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ÉPREUVE D'ÉTUDE DE CAS OPTION GESTION COMMERCIALE

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ÉTU<strong>DE</strong> <strong>DE</strong> <strong>CAS</strong> <strong>DE</strong> <strong>GESTION</strong> <strong>COMMERCIALE</strong> – CPA 2 / 2006 page 9/14<br />

ANNEXE N° 4 : UNE CIGARETTE SUR QUATRE PROVIENT <strong>DE</strong> LA CONTREBAN<strong>DE</strong><br />

(source : La Vie Économique, 18/02/2005)<br />

UNE CIGARETTE CONSOMMÉE SUR QUATRE PROVIENT <strong>DE</strong> LA CONTREBAN<strong>DE</strong><br />

Le chiffre d’affaires généré par le marché parallèle est estimé à 7,4 milliards de DH.<br />

5 milliards de cigarettes sont écoulées chaque année sur le marché noir.<br />

Le phénomène prend des dimensions insoupçonnables : 25 % du marché global des tabacs au Maroc est<br />

accaparé par la contrebande. En volume, cela représente près de 5 milliards de cigarettes écoulées annuellement<br />

sur le marché parallèle.<br />

La Régie des tabacs-Groupe Altadis, qui fournit ses chiffres sur la base d’études de marché réalisées, à sa<br />

demande, chaque trimestre, par un cabinet spécialisé, se trouve de ce fait non plus seulement concurrencée,<br />

mais sérieusement menacée. Depuis plus de dix ans, en effet, alors que le marché potentiel des fumeurs<br />

s’est accru (la population, le niveau de vie, etc.), les ventes de la régie se maintiennent péniblement<br />

au même niveau, soit quelque 14 milliards de cigarettes. En 2003 et 2004, le volume écoulé sur le marché<br />

officiel a même baissé, respectivement de1,5 % et 1,4 %.<br />

Tout cela, bien sûr, s’est fait au profit de la contrebande. De 8 % de part de marché en 1999, puis 20 % en<br />

2003 pour atteindre 25% à la fin de l’année écoulée, la contrebande gagne dangereusement du terrain, au<br />

moment où, ailleurs, elle régresse sensiblement. En Espagne par exemple, elle est passée de 16 % en<br />

1995 à 1,3 % en 2003.<br />

Le manque à gagner pour le Trésor s’élève à 4,9 milliards de DH<br />

Les retombées de cette progression de la contrebande de cigarettes, on s’en doute bien, sont nombreuses<br />

et aussi néfastes les unes que les autres. Selon des estimations se fondant sur les prix moyens pratiqués<br />

sur le marché parallèle, le chiffre d’affaires de la contrebande se monte à 4,4 milliards de DH; exprimé en<br />

prix officiels, ce chiffre passe à 7,4 milliards.<br />

Sachant que la fiscalité frappant le tabac représente 66 % du prix de vente d’un paquet de cigarettes, le<br />

manque à gagner pour le Trésor s’élève à 4,9 milliards de DH de recettes par an.<br />

Pour la Régie des tabacs-Groupe Altadis, la perte en ventes - nettes de fiscalité - est de 2,1 milliards de dirhams<br />

par an. Mais il y a peut-être plus grave, bien qu’on n’en parle pas assez : la santé des consommateurs<br />

de produits de contrebande. Certes, le tabac est nocif pour la santé, comme la législation exige de le<br />

préciser sur les paquets de cigarettes. Mais cette nocivité, assurent les spécialistes, se trouve décuplée<br />

s’agissant de produits vendus au noir. «Souvent, ces produits sont soit fabriqués dans des laboratoires<br />

sommairement équipés et sans respect des normes universellement admises en la matière, soit périmés, ou<br />

encore, dans le meilleur des cas si on peut dire, ont subi les avatars du cheminement à travers des circuits<br />

informels, donc avariés», explique-t-on.<br />

Enfin, conséquence indirecte mais non moins réelle, la tabaculture marocaine, les industries qui travaillent<br />

avec la régie (comme le secteur du papier, entre autres) risquent, à terme, de pâtir de cette situation.<br />

Comment lutter contre ce phénomène ? Avec la perte par la Régie des tabacs, depuis avril 2003, de son<br />

statut de puissance publique disposant de ses propres brigades de contrôle, conséquence de la cession de<br />

80 % de son capital au groupe Altadis, un accord-cadre a été signé par les parties concernées par la lutte<br />

contre ce fléau, indique-t-on à la Régie des tabacs-Groupe Altadis.<br />

Cet accord prévoit, d’une part, la constitution d’une Commission nationale de lutte contre la contrebande de<br />

cigarettes et comprenant la Douane, la Justice, l’Intérieur, la DGSN, la Gendarmerie royale et la régie. Domiciliée<br />

à l’administration des douanes, cette commission, qui est un organe d’orientation et de supervision,<br />

a pour rôle d’élaborer, annuellement, un plan d’action concerté de lutte contre la contrebande des cigarettes.<br />

Pour 2005, ce plan est déjà ficelé, il a été soumis à la primature pour approbation. Il vise à réduire - objectif<br />

ambitieux - de 35 % le volume de la contrebande.<br />

L’autre organe né de l’accord-cadre, c’est l’Observatoire de la contrebande, domicilié, lui, à la Régie des tabacs-Groupe<br />

Altadis et ayant la même composition que la commission nationale. Il est chargé de centraliser<br />

l’information, de surveiller l’évolution du marché parallèle et d’en informer la commission. Maintenant que le<br />

dispositif est en place, il reste à espérer que le phénomène pourra être contenu dans des limites acceptables,<br />

si tant est que la contrebande puisse revêtir quelque visage acceptable que ce soit.<br />

Les ventes de la Régie des tabacs stagnent depuis 10 ans à 14 milliards de cigarettes.<br />

Salah Agueniou<br />

ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE <strong>DE</strong> L'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE de Mohammedia

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