de DH, soit 2,2 fois plus le prix minimum (6,4 milliards) fixé par l’organisme d’évaluation.<br />

L'offre du groupe franco-espagnol Altadis, adjudicataire de l'opération, dépasse ainsi de loin celles des<br />

deux autres concurrents, Philip Morris (9 milliards de dollars) et British American Tobacco (10 milliards de<br />

dirhams), intéressés aux aussi par l'acquisition de l'opérateur marocain du tabac.<br />

"C’est un grand jour à la fois pour l’investissement et le processus de privatisation au Maroc" comment à<br />

chaud Mohamed Boussaid, directeur de la Direction des Entreprises Publiques et des Participations<br />

(<strong>DE</strong>PP) "Le prix payé, poursuit-il, reflète non seulement la valeur de l’entreprise et son potentiel de développement,<br />

mais aussi la confiance placée en notre pays ainsi que la transparence et le professionnalisme<br />

qui ont caractérisé l’opération depuis son lancement".<br />

FICHE TECHNIQUE<br />

23 000 DÉTAILLANTS AGRÉÉS<br />

La Régie des tabacs contrôle 100% de la distribution<br />

et 85 % de la production des produits de tabac<br />

consommés sur le marché marocain (en volume). Elle<br />

conservera le monopole d'importation et de distribution<br />

jusqu'en 2008.<br />

Le tabac brun représente encore 45 % du marché en<br />

volume et 19 % en valeur en 2002.<br />

C'est la marque Marquise (tabac blond) qui détient la<br />

part de marché la plus importante (37 en volume et 41<br />

% en valeur) suivie d'Olympic et de Casa Sport ; les<br />

trois marques représentent à elles seules près de 80%<br />

des ventes en volume et 59 % en valeur.<br />

Sixième plus grande entreprise du Maroc, la Régie<br />

des tabacs produit dix-neuf marques de cigarettes<br />

dans quatre usine, représentant quelque 14 milliards<br />

d'unités. Il est prévu la fermeture de l'usine de Casablanca<br />

et le transfert de ses capacités de production<br />

vers Kénitra et Tétouan.<br />

La régie, qui emploie 2 333 samariés, dispose de 26<br />

centres de distribution alimentant 23 000 détaillants<br />

agréés.<br />

L'entreprise est liée par un partenariat avec les 6 000<br />

tabaculteurs marocains qui produisent annuellement<br />

environ 5 800 tonnes de tabac, soit 40 % des besoins<br />

(le reste étant importé).<br />

La Régie des tabacs a réalisé un chiffre d'affaires net<br />

de 260 millions d'euros (2,8 milliards de dirhams) au<br />

31 décembre 2002 et un excédent brut d'exploitation<br />

de 94 millions d'euros (1,02 milliards de dirhams).<br />

4,4 millions de fumeurs au Maroc.<br />

Le même enthousiasme prévaut chez Attijari finances<br />

corp., la banque d’affaires marocaine, qui a<br />

conduit l’opération en tandem avec HSBC : "De<br />

l’avis de tous, l’opération a été menée de manière<br />

très professionnelle. Mieux c'est laremière fois au<br />

Maroc que l'ouverture des plis ans le cadre d'une<br />

opération de privatisation, a lieu en présence des<br />

soumissionnaires.<br />

D’aucuns peuvent néanmoins se poser la question<br />

de savoir pourquoi Altadis a offert 220% de plus<br />

que le prix plancher. La réponse, c’est le groupe lui<br />

même qui la fournit. Premièrement, estime Altadis,<br />

la Régie des Tabacs présente une situation financière<br />

"saine" : un bilan restructuré grâce en particulier<br />

à l’externalisation de la caisse des retraites et à<br />

la vente des biens immobiliers, et un cash flow "fort<br />

et récurrent". Deuxièmement, l’entreprise recèle<br />

d’énormes gisements de productivité : programme<br />

de réduction des frais généraux, diminution des<br />

coûts de transformation, baisse des effectifs en raison<br />

des départs à la retraite, réduction progressive<br />

des droits de douane.<br />

Troisièmement, enfin, le marché marocain dispose<br />

d’un fort potentiel de croissance : une population de<br />

30 millions d’habitants qui atteindra 34 millions en<br />

2014 et dont 62% sont âgés de moins de 35 ans,<br />

une population de fumeurs de 4,4 millions de personnes,<br />

une inflation faible( 1,8% en moyenne ), un<br />

marché classé 5 ° en Afrique avec 14,4 milliards<br />

d’unités vendues en 2002, une complémentarité entre<br />

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ÉTU<strong>DE</strong> <strong>DE</strong> <strong>CAS</strong> <strong>DE</strong> <strong>GESTION</strong> <strong>COMMERCIALE</strong> – CPA 2 / 2006 page 7/14<br />

tre les produits d’Altadis et ceux de la Régie des tabacs et last but not least la possibilité se développer<br />

les exportations vers le Maghreb, le Moyen Orient et l’Afrique sub-saharienne.<br />

