Concurrence / Commerce International - Gide Loyrette Nouel
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non pas des prestataires de services) et leur chiffre d’affaires annuel total de chacun d’entre eux ne peut dépasser<br />
50 millions EUR.<br />
Enfin, des changements ont été opérés concernant la question du seuil de 30 % de parts de marché permettant de<br />
bénéficier de l’exemption: celui-ci ne vise plus la seule part de marché détenue par le fournisseur mais également celle<br />
de l’acheteur.<br />
Le règlement entrera probablement en vigueur le 1 er juin 2011 et sera applicable jusqu’au 31 mars 2018.<br />
Refus de l'autorisation de la concentration entre PGE et ENERGA (décision n° DKK-1/2011 du 13 janvier 2011)<br />
Le groupe polonais énergétique (PGE), actif en matière de production, de vente en gros et au détail ainsi que de<br />
distribution d’énergie (détenant près de 40 % des parts du marché de la production et 30 % de la distribution et étant<br />
ainsi le plus grand producteur d'énergie en Pologne), souhaitait prendre contrôle de la société Energa spécialisée en<br />
production et distribution d’énergie électrique Les deux participants à la transaction sont des sociétés détenues<br />
majoritairement par l'Etat.<br />
Après avoir analysé l’environnement concurrentiel des deux sociétés, le Président de l'Office de la <strong>Concurrence</strong> et de la<br />
Protection des Consommateurs a rendu une décision interdisant cette concentration. Cette dernière risquait en effet de<br />
provoquer une restriction de la concurrence sur le marché de l’énergie électrique et la création d’une position dominante<br />
pouvant imposer les prix de l’énergie et les conditions de vente, en lésant les consommateurs. De plus, par cette<br />
concentration, PGE aurait perdu un de ses plus grands concurrents concernant la distribution de l’énergie, ce qui aurait<br />
pu créer un réel risque pour la structure du marché et une restriction du choix du fournisseur pour les destinataires<br />
finaux. PGE fit appel de la décision.<br />
Démantèlement du plus grand cartel du ciment gris (décision n° DOK-7/09 du 8 décembre 2009)<br />
A la suite d'une enquête ayant duré 3 ans, le Président de l'Office de la <strong>Concurrence</strong> et de la Protection des<br />
Consommateurs a établi que les entreprises opérant sur le marché du ciment (Lafarge Cement, Górażdże Cement,<br />
Grupa Ożarów, Cemex Polska, Dyckerhoff Polska et Cementownie Warta et Odra) se partageaient le marché du ciment<br />
gris depuis 1998, en se mettant d’accord sur les prix minimum, les augmentations de prix ou encore toute la logistique.<br />
L’enquête a démontré que les participants du cartel avaient conscience d’agir illégalement. En droit polonais, la pénalité<br />
maximale en la matière s’élève à 10 % du revenu de la société concernée dans l’année précédente. Deux des<br />
participants du cartel avaient recouru à la procédure de clémence, et le Président de l'Office de la <strong>Concurrence</strong> et de la<br />
Protection des Consommateurs imposa à Górażdże Cement une pénalité s’élevant à 5 % de son revenu annuel de<br />
l’année précédente et accorda une clémence entière pour Lafarge Cement. La pénalité maximale a été infligée aux<br />
autres sociétés, soit au total près de 411,5 millions PLN (soit 104 millions EUR), la plus grande pénalité de l’histoire de<br />
l’Office depuis 20 ans.<br />
Ententes récurrentes sur le marché des peintures et des laques (décisions n° DOK- DOK-4/2010 du 24 mai 2010<br />
et 12/2010 du 31 décembre 2010)<br />
Les ententes entre producteurs et distributeurs semblent devenir une tradition sur le marché des peintures et des laques<br />
en Pologne. L’Office a eu l'occasion à deux reprises ces derniers mois de désamorcer des ententes sur ce marché<br />
faisant intervenir les mêmes participants et le même type d'accords verticaux, proches du modèle "Hub and Spoke".<br />
La première affaire en date du 24 mai 2010 visait une entente entre un producteur de peintures et de laques, Tikkurila,<br />
initiateur et coordinateur de la pratique illégale, et des supermarchés de bricolage, tels que Castorama et Praktiker. Les<br />
participants se mettaient d’accord sur les prix de revente minimum au détail. En cas de refus, ou de mise en place d’un<br />
autre prix que celui imposé, les magasins concernés se voyaient confrontés à des limitations de livraisons des produits ou à<br />
une augmentation de leur prix d’achat. L’entente a été décelée grâce à la procédure de clémence initiée par Castorama qui<br />
a d'ailleurs bénéficié de la clémence totale. Les autres participants ont été sanctionnés à hauteur de 9,3 millions PLN pour<br />
Tikkurila (soit 2,3 millions EUR) et 39 millions PLN pour Praktiker (soit 10 millions EUR).<br />
La seconde affaire en date du 31 décembre 2010 a concerné le producteur de peintures et de laques, Akzo Nobel, qui,<br />
depuis plusieurs années, se mettait d’accord avec les supermarchés de bricolage (Castorama, Leroy Merlin, Obi,<br />
Praktiker) sur les prix de ses produits. Akzo Nobel était l’initiateur et le coordinateur de cette entente, en imposant les prix<br />
minimum de ses produits, en divulguant et partageant certaines informations entre les participants, de façon à garantir la<br />
vente de ses produits au sein de leurs magasins. Tous les participants à l’entente étaient conscients de l’illégalité de leur<br />
pratique, des menaces relatives aux marges qui existaient envers ceux qui ne voulaient respecter l’imposition des prix<br />
minimum, et ont été sanctionnés à la hauteur globale de près de 54 millions PLN (soit 14 millions EUR). L’entente a été<br />
décelée grâce à la procédure de clémence initiée par deux des participants (Castorama et Akzo Nobel).