Vanessa - Herblay

Première création lyrique inédite en Ile-de-France - Vanessa - Théâtre Roger Barat d’Herblay - 2012
Note d’intention pour la direction musicale
par Jean-Luc Tingaud
C
'est mon maître, Manuel Rosenthal qui, le premier, me
parla avec enthousiasme de la musique de Barber, lui
qui l'avait connu personnellement aux Etats-Unis. Il me présenta
Noël Lee qui m'introduisit à la connaissance de ce
compositeur américain majeur méconnu en France. Puis
ma carrière m'amenant en territoire anglo-saxon, je découvris
Vanessa, opéra familier à de nombreux chefs, pianistes
et chanteurs avec qui j'eus l'occasion de collaborer. Il s'agit
donc de l'aboutissement d'une longue histoire...
Grâce à l'esprit pionnier du Théâtre Roger Barat d'Herblay
et à l'intuition de son directeur Vincent Lasserre, Vanessa
aura, pour sa première production en Ile-de-France, un parfum
de découverte, de création. Composé en 1958, le premier
opéra de Samuel Barber n'est toujours pas entré au
répertoire français, tandis qu'aux Etats-Unis, il est une
œuvre phare du XX è siècle. Nous allons inviter le public
francilien à la découverte d'un classique !
un baryton : leur écriture est toujours élégante, mais spectaculaire,
utilisant l'étendue de chaque voix jusqu'à ses extrêmes.
Elégante et dramatique, la musique de vanessa a
les qualités d'une excellente musique de film, ce qui fait véritablement
de cet opéra un spectacle total, riche, émouvant
et très accessible.
Pour cette production qui, nous l'espérons, devrait donner
à cet opéra et son compositeur un retentissement important
en Ile-de-France, nous avons réuni une équipe de chanteurs
où se côtoient jeunes talents et chanteurs confirmés.
Ainsi, le rôle titre sera confié à une jeune soprano coréenne
découverte à l'Atelier Lyrique de l'opéra de Paris, Yun Jung
Choi, qui devrait être une révélation dans ce rôle, cheval
de bataille de Kiri Te Kanawa.
Bien que Barber soit resté un compositeur essentiellement
tonal, il a connu et utilisé, avec parcimonie, les principales
techniques de composition de son siècle, y compris le dodécaphonisme.
Mais chaque technique est exploitée,
comme des épices en cuisine, à la juste dose et toujours
au service d'une situation dramatique. Son sens de l'invention
mélodique et l'habileté d'écriture de la voix sont comparables
à Richard Strauss, de même que la richesse de
son écriture orchestrale, tantôt empreinte de couleurs romantiques
automnales, tantôt de superpositions rythmiques
à la Bernstein.
Du point de vue formel, l'opéra est de facture classique, alternant
airs et ensembles. Plusieurs de ces airs sont devenus
célèbres parmi les chanteurs et souvent entendus en
récital, tels que Must the winter come so soon et Do not
utter a word. L'opéra se conclut par un célèbre quintette,
faisant briller chaque voix de manière ingénieuse, en forme
de canon. Chaque personnage est caractérisé par sa voix,
trois voix de femmes très différenciées, un ténor lyrique et
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