Au delà de la valeur de l’entreprise et des potentialités du marché, Altadis a payé aussi, et c’est important,<br />

la visibilité sur le secteur rendue possible grâce à la loi votée en janvier 2003. Celle-ci en<br />

même temps qu’elle libéralise le secteur du Tabac, organise cette libéralisation de sorte que<br />

l’acquéreur dispose d’une protection du marché de quatre ans et demi.<br />

Ainsi, avant la libéralisation totale qui interviendra le 1 er janvier 2008 (importation de tabac transformé<br />

et des produits manufacturés, leur commercialisation et leur distribution), deux étapes transitoires<br />

sont prévues.<br />

La première démarre le 1 er janvier 2005. À partir de cette date, en effet, l'importation de tabac brut,<br />

sa transformation et son exportation (mais pas sa commercialisation sur le marché interne) deviendront<br />

libres. La deuxième étape, elle, commence le 6 juillet 2006 : celle-ci verra le démarrage de la<br />

liberté des prix, qui seront désormais fixés par les fabricants et agréés par l'État et la mise en place<br />

d'un système de contrôle conformément à la loi 06-99 sur la concurrence (…)<br />

La pression fiscale maintenue au même niveau<br />

Au total, c'est sur une affaire rentable que l'opérateur franco-espagnol de tabac vient de mettre la<br />

main. Mais l'État marocain aussi, obligé de toute façon de démanteler tous les monopoles, a réalisé<br />

là une opération dont la réussite n'a d'égale que la cession des 35 % de Maroc Vivendi (pour plus de<br />

23 milliards de dirhams) et, à un degré moindre, la vente de la deuxième licence GSM (pour 11 milliards<br />

de dirhams). Avec 14 milliards de dirhams, en effet, l'État va empocher (le paiement est prévu<br />

pour fin juin) sur une seule opération, beaucoup plus que ce qu'il avait prévu comme recettes de privatisation<br />

(12, 5 milliards de dirhams) dans la loi de finances 2003. Un montant qui représente plu de<br />

3 % du PIB, donc un déficit réduit d'autant (théoriquement car une partie des rentrées de privatisation,<br />

il faut le rappeler, a au Fonds Hassan II pour le développement économique et social).<br />

PLUS <strong>DE</strong> 66 % DU PRIX DU PAQUET CONSTITUÉ PAR <strong>DE</strong>S TAXES<br />

Structure des prix par principales marques<br />

en DH par paquet (Source : Altadis, 2002)<br />

Casa Olympic Marquise Anfa Marlboro<br />

Prix public 5,2 6,5 14,5 19,0 28,0<br />

Taxes (1) 3,7 4,5 09,9 13,0 19,1<br />

En % 66,7 % 66,5 % 66,4 % 66,3 % 66,1 %<br />

(1) TVA, taxes spécifique et timbre de solidarité Palestine<br />

FOCUS<br />

Altadis, ce n'est pas seulement du tabac<br />

Né de la fusion entre le français Seita et l'espagnol<br />

Tabacalera en octobre 1999, Altadis est le troisième<br />

fabricant de cigarette en Europe de l'Ouest.<br />

Il détient 41,1 % de parts de marché en Espagne et<br />

29,3 % en France.<br />

Le groupe est présent dans 35 pays et emplie environ<br />

20 000 personnes. En 2002, ila réalisé 22 % de<br />

son chiffre d'affaires en Europe (hors France et Espagne)<br />

et 7 % dans le reste du monde.<br />

Sur le segment des cigares, Altadis s'adjuge la première<br />

place à l'échelle internationale, avec 25 % de<br />

parts de marché.<br />

Mais le groupe Altadis n'opère pas que dans le tabac,<br />

il a élargi ses activités à d'autres produits<br />

comme la papeterie, la boulangerie, les stationsservice,<br />

l'épicerie, la distribution frigorifique, etc.<br />

Mieux, en cédant 80% du capital de la Régie<br />

des Tabacs, l’État, non seulement empoche un<br />

chèque consistant, mais en plus, et contrairement<br />

à ce que d’aucuns peuvent penser, continuera<br />

d’opérer des prélèvements sur le Tabac<br />

comme il le fait aujourd’hui avec la taxe de monopole.<br />

Il faut savoir, en effet, que depuis le 1 er<br />

janvier 2003, la structure des prix a été modifiée<br />

grâce à l'introduction de la TVA sur les<br />

ventes de tabac et le remplacement de la taxe<br />

de monopole par la Taxe Intérieure de<br />

Consommation (TIC) ; de sorte que la pression<br />

fiscale sur le tabac est restée la même, soit environ66<br />

% du prix de vente.<br />

Pour utiliser un mot en vogue, on dira que l’État<br />

marocain et le groupe Altadis ont réalisé, à travers<br />

la vente (pour le premier) et l’achat (pour<br />

le second) de la Régie des Tabacs, une opération<br />

vraiment de type "win win".<br />

Salah Agueniou<br />

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ANNEXE N° 3 : PROTECTION POUR ALTADIS ?<br />

