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philosophes - Bibliothèque Numérique Alchimique du Merveilleux ...

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après sans faire autre chose que lire et penser jour et nuit à marésolution, en attendant que le terme de l'acensement que j'avais fait demon bien fut passé pour m'en aller travailler chez moi, où j'arrivai aucommencement de Carême, délibéré de pratiquer ma dite résolution,pendant lequel je fis provision de tout ce que j'avais besoin et dressai unfour pour travailler. Si bien que le lendemain de Pâque, je commençai,mais ce ne fut pas sans avoir divers empêchements, desquels (j'en sais lesprincipaux), de mes prochains voisins, parents et amis. L'un me disait :Que vouliez vous faire ? N'avez vous pas assez dépen<strong>du</strong> à ces folies?L'autre m'assurait que si je continuais d'acheter tant de menu charbon,qu'on soupçonnerait de moi que je faisais de la fausse monnaie, commeils avaient déjà ouï parler. Puys venait un autre me disant que tout lemonde, même les plus grand de notre ville, trouvait fort étrange que jene faisais profession de la robe longue, atten<strong>du</strong> que j'étais licencié es lais,pour parvenir à quelque état honorable en la dite ville. Les autres quim'étaient de plus près, me tançaient ordinairement, disant pourquoi jene mettais fin à ces folles dépenses et qu'il me vaudrait mieux épargnerl'argent pour payer mes créanciers ou pour acheter quelque office, memenaçant qu'ils feraient venir la justice en ma maison pour me rompre lecoût. D'avantage, disaient ils, si vous ne voulez riens faire pour nous,ayez égard à vous même ; considérez que étant jeune de trente ans ouenviron, vous en ressemblés avoir cinquante, tant se commence votrebarbe à mêler qui vous présente tout envieilli de la peine qu'avezen<strong>du</strong>rée à la poursuite de vos jeunes folies ; et mil autres semblablesavertissements desquels ils me importunaient ordinairement. Si cespropos m'étaient ennuyeux je le vous laisse à penser, atten<strong>du</strong> mêmementque je vois toujours mon œuvre continuer de mieux en mieux ; à lacon<strong>du</strong>ite de laquelle j'étais toujours attentif, nonobstant tels etsemblables empêchements qui me survenaient ordinairement etprincipalement les dangers de la peste qui fut si grand en l'été qu'il n'yavait marché ni pratique qui ne fut rompue. De sorte qu'il ne passât jourque je ne regardasse d'une fort grande diligence l'apparition des troiscouleurs que les <strong>philosophes</strong> ont écrit devoir apparaître avant la vraieperfection de notre divin œuvre. Lesquelles grâces au seigneur Dieu jevis l'une après l'autre. Si bien que le propre jour de Paque j'en vis la vraieet parfaite expérience sur de l'argent vif échauffé dedans un creuset,lequel y convertit en fin or devant mes yeux en moins d'une heure par lemoyen d'un peu de ce divine poudre. Si j'en fut bien aise, Dieu le sait, sine m'en vantais je pas pour cela. Mais après avoir ren<strong>du</strong> grâces à Dieu,notre bon Dieu qui m'avait fait tant de biens, de faveur et de grâces par

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