(source : La Vie Économique, 03/02/2006)<br />

PROTECTION POUR ALTADIS ?<br />

La libéralisation du tabac retardée<br />

L’engagement récent d’Altadis d’acheter les 20%<br />

du capital de la Régie des Tabacs encore détenus<br />

par l’État a certainement réjoui l’argentier du<br />

Royaume… Mais rien n’est gratuit.<br />

L’autre information sur laquelle le gouvernement<br />

s’est bien gardé de communiquer est qu’Altadis,<br />

parallèlement à son effort financier, a soumis au<br />

gouvernement une requête qui a tout l’air d’être<br />

une demande de surseoir à la libéralisation du<br />

secteur du tabac. Ce dernier, rappelons-le, devrait<br />

être libéralisé en 2008. Altadis a demandé<br />

qu’à cette échéance soit mis en place un système<br />

d’homologation des prix au lieu d’une libéralisation<br />

totale. L’idée d’Altadis est que les opérateurs,<br />

avant de mettre leur produit sur le marché,<br />

fassent homologuer leurs prix par<br />

l’administration.<br />

"C’est une demande déguisée de protection",<br />

commente un membre du gouvernement. Deux<br />

théories s’opposent. Au ministère des Finances,<br />

on est prêt à faire des concessions pour récompenser<br />

l’engagement financier du producteur de<br />

tab<br />

de tabac au ministère des Affaires économiques<br />

et générales (MAEG), concerné en premier lieu<br />

par la réglementation des prix et de la concurrence,<br />

on s’indigne. "Nous avons été très coopératifs<br />

avec Altadis, toutes les demandes<br />

d’augmentations de prix ont été acceptées",<br />

commente un haut responsable. Quant à surseoir<br />

à la libéralisation du secteur, le ministère<br />

n’est apparemment pas prêt à franchir le pas.<br />

La question sera, encore une fois, tranchée par<br />

arbitrage du premier ministre et les équipes de la<br />

direction des Prix préparent actuellement les éléments<br />

qui serviront à la prise de décision.<br />

La tournure prise par les événements n’arrange<br />

pas, pour le moment, les affaires de la régie. Il y<br />

a quelques jours, elle a soumis une demande<br />

pour une augmentation du prix des cigares. Peu<br />

de chances que la réponse soit favorable<br />

Aux Finances, on est prêt à des concessions<br />

pour récompenser l’engagement d’Altadis. Ira-ton<br />

jusqu’à surseoir à la libéralisation ?<br />

S.B.<br />

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ANNEXE N° 4 : UNE CIGARETTE SUR QUATRE PROVIENT <strong>DE</strong> LA CONTREBAN<strong>DE</strong><br />

(source : La Vie Économique, 18/02/2005)<br />

UNE CIGARETTE CONSOMMÉE SUR QUATRE PROVIENT <strong>DE</strong> LA CONTREBAN<strong>DE</strong><br />

Le chiffre d’affaires généré par le marché parallèle est estimé à 7,4 milliards de DH.<br />

5 milliards de cigarettes sont écoulées chaque année sur le marché noir.<br />

Le phénomène prend des dimensions insoupçonnables : 25 % du marché global des tabacs au Maroc est<br />

accaparé par la contrebande. En volume, cela représente près de 5 milliards de cigarettes écoulées annuellement<br />

sur le marché parallèle.<br />

La Régie des tabacs-Groupe Altadis, qui fournit ses chiffres sur la base d’études de marché réalisées, à sa<br />

demande, chaque trimestre, par un cabinet spécialisé, se trouve de ce fait non plus seulement concurrencée,<br />

mais sérieusement menacée. Depuis plus de dix ans, en effet, alors que le marché potentiel des fumeurs<br />

s’est accru (la population, le niveau de vie, etc.), les ventes de la régie se maintiennent péniblement<br />

au même niveau, soit quelque 14 milliards de cigarettes. En 2003 et 2004, le volume écoulé sur le marché<br />

officiel a même baissé, respectivement de1,5 % et 1,4 %.<br />

Tout cela, bien sûr, s’est fait au profit de la contrebande. De 8 % de part de marché en 1999, puis 20 % en<br />

2003 pour atteindre 25% à la fin de l’année écoulée, la contrebande gagne dangereusement du terrain, au<br />

moment où, ailleurs, elle régresse sensiblement. En Espagne par exemple, elle est passée de 16 % en<br />

1995 à 1,3 % en 2003.<br />

Le manque à gagner pour le Trésor s’élève à 4,9 milliards de DH<br />

Les retombées de cette progression de la contrebande de cigarettes, on s’en doute bien, sont nombreuses<br />

et aussi néfastes les unes que les autres. Selon des estimations se fondant sur les prix moyens pratiqués<br />

sur le marché parallèle, le chiffre d’affaires de la contrebande se monte à 4,4 milliards de DH; exprimé en<br />

prix officiels, ce chiffre passe à 7,4 milliards.<br />

Sachant que la fiscalité frappant le tabac représente 66 % du prix de vente d’un paquet de cigarettes, le<br />

manque à gagner pour le Trésor s’élève à 4,9 milliards de DH de recettes par an.<br />

Pour la Régie des tabacs-Groupe Altadis, la perte en ventes - nettes de fiscalité - est de 2,1 milliards de dirhams<br />

par an. Mais il y a peut-être plus grave, bien qu’on n’en parle pas assez : la santé des consommateurs<br />

de produits de contrebande. Certes, le tabac est nocif pour la santé, comme la législation exige de le<br />

préciser sur les paquets de cigarettes. Mais cette nocivité, assurent les spécialistes, se trouve décuplée<br />

s’agissant de produits vendus au noir. «Souvent, ces produits sont soit fabriqués dans des laboratoires<br />

sommairement équipés et sans respect des normes universellement admises en la matière, soit périmés, ou<br />

encore, dans le meilleur des cas si on peut dire, ont subi les avatars du cheminement à travers des circuits<br />

informels, donc avariés», explique-t-on.<br />

Enfin, conséquence indirecte mais non moins réelle, la tabaculture marocaine, les industries qui travaillent<br />

avec la régie (comme le secteur du papier, entre autres) risquent, à terme, de pâtir de cette situation.<br />

Comment lutter contre ce phénomène ? Avec la perte par la Régie des tabacs, depuis avril 2003, de son<br />

statut de puissance publique disposant de ses propres brigades de contrôle, conséquence de la cession de<br />

80 % de son capital au groupe Altadis, un accord-cadre a été signé par les parties concernées par la lutte<br />

contre ce fléau, indique-t-on à la Régie des tabacs-Groupe Altadis.<br />

Cet accord prévoit, d’une part, la constitution d’une Commission nationale de lutte contre la contrebande de<br />

cigarettes et comprenant la Douane, la Justice, l’Intérieur, la DGSN, la Gendarmerie royale et la régie. Domiciliée<br />

à l’administration des douanes, cette commission, qui est un organe d’orientation et de supervision,<br />

a pour rôle d’élaborer, annuellement, un plan d’action concerté de lutte contre la contrebande des cigarettes.<br />

Pour 2005, ce plan est déjà ficelé, il a été soumis à la primature pour approbation. Il vise à réduire - objectif<br />

ambitieux - de 35 % le volume de la contrebande.<br />

L’autre organe né de l’accord-cadre, c’est l’Observatoire de la contrebande, domicilié, lui, à la Régie des tabacs-Groupe<br />

Altadis et ayant la même composition que la commission nationale. Il est chargé de centraliser<br />

l’information, de surveiller l’évolution du marché parallèle et d’en informer la commission. Maintenant que le<br />

dispositif est en place, il reste à espérer que le phénomène pourra être contenu dans des limites acceptables,<br />

si tant est que la contrebande puisse revêtir quelque visage acceptable que ce soit.<br />

Les ventes de la Régie des tabacs stagnent depuis 10 ans à 14 milliards de cigarettes.<br />

Salah Agueniou<br />

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ANNEXE N° 5 : LES DONNÉES SUR LE TABAGISME AU MAROC SONT ALARMANTES !<br />

(source : Santé, 16/08/2005)<br />

LES DONNÉES SUR LE TABAGISME AU MAROC SONT ALARMANTES !<br />

Les données sur le tabagisme au Maroc sont alarmantes ! Contenues dans le rapport d’activité annuel<br />

de la Régie des Tabacs, au titre de l’exercice 2001, celles-ci font état d’une consommation de<br />

plus de 14 milliards de cigarettes, rapportant près de 900 millions de dollars (9 milliards de DH),<br />

soit une progression de 5,6% par rapport à l’année précédente.<br />

Une telle ampleur ne laisse pas indifférent surtout si l’on sait que le tabagisme prend aujourd’hui la dimension<br />

d’une véritable épidémie dont les retombées médico-sociales sont incommensurables. 900 milliards<br />

de centimes partent en fumée chaque année. L’on sait, d’après l’enquête épidémiologique sur le tabagisme,<br />

que le ministère de la Santé publique avait mené en 2000, sur tout le territoire national, que le taux<br />

des fumeurs parmi les personnes âgées de plus de 20 ans est de 13,8%, dont plus de 31% des hommes<br />

et quelque 1% des femmes.<br />

Pour les moins de 20 ans, les chiffres sont beaucoup plus inquiétants avec une large proportion des fumeurs<br />

en milieu scolaire comptant plus de 21% des lycéens, dont 4,5% des filles.<br />

Les conséquences de ce fléau sont aujourd’hui bien connues : Différentes formes de cancer, maladies cardio-vasculaires,<br />

maladies broncho-pulmonaires, gangrène, impuissance sexuelle, hémiplégie, etc.<br />

Ces maladies, de plus en plus fréquentes, deviennent de nos jours de réels problèmes de santé publique<br />

dont le coût est exorbitant. A ce niveau, il est vrai qu’aucune étude n’est menée pour mesurer l’impact négatif<br />

du tabac sur la santé des citoyens. Mais il n’en demeure pas moins que le tabagisme pèse lourdement<br />

sur les budgets publics.<br />

A titre d’exemple, la Banque Mondiale avait estimé, il y a près de deux années, que le coût du tabagisme<br />

dépasse les 200 milliards de dollars par an en termes de pertes, c’est-à-dire beaucoup plus que ce que les<br />

pays en développement réunis réservent à leurs départements de la Santé.<br />

Dans cette approche, sur les 1,1 milliard de personnes qui fument dans le monde, dont 200 millions de<br />

femmes, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime à 4 millions les décès liés au tabac qui surviennent<br />

chaque année (500 000 de décès concernent les femmes).<br />

L’OMS fait savoir que si les tendances actuelles se maintiennent, d’ici à 2025, le tabac fera chaque année<br />

10 millions de victimes dont 70% dans les pays en développement.<br />

En outre, le tabac a également des conséquences d’ordre esthétique étant entendu que la nicotine réduit<br />

la circulation sanguine et l’apport d’oxygène, ce qui favorise les rides et le vieillissement prématuré de la<br />

peau. Aussi, les particules malodorantes de fumée collent-elles à la peau et bloquent les pores.<br />

Les cheveux sont également affectés en raison d’une moins bonne irrigation du cuir chevelu et de dépôts<br />

de fumée, ce qui les rend plus fragiles, le risque de conjonctivite est plus important car la fumée irrite les<br />

yeux, de même que les dépôts de nicotine et de goudron décolorent les dents et le tabac affaiblit les gencives.<br />

Plus graves encore, la cigarette est considérée comme une porte ouverte à l’expérience de drogues pour<br />

les jeunes fumeurs. Des études entreprises par l’OMS, il y a quelques années, ont montré que chez les<br />

adolescents qui fument et chez ceux qui consomment de l’alcool, la possibilité de s’adonner aux drogues<br />

atteint respectivement 27% et 4% contre 2% et 1% chez ceux qui ne fument pas et qui ne boivent pas.<br />

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ANNEXE N° 6 : COMMENT L’OCP A BANNI LE TABAC AU SEIN <strong>DE</strong> SON SIÈGE SOCIAL<br />

(source : La Vie Économique, 09/12/2005)<br />

COMMENT L’OCP A BANNI LE TABAC AU SEIN <strong>DE</strong> SON SIÈGE SOCIAL<br />

Expérience pilote au niveau du siège. Trois espaces fumeurs ont été aménagés dans des<br />

lieux ouverts et aérés. Elle sera généralisée à l’ensemble des sites.<br />

Vendredi 28 octobre 2005, l’Office Chérifien des Phosphates (OCP) retiendra cette date; Celle-ci marque<br />

une nouvelle étape, celle d’une entreprise qui bannit le Tabac au sein de ses locaux. L’initiative entre dans<br />

le cadre du programme "Usines sans Tabac", lancé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et soutenu<br />

par l’Organisation des Nations Unies (ONU).<br />

L’opération menée est en fait une expérience pilote qui a concerné le siège de l’office. L’OCP compte la<br />

généraliser dans tous les sites à travers le pays.<br />

Des efforts multiples devront être déployés car l’enjeu est de taille. Une enquête épidémiologique menée à<br />

la mi-2004 a permis de révéler que la prévalence du tabagisme des employés est de 30%, un taux proche<br />

de celui enregistré au niveau national (voir encadré).<br />

Suite à cela, une stratégie de prévention a été déployée avec l’engagement et la participation de la direction<br />

générale, la direction des ressources humaines et le service de médecine préventive. Ainsi, trois espaces<br />

fumeurs ont été aménagés au sein du siège, dans des endroits ouverts et aérés.<br />

Profitant de cette occasion, et dans un élan de soutien aux agents fumeurs, le service de médecine préventive<br />

a proposé à ceux qui le souhaitent une assistante médicale et un accompagnement adapté durant<br />

la période de sevrage. Le but de cette action est d’aider ces personnes à s’arrêter de fumer sans risque de<br />

récidive (…)<br />

Une stratégie sur plusieurs axes<br />

Cette mesure devrait normalement être généralisée sans trop de difficultés aux autres sites du groupe. À<br />

cet effet, la direction des ressources humaines a été chargée de définir, en liaison avec les autres entités,<br />

une politique cohérente pour restreindre l'usage du tabac dans les espaces de travail et les établissements<br />

sociaux à l'échelle du groupe.<br />

CHIFFRES :<br />

Piloté par la Santé, l'enquête<br />

a concerné 1 320 agents<br />

L'enquête sur le tabagisme qui s'est déroulée du 6 au 21<br />

mai 2004, a concerné un effectif de 1 320 agents dans les<br />

sites de Khouribga, Jorf Lasfar et Safi. Elle a été pilotée directement<br />

par les services relevant du ministère de la Santé,<br />

en collaboration avec les médecins et les responsables<br />

concernés au sein du groupe. Ses principaux résultats<br />

sont les suivants :<br />

- la prévalence du tabagisme à l'OCP est proche de celle<br />

enregistrée au niveau national (30 %) ;<br />

- les dépenses mensuelles moyennes en tabac s'élèvent<br />

à 407 DH par fumeur ;<br />

- 45 minutes, c'est la urée moyenne consacrée par chaque<br />

fumeur à consumer ses 9 cigarettes quotidiennes ;<br />

- 79 % des fumeurs se disent prêts à arrêter de fumer ;<br />

- 71 % des fumeurs partagent les locaux de travail avec<br />

des non fumeurs ;<br />

- 62 % des agents interrogés souhaitent l'interdiction du<br />

tabac dans les locaux de l'entreprise et l'aménagement<br />

d'espaces fumeurs.<br />

- 76 % des fumeurs ont déclaré être prêts à modifier leur<br />

comportement si l'entreprise établissait une réglementation<br />

anti-tabac.<br />

La stratégie de l’OCP repose sur la réorientation<br />

de la gestion du lieu du travail qui doit devenir un<br />

axe de la promotion et de la protection de la santé.<br />

Elle vise la création "d’espaces sans tabac"<br />

ou plutôt des "espaces travail-santé", dont les<br />

avantages sont certains en matière de prévention<br />

des diverses maladies dues à l’inhalation du<br />

tabac même de façon passive.<br />

La planification programmée dans ce sens prévoit<br />

une réunion plénière de sensibilisation, en<br />

collaboration avec la Santé publique, l’OMS et le<br />

corps universitaire spécialisé. Cette sensibilisation<br />

va toucher tout le staff des responsables et<br />

managers des sites industriels. Il s’agira, entre<br />

autres, de promouvoir le produit "usine sans tabac".<br />

Les groupes de fumeurs ne sont pas en reste.<br />

Des séances de sensibilisation restreintes dans<br />

les sites intégrant la population fumeurs sont périodiquement<br />

organisés. Il est égalemnt question<br />

de la création d'une cellule d'aide au sevrage<br />

pour chaque site, avec dons de patch anti-tabac<br />

pour les fumeurs qui voudront être accompagnés<br />

dans cette perspective (…)<br />

B.H.<br />

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ANNEXE N° 7 : CURE <strong>DE</strong> JOUVENCE POUR LES CIGARETTES MARQUISE<br />

(source : La Vie Économique, 17/06/2005)<br />

CURE <strong>DE</strong> JOUVENCE POUR LES CIGARETTES MARQUISE<br />

La marque phare de la Régie des tabacs continue à dominer le marché des cigarettes<br />

blondes avec 52 % des ventes - Plusieurs améliorations apportées<br />

Avec l'approche de la libéralisation du marché de la cigarette en 2008, Marquise, la première cigarette<br />

blonde marocaine, n'allait tout de même pas lâcher prise et se faire souffler ses parts de marché par une<br />

autre marque.<br />

Les équipes marketing d'Altadis et de Régie des tabacs ont vite compris que madame la Marquise qui est<br />

presque cinquantenaire, avait besoin d'un sérieux lifting et d'une nouvelle garde-robe pour continuer à régner<br />

sur son territoire. Et cela méritait bien quelques études et sondages auprès du public pour déceler les<br />

qualités et les défauts de la marque.<br />

Résultat : la cigarette a des atouts, notamment son goût, mais surtout son prix accessible. Son caractère<br />

local, qui la protège de la contrebande, n'est pas non plus à négliger.<br />

Des défauts aussi : un paquet sombre et agressif qu'on n'a pas envie de mettre sur la table et une qualité<br />

de tabac qu'il fallait améliorer en éliminant les bûches qui causaient des désagréments au fumeur. Ceci<br />

étant, une évaluation de Marquise par son "fumorat" (ses propres fumeurs) a révélé un aux de satisfaction<br />

qui atteint 64,20%, un score qui n'est pas loin de celui des marques de référence importées.<br />

HISTOIRE<br />

UNE MARQUE QUI A PRÈS <strong>DE</strong> 50 ANS<br />

1956 : lancements de Marquise qui était alors<br />

fabriquée aux États-unis par la société Larus &<br />

Bross, exclusivement pour la "Régie cointéressée<br />

des tabacs au Maroc".<br />

1964 : résiliation du contrat avec L&B.<br />

1965 : début de fabrication locale à l'usine de<br />

Casablanca<br />

1992 : sous-traitance d'une partie de la production<br />

en Allemagne par RJ Reynolds et mise<br />

sur le marché de deux versions Marquise.<br />

1994-1995 : démarrage de l'usine de Aïn Harrouda<br />

et commercialisation d'une seule version<br />

fabriquée localement.<br />

1999 : lancement de Marquise Light.<br />

Juin 2005 : lancement de la nouvelle gamme<br />

Marquise.<br />

Un plan quinquennal dédié à la marque<br />

Tout cela méritait une action spécifique et c'est un<br />

plan quinquennal (2000-2005) qui a été dédié à la<br />

marque.<br />

Un travail qui s'est soldé par une croissance forte et<br />

continue des ventes de Marquise, soit + 49 %, alors<br />

que l'évolution des marques étrangères était, sur la<br />

même période, de 16%. Depuis la privatisation de la<br />

Régie des tabacs, en 2003, la hausse a été encore<br />

plus importante.<br />

Aujourd'hui, à fin mai 2005, Marquise, avec ses trois<br />

produits (basique, light et mentholée) et sa formule<br />

"king size" (100 mm) contrôle 52 % du marché des<br />

blondes, alors qu'elle en contrôlait 45,5 % à fin<br />

2004. Ce n'est donc pas demain qu'elle sera détrônée.<br />

Signalons enfin que, depuis un an et demi, des<br />

améliorations sensibles ont été apportées au produit.<br />

Un produit qui, depuis quelque temps, est fabriqué<br />

en Espagne, en raison des grèves qu'a<br />

connues la Régie des tabacs.<br />

M.Z.<br />

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ANNEXE N° 8 : LIBÉRÉES ET … TABAGIQUES<br />

(source : Jeune Afrique / L'intelligent, 05/03/2006)<br />

LIBÉRÉES ET … TABAGIQUES<br />

"Fine Slims" (en français : "Mince et bien") : tel est le nom de la marque de cigarettes que la Régie des tabacs-Altadis<br />

a cru bon de lancer sur le marché marocain le 7 mars 2005, à la veille de la Journée internationale<br />

de la femme. Le message sous-jacent était parfaitement clair : la cigarette libère la femme, l’aide à<br />

s’émanciper et la rend plus belle… L’argument peut paraître choquant, mais il est le fruit d’une étude réalisée<br />

par la Régie en 2004(...)<br />

Yasrine Mouaatarif<br />

ANNEXE N° 9 : AH, CES FEMMES FUMEUSES !<br />

(source : L'Économiste, 11/05/2005)<br />

AH, CES FEMMES FUMEUSES !<br />

La Régie des Tabacs a effectué pour la 1re fois une étude sur le "fumorat" féminin<br />

La majorité appartient aux classes sociales supérieures<br />

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les femmes qui fument sont encore une minorité. Elles ne représenteraient<br />

que 3,3% des fumeurs marocains, soit un total de 132 000 fumeuses, dont la moitié âgées de<br />

moins de 35 ans. Ce sont en tout cas les conclusions d’une étude effectuée par la Régie des Tabacs/Altadis<br />

en décembre 2004 et rendue publique récemment.<br />

Ce faible taux de pénétration de la cigarette auprès des femmes attise évidemment l’appétit des industriels<br />

du tabac, le marché des hommes étant presque à saturation. Il s’agit là d’un réel potentiel de développement<br />

pour les marques présentes sur le marché marocain. D’ailleurs, les nouveaux lancements ciblent dorénavant<br />

ce segment.<br />

La Régie des Tabacs commercialise depuis le 7 mars sa nouvelle marque Fine Slims, spécialement dédiée<br />

aux femmes. Auparavant, une étude avait été lancée auprès des consommatrices pour sonder le terrain.<br />

“Certaines d’entre elles ont exprimé l’envie d’affirmer leur féminité à travers le choix d’une marque de<br />

cigarettes qui leur est propre”, indique un communiqué. D’autres ont affirmé qu’elles achetaient leurs cigarettes<br />

habituelles à l’étranger.<br />

L’étude éclaire également sur les goûts des femmes en matière de cigarettes. Il en ressort que les femmes<br />

ont une prédilection pour les cigarettes “full flavour”, 65% contre 35% appréciant les cigarettes light. Et<br />

même si elles ont une consommation journalière inférieure à celle des hommes (12 cigarettes contre 15<br />

pour les hommes), les femmes consomment les marques haut de gamme et achètent les paquets (90%),<br />

plutôt qu’en détail. Marlboro figure ainsi, en tête des ventes auprès de la gent féminine (85%), suivi par<br />

Fortuna (6%), Marquise (4%) et Winston (3%).<br />

Cette tranche de population possède évidemment un pouvoir d’achat élevé. Pour elles, fumer est un signe<br />

de distinction sociale. La preuve: une grande majorité d’entre elles est issue de la classe sociale supérieure<br />

AB (40%) et C (24%), selon les résultats de l’étude. Ce sont également essentiellement des citadines<br />

(91%), les rurales ne représentant que 9% parmi les fumeuses.<br />

Paradoxalement, la tendance se renverse chez les hommes fumeurs. Ils sont en effet 46% à vivre en milieu<br />

rural, 31% appartenant à la classe <strong>DE</strong> et que 5% dans la classe supérieure AB. Et on le devine, les<br />

fumeuses se concentrent évidemment sur les grandes métropoles (Casablanca, Rabat…).<br />

Aziza EL AFFAS<br />

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ÉTU<strong>DE</strong> <strong>DE</strong> <strong>CAS</strong> <strong>DE</strong> <strong>GESTION</strong> <strong>COMMERCIALE</strong> – CPA 2 / 2006 page 14/14<br />

ANNEXE N° 10 : DONNÉES SUR LES CHARGES PRÉVISIONNELLES <strong>DE</strong> FINE SLIMS<br />

L’analyse prévisionnelle des charges de production et de commercialisation du produit "Fine Slims" a<br />

permis d'établir les données suivantes :<br />

Compte tenu d'une prévision de production et de vente de 500 000 paquets :<br />

Charges de production :<br />

a) les charges proportionnelles comprendront :<br />

- la matière utilisée : 5,25 DH par paquet produit<br />

- autres charges de production : 4,50 DH par paquet produit<br />

b) les charges fixes seront de 1 200 000 DH<br />

Charges de commercialisation :<br />

a) les charges proportionnelles s’élèveront à 3,50 DH par paquet commercialisé<br />

b) les charges fixes représenteront 825 000 DH.<br />

La Régie des Tabacs exige un taux de profitabilité minimum de 25 %.<br />

Au total les taxes sur le tabac (TVA, Taxe Intérieure de Consommation et Timbre de solidarité Palestine)<br />

représenteront 33,5 % du prix de vente hors taxes d'un paquet de "Fine Slims" (soit 66,5 % de<br />

son prix de vente au public).<br />

ANNEXE N° 11 : RÉSULTATS <strong>DE</strong> L’ENQUÊTE SUR LE PRIX <strong>DE</strong> VENTE <strong>DE</strong> FINE SLIMS<br />

Enquête réalisée auprès d'un échantillon de 400 personnes, représentatif des consommateurs potentiels<br />

du produit Fine Slims.<br />

Prix TTC<br />

d'un paquet<br />

Fine Slims<br />

Nombre de personnes<br />

estimant que ce prix<br />

est excessif<br />

(prix excessif)<br />

Nombre de personne<br />

estimant qu'à ce prix<br />

la qualité sera insuffisante<br />

(prix "insuffisant")<br />

23 0 120<br />

24 0 60<br />

25 24 40<br />

26 40 36<br />

27 40 48<br />

28 40 52<br />

29 80 32<br />

30 88 6<br />

31 80 6<br />

32 4 0<br />

33 4 0<br />

ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE <strong>DE</strong> L'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE de Mohammedia